SOMMAIRE |
ENTRETIENS
A
LA LOUPE
Le
label SOFTL
Le
label V/VM
Le
label Z & Zoé
|
Chroniques
de
Julien Jaffré
[Contact]
Ce
mois ci
CHRONIQUES
17
John ZORN . KAADA / PATTON . THE BERG
SANS NIPPLE . KILN . SOLVENT . PAN/TONE . Alexander RISHAUG
. BLACK EYES COUGH . Damien MINGUS . Stepahn MICUS. Q AND
NOT U . STYROFOAM . DANA HILLIOT . O.BLAAT . PROPERGOL Y
COLARGOL . Vitor JOAQUIM . PSYKICK LYRIKHAH . KAMMERFLIMMER
KOLLEKTIEF . BJORGULFSSON/ PIMMON /THORSSON . HANALEI .
TETRAULT/ OTOMO . THE PATRIOTIC SUNDAY . MORCEAUX DE MACHINES
. POLA . AUTODIGEST . DIE WELTTRAUMFORSCHER . GOO . PATRICK
WOLF . STATE RIVER WIDENING . WILLIT/ DEUPREE . MARCLAY
. MOUSE ON MARS . GRAILS . SUN PLEXUS . EPSYLON ZYGMA CLUB
. FRANCESCO ARENA . LUDMILA . Michaela MELIAN . FS BLUMM
. HENKE . ENCRE . V/a NOISE &THE CITY . V/a NEUROT . FORMANEX
. REUBER . TILIA . INFANT . ENABLERS . ILIOS . V/a MONIKA
FORCE . TREVOR DUNN S TRIO . SUSANNA & THE MAGICAL ORCHESTRA
. ISIS . MILGRAM. SKOLTZ KOLGEN . V/a PORC EPIC . ARMAND
MELIES . RD16 . KREIDLER . BLOOD AND TIME . MARSEN JULES
. AETHER . NIMP . SUPERCILIOUS . TOOG . RUBIN STEINER .
MATTIN/ WORKMAN . ICHLIEBELOVE . PRINCESSE ROTATIVE . STAFOENN
HAKON . CANCEL N. PARESSANT . THE SOFT RIDER. KAMIDO TU
. MALAUSSENE Vs BANGA . JAMES T COTTON . ANA . GREG HEADLEY
. NOWHERE . SOFUS FORSBERG. OBNY . LOSOUL . OHM EDITIONS/
AVATAR . KOTRA . BORISOB/ NIKKILA.
CHRONIQUES 16
COBRA
KILLER . TRAVAUX PUBLICS . V/a STAUBGOLD . KARATE .. LALI
PUNA . KERRIER DISTRICT . STRATEGY . Pascal SCHÄFER
. V/a Antologia de musica electronica portuguesa . FIRE
WERE SHOT . SWOD . PATERAS/ BAXTER/BROWN . SCHURER .. @C
. ADAM WILTZIE . RAN SLAVIN . THE ETERNALS . CHILDRENS
OF MU . MAX EASTLEY/ DAVID TOOP . CHARALAMBIDES . ANGIL .
BIP-HOP VOLUME 7 . EYVIND KANG . COCOON . VENETIANS SNARES
. LULLATONE . Corker Conboy . POST INDUSTIAL BOYS .. STEPHAN
WITTWER . GROWING . ILIOS . YANNIS KYRIAKIDES/VEENFABRIEK
. MINIT . THE GO-FIND . MICHAEL J SCHUMACHER . MILOSCH
2004
CHRONIQUES
#15
BATHYSCAPHE
. TRAVAUX-PUBLICS . SPEKTRUM . LUNT . BAKA ! .. V/a
MUSIK EXPERIENCE . LANGUAGE COMPUTER . AGF . Tô .. TRICATEL
. MEN’S BEST FRIEND . MAX HAIVEN/JON VAUGHN . V/a List .
RYOICHI KUROKAWA . SKETCHES OF PAIN . MINOTAURE SCHOCK .
Z_E_L_L_E . V/a Rural Psychogeography . MARGO . FORMA.
