SOMMAIRE |
ENTRETIENS
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Programme .
.
Clinic .
. Piano magic .
. Bip-Hop .
. Arbouse Rec .
A
LA LOUPE
Le
label SOFTL
Le
label V/VM
Le
label Z & Zoé
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Chroniques
de Julien Jaffré
[
Contact ]
Ce
mois ci
CHRONIQUES #14
EXTENSIONS . LEFT / MIDDLE / RIGHT . BERNARD FLEISCHMANN
. CHARALAMBIDES . KAFFE MATTEWS . TRIOSK MEETS JAN JELINEK
. NAO TOKUI . FANTOMAS . DEAN ROBERTS . CINELUX . FUTURE
PILOT AKA . KAT COSM . OLAF HUND & HIS ORCHESTRE TOUT JUSTE .
FORMANEX/AMM . PLURAMON . V/A LOST IN TRANSLATION . KID
606 . THOMAS MERY . PAUL WIRKUS . POLMO POLPO . NITRADA .
MELODIUM . DUDLEY . BIAS . HANS JOAQUIM IRMLER . ENCRE
. KHANATE . ADVENTURE TIMES . V/a CIRQUE . PIANO MAGIC .
THE HIGH LLAMAS . THE BOOKS . REFREE . XANOPTICON . GRIDLOCK
. WILLIAM ELLIOT WHITEMORE DIM MAK . PARADISE ISLAND . DANCE
DISASTER MOOVEMENT . EKKEHARD EHLERS / JOSEPH SUCHY / FRANZ
HAUTZINGER . OKKERVIL RIVER . ANTIFROST . THE PAPER CHASES .
THE SILVER mt ZION MEMORIAL ORCHESTRA & TRA-LA-LA BAND WITH
CHOIR . RED SNAPPER . AUTODIGEST . SUMUGAN SIVANESAW / DURAN
VAZQUEZ .LEE VAN DOWSKI .WE GOT MONKEYS . RAINIER LERICOLAIS
. GRASSKIRT . ANABEL’S POPPY DAYS . FABRIQUE DE COULEURS
. METAXU . XIU XIU . NOVEL 23 . ERIK FRIEDLANDER . DICKY
BIRD . SANTA CRUZ . PW LONG . DO MAKE SAY THINK . CHICA
& THE FOLDER 42 . CLEAR HORIZON . TELEFON TEL AVIV . Ms
JOHN SODA . Phrênésie #2 . EINOMA . BRUNO DESCOUT . J XAVERRE
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chroniques
2003
chroniques
2002
chroniques
2001
Entretiens
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LA
DEMOTHEQUE #1
LA DEMOTHEQUE #2
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>
EXTENSIONS s/t
(ARR/Bimbo)
> LEFT/MIDDLE/RIGHT s/t (ARR/Bimbo) |
Extensions
est le fait d’un compositeur et guitariste (Alexandre Bellenger
). Le jeune homme s’exerce ici à une exploration acoustique de l’instrument
à cordes ;un périple auditif qui articule son approche autour
d’épreuves et de tracés graphiques, un peu dans l’esprit dece que
proposait le testament sonore de Cornelius Cardew...une transcription
musicale de formes abstraites, de tournures calligraphiques. Un
geste vif et concis, de l’esquisse à la partition, du crayonà l’accord,
qui laisse une large part à l’idée d’esthétisme et de libre arbitre.
La notion
de hasard occupe ici une part importante de l’œuvre puisqu’elle
détermine certains des paramètres de la composition ; la durée
des morceaux se jouant aux dés... on ne peut alors s’empêcher de
penser à l’œuvre de Luke Rhinehart (L’homme
dé, édition de l’olivier), Psychanalyste déjanté des early seventies,
qui confiait toutes ses décisions à l’implacable destin des dés.
Pour autant, Quentin Dubost privilégie un jeu impromptu de manipulations
discrètes, d’assortiments d’objets (Keith Rowe,est-tu là), une domestication
des sons fine et fébrile, à laquelle s’adjoignent de petits traitements
de rythmes et d’effets de turntable et de sons analogiques administrés
par Alexandre Bellenger.
Un
minimalisme scintillant, dronien, à la croisée des genres électroacoustiques,
improvisées et d’une forme contemporaine de musique liturgique.
LEFT/MIDDLE/RIGHT
est un trio d’improvisateurs parmi lesquels Quentin Dubost, Romaric
Sobac et Alexandre Bellenger qui s’est fixé comme dogme intime un
ensemble de règles établies : la prédétermination de la durée
des morceaux et une visée lo-fi, jamais éloignée de la quiétude.
Ce qui fait la singularité du projet, c’est que chaque intervenant
refuse toute implication dans le travail de l’autre, jouant en solitaire
la partition que déroulent les limbes de son cerveau ; à la
façon de trois soliloques discourus à "voix haute" sans
attente de réponse, se greffant toujours l’un à l’autre, comme autant
de strates sonores distinctes et indéfinissables. Un travail en
trio où deux guitares acoustiques semblant s’éveiller doucement
à la vie (1) répondent aux interférences toujours plus insistantes
des fréquences radios et d’objets en immixtion. Le travail autour
et sur le silence fait de ce dernier, sans doute le quatrième musicien
de ces 57 minutes d’introspection expérimentée.
