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BIAS NH4 (L’oreille
électronique/Mange disque) |
Fred
Pierrot, après avoir écumé les bars et lieux interlopes au sein
de formations pop-rock- (Nils) puis émo-noise (ANAH) a rapidement
jeté son dévolu sur la musique électronique via le Laptop. Sans
doute la fonctionnalité, la commodité autant que la perspective
ludique de son exploitation auront eu raison de son choix. Après
des altercations enjouées et des combats rayonnants de Laptop avec
et contre Erik Minkinnen, Tojiko Noriko et d’autres ; quelques premières
parties d’exceptions (Scorn, notamment) Voici venir ce NH4, composant
fantasmé de la table des éléments qui distille sur 4 morceaux des
exhalaisons d’électronica harmonieuses évoquant Boards of Canada
ou Two lone swordmens et des rythmiques récursives House pas toujours
du meilleur effet (essentiellement sur Angelika). Un agréable essai
qui on l’espère prolongera notre plaisir à l’occasion d’un long
courrier futur.
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HANS JOAQUIM IRMLER Life like (Staubgold/Chronowax) |
Ce
qui avait singularisé FAUST plus que tout autre collectif de sa
génération tenait à cette évidente grâce à manier et magnifier des
climats sonores de studio en univers totalement Ubuesques, fantastiques
et pour se faire, de soigner à ce point les tonalités et les nappes
qu’elles semblaient échappées d’un monde imaginaire, allégorique.
Un univers halluciné, post-industriel, si proche de la réalité que
ces images sonores semblent eidétiques, capables par leur précision
et leur pertinence de créer une ambiance en tous points conformes
à "la réalité". Hans Joachim Irmler et son Life like
contiennent en germe cette puissance eidétique ; substrat noir et
intense des profondeurs, mécanique organique de l’âge industriel,
phases sonores pareilles à des mouvements telluriques mais aussi
à des apogées liturgiques d’une rare plénitude. Au-delà de ce que
l’on entend, le compositeur semble investi totalement dans sa musique,
obsédé par les détails et les liaisons homogènes entre chacun des
morceaux. Le talent est à l’œuvre, le mûrissement, la sérénité et
une certaine idée de savoir-faire parsèment de leur présence ces
8 profondes invocations. Une performance aux marges des musiques
new-age, post-industrielle, Krautrock et environnementaliste pour
un chef-d’œuvre d’inhibition contrôlé et d’allégeance à la musique.
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ENCRE flux
> ENCRE Marbres ep
(Clapping music/Chronowax) |
Il existe encore des albums pour colporter la violence hiératique,
l’impulsion fougueuse des sentiments, le goût du sang et l’odeur
de la salive. Cet album contient, en texte, la rage vindicative
d’un Calaferte, la folle effusion verbale d’un Artaud, le sadisme
esthétisé d’un Molinier, l’esprit d’avant-garde d’un Bataille. Qu’on
ne s’y trompe pas les textes de Flux sont des agressions, des ruptures,
des recherches constantes de conflits que viennent difficilement
temporiser les élans fluctuants de la musique, sans jamais toutefois
y pourvoir. Portés par une musique néo-minimaliste asthmatique
façon Rachel's faite de soubresauts, de hoquetement du réel et de
répétitions maladives…cernés d’arpèges entêtant de guitares, de
notes diffuses de piano, les textes nous enfoncent dans leur réalité ;
Loin des écrits radieux et des contes insipides, c’est ici le vécu,
le palpable qui vient harponner la musique, lui cracher à la gueule.
La distinction entre formation réduite, déclinant une musique intime
et névralgique et la formule "amplifiée" du live (que l’on retrouve
sur Marbres et ses morceaux inédits) déroulant, quant à elle, une
identité démonstrative, exubérante, donnant à l’entité Encre un
caractère schizophrénique léger et bien vu. Une invitation à la
blessure, autant qu’un voyage à l’engourdissement des sens. Rien
à Ajouter, toujours aussi merveilleux.