2.03 . FAUST Vs DALEK . MANITOBA . COURTIS / MARHAUG
. LUCKY R’ . EXPLOSIONS IN THE SKY . REMARC . JOSH RITTER
. GROWING . CHRISTIAN RENOU/ANEMONE TUBE . BREEZY TEMPLE
. GUINEA PIG . V/A Kraakgeluiden doc1 1999-2003 . DIRGE
. ATONE . HARPAGES . DEPTH AFFECT . REBECCA . JONO EL GRANDE
. SKYPHONE . PUYO PUYO . MEAT BEAT MANIFESTO . WESCHEL GARLAND
AND WORLD STANDARD . BRAILLE . HAMLET . O.Lamm & Sutekh
. V/A HAUNTED WEATHER . MITCHELL AKIYAMA . ALEX GARRACOTCHE
& STEPHAN KRIEGER . FUNKSTORUNG . HELIOGABALE .. THE
SIDE OF JORDAN . FROM:/TO: . RAUD & HOLLAND .. EXCAVATION
SONORE . HYPO . THE LOOP ORCHESTRA . CLOUDHEAD . PAULO RAPOSO
& MARS BEHRENS . V/A Nothing but a Funk Thang
. Jorg PIRINGER . KID SPATULA . AIRPORT CITY EXPRESS . EPSYLUN
ZYGMA CLUB . SUGAR PLUM FAIRY . Jean Luc Guionnet &
Eric La Casa . CM VON HAUSSWOLFF . JOHN BUTCHER . YEYE .
Pierre BONDU . MINIMALISTIC SWEDEN . BABY FORD . DJ DAMAGE
. FLUNK . ALCAHA SOUNDSYSTEM . DAY &TAXI . PHI LIFE
CYPHER . NHX . 90 DAY MEN . Fort Laudendale . Le POP 2 .
PERLON . TBA . TANDY . WHOPPER . Villalobos . LUNGFISH .
TWERK . MICHAEL YONKERS BAND . Andrew Thomas . SERGEJ MOHNTAU
. The Limps Twins . ABSiNTHE (PROVISOIRE) . Gustavo Lamas
. SETH P BRUNDEL . The Sound Of Warhammer . BEXAR BEXAR
. Active Suspension at Vooruit, GENT . PLANETALDOL .. FEIST
. THE SHINS . Arman MELIES . GREENBANK . ROSIE THOMAS .
V/A STEREO DELUXE . JASCH . KAMIDO . ARMAND-FLORIAND DIDIER
. TANTE HORTENSE . METAMATICS . HELLFIRE . Laurent PLESSIET
. ISO 68 . BMB Con . CARLO FASHION . JAS
CHRONIQUES #14
EXTENSIONS . LEFT / MIDDLE / RIGHT . BERNARD FLEISCHMANN
. CHARALAMBIDES . KAFFE MATTEWS . TRIOSK MEETS JAN JELINEK
. NAO TOKUI . FANTOMAS . DEAN ROBERTS . CINELUX . FUTURE
PILOT AKA . KAT COSM . OLAF HUND & HIS ORCHESTRE TOUT JUSTE .
FORMANEX/AMM . PLURAMON . V/A LOST IN TRANSLATION .. KID
606 . THOMAS MERY . PAUL WIRKUS . POLMO POLPO . NITRADA .
MELODIUM . DUDLEY . BIAS . HANS JOAQUIM IRMLER . ENCRE
. KHANATE . ADVENTURE TIMES . V/a CIRQUE . PIANO MAGIC .
THE HIGH LLAMAS . THE BOOKS . REFREE . XANOPTICON . GRIDLOCK
. WILLIAM ELLIOT WHITEMORE DIM MAK . PARADISE ISLAND . DANCE
DISASTER MOOVEMENT . EKKEHARD EHLERS / JOSEPH SUCHY / FRANZ
HAUTZINGER . OKKERVIL RIVER . ANTIFROST . THE PAPER CHASES .