La
maîtrise est présente, les idées et la sincérité frémissent. Un
agréable moment qui conviendra parfaitement au fans nombreux de
Pricilia rec Grob/ Fibbr.
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>
BERNARD
FLEISCHMANN Western Tourist 1
> BERNARD FLEISCHMANN Western Tourist 2
(Morr Music/La
Baleine) |
Le nouveau Far West
du dépaysement et de l’exotisme moderne se nomme Las Vegas ; Bernard
Fleishmann semble en être convaincu. Ce panneau indicateur d’un
Welcome Tourist orné d’une colombe aux ailes déployées a toutes
les vertus de l’accueilet du savoir recevoir tel qu’on le rêve.
D’un désert à l’autre,
il n’y a qu’un pas. Loin des ambiances étouffantes et terreuses,
loin de la chaleur assourdissante et ocre, l’Allemand nous convie
à une envolée atmosphérique. Des points de ponctuations sonores,
petites balises électroniques plus proches des grands espaces du
nord de l’Europe où le refuge trouve souvent comme seul compagnon
la solitude et la méditation. La lecture du passage d’un ouvrage
de Thoreau par C. Kurzmann finit de nous convaincre de la réclusion
nécessaire à adopter pour apprécier à sa juste valeur ce disque
(suite attendue depuis le Sidonie EP et son Poplopos for Breakfast).
Délicatement
ordonnancé autour du Piano, ossature évidente de "Welcome Tourist",
les pulsations fébriles d’électronica, les effets et petits battements
synthétiquesont un rôle d’ornementation, soulignant les gammes minimalistes
de l’instrument à cordes. Des variations douces, pastelles, bercées ;
quelques fois énervées, entre rêves de grands arrangements pop et
volonté d’intimisme monastique.
Fleischmann
se paye un luxe et nous offrele plaisir de dévoiler sur la durée
d’un second album, adjonction du premier, une plage unique de 45
minutes pour un quartet d’improvisation où l’on retrouve Werner
Dafeldecker, Christof Kurzmann, Martin Siewert, Burghard Stangl.
Une lente mélopée élégiaque plombée d’apesanteur et d’effluves
pastoraux, de guitares hawaïennes et d'impulsions jazzy d’une beauté
somnolente et aérienne. Vraiment magnifique !
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CHARALAMBIDES Unknown spin(Kranky/Chronowax) |
A
l’heure où JB André (les inrock/Octopuss ; spécialiste absolu et
reconnu quoique perdu de vue, des musiques d’obédiences atmosphériques
en provenance d’endroits insolites et rarement foulés du touriste
lambda (depuis la nouvelle Zélande de Drunken Fish à L’australie
de The Dead C) ; passe quelque part dans un quartier quelconque
de Lyon la bague au doigt de sa charmante femme, le monde continue
de tourner et Charalambides d’enregistrer des disques.
Le
trio Texan Charalambides, donc, jamais tout à fait remis de l’époque
psychédélique et d’une certaine utilisation des guitares et de ses
vrombissements (comme en atteste d’ailleurs les motifs de leurs
chemises et de façon générale quoique moins subjective, leur dégaine)
continue à façonner des superpositions et autres stratifications
de matière électrique en vue d’une diffusion probable. Christina
et Ton Carter, rejoint récemment par Heather Leigh Murray phosphorent
toujours et encore avec la saine détermination des gens qui ont
renoncé à la célébrité (et n’aspirent qu’à leur art) dans les tourbillons
obsédants d’une ambiant enrichie au bourdonnement et à la noisy
éthérée selon la définition proposée par Bark Psychosis, Roy Montgomery
ou encore Flying Saucer Attack.
D’une
approche Free-néofolk-psyche-dronienne-Krautrock, le groupe a opéré
ici un virage vers le minimalisme le plus abscons. Une exploration
qui les rapproche de John Fahey ou d’une improbable croisement entre
Ligeti et Ry Cooder (celui des bons jours…)
Au-delà
des effets sur l’instrument et autres prises de position minimaliste,
c’est surtout le chant qui fait son entrée et qui étire à un degré
jusque là insoupçonné les élans troubles de leurs mélodies. Un aparté
dans leur discographie qui n’en demeure pas moins un sublime moment
d’éternité. Un chant d’éolienne en proie à une tempête de sable
fin, au souffle glacial des vents nocturnes.
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KAFFE MATTEWS Cdeb+ flo (annette
Works/Metamkine) |
Présente depuis plus de vingt ans dans les circuits disruptifs des musiques
parallèles ou interlopes, Kaffe Mattews, dans la persistance de
son approche, la maturité de ses collaborations et l’intuitivité
de son esthétique musicale marque durablement ces doubles décennies.
Une approche qui associe l’art de la fragilité auditive, prolongé
par une grâce organique (usage du theremin, de discrets microphones,
de sons vaporeux, de craquements infimes et d’une maîtrise technologique
assoiffée de sampling et de processing) ; 2 aspects qui réunis,
invoquent une maîtrise absolue du son, qu’elle a su mettre à contribution
par le passé "au charbon", aux côtés de AGF, D’Ambarchi,
Fennesz, Neumann, Rosenfeld… mais aussi Mc Intosh, le MIMEO ou encore
Zeena Parkins et plus récemment Andy MOOR de the Ex pour un superbe
exercice d’équilibrisme entre électricité et acoustique sur Unsound
rec.