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KHANATE thing Viral (Southern/Chronowax) |
[Kon-Eight]
ou Khanaté, si on l’écrit est une résurgence, une exhumation différée,
hommage posthume à Buring Witch , groupe disparu et regretté. Khanaté
se veut donc un témoignage autant qu’un passage de flambeau de
l’œuvre du groupe disparu. Derrière ce projet évolue James Plotkin
dont la multiplicité de projets annexes n’est définitivement pas
listable ( retenons pour l’essentiel Old, Scorn, Atommacher, Death
Ambient) et Stephen O ‘Malley, entrepreneur de cette rencontre,
depuis le projet à sa concrétisation. Alan Dubin est venu prêter
main forte au "chant", terme relatif à considérer la violence physique
et la torture vocale qu’il administre au long de ces 4 psaumes anti-cléricaux
Des assauts vocaux d’une rare violence, dont seul le grind ou le
doom ont le secret et qui évoquent les contributions les plus extrêmes
de ces dernières décennies, depuis Naked City au poètes sonores
les plus survoltés (De jaap Blonk à Artaud en passant part Schwitters
) Pas familier plus que ça à ce genre d'offensive, d’invective musicale,
d’apocalypse néo-métal , le plaisir n’est pourtant pas exsangue
de l’album, grâce notamment à la recherche et à l’attachement constant
porté aux Sub-basses et aux fréquences pondérales, rappelant en
cela les projets les plus exaltants de Plotkin.
Une expérience intéressante, qui manque quelquefois de relief. Un
nouveau mythe urbain ravageur (ravagé ?).
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ADVENTURE TIMES Dreams of Water themes (Plug Research/La baleine)
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On
connaissait la tenue (la teneur?!) admirable des travaux folk-électro-lo-fi
de Daedalus sur ses compositions solos, succession de petites pièces
confinées et intimes. Pourtant, ce qu’on soupçonnait moins, c’était
la versatilité de l’individu, capable, au détour de Side-Project
(en collaboration ici avec Frosty) d’apposer un univers parfaitement
opposé et distinct, offrant au décryptage, un étrange sentiment
de schizophrénie créatrice. Adventure Time est une plongée oblique
dans la musique easy-listening, funky et bricolée. Quelque chose
comme du Tipsy en bringue avec Amon Tobin, The poet of Rythme, Beck,
Fourtet et Rubin Steiner dans un tripot tenu par un amateur du label
Harmless. Water signs et ses écarts hindous, l’abstract hip-hop
de General Midi Vs Rusty, les climats de moussons de Sent from Sandy
shores ( et la voix enivrante de Saul Williams), les champs bulgares
mixés à de la musique Buto sur Girls of the well ; tout cela cerclé
d’extraits d’émissions surannées, de tango argentin en perdition
et de rafales rythmiques. Autant de détails, d’accointances rythmiques,
de petits emprunts, de bricolages qui n’en sont pas- fils de l’émulation
et de l’expérimentation- et qui agencés, concourent à offrir une
merveille de métissage musical. Un petit miracle d’exubérance contrôlée.
Très bon
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V/a CIRQUE Room 207 (CIRQUE/MoshiMoshi)
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Les
couloirs d’Hôtel sont des lieux étranges, où un flot impromptu de
destinées se croisent, se suivent. L’intimité naissant au seuil de
chaque porte. Huit vies, Neuf histoires se croisent au détour de cette
chambre 107, comme autant de cérémonies intimes et ce dans le prolongement
des musiques d’ameublements, "chambres imaginaires" voulues par Erik
Satie. Faisant suite, dans une logique inexorable à la compilation
Room 106, ce nouvel ouvrage du label Cirque développe toujours plus
avant, la fluidité des boucles, des cut-up, la sensibilité des personnes
autant que la réactivité des frictions analogiques. Dans un climat
détendu d’affabilité et de respect réciproque. Des artistes majeurs
ou mineurs de la scène japonaise, Française, Américaine domiciliés
dans les sphères d’une musique électronique expérimentale à visage
humain laissent trace de leur passage dans l’univers restreint de
cette chambre. Depuis la rupture amoureuse (Nobuyasu Sakonda) au matin
brumeux ou cristallin (Shinsei, Yoshihiro Hanno, O Lamm), jusqu’à
la fragilité nocturne (Minifer, discom) ou à l’imsomnie chronique
(Carl Stone), tous participe de cet état d’apesanteur qui gouverne
ce disque. Un spectre musical d’une rare beauté et d’une profonde
quiétude. |
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PIANO MAGIC The trouble sleep of Piano Magic (Green UFOS/ Monopsone)
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L’univers
déjà riche de Piano Magic [site]
se pare, à mesure que courent les années, des teintes chaudes et
cendrées des terres d’Espagne, depuis l’ocre jusqu’au safran. Piano
Magic projet du discret Glenn Johnson a su appareiller le long des
côtes ibériques pour ne plus les quitter. On connaissait la qualité
d’écoute, de production et de création des ascètes espagnols pour
la chose pop, le label Unique records nous en donnant encore un
très bon exemple récemment en rééditant la production du fanzine
espagnol Moonpalace ; sans oublier non plus les qualités de labels
tels que Elefant 6, Primeros Pasitos ou Acuarela, pour n’en citer
que 3; A présent on sait l’attachement réciproque qui lie les Espagnols
à Piano Magic; Après la BO réalisée à la demande de Bigas Lunas
et de nombreux concerts ou festivals où il fut à l’honneur, le plus
tout jeune londonien offre à la faveur du dixième anniversaire du
label Green Ufos un bien beau cadeau sous les formes courbes de
ce disque. Un retour aux sources pour Piano Magic qui laisse un
peu de côté les guitares traînantes et les sonorités aiguës pour
se consacrer exclusivement à la narration de courtes historiettes,
chargées d’émotions et d’humilité, qui trouvent leur sommet sur
de nombreux titres tels que le christique Sainte Marie, les divins
The unwritten law, Help me warm this frozen heart ou l’électrique
speed the road, rush the light. Une mise à nu au travers de thèmes
cher à leur auteur…Depuis l’amour jusqu’à l’amitié, en passant
par le désir…
Après un Writers without home riche mais un peu brouillon, Piano
Magic revient sur le devant de la scène avec un album splendide
à rapprocher du bliss out vol 13 (Darla) et du Popular mechanics
(I) pour sa sensibilité et son climat, ou du Artists’ Rifles pour
sa cohésion et du low bright Weight pour sa densité lyrique. Impérial !!