THE SILVER mt ZION MEMORIAL ORCHESTRA & TRA-LA-LA BAND WITH
CHOIR . RED SNAPPER . AUTODIGEST . SUMUGAN SIVANESAW / DURAN
VAZQUEZ .LEE VAN DOWSKI .WE GOT MONKEYS . RAINIER LERICOLAIS
. GRASSKIRT . ANABEL’S POPPY DAYS . FABRIQUE DE COULEURS
. METAXU . XIU XIU . NOVEL 23 . ERIK FRIEDLANDER .. DICKY
BIRD . SANTA CRUZ . PW LONG . DO MAKE SAY THINK . CHICA
& THE FOLDER 42 . CLEAR HORIZON . TELEFON TEL AVIV . Ms
JOHN SODA . Phrênésie #2 . EINOMA . BRUNO DESCOUT . J XAVERRE
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chroniques
2003
chroniques
2002
chroniques
2001
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LA
DEMOTHEQUE #1
LA DEMOTHEQUE #2
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JOHN ZORN Magick
(Tzadik / Orchestra) |
John
Zorn possède ce don recherché de ne jamais laisser l'indifférence
régner autour de sa personne ; qu'il agace ou irrite, qu'il provoque
l'assentiment ou méduse son auditoire, le musicien semble absent
aux critiques et aux flatteries et continue de forer les tréfonds
inexplorés de son art, qui prend, au détour de sa discographie les
silhouettes mouvantes de l'improvisation, du jazz, du bruit blanc,
du culte des musiques traditionnelles ou sacrées. Pour autant, ce
qui semble animer sa démarche est davantage à rechercher dans cette
volonté farouche de toujours chercher des thèmes et clefs d'entrée.
Ici, il est question de lieux imaginaires tels que Le Necromanticon,
popularisé par Moorcock, lieu sombre des bas-fonds de la
terre, proche d'un enfer à la jérôme Bosch.
La musique assez proche de certains de ces précédents albums (Red
Bird, Locus Solus, The Classic Guide to Strategy) est une pure
décharge d'énergie Free, une ligne à haute tension jazz qui bordent
un chemin jonché de nid de poules et de gibbosités, d'ecchymoses
et de moments de grâce. L'album n'est pas facile d'accès, il ne
prétend aucunement renouveler le genre, simplement interpréter,
dans un vocabulaire et une syntaxe contemporaine et musicale, les
disruptions, troubles et plaisirs de notre époque. Une musique au
plus prêt du derme de nos sociétés.
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KAADA/
PATTON Romances
(Ipecac/ Southern) |
Mike
Patton n'est pas connu pour son conformisme et l'étroitesse
de son esprit. Depuis qu'il a trouvé son équilibre au sein de Mister
Bungle et a multiplié les disgrâces mélodiques, aux côtés de
John Zorn, on le découvre sur des projets aussi délirants
que Fantomas (Un fantasme d'heavy rock aux côtes de membres
des Melvins, notamment) ou en compagnie de Dan The Automator,
Eyvind Kang pour n'en citer que peu. L'homme est un stakhanoviste
et aime à surprendre son auditoire au détour de ses desseins musicaux.
Cette nouvelle collaboration ne surprendra donc pas les fans du
sieur (quoique), puisqu'elle convoque, en ordre dispersé, quelques-uns
uns de ses pêchés mignons, à savoir des armatures de rythmes lourdes
et bancales, des chants mélodiques étirés et très radiophoniques.
Il est ici associé à Erik Kaada, musicien norvégien, spécialisé
dans la musique expérimentale electro-synthétique à la croisée de
Dany Elfman et de morceaux cinématographique façon Bela
Lugosi ; il a joué par ailleurs au sein de nombreuses formations
travaillant occasionnellement pour le cinéma. (d'horreur des années
50 ?) Seulement, à prendre des risques sur le fil tendu de l'accidentel
et de l'impromptu, on se ramasse quelquefois.. C'est sans doute
le cas ici, si l'on considère cet assemblage de genres bigarrés,
musique d'ascenseur et improvisation débridée, chant outrancier
et hommage gauche (le romantisme, Litz, Mahler, Morricone,
le surréalisme) laissant une saveur contre-nature dans la bouche..
Un demi-faux pas (à considérer quelques titres intéressants comme
L'absent) qui ne passera pas à la postérité, mais qui ne se révèle
pas non plus effroyable. Comme le souligne l'adage : " A vaincre
sans péril, on triomphe sans gloire " Gageons que Patton
est un périlleux combattant du son et qu'il saura remonter sur son
destrier. A noter que les intitulés sont exclusivement en français
(pensée des morts, nuit silencieuse, aubade, viens, les gazons sont
verts, pitié pour mes larmes) preuve s'il en est que la France reste
définitivement la patrie du Romantisme !