Ici, Kaffe Mattews sculpte
la transparence et les basses fréquences comme d’autres tailleraient
dans la glace ou plus exactement, l’artiste donne forme à ce
qui à l’oreille semble être une matière organique vivante, comme
si elle maîtrisait les épanchements de l’eau ou les flux des alizés.
Une musique qui gagne en intensité et en grain à mesure qu’on l’investit,
en rythme et en chaleur également. Une matière ciselée et fragile,
puis avant-gardiste et expérimentale que ce Eb + Flo (double album)
qui clôt (pour l’heure) et dans une suite logique le 6ème volet
de cette documentation sonore et féminine (après), belles odes aux hautes fréquences chères
à Ryoji Ikeda, Tomas Jirkuou
Pita et d’autres artisans d’une diagonale Empreintes digitales/Touch/Mego.
Puissant, fragile et sensitif.
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TRIOSK MEETS JAN JELINEK 1+1=3(Scape/La Baleine) |
Jan JELINEK est l’éclaireur d’une scène qui se veut emprunte d’éclectisme, aux marges du jazz,
de l’électronique, sans être pour autant un fourre-tout inclassable. Il avait d’ailleurs étonné son
monde à la sortie de "la nouvelle pauvreté" son précédent
album sur Scape, label de Stephen Bekte (Pole).
1+1=3 est un très brillant
album de Jazz,où l’électronique,
bien que présente, a la délicatesse de s’effacer derrière les montées
sulfureuses du quartet.
Une belle géométrie
musicale qui s’échafaude à la manière des structures monochromes
de la pochette, hommage volontaire ou non aux abstractions architecturales
du Bauhaus et aux formes improbables d’Hescher. (C’est un dessin
de Jörn Gestenberg, après information).
L’association de Triosk
(Laurence Pike) et de Jan Jelinek tisse son lot de surprenantes
déclivités harmoniques/ de texture Jazzy.
Des plans en coupe où
se dévoilent les constructions étagées de la mélodie, compositions
de demi-paliers où la rotondité de la basse et de la batterie s'abandonnent,
où les subtilités atmosphériques se jouent de douceur, de faux-plats
montant et descendant, de ruptures de rythmes, de puits de jour,
de baies lumineuses, de fonds de trottoirs et de bas-reliefs irisés.
Une association de contre-facteur
de Bop où l’apport de l’Australien (Triosk) à l’Allemand (Jelinek)
se comptabilise dans la surcharge de moiteur et de beauté embarquée;
Jelinek se chargeant de segmenter en minces filets hiératiques ses
compositions.
Une sorte de fébrilation
irrégulière secoue l’échine des morceaux, une tachycardie rythmique,
probablement due aux circonvolutions de batterie et aux accords
de piano de L.Pike qui ponctuent la longueur de cet album. Dans
l’esprit du Kammerflimmer Kollektief ou d’Isotope 217...fin et subtil.
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NAO
TOKUI mind the Gap (Progressive Form/Moshi Moshi) |
Un
garçon bien occupé que ce jeune japonais Nao Tokui. Même si sa matérialisation
discographique ne prend forme que courant 2001. Après quelques dérapages
contrôlés et embellis maîtrisées en tant que DJ, c’est à cette période
qu’il laisse voguer son esprit créatif sur un Max/Msp. Plus enclin
à singulariser sa création, c’est tout naturellement qu’il développe
son propre software, et initie son imagination aux dures lois du marché
musical. Un détour par l’Europe pour 2 rapides exercices de style,
le premier sur Pocket Man (Belgique), le second sur Speaker Attack
(Suisse)…et le voilà rattaché à l’écurie Progressive Form pour ce
qui s’avère être son premier grand développement. Une lente dissertation
qui chante les louanges d’une House soyeuse au tempo assez fluide.
Rien d’excessivement enivrant, s’il en est, si ce n’est que le jeune,
en parallèle, s’ingénie à construire des environnements vivants autour
de ses rythmes, sortes de biotopes électroniques, de niches environnementales
à même de donner une intuition plus empirique et originale à ce Mind
the Gap. Une recherche récemment mise en lumière par ses travaux sur
Sonasphere, sorte d’interface Audio/visuel d’une étonnante élégance
cinématique, récemment approfondie à Paris au sein d’instituts de
recherches proches de l’Ircam et des GRM. Un univers impassible et
opiacé, arcanes de sons embrumés soutenus par des micro rythmes arrondis,
jamais éloigné des soucis d’esthétiques de FSOL ou des laboratoires
musicaux de chez Mille plateaux. [homepage] |
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FANTOMAS Delirium Cordia ( IPECAC/Chronowax) |
L’être
qui fit trembler des générations d’enfants après plus de 30 années
de clandestinité revient commettre ses larcins sur le devant de la
scène médiatique. Des prémisses annoncaient cet état de fait (Final’s
cut), faisant entendre 2 années auparavant des sons étranges, comportant
déjà les rumeurs les plus folles : 4 pontes des musiques indépendantes
se liant autour d’un pacte obscur et musical : Mike Patton (Mr Bungle/
Faith no more) Buzz Osbourne (The melvins) Dave Lumbardo (Slayer)
et Trevor Dunn (Mr Bungle, john Zorn..) 4 vilains garçons qui cultivent
le talent et l’instabilité comme seconde nature. Un album, Delirium
Cordia qui doit être perçu avant toute chose comme une transition
entre leurs premiers albums et un troisième à venir ; achèvement du
triptyque, qu’on annonce aussi délirant et extraverti que Delirium
Cordia est "assagi et méditatif". Un apaisement tout relatif, à l’écoute
de cet album concept d’une plage unique, délire abouti de l’amitié
et du plaisir sous forme d’une (viru)lente disgression ; visitant
le patrimoine des musiciens, bien sûr, mais aussi les clos monastiques
du 12 ème siècle ou les assauts hurlants des Villes du 20ème siècle.