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The HIGH LLAMAS Beet, Maize & Corn (Tricatel/Naive)
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Parce
que sommeille en nous un désir inassouvi de pluralité et de diversité,
chaque nouvel album des High Llamas, tel un diapason, fait résonner
l’aspiration juste et l’attrait pour la découverte chez l’auditeur.
De la logique singulière qui les anime, Sean O est ses acolytes
auront su tirer 7 Albums aux caractères et aux spécificités bien
trempées, séjournant toujours plus ou moins longtemps dans un style
ou un autre, comme des Robinson Crusoé, prospectant d’île en île,
valorisant les richesses locales, ajoutant au passage leur couche
d’humanité et leur vision singulière à la chose. Comparés par le
passé aux Beach boys, à Robert Wyatt, plus tard à Mouse on Mars ;
C’est aujourd’hui à d’autres artistes et compositeur tels que Gershwin,
Cole Porter, David Whitaker ou plus certainement encore Burt Baccharra
qu’il conviendrait de prêter des accointances. Révérence plus que
ressemblance, en fait, si l’on considère la totale insularité de
leurs pensées créatives. Une musique apaisée, douce et humaine.
Après V2 et Drag City, c’est au label Français Tricatel qu’ils font
l’honneur de leur passage. Une façon pour Burgalat de prouver s’il
en était encore besoin l’internationalisme et l’éclectisme de ses
goûts… Un très bel album.
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THE BOOKS the lemon of ping 5 (tomlab/La
Baleine)
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Après
un premier album étincelant paru l’an dernier chez Tomlab, en guise
de prologue, The books vient réinvestir les pupitres d’écoliers
et ouvre son ouvrage de création à la première page d’un nouveau
chapitre, promesse attendue d’un récit fabuleux. C’est peut dire
en fait que de prétendre que nous attendions ce nouvel opus tant Thought
for food avait aiguisé notre attention et nourri notre plaisir.
Une pure merveille de fragilité et d’équilibre instable entre raison
et folie. De ce bricolage de jeunesse, ils n’auront conservé que
le strict minimum, un nécessaire de survie en quelque sorte ; un
lissage qui opère dès les premières mesures, laissant à peine à
notre oreille le temps de prendre la mesure du changement. Les mixions
de post-rock, d’électronique et de rapiéçage heureux, si elles sont
toujours présentes, laissent ici le pas à une musique plus plaintive,
plus en dedans, davantage immiscée dans la nostalgie et la sensibilité,
proche d’une folk-pastorale / lo-fi attitude… En un sens, ils semblent
approfondir une part de leurs travaux/ créations. Pourtant chargé
de ces différences, le charme opère encore. Et si la forme se modifie
quelque peu, c’est au profit du fond qui gagne toujours plus en
simplicité, modestie, intelligence et goût du croisement incertain.
On pense encore mais moins à Gastr del sol, David Grubbs, à Moondog,
à susuma sur Leaf, au Palace Brothers, mais seulement à l’occasion
de légers flashs.
Une belle hybridation qui perverti un peu plus le folk et la country
et ses affluents, l’éloignant des clichés habituels qui encombrent
ses bras et ses méandres (tristesse, renoncement, quiétude, oubli…)
Superbe.