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THE BERG SANS NIPPLE life if (in four parts)
(BizarreK7/ Chronowax/ www.bizarreK7.com )
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Le
groupe a gagné dans l'interstice temporel qui sépare le premier
du deuxième album une particule (The) qui n'a d'autre destination
que de signifier le caractère unique et infalsifiable de ce groupe
Franco-américain. Un Duo (Lori sean Berg/ Shane Aspegren)
qui fut un temps, avait su puiser son inspiration aux tréfonds des
salles obscures, saisir l'illusion du mouvement et de l'image et
nous en restituer la quintessence et la vitalité, le dynamisme et
la palette de couleurs associées. Ainsi, leur musique prolonge la
perspective d'attention à d'autres sens (le champ visuel) pour mieux
en développer la puissance narrative. Pour autant, rien de moins
réducteur que de s'arrêter là, alors que leur travail a fondamentalement
approfondi les structures du premier album. Une musique profondément
organique, en fait, qui se développe dans un lent crescendo de mélodies,
de petites rythmiques bancales et de sonorités de xylophone discret,
de circonvolution de basse. Une musique folk-électronique évanescente,
portée par des voix fébriles, par moments absentes, presque étrangères
à l'instant de grâce qu'elles nous font vivre…Une sorte de Fourtet
qui n'aurait pas oublié d'être simple. Splendide.
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>
KILN Sunbox (GhostlyInternational/
La Baleine)
> SOLVENT Apples & synthesizers
(GhostlyInternational/ La Baleine)
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Ghostly
Recording est de ces généreux labels qui fusionne avec bonheur
et avec une certaine pointe d'altruisme les genres à la manière
de Hefty, Suction rec, Eastern Developpement… Une aventure
construite sur quelques artistes (Dabrye, Lusine, Broher, Osborne,
James Cotton, Audion (Mattew Dear), Twine, etc.) ,comme c'est
souvent le cas et débutée au détours de compilations aux thématiques
marquées (Disco Nouveau en 2002 tendance électroclash ). Pour l'heure,
le label, dont la paternité est attribuée à Sam Valenti, porte ici
son dévolu artistique (ses convictions) sur 2 Jeunes entités que
sont KILN et SOLVENT. KILN, qu'on a déjà croisé sur Arbouse
recording évolue davantage aux marges d'un ambiante-house enrichie
d'électronique ; des morceaux vaporeux, aériens traversés deci delà
par des ondées liquoreuses de rythmes. On ressent une certaine difficulté
à pénétrer l'univers de ce trio composé de Kevin Hayes, Kirk
Marrison et Clark Rehberg et on se surprend à décrocher de ces
climats. SOLVENT, pour sa part, assume pleinement les sonorités
qui l'ont porté sur des labels tels que Suction ou Morr.
Une électronica-house aux petites intonations naïves et fragiles,
un peu surannées dans ses sonorités de part les lentes ondulations
orchestrées au synthétiseur. . Le synthétiseur, instrument coupable
dans une large part de cet album (bien davantage que les pommes,
d'ailleurs) et qui se forge une place de choix sur les crêtes des
rythmes et des chants " vocodés ". Une belle maîtrise pour un disque
intéressant qui ne renouvelle pourtant pas le genre. Proche de Console
dans ses fins. Bon.
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> PAN/TONE
Newfound Urban Calm + remix album (Bip-hop/ La Baleine ) |
Le
mystère de la musique est comparable à celui de l'apiculture en
cela que 2 abeilles auront beaux butiner la même fleur, le miel
n'en aura pas pour autant la même saveur. Il en va ainsi de même
en musique où certains plus que d'autres tirent leur épingle du
jeu et nous laissent un souvenir plus ou moins tenace dans l'esprit.
Dans la multitude de labels électroniques existant, Bip-Hop
interroge, questionne au fil de ses productions davantage qu'il
ne répond au grand mystère de l'équilibre musical parfait. Pan/Tone
ne déroge pas à la règle intimement sous-tendue dans les prescriptions
artistiques du label Bip-hop puisqu'il est question au long de cet
album de recherche et d'exploration autant que du vivifiant désir
d'extraire le rythme d'un carcan simplement réflexif ou intellectuel.