Un album synonyme de déclinaisons rythmiques, de riffs agacés, de
batteries dégénérescentes, d’éclairs de lumières, d’échos distordus,
de voix monastiques, de ruptures vertigineuses, d’accalmies enchanteresses.
Un album dense et qui s’impose étrangement par la simplicité et le
souffle frais de son approche. Du grand art ! |
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DEAN ROBERTS bemine tonight (Kranky/Chronowax) |
Avec
sa gueule de biais, légèrement de travers, son regard de boxeur égaré,
Dean Robert a toute notre sympathie avant même le début de ce premier
album. C’est toute la sensibilité du monde qui semble s’exprimer au
détour de son regard, de ce visage un peu cassé d’ange déchu jusqu’à
ses doigts travaillés par le temps. Une sensibilité qui s’est exprimée
par le passé sur fond de musique électro-acoustique et d’expérimentations
avec et autour de sa plus fidèle compagne: sa guitare. Ressortissant
Néo-Zélandais expatrié à Vienne, c’est entouré d’une équipe Italienne
qu’on le retrouve à l’occasion de la sortie de son premier album,
Be mine tonight. On croise notamment la silhouette de Giusseppe Alati ;
dieu vivant de l’improvisation sur guitare, c’est dire. Dean Roberts,
prend ici un malin plaisir à bifurquer sur de nouvelles pistes, d’autres
instruments, expérimentant à loisir sur l’harmonium et les percussions,
laissant vaquer son imagination au travers de l’harmonica et du piano.
Mélange irréel de constructions acoustiques à cheval entre assise
Post Rock et fluidité de l’improvisation, c’est l’univers d’un Mark
Hollis désenchanté et taciturne qu’on visite ici, du talk talk de
Laughing Stock au For Carnation de Promised Works. De la fébrilité,
donc soutenue par une noire amertume, liqueur de l’âme. L’électronique
vient effleurer de sa discrète présence les remparts de Be mine tonight,
même si c’est en définitif le silence et sa maîtrise qui gouvernent
ce très bel album désœuvré. |
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CINELUX Pardon my French Vol.1 (Peter i’m flying/Chronowax) |
Le
patronyme du groupe, loin d’être erroné charrie à son passage des
flux d’images, des multitudes de clichés, qu’on le conside au sens
propre ou au sens figuré. Cinelux est ainsi dans le même temps une
structure musicale classique (Guitare/ Basse/ Sampleur), surexposée
/ mise en lumière par un duo de cinéaste/ vidéaste (Vu Pour Vous).
Conçu comme un spectacle, les quelques concerts offerts au public
laissent deviner les musiciens en ombre chinoise derrière des flots
d’images et de séquences continues, mêlant faits d’arme de l’enfance,
évocations abstraites du temps qui passe, collages insidieux et
poétiques, un peu à la manière de Playdoh, en fait. CINELUX est
un trio, déjà connu (reconnu) dans le milieu des musiques d’obédiences
"obscures", notamment au sein de Stuntman5 (Christian Bagnalasta),
de TordeOnde (Yann Lesueur) ou de MagneticDJukebox (Collectif hip-hop
–électro-pop-post rock) voire en solo (Lauphi ; See Saw Motion)
voire, enfin sur des structures environnantes (Travaux Publics/
Idwet/ Effervescence). En un mot résumé, des adeptes de l’action
culturelle qui ici, prend la mesure de leur patrimoine musical respectif
et de leur capacité à le transcender, décomposant l’architecture
des courants… en présentant de nouvelles perspectives. Un legs musical
justement, qui enserre en son sein les tendances les plus intrépides
et florissantes de cette nouvelle ére sonique, depuis Sonic Youth
à Fourtet, depuis The Books à Fridge, To Rococo Rot jusqu’aux soubresauts
passés d’un Krautrock éclairé (Can, Silver Apples).Des morceaux
concis, enlevés, qui concilient avec intelligence les courants novateurs
précités. Un projet de remixes est par lui-même un acte de transformation
du morceau originel. Il y a un état antérieur et un état nouveau
qui se caractérise par de nouvelles relations entre les compositions
existantes et les composantes du projet "d’aménagement sonore".
5 intervenants (Nationaux et internationaux) sont venus prêter mains
fortes à Cinelux, et donner le ton de la série Pardon my French.