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REFREE nones (Acuarela/
Discrograph)
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C’est
d’abord la pochette doucement surréaliste et adroitement poétique
qui attire notre œil, correspondance visuelle d’un album passé où
Pierre Bastien et Klimperei se disputaient l’affiche ; une couverture
d’ailleurs signée des mains de Françoiz Breut. Puis, le son vient
à nos oreilles, doucement; nones est une berceuse catalane qui fait
suite à Quitamiedos. REFREE est un groupe Acuarela dans le meilleur
sens du terme, prodiguant sa musique triste et salutaire à qui se
donne la peine de l’écouter ; Un assortiment d’évocations qui vont
des chansons spleenesques de Jay Jay Johansson aux mélodies sépias
de Manta Ray (Aguado), de Migala (Hernandez) et ses corollaires
de fanfares tristes, de bandonéons affaiblis, de lumières nocturnes,
de désirs inavoués, de lamentations secrètes. La voix de Raül Fernandez
campe la tristesse et la beauté nocturne comme peu de chanteurs
le peuvent ; les compositions s’offrant des apartés jazzy superbes
(Inventario). Nones est un grand album qui s’impose sans en imposer,
qui magnifie les sentiments sans en faire des tonnes. Quand la lumière
décline à l’horizon, un seul espoir : Refree ! Splendide !!!
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XANOPTICON Liminal space
> GRIDLOCK Formless
(Hymen/La
Baleine) |
Les
exégètes futurs des courants Dark-ambiant, post-industriels et des
musiques nouvelles rythmées et esthétiques réserveront sans doute
un chapitre conséquent à l’étude et à la dévotion posthume de labels
tels qu’ Ant-Zen ou Hymen, sa division la plus avant-gardiste, dansante
et défricheuse. Impossible dans un premier temps d’écarter le graphisme
soigné qui décline depuis plusieurs années sous couvert d’une cohérence
esthétique pionnière des projets qui en apparence n’avaient que
peu ou proue de rapports entre eux. Des pochettes reconnaissables
au premier coup d’œil, fruits de déstructurations numériques et
de savantes doses de beautés sombres et liquoreuses . Après avoir
sorti récemment End et les dernières expérimentations de Mick Harris
sous Scorn ; le label nous redonne de ses nouvelles à l’occasion
de deux sorties successives : Xanopticon et Gridlock Le premier
évolue volontiers aux tréfonds de tourbières fumantes d’où émerge
nombres de tiges de roseaux ciselées et tranchantes qui bannent
les perspectives et fendent l’air de leur silhouette. Images dont
la précision n’a d’échos que la spatialité des rythmes, enchevêtrement
sataniques d’infrabass et de breaks qui semblent animer l’espace
entier de leur énergie tellurique. Une mise en branle de tout un
univers qui rentre en corrélation avec d’autres organismes tout
aussi vivants tel que Venetian Snares, Lexaunculp ou Panacea. Un
univers en équilibre entre effets de concision, microchirurgie
rythmique, luminosité, amplitude et de l’autre, moiteur, obscurité,
amollissement, noirceur… Ryan Friedrich signe ici un sublime et
tortueux album liminal, palpable, dicible qui emprunte autant à
la forme narrative cinématographique qu’à une certaine philosophie
livresque et imaginaire. Une chevauchée héroïque incontrôlable !!
Gridlock, pour sa part, emmené depuis 4 albums (le premier
pour Hymen) par le duo Mike Wells / Mike Cadeo cultive la sombre
introversion comme une seconde nature, non pas celle de ses concepteurs,
mais une identité plus large, plus enveloppante qui prend racine
à la faveur de thèmes universels, tels que le magnétisme, les dynamismes
physiques, les événements climatiques. Un appétit pour la métallurgie
et une certaine idée du bruit, développés lors de leurs précédents
travaux et qui ne sauraient faire pourtant oublier les archétypes
d’électroniques et de fractures rythmiques qui parcourent cet album,
cassures numériques labellisées par Autechre (sur Incunabula
notamment), Aphex Twin avec ses Selected Ambiant Works ou
plus récemment, Crunch, Funkarma, Marumari, ou Chris de Luca. Une
forme originale de saturnisme électro minimal qui à un aplomb radical
et qui dans le même temps ne se prend pas au sérieux, ce qui donne
au final encore plus d’attrait à ce très bon disque.