A l'écoute des 3 premiers morceaux, on sait le pari gagné, d'autant
que la suite nous réserve le même éventail de gammes et de tonalités
riches. Une musique ronde et binaire comme elle se pratiquait en
cette fin de 20 siècle , laissant lentement le rythme s'installer,
développer certains aspects mélodiques plus que d'autres. Shelbono
Barracuda del Monte, l'homme derrière Pan /Tone n'amène
rien d'original ; il partique simplement une techno House des premier
temps, presque virginal façon Detroit Sound avec une telle sincérité
qu'on se prend à diverses reprises à regarder la date de création
des morceaux. Du plaisir, de l'hédonisme et beaucoup de joie, voilà
ce qui fait le charme de Pan/tone. L'aspect plaisant du disque
réside également dans son binôme de remixes qui permet une approche
pluri-sensorielle de la musique de Shelbono Barracuda del Monte
(je n'ai pas pu résister) où l'on croise Frank Martiniq, Repair,
Losoul, Andy Vaz, Duplex100, Si-Cut.db, Adam Marshall, Jeff Milligan,
ect.
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>
ALEXANDER
RISHAUG Possible Landscape
(Asphodel/ Venus Work) |
Asphodel,
label New-Yorkais connu pour ses prises de position Illbient s'éloigne
toujours davantage des rives de ses sons asthmatiques pour trouver
refuge au creux de nouvelles pratiques, plus audacieuses et/ou plus
abstraites. Fire Wire Shot (précédemment signé sur KRANKY)
puis Christian Marclay.., et à présent Alexander Rishaug…3
productions qui auront suffi à brouiller définitivement les marques
et imposer une idée nouvelle du label. Résidant à Oslo, Norvège,
Alexander Rihsaug est amateur de musique arctique et isolationniste
comme seuls Dorobo, Rune Grammophon, ou Smalltown Supersound
savent en faire. Il a d'ailleurs pour ces deux derniers respectivement
fait une apparition sur une compile et "forfaité" un album (Panorama
Smalltown supersound 2002) Il est en outre un tiers pensant du trio
ARM (en compagnie de Arne Borganand et Are Mokkelbost).
Sa musique, combinaisons de soundscapes subtiles et de soundfields
enivrants, entrecoupés de glitchs/ click n' cuts incisifs, évoque
invariablement les paysages infinis du Grand Nord, mélange d'âpreté
du climat et de plénitude infinie, de banquise aplanie et d'icebergs
abrupts et verticaux.Les textures évoquent une translucidité perdue.
Rishaug succombe à la tentation de produire une musique qui
charme les sens au-delà de l'ouie, (musique cinématique, eidétique).
Et nous transporte loin, à la façon de cette pochette splendide,
qui rejoint les attentes de sa musique. L'aurore, ici prétexte à
des lentes nappes de douceur, des vagues en flux et reflux. Apaisant.
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BLACK EYES COUGH s/t
(Dischord/ Southern) |
L'internationale,
bien que discrète, maison de disques Dischord envoie à échéance
régulière au monde des preuves de sa bonne santé. Black Eyes
Cough ne nous fera pas mentir puisqu'il bat le fer encore chaud
d'un Hardcore mutant comme seul semble en mesure de l'inventer la
côte Est des Etats-Unis. Dischord a toujours su, dans le cadre de
ses productions, associer le flux de la pression sanguine, l'embellie
neurologique et la tension musculaire. Black Eyes Cough adhère
à cette définition, puisque au long de ses onze titres, suintant
l'énergie tactile, le malaise rythmique, il nous est donné assez
peu d'occasions de reprendre des bouffées d'air salvateur. On rentre
d'emblée dans cet univers dense, consistant sans être toutefois
purement noise. Des miscellanées étonnants de sources de guitare
distordue, de basse enivrante, de brisure de rythme à la Truman's
Water, d'effet de style à la Motherhead Bug (Jim Thirwell
et consort..), de hargne typiquement Fugazienne. Un joyeux bordel
tenu et jouissif jusqu'à l'excès. Une belle bouffée d'air.