Outre les subtils travaux de Tpre, de Tlone et de Jean De Bristol,
on découvre les troublantes interprétations de Mitchell AKIYAMA,
minimaliste à son habitude, la version groovy et un peu convenu
de Capitol K ou celle de MachineDrum, tout en perversion rythmique.
Très bon
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FUTURE PILOT AKA Salute your soul (Geographic/Chronowax) |
Quel
bien étrange et éclectique album que ce salute your Soul! Sorti récemment
sur Geographic, label des Pastels, me semble-t’il. C’est une compilation
du label Sulphur (le boss en est Robin Rimbaud) qui m’a fait découvrir
pour la première fois les travaux de Futur Pilot Aka : une belle construction
électronique mid-tempo qui présageait déjà du meilleur. "Salute Your
Soul" vient sceller l’attendu retour de Sushi K Dade, étrange et inventif
producteur derrière ce projet. Un album dont l’écoute liminale surprend,
étonne et disons le charme par la variété des genres parcourus ; un
caléidoscope d’influences bigarrées, d’origines et d’orientations
diffuses. Déstabilisant les premières minutes, il faut prendre sur
soi de considérer cet album comme la bande sonore d’un film sans images
supportant autant de scènes que s’expriment de sentiments. Des camaïeux
d’intitulés qui traversent les galaxies du Dub, de la Pop la plus
étoffée façon Weller/noonday underground jusqu’au incantations tibétaines
(la présence surprenante de Philip Glass !) et d’Easy Listening attrayant !
Plusieurs univers en un qui ont le mérite de véhiculer un sentiment
d’hédonisme et de joie perceptible au fil de ces 14 titres. Une pérégrination
qui pourrait se comparer à un moment étrange et heureux de plaisir. |
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KAT COSM Knightboat (Staubgold/Chronowax) |
Il
y a un temps pour la gloire et un temps pour la guerre, un temps pour
le rire et un pour la peine, un temps pour le rythme et la vie, un
temps pour l’apaisement, également. L’homme accoudé à cette rambarde,
au bord d’un lac, perdu dans ses pensées, en proie à ses souvenirs
me rappelle le héros d’Intimité de Hanif Kureishi et évoque de la
plus belle manière qui soit la musique de Kat Cosm. Des accointances
pleines et entières traduisant en courbes de couleur, en gamme chromatique
ce qu’expriment déjà les mélodies plombées du groupe. Un vague à l’âme
généralisé… Kat Cosm met en exergue la belle et douce musique de la
vie, les petites attentions et les détails fugaces. Jane Plewa et
Sébastien Skalei, tous deux song-writer allemands du groupe distillent
dans leur alambic une musique à l’aplomb de l’électro-acoustique la
plus désarmante et d’une approche de l’écriture des plus traditionnelle.
Croisant sur leur chemin Momus et Syd Barret, on retrouve 3 remixes
heureux en fin d’album dont celui de john Leafcutter dans un travail
d’électronisation des sentiments à la Fennesz. Ainsi que 2 relectures
de Ten Ecke (Calla) et Mondoman. |
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OLAF HUND & HIS ORCHESTRE TOUT JUSTE Sing Outside limited (Free/La
baleine) |
L’amour
qu’Olaf Hund (c’est parait-il son vrai pseudonyme! ) applique à ficeler,
à agencer des compositions harmonieuses et défibrillatrices est tout
à son honneur Sing Out side limited n’a beau être qu’un maxi (étiré),
chaque note, chaque parcelle est investie par des compositions dynamiques
et flinguées. Des propositions audacieusement dansantes; sataniquement
ibérique (Carino Mio) à souhait ou Philippe Decouflé exécute les vocaux,
du hip-hop racé façon Ganstarr exécuté par Maxximus & Norazia (Elasto
Mano), du spleen urbain Teuton (Valseuse par Tarwater), du dub façon
Mapstation pour Slowette, etc… composent un délicieux maxi qui on
l’espère appelle de ses vœux un album à venir. |
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FORMANEX / AMM s/t (Fibbr) |
A
force de tourner l’un autour de l’autre, il était inévitable que ces
deux là se rencontrent ; FORMANEX jeune structure nantaise qui œuvre
avec la sincérité de ses moyens à une reconnaissance de l’œuvre de
Cardew (ancien membre de l’AMM), disparu trop tôt, laissant à sa traîne
un énigmatique et intense travail de recherche et l’AMM de l’autre,
artistes mythiques de la scène improvisée.. Keith Rowe, pilier fondateur
de l’AMM, Nantais d’adoption, a certainement participé de cette rencontre,
insufflant à la jeune structure son magnétisme, l’énergie rémanente
qui fonde les projets intenses. Un Treatrise, déjà commenté et épilogué
à l’occasion d’une précédente création, et qui s’offre ici la participation
exceptionnelle du Trio fondateur de l’AMM (pour mémoire Another Mistery
in Music) soit John Tibury, Eddie Prévost et Keith Rowe lors du festival
"Musique Action" de Nancy en juin 2002 à l’occasion du vingtième anniversaire
de la mort du compositeur. Ce live n’est qu’une étape supplémentaire
(au delà même du treatrise réalisé par Formanex en conditions studio),
Un élément à charge, une hypothèse à même de mieux cerner la complexité
du traité de Cardew, en livrer de nouvelles approches, toujours fluctuantes,
jamais figées. On traverse une géographie musicale riche de variations,
qu’on peut aborder comme un traité sonore sur le climat, juxtaposant
assourdissement de la tempête, calme intense de la voie lactée, déchirement
métallique du ciel nocturne (pour paraphraser Char), aube rayonnante
etc… Climats changeants qui invitent les sens à une totale attention..