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WILLIAM ELLIOT WHITEMORE Hymns for the hopeless (Southern rec/Chronowax)
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Ce
jeune homme pourrait être le chaînon manquant d’un genre perdu entre
tradition pur malt et contemporanéité. Revisitant avec un pragmatisme
et une maturité qu’on ne peut décidément pas attribuer à son jeune
âge (25 ans) les contrées Blues et country américaines, c’est pourtant
dans le patrimoine et l’imaginaire de Johnny Cash notamment, qu’il
va puiser son inspiration. Un musicien référence qui envenime de
sa présence les interlignes et les portées du jeune song-writer
Whitemore. Des textes tranchants et bruts, parfois un peu désuets
mais essentiellement universels, qu’il soit question de peine de
mort, de meurtre, de rêves ou de ciel étoilé, soutenu par une voix
rêche hallucinante de maturité et des banjos sortis tout droit de
O’ Brothers.
Chose originale, William vient du milieu hardcore, fruits passés
de ses années de roadie aux côtés du groupe Ten Grand.Dépaysant
et authentique. A découvrir.
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V/a DIM MAK I’m like a stepping razor, don’t watch my size, I’m dangerous
> PARADISE ISLAND lines are infinitely fine
> DANCE DISASTER MOOVEMENT We are from nowhere
(Dim Mak/ Chronowax) |
DIM
MAK est un label dynamique, de l’état de Californie, qui a déjà
su essuyer les tempêtes et les troubles des jeunes années pour instaurer
un rythme de croisière à ses sorties. Trois sorties justement stigmatisent
l’activité récente du label de Los Angeles (basé à Hollywood),
soit, respectivement une compilation regroupant la crème du label
ainsi que 2 albums. On pourrait se laisser abuser par le premier
titre de la compilation qui sonnent par résonances un tantinet électronique
façon The Rapture/ Radio 4, alors qu’en définitif, les artistes
ont davantage de reconnaissance morale (musicale) à l’encontre
de Fugazi ou d’artistes Sub Pop (les premiers Nirvana) que de Gang
Of Four. Une résurgence de petites structures rock façon Dischord
mêlées à un engouement pas désavoué pour la chose Pop, qui détonne
dans les radieux rayons lumineux de Californie… de l’énergie pure
qui galvanise nos états d’âmes, donnant une profondeur insoupçonnée
à nos envies. Sur la compilation, on devine déjà une diversité de
courants depuis la sage tranquillité jusqu’à la folle énergie destructrice.
De ce malstrom heureux et sonique, on retiendra les prestations
et les envolées mélodiques de Dance Disaster Movement, Die Monitrbatss,
the Von Bondies, Pearlene, The Kills, Panthers, Tokyo sex Destruction,
soledad Brothers, etc….
Pour leur part, PARADISE ISLAND revendique un peu de la terre d’EDEN
qui entre leur main prend la forme d’un croisement de no-wave, de
troubles électroniques lignée Sugarcubes, de rock virginal façon
Bikini Kills, de Strates électriques à la Sonic Youth, de foutage
de gueules rigolos (Bjork se fait mettre en boite sur I came 2 party)
Un drôle de bordel avec des choses belles qui en émergent.
DANCE DISASTER MOOVEMENT, quant à eux ont refusé définitivement
de croire en dieu, le sacrifiant au culte d’un rock lapidaire et
exterminateur, qu’il prenne la forme du tube en puissance I want
Your sass ou d’une énergie plus primitive encore sur le reste de
l’album qui nous emmène au plus prés de The Hives, de The Vines
ou des tribuns de Chez Ian Mc Kay. Bon ; puisque urgent, essentiel
et profond !
3 nouvelles productions du label DIM MAK, qui ne resteront pas,
pour tout amateur de rock inventif et perturbé, dans les limbes
de l’oubli.
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EKKEHARD EHLERS/ JOSEPH SUCHY/ FRANZ HAUTZINGER Soundchambers (Staubgold/Chonowax)
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Autant
QUECKSILBER, division d’improvisation pure autour des médiums électriques
(La guitare, pour l’essentiel) affiche clairement ses lignes directrices,
son raisonnement et la logique qu’il souhaite se donner ; Autant
STAUBGOLD ne semble obtempérer à aucune exigence, ne fléchir à aucune
forme de conventions. A dire vrai, on ne sait jamais vers quoi tendra
la sortie suivante, vers quel abyme de délice cela nous entraînera..