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>
MY
JAZZY CHILD I Insist
(Clapping Music/ Chronowax ) |
Le
jeune homme s'amuse volontiers à brouiller les pistes, oeuvrant
sans rémission à entraîner l'amateur de musique dans un dédale de
références et de clins d'œil musicaux. Qu'il soit question de Jazz,
dans son emprunt patronymique au Grand Charlie ou du renvoi à l'album
de Max Roach ; qu'on le voit depuis ses débuts traîner sur
des labels d'obédience électronique (mais pas que) ou qu'on le surprenne
dans le feu de sa création à disserter sur les belles heures d'un
folk sensitif . Car, plus encore peut-être que sur son précédent
album Sada Soul, il est ici question d'esprit lo-fi, d'intuition
acoustique, de divagations sensorielles Anti-folk autour d'un collectif
restreint d'instrumentaux, juste là pour souligner l'ourlet de la
mélodie. Damien Mingus a les mêmes rêves de quiétude et d'espace
que Nick Drake, Low ou plus modestement Lou Barlow
; une musique non cloisonnée, ouverte aux vents et qui distille
ses étamines mélodiques, harmonies électroniques merveilleuses dans
une valse folle avec le vent. Un enregistrement lo-fi réalisé dans
le secret de son appartement, avec guest Noak Katoi, Emma Kirshner,
Salima Tej, Sonia Cordier, cecile Collen, O.lamm et son disque
dur , ses papiers peints et sa discothèque en point d'horizon. L'apanage
de la grâce, ne serait-ce pas la simplicité ? Beau et simple
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STEPHAN MICUS Life (ECM/ Universal) |
Stephen
Micus est un anthropologue du son doublé d'un humaniste. Il
parachève une œuvre commencée il y a de cela 25 ans, réunie sur
un corpus de 17 albums, où la réflexion se mêle fréquemment à la
musique. Les 2 axes structurants de ce disque portent autant sur
la forme que sur le fond. la forme tout d'abord, où il ouvre sa
composition à un large éventail d'instruments lointain, étrangers,
non par pur souci de diversité, d'exotisme mais dans cette quête
éperdue du son juste, de l'intonation parfaitement équilibrée avec
ce qu'elle doit exprimer ; cette volonté de faire coller l'idée
au corps… Sho, Boules musicales thaïlandaise, bagana courbé, cithare
bavaroise, gong balinais, birman, cymbales tibétaines, sifflet irlandais,
carillons… instruments d'Egypte, du Ghana, d'Inde, du Tibet, d'Irlande,d'Allemagne,d'Indonésie,de
Birmanie,d'Ethiopie…chant japonais. Dans un second temps, le musicien,
revient sur une idée forte qui lui tient à cœur, héritée de la culture
bouddhiste et qui pourrait se résumer autour du terme " Koan ",
parabole bouddhiste en forme d'énigme, destiné à souligner les limites
de l'intellect dans le but d'encourager l'intuition. Life est ainsi
une allégorie sur le sens de la vie bâtie dans un decrescendo harmonique,
d'une construction complexe à une musique simple et presque intuitive
au terme du disque. L'ossature centrale de l'œuvre est le bagana,
Harpe ou lyre issue d'une époque lointaine, celle de Salomon, également
instrument sacré de l'ancien temps. Une musique profondément apaisante,
un subtil éveil à la vie
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>
Q AND NOT U Power
( Dischord/ Southern)
|
Après
une bonne dose d'abstraction expérimentale ou une overdose de sonorités
électroniques, il est de bon augure de ressourcer ses oreilles dans
nos premiers amours de jeunesse, qu'il soit question de Hardcore,
de rock indé ou de noise. La nouvelle sortie Dischord tombe à propos
puisque derrière cet énigmatique pseudonyme Q and Not U se
dissimulent 3 branleurs de génies, Harris Klahr, Christopher
Richards et John Davis accessoirement adorateurs de Funk,
de Dub,de Parliament, de A certain Ratio, de Cult
Hero, des Beach Boys (l'influence de Brian Wilson
est confondante ! ) et de Fugazi, Washington DC sound oblige
!!. Dès les premiers accords, le ton et l'assaut groove sont donnés,
bousculés que nous sommes par la chaleur presque tactile de cet
ensemble de Washington. Les morceaux, ont une forte consonance mélodique
et sonnent terriblement 80' ; les accords sont hiératiques, incisifs,
funky, la voix chaude et haute perchée n'a d'autre vérité à livrer
qu'une pure décharge d'énergie et de sincérité. La batterie martèle
tout son saoule, la guitare déchire l'air et la basse ronronne.
Des titres comme Throw Back your head, Daughters,Wet Work
(et sa petite flute) sont somptueux . Q and not U est un
groupe important, voire génial avec lequel il faudra désormais compter.
La synthèse absolue des White Stripes, ESG et Fugazi
!!!Incalculable et génial !