d’une lente plage somnolente, on se voit exposer à de cinglantes
ondes aiguës, qui nous sortent à plusieurs reprises de notre léthargie
puis l’atmosphère se chargeant d’une obscurité splendide, angoissante…
Au-delà de la superbe tenue de ce live (45 min.), il est ici question
d’amitié, de déférence, d’estime réciproque, de considération, d’affection,
de passation et de soif de compréhension ; toutes composantes de l’esprit
vertueux de ces hommes. |
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PLURAMON Dreams Top Rock (Karaoke
Kalk/La Baleine) |
Chaque
apparition de Markus Schmickler étoffe toujours davantage l’étonnement,
suscite toujours un regain d’intérêt croissant et fondé. Son implication
volontaire et constante dans des projets musicaux irrévérencieux
des modes (PARAM, œuvre électro-acoustique néoclassique) ou étonnants
tels que le MIMEO (au côté d’un nombre surprenant de signatures) apporte
invariablement sa cohorte de curiosités, de questionnements. En premier
lieu, à un niveau de détails poussés, on laissera courir notre regard
sur les remerciements qui embrassent les meilleurs espoirs de la scène
européenne (T.Brinkmann, burnt Friedmann, Jôrg Burger, Heide Sperling).
Mais ce qui retiendra davantage encore notre attention, c’est le line-up
accompagnant l’artiste; Keith Rowe ( !!!) Kevin Drumm qui se sont
gentiment pliés à des travaux appliqués sur la guitare, alors que
Félix Kubin, se voit préposé aux synthétiseurs/ Piano sur Hello shedar ;
Hayden Chrisholms, quant à lui, soufflant son intégrité au bec d’une
clarinette sur Flageola. Un esprit communautaire qui apporte à ce
Dreams top rock cette sensation imprécise de familiarité, d’intimisme
et surtout d’ardente synergie. Les morceaux sonnent par le plus subtil
des hasards étrangement Noisy, comme si Piano Magic, Slowdive et surtout
My bloody Valentine s’exerçaient à la Cibi sous un tunnel, éloge à
la saturation diffuse et aux bourdonnements étiolés de pop ; bien
plus au demeurant que sur ses 2 précédents albums, comme si Pluramon
avait doucement glissé d’un projet intime à une intention collective
à géométrie variable. Un dépaysement qui s’échafaude dès les premiers
accords (oo4, Time for a lie, Noise Academy), Flageolea apporte une
accalmie jazzy bien sentie, puis Have You seen Jill reprend le chemin
d’un esprit rock qui s’amplifie sur Hello Shadows pour ne plus quitter
nos oreilles jusqu’au terme de ce sublime album, malgré quelques moments
de pop folk (le merveilleux Difference Machine) De perspectives cavalières
en perspectives cavalières, Marcus Schmickler nous entraîne toujours
plus profondément dans les limbes de son esprit créatif, labyrinthe
mental et musical où en définitif, il nous importe peu de trouver
la sortie, pour peu que dure encore et toujours le plaisir. A noter
la très belle photo de couverture du cheval "Dreams Top Rock" avant
la course, crédité aux bons soins de Geissler & Sann. |
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V/A LOST IN TRANSLATION (Emperor Norton) |
En
mettant en scène le livre de Jeffrey Eugénie : Virgin Suicide, Sofia
Coppola, en plus de réaliser un long métrage emprunt de sensibilité
et d’esthétisme, aura permis aussi au duo AIR de concevoir à ce jour
leur album le plus abouti et inspiré. Au-delà de ses qualités, le
film révélait la relation intime et étroite entretenue entre l’image
et le son. Une relation privilégiée et une attention particulière
qui semble à nouveau se faire jour sur Lost In translation. Bill Murray,
génial d’aigreur, de harassement et de lassitude plante ici un personnage
de Nomade des temps modernes (l’acteur-VRP). La mégalopole de Tokyo
est le cadre de ce nouveau métrage dont le thème central semble être
la perte de repère de deux individus en quête d’eux-mêmes. Quoi de
plus normal alors pour perdre la tête que de s’offrir des tourbillons
de guitares, des tournoiements de réverbérations, confiés au maître
du genre, le bien nommé Kevin Shield (pardon de le rappeler, ancien
leader de My bloody Valentine) 6 titres inédits qui galvanisent de
leur étourdissante beauté le parti pris esthétique du film (une approche
très photographique entre Nan Goldin, et Kim Hiortoy) au milieu d’autres
artistes parmi lesquels nos nationaux Sébastien Tellier, Phoenix et
AIR (évidemment). Avec également Death in Vegas, Squarpusher, Jesus
& Mary Chains… Hautement conseillé !!! |
>
KID 606 Kill sounds before sound kills you (IPECAC/Chronowax) |
Paul
Virilio aurait pu préfacer sans trop se faire violence ce nouvel
album de KID 606, via son traité sur l’esthétique de la disparition,
allégorie d’un album où la vitesse et la frénésie atteingnent à
chaque nouveau palier un degré supplémentaire dans l’intensité.