Néanmoins, cette part d’incertitude, cette variable affranchie a
quelque chose de profondément excitant, presque jubilatoire à considérer
le plaisir qu’on a à se faire surprendre, à se laisser entraîner
toujours plus profondément dans ces abîmes d’inconstance et de
hasard. Faisant suite à Kat Cosm, Projet de Folk anémié, c’est à
un trio que revient l’impérieuse nécessité de prendre le relais ;
EHLERS, SUCHY et HAUTZINGER respectivement laptopien, guitariste
et trompettiste se livrent ici (Parc du musée Serralves à Porto)
à une œuvre ambiante striée de combinaisons pop et d’effets improvisés
sous-jacents. Avant d’entrer plus avant dans la musique ; évoquer
ce que le projet SOUND CHAMBERS porte en lui. Héritage des musiques
pour chambres de Satie et plus proche de nous, d’une résurgence
des Sound Chambers développés par Brian Eno et Jon Hassell au milieu
des années 70’, ce projet associe étroitement les trois plus puissants
modes d’expression humain, l’art Architectural, Graphique et Musical.
Prenant lieu en diverses places et localités ; des intervenants
développent leur œuvre, laissant l’architecture et la configuration
du lieu altérer / corrompre leurs compositions. Une trans-versalité
culturelle qui depuis Hippodamos de Millet à Le Notre, d’ Eno à
Roseiral, fixe son point d’ancrage autour de la construction et
la géométrie, base primordiale de ce qui fonde l’ossature de ces
3 idiomes culturels. Ehlers comme à son habitude laisse dériver
ses drôles de micro-constructions très ouateuses aggrémenté par
la guitare d’un Joseph SUCHY plein d’accalmie. Hautzinger se chargeant
de parfaire cette torpeur isolationniste voire environnementaliste.
Etonnant.
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OKKERVIL RIVER Down the river of golden dream (JagJaguwar/Chronowax)
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Okkervil
River avait déjà par le passé ébranlé nos cœurs et fragilisé nos
oreilles à l’occasion d’une contribution pour Jagjaguwar à l’album
de Julie Doiron. Un split album qui résonne encore de ses lentes
complaintes du Mississippi, blues contemporain et folk introspectif
de rigueur. Ils reviennent tarauder nos âmes ces jours-ci à la faveur
de ce Down the river of golden Dream ; des climats chargés de ces
chaleurs d’été où l’organisme défaille, soutenu par les accouplements
de voix envoûtants de Will Sheff et Jonathan Meiburg et l’addition
d’instruments aux couleurs désuétes, depuis les mandolines jusqu’aux
Whirlies, des tambourins aux banjos en passant par l’orgue Hammond
ou ce piano aux teintes "Western". Armé d’une capacité à émouvoir
sans pareil, référencé aux côtés d’autres écorchés du genre (Will
Oldham, Nick Cave, Santa Cruz…), Okkervil River distille son doux
poison aux confins de nos veines, laissant notre organisme prendre
la mesure de son asservissement à cette musique dont on ne sait
réellement si elle est l’œuvre du diable ou de la main de dieu.
Evident d’authenticité !
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V/A ANTIFROST Void /Full (Antifrost/Metamkine)
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Antifrost
prend un plaisir non dissimulé à décomposer le monde en une dichotomie
simple et conceptuelle. Après l’expérimentation de la douleur et
du plaisir courant 2002 (Suffer/ enjoy), le label greco-espagnol
(Athène-Barcelone) s’attache à une nouvelle division du monde, qui
ici rejoint des réflexions métaphysiques quand il n’est pas question
de considérations astrophysiques…puisqu’il est ici question de plein
et de vide. Une simple question posée aux participants ; le label
leur laissant le libre arbitre de choisir si leur compositions/travaux
reflètent davantage l’idée de plein ou de vide. Deux disques, où
dans un premier temps, on retrouve sans surprise, sur void (vide)
quelques mentors de l’international minimaliste/micro- environnementaliste :
Ronnie Suddin, Ami Yoshida, Francisco Lopez, Cremaster, alors que
Full révèle son lot de surprises. Pensez donc…SachiKo M, Alejandra
& Aeron ou Eric La Casa trône dans l’antre de ce qu’on s’imagine
être le bruit aux côtés des ténors du Bruit Blanc contemporain,
depuis Evol à Daniel Menche en tête... Regroupement qui remet quelque
peu en interrogation la substance de ce que les compositeurs cachent
derrière Vide / Plein. A chacun de considérer si saturation totale
ou minimalisme absolu - exsangue de sons - compose une œuvre pleine
(emplie de silence) ou non. Un line-up proprement hallucinant où
l’on retrouve la crème absolue des compositeurs indépendants… Ami
Yoshida, Ronnie Suddin, Illios, Roel Meelkop, m Behrens, Coti, Jason
Kahn, Lopez, Xabi Erkiza, cremaster, Dieb 13, Berd Schurer (Teleform),
Nakamura, Nikos Veliotis (Texturizer), Daniel Menche, Joey Colley,
AS11, Edwin Van der Heid, Evol, Maja Ratjke, Eric La Casa, M Shoencker,
Lasse Marhaug… Pour ne pas mourir idiot !