Une cabale infernale et ludique pour une jeunesse sanglée, où les
flows cut-upisés assurent une vitesse de croisière et une certaine
stabilité à l’équilibre des morceaux. Une tension maîtrisée où Break
Beat, furies punk, bastards cut, bruits blancs, saturations de glitchs
et effets d’infrabasses s’entremêlent et fusionnent. Un laboratoire
de textures, de sons et de collisions ioniques, où la mélodie n’est
pourtant pas oubliée, n’en déplaise aux puristes de l’expérimentation
feutrée, et qui ravira les fans de la première heure du Kid, ou
les amateurs heureux d’une triade DJ Rupture / Dj SCUD / Cex A l’impertinence
et à la saine jovialité rythmique se surimpose l’impertinence graphique
qui taille au passage un costard aux productions de Prodigy, mis
en boite gentiment, comme pour annoncer la nouvelle ère... On en
rigole avec lui, même si le tour du sieur 606 viendra un jour où
l’autre…En attendant, l’américain fait feu de tout bois et lapide
le son, concasse le rythme, atomise la logique du tempo, expulse
l’air du poumon des mélodies. L’album irrémédiable de ce début d’année.
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THOMAS MERY I mater (Dora Dorovitch) |
“Itinéraire
d’un enfant gâté" pourrait suggèrer assez justement le parcours
d’un jeune homme qui n’a jamais réellement cherché à se faire une
carrière et une situation mais qui pourtant, au détour d’un chemin
de pistes original, à su faire montre de non-conformisme et de talent
et en retour être remercié par la destiné. Au sein de Purr tout
d’abord, officine d’expérimentations soniques à caractère émotionnel
marqué.. puis dans divers projets jetant à la face de l’auditeur
la multiplicité d’approches, la variété de facettes composant ses
envies et attentes… Pêle-mêle aux côtés de PLAYDOH, auprès desquels
il joue en live, où dans de courtes explorations à la faveur d’accompagnements
de court-métrages. Sa dernière tentation en date relève du pêché
de modernité puisqu’il a choisi de faire de l’ordinateur et de l’électronique,
l’arbre à came de ses compositions, sa fébrile colonne vertébrale.
Une musique qui avance avec précaution, à tâtons, comme si l’obscurité
des lieux qu’elle traversait ne l’autorisait pas, ou freinait sa
témérité et son enthousiasme naturel. Une certaine forme d’humilité,
qui prédestine ses échos de compositions pop-folk à une écoute douce
et réfléchie ; des instants fugaces où les arpéges de guitares viennent
s’amarrer à la brise cristalline de petits glitchs. Un registre
dans lequel il excelle : une intimité aveuglante, communicative...
sa capacité à rendre des thèmes universels adjacents à nos attentes
les plus proches, les plus touchantes.Un garçon éclairé pour un
album lumineux.
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PAUL WIRKUS Inteletto d’amore (Quecksilber/Chronowax) |
Le
trajet qui mène de l’énervement à l’accalmie, de la rage à l’apaisement
est le temps qu’il faut à un homme pour mûrir, intellectualiser
sa colère ; en somme, apaiser ses démons intérieurs. Issu d’un combo
punk Polonais au sein duquel il martelait les fûts (Karcer), Paul
Wirkus a progressivement investi, au fil des années les bancs du
Jazz, puis de la musique improvisée, se prêtant même à l’exercice
d’un Post-rock ciselé à l’orée du second millénaire (Mapa) Participant
de cette ouverture d’esprit, de ce sobre éveil de la conscience,
de cette embrasure philanthropique, Inteletto d’Amore, troisième
long-courrier soliste du musicien (Echo et Mimikry sur Gusstaff
rec ), campe ses positions en terre électronica. Un espace austère,
minimaliste, à la luminosité dévoyée, mais qui offre pourtant une
retraite salutaire à qui sait se plonger au-dedans. Passons sur
les processus techniques qui ont contribué au jaillissement de ce
disque, retenons en pour notre partie les affects émotifs, les sensations
étranges qu’on en retire, qu’ils prennent la couleur de vibrations
de piano, d’accidents analogiques, de litanies fragmentaires, sectoriels
d’instants de calme ou de bruits presque blancs.
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POLMO POLPO Like hearts swelling (Constellation/Chonowax) |
L’intimité
d’un projet est généralement proportionnelle au nombre de gens qui
y sont associés. Dans cette implacable équation, réside la destinée
de Polmo Polpo et de son songwriter...
Polmo Polpo est la nouvelle référence du label Constellation dont
les égarements passés ont marqué de la main de Dieu la nouvelle
génération de compositeurs émergents. Polmo Polpo, originaire de
Toronto cultive dans cet énigmatique patronyme, les douces racines
de ses origines italiennes. Sandro Perri, réalise ici son premier
véritable album, abstraction faite de son 12‘ édité sur son label
Audi Sensa et Alien 8 par la suite. Si l’on devait pointer sur la
voie lactée l’étoile de Sandro Perri, elle aurait une proximité
de vue évidente avec les amateurs de drones de chez Space Age Recording.
Un isolationisme qui cavale le long de l’échine et sature cet album ;
une pop pastorale saturée et désincarnée ; où l’émotion prime sur
le sensationnel ; les violons, accordéons et frises électroniques
surlignant discrètement les slides omniprésents de guitare ; la
fébrilité attachante de Farewell, les sirènes désespérées de Romeo
Heart… les rythmiques ensablées, réitératives de Requiem for a fox…
Un album plein de contrastes où la simplicité des émotions procurées
est proportionnellement égale à la complexité des arrangements.
Like Hearts swelling est un disque somptueux... le plaisir de l’engourdissement
poussé à son paroxysme.
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NITRADA We don’t know why, but we do it (2.nd rec/La Baleine) |
Faisant
suite à un précédent album salué par la presse indépendante (nous…)
Nitrada, autrement connu sous son patronyme Christopher Stoll continue
de reconnaître les contrées lointaines, No’man land jamais foulés
de mémoires d’humain, où vents et silences se sont associés dans
un serment de solitude. Loin d’avoir pris des délicatesses avec
ses précédents engagements, ce nouveau principe musicale, tancent
notre curiosité sur fond de ritournelles métaphysiques... Nous ne
savons pas pourquoi mais nous le faisons…où l’amère incertitude
du sens de la vie trouble notre foi dans la création. On retrouve
ce pragmatisme glacial, cet implacable réalisme à froid dans les
vues et les actes de son auteur, qui trouve dans ses compositions
électroniques, un lieu de réclusion à l’allant social, une claustration
à la civilisation. Dans un souci (ou par envie) de communier sans
pourtant combattre cet état naturel de ses désirs ( l’isolement
) Nitrada s’est adjoint sur ce nouvel album, 5 instrumentistes avec
lesquels il n’a échangé qu’à distance, privilégiant le troc de fichiers
informatiques, le transit télématique et électronique au travers
de l’Europe: Italie, Sicile, Ecosse, Allemagne… puis enfin la Pologne
ou Paul Kominek’s (Turner) aura su apporter les derniers détails
à cette aventure intérieure et pourtant communautaire.
Le résultat est assez fascinant, plus affiné encore que pouvait
l’être son précédent ep 0+, ou Noisy cérébrale plombée cautérise
des gammes cristallines de synthétiseurs. A rapprocher de Growing
sur Kranky ou des tentatives de space rock les plus soyeuses.
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MELODIUM parthenat ep (Autres directions in music)
> DUDLEY Seasonal lp (Autres directions in music) |
L’implication
du Webzine Autres Directions du sieur Stéphane Colle n’est
plus à démontrer. Une quête de beauté et de bonheur engagée deux
ans auparavant, traduite dans les faits par des chroniques avisées
et sensibles, aux détours d’interviews passionnantes, le tout sur
fond de graphisme à l’assise minimaliste. Une analyse sensible du
microcosme indépendant, un soutien aux petites entreprises qui,
dans une logique de l’engagement, devait nécessairement se prolonger
vers la diffusion. C’est chose faite avec Melodium, qui engage sa
confiance envers Moulin à vent, nouveau venu dans le paysage déjà
riche des microstructures. Rien d’exceptionnel à ceci près que ce
label se veut une plate-forme anti consumériste, tournée exclusivement
sur une logique d’aide à la découverte, une pépinière de talents…
Une approche qui se veut éclectique, puisque Melodium, à la faveur
d’un nombre déjà conséquent de productions a su faire montre de
son ouverture et de sa capacité à mailler les genres. Une posture
entre électricité et électronique, confirmée par leur production
sur Static Caravan, Active Suspension, et bien d’autres... Une visée
électronica, pleine de générosité avec des parties très narratives
et des instants de liberté émancipatrice (ses sonorités d’eaux très
belles en introduction de l’album). Un constat à nuancer, à considérer
les 3 remixes qui émaillent ce maxi. Des remixes qui tirent les
morceaux vers d’autres contrées (n’est ce pas le but d’une relecture ?!)
qu’il soit ici question de Motenai (donnant à Ichtio une dynamique
pastorale bien venue), Dudley ou Depth Affect (et sa charge d’abstract
hip-hop). Un maxi qui nous offre l’heureuse opportunité de redécouvrir
sur un exercice de style plus long, la volubilité d’un artiste tel
que Melodium .
Derrière
Dudley, se cache un jeune homme de 31 ans et peut-être le jeune
garçon en couverture de ce Seasonal Lp ; Une belle concision parcourt
ce disque ; Dudley maitrise parfaitement le registre et la texture
de ces 9 serments d’intimité. Le musicien se permet même des possibilités
d’ouvertures, de questionnements sur les suites possibles à donner
à ses compositions, d’autres voies d’explorations. Un album extrêmement
porteur d’ondes positives, de vibrations sélectives et heureuses.
Une mise en poésie du quotidien en douceur. Il conforte l’idée qu’on
avait pu se faire de ses morceaux lors du remixes : un écrin molletonné,
une douce sensation de capitonnage, exhortant notre corps à se recroqueviller
; Un artiste dont les projections mélodiques, les choix musicaux
sont de jolis concours de circonstances entre Tommy Guerrero, Fourtet,
Minotaur Schock ou The books. Hautement agréable.
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