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THE PAPER CHASES What long test you have (Southern rec/Chronowax)
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The
paper Chases ont beau être 4 et bénéficier du talentueux arrangeur/
Ingénieur de 90 Day Men, John Congleton, les points de similitude
s’arrêtent là. Car The paper chase ont su attirer l’attention sur
eux, par l’affection qu’ils développent à manipuler le derme supérieur
du son, prompt à faire passer Colossamite pour la compagnie Créole.
Des atmosphères sombres, pesantes, instables, soutenues par la voix
arrachée de Congleton où fleurissent quelques belles fleurs de cimetière.
C’est dans la diversité et la surprise qu’a semble-t’il été forgé
ce disque, "What long test you have…". Dans l’hommage, aussi, puisqu’ils
s’autorisent les reprises de Roger Waters et du duo Brel/ Shuman
des plus surprenantes. L’émo-noise a encore de belles matinées à
s’offrir. www.southern.net
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THE SILVER mt ZION MEMORIAL ORCHESTRA & TRA-LA-LA BAND WITH CHOIR
This is our punk rock, three rusted satellites gather + sing (Constellation/Chronowax)
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Si
à eux seul, le nom du groupe et l’intitulé de l’album remplissent
allégrement la bonne moitié supérieure de cette chronique, ce n’est
certainement pas dans l’obscur dessein de nous faire oublier l’hypothétique
mauvaise tenue de cet album. Car convenons en, cet album est subtil
et beau et ne laisse pas de doute à ce sujet. Un patronyme qui à
la manière d’un cadavre exquis s’enrichit de nouvelles bifurcations
lexicales, additifs imagés à mesure que progresse le projet et qui
stigmatise le caractère facétieux et détendu de ces protagonistes.
Le line-up, pour sa part, maîtrise heureusement sa ligne, conservant
les 6 musiciens originels (soit Efrim, Thierry, Sophie, Beckie,
Ian et Jessica), même si quelques invités ponctuent l’album de leur
présence. La densité émotionnelle du groupe, si elle s’exprime toujours
selon les mêmes préceptes ; ambiante pastorale plombée de couches
de cordes et d'adjonctions légères (concrètes ou expérimentales)
laisse pourtant ici une part plus intense au chant. Celui d’Efrim,
dont la texture touche toujours avec la même fébrilité, mais plus
encore celui des chœurs échappés de peuplades et de communautés
éloignées, communion spirituelle autant que lien aux 4 volets de
cet album ; Un album environnementaliste, que n’aurait pas renié
le père du structuralisme, Lévy Strauss, ou encore Mauss. On pense
aussi aux vacations de Texier en Afrique ; une ouverture d’esprit
intelligente et sensible au monde pour un album qui en concentrant
quelques maux de notre quotidien (l’isolement, la tristesse, l’amertume,
la destruction, la perte) se révèle être un magnifique placebo à
ses plaies ouvertes. Impressionnant !
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RED SNAPPER redone (Lo
rec/La Baleine) |
De
tous les groupes de Warp, Red Snapper a toujours éveillé en moi
un sentiment mêlé de recherche et de sophistication. Une expérimentation
constante de la chaleur sourde du Jazz, de corolles fumantes de
synthétiseurs analogiques et d’effets de scratches et de reliefs
urbains. Passé de Warp à Lo rec, la séparation a sans doute laissé
quelques séquelles ; L’absence remarquée des résidents du label
de Sheffield en attestant. La petite angoisse est rapidement dissipée
devant la prodigalité et la généreuse intervention des artistes
invités ; Une surexposition de talent et d’attitude aventureuse
érigée ici en dogme. Jamais, on aura autant célébré une relecture
directe d’un album. Si Reload laissait un arrière goût d’amertume
malgré quelques titres bien sentis, ce Redone offre une explosion
ludique d’instants exaltants. Depuis le jazz plombé de Broadway
P, la chevauchée Hip-hop de Depth Charge, la membrane no-wave-électro
de Radio Active, l’électronique pulsée de Rich Thair (ligné Mr Scruff),
les climats spectraux de Blue State, la géographie surannée de SusumuYokota
(Proche d’imagho /Fragile), le beat élastique de The Creation, la
névrose folk-urbaine de Oddman (Arab Strap ?) ou encore la beauté
ultraviolet de Rothko… chacun a su puiser dans l’essentiel de la
musique du trio, surlignant l’essence harmonique ou rythmique des
compositions originales, faisant saillir les lignes claires des
mélodies et traçant, en définitif une nouvelle géographie de climats,
de paysages, pas moins éloignés, pas moins distants et pourtant
si proche de la perfection. Eminemment conseillé.
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AUTODIGEST a compressed history of everything ever recorded Vol.1
> SUMUGAN SIVANESAW / DURAN VAZQUEZ Production
(Cronica/Metamkine)
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Cronica
continue son lent et passionnant travail d’archivage, compilant
/ redéployant / réorientant sans relâche ses multiples projets sonores,
s’attachant autant que faire ce peu, à parcourir, à détailler la
multiplicité des approches émergeantes dans les sphères oubliées
des musiques non-conventionnelles, qu’elles soient d’ordre expérimentales,
électroacoustiques, ou non directives. 2 nouvelles productions,
respectivement étiquetées Cronica 007-2003 et Cronica 007-2003 viennent
clore l’année en beauté et éclairent 2 approches singulières…
AUTODIGEST et son histoire compressée de tous ce qui fut jamais
enregistré tire sa conceptualisation intellectuelle et musicale
des théories récentes de Baudrillard, mais également de David Harvey
sur l’omniprésence absolue du son, du "bruit" culturel. Thème déjà
évoqué par Formanex sur Fibrr rec, Autodigest digère l’histoire
et son sens dans un trou noir musical fondamental et radical ; théorisation
d’un trou noir et de sa spacialité qui raviront les amateurs de
MEGO, entre autres…
SUMUGAN SIVANESAW et DURAN VAZQUEZ,
pour leur part, n’ont visiblement pas envie de transiger avec la
musique. L’idée de regrouper 2 artistes en un album (3 si l’on considère
les travaux graphiques de pochettes assumés par Maia Gusberti )
offre ceci d’excitant à l’auditeur, qu’il oblige celui ci à la confrontation,
à l’analyse croisée de deux univers, aussi proches et nuancés puisse
t’il être. Une réflexion sur le mode de l’échange, du comparatif.
Le croisement improbable d’un Australien, Sivanesan parti du rock
pour s’amarrer quelques années plus tard à l’expérimentation électronique
sans négliger le support visuel au détour d’installation vidéo.
En ligne de mire, cette nécessité de créer des formes expérimentales
libres de tout conditionnement, de toutes fixations, assujetties
à un quelconque format narratif. Les travaux de l’Australien semblent
obsédés par la notion d’Espace, de spatialité, et des moyens mises
en œuvre pour les ausculter, les observer et à fortiori en comprendre
la dimension. Sa contribution au final se situe quelque part entre
une forme atténuée de bruit blanc, quelques chose comme du bruit
gris, de l’easy listening de feed back, de l’expérimentale lo-fi
Duran Vazquez est un autodidacte de la pire espèce, de celle qui
assume ses lacunes et s’en sert pour faire prospérer de nouveaux
axes originaux (autant que faire se peut) à la musique ; Son travail
est l’expression d’un détachement voulu, souhaité de toutes conventions
sociales, de toutes normes ou balises du langage musical. Une tâche
d’oubli sur soi, sur sa culture musicale partiellement réussie puisque
son travail reste référencé, sorte de mouvements continus, d’ondulation
mélodique entre Ambiant et Techno minimaliste.
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LEE VAN DOWSKI A lego Element (Anti-iiism/La
Baleine)
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C’est
à la faveur d’un néologisme intriguant (Anti-iiism) que nous parvient
la production liminaire de cette jeune structure française. Soutenu
par un graphisme d’une rare beauté (Inkunstruktion.com), très dans
l’air du temps, Ce label niortais nous présente son premier traité
d’électronique déviante. Lee Van Dowski, n’en est certainement pas
à son premier égarement. Pourtant cette construction échevelée de
formes aux tournures irrationnelles, déraisonnables à ce je ne sais
quoi d’impétueux, état d’âme qu’on prête généralement à la jeunesse.
Ce Lego Element laisse ainsi deviner une parfaite maîtrise des lieux
et des espaces. Une attention particulière de l’auteur qui porte
aussi son dévolu sur les sous-couches mélodiques et les nappes climatiques
enveloppantes, chapes de brumes consistantes mêlées aux petits aiguillons
cristallins du rythme. Des traits de caractères rappelant FSOL pour
le recueillement, Crunch, et Funkstorung pour l’élan rythmique voire
Chris Clark et Brothomstates pour la saveur générale. Quelque part
entre la glace et la vapeur, une forme heureuse de sublimation avec
quelques sommets (Vum 2552) et de très bons moments de fugitive
évasion de blips. Excellent !
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