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>
STYROFOAM Nothing's lost (Morr/ La Baleine ) |
Arne
Van Petegem est un musicien affairé au cœur de la scène internationale
depuis nombres d'années, élément actif du groupe Tim Foil Star
, il privilégie une exploration plus approfondie de ses sensations
au sein de Styrofoam depuis presque 5 ans. Il dévoile ici
un paradoxe dans le sens où cet album, construit autour de l'idée
de collaboration croisée et multiple se révèle dans le même temps
plus intime que jamais. Tournant définitivement son projet Styrofoam
vers un univers Pop, on note la lente montée en puissance d'une
structure " folk " au sein de ses compositions où, par effets communicants,
peu à peu l'électronique disparaît. Autrement plus sensitif et personnel,
plus protestataire également, Nothing's lost permet au belge
de mettre en lumière son penchant naturel pour la faille, se mettant
fréquemment en péril, notamment par l'utilisation quasi systématique
du chant (le sien) au sein des compositions. Des titres qui transportent
notre imaginaire loin du fracas quotidien et transfigurent une certaine
idée de bien-être et d'aménité. Une illusion de douceur qu'il entretient
à merveille au long de ce Nothing's lost.
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>
DANA
HILLIOT I was a rabbit and i won
(Another record/ www.another-records.com ) |
Loin
de la cacophonie médiatique de la scène antifolk gravitent dans
l'ombre quelques astres obscurs et lointains dont la présence réconforte
par leur discrète existence. Dana Hilliot est de ceux là.
Son centre de gravité trouve son équilibre aux côtés de formations
confidentes, dans lequel il peut à loisir cracher ses conceptions
intimistes, ses fragments de folk impies, ses idées sacrilèges.
Dana Hilliot est un song-writer né, de la veine de ceux qui
n'attendent rien de leur musique si ce n'est une douce catharsis,
un défoulement salutaire. Sa vie et sa musique sont indéfectiblement
liées et se nourrissent l'une l'autre de leur belle misère. Pour
cet album, le crooner a convié une poignée d'amis (Delphine Dori,
Valérie Lelercq, Jullian Angel, Clément Battu, Giles Deles….)
à le rejoindre le temps d'un long week-end dans un studio improvisé,
où l'imagination se laisse le temps de féconder la mélodie. 50 minutes
d'une déambulation folk gracieuse et sensitive. Entre Syd Matters
et Bonnie Prince Billy. Un très bon disque qui mérite toutes
les attentions.
|
>
O. BLAAT Two Novels : Gaze/ In the Cochlea
( Cronica/ Import ) |
O.
BLAAT a su déployer une stratégie de la disparition, une conduite
de la dissimulation et ce, en laissant un monde microscopique de
sons, d'échos, de formes sonores proliférer sur la maille translucide
de ses compositions. Des soundscapes indicibles, des clichés sonores,
des concentrés de vie et d'environnement, qui s'appuient sur l'utilisation
du laptop, méta-instrument s'il en est.. La translucidité de ses
compositions n'empêche pas une certaine ludicité comme ce fut le
cas sur ses précédents travaux, tel que "beat piece " construit
autour de samples de ping-pong. Dans cette optique c'est aussi dans
l'échange, dans l'interface et les collaborations que O. Blaat
trouve son équilibre ; on pense à Akio Mokuno, Aki Onda, Ikue
Mori, DJ Olive, Kaffe Mattews, Sachico M, Zeena Parkins, pour
n'en citer que peu. Les compositions naviguent dans un chenal étroit
entre terre et mer. Les alluvions de rythmes viennent doucement
tapisser le fond de la mélodie, les flux de samples irritent les
berges d'aspérités numériques alors que des petits brouillards de
couches électriques saturent l'air d'humidité. Helen Cho
vient sertir de sa vidéo les 18 gemmes sonores de la Japonaise.
Un prolongement en mouvement de l'esthétique de Keiko Uenishi.
www.cronicaelectronica.org
|
>
PROPERGOL Y COLARGOL Charly.roger (songs for
fuzzycandy)
(Autres directions in music [site]
|
Pas
besoin d'attendre l'issue de la floraison pour cueillir les fruits
de Propergol y Colargol. Leurs agrumes sont ombreux et ont
le goût de l'amertume. Ils sont le produit de divagations de l'aube,
et de réflexions soutenues de la pénombre. Une musique qui fait
la part belle aux atmosphères sombres et fourageuses et qui porte
pourtant sur son dos nombre de sentiments et de sensations plaisantes.
De la conception de l'album où les auteurs semblent s'être attachés
à définir au long de ces 11 titres une certaine idée de la mer,
jouant sur la confusion et l'ambivalence que suscite cette dernière
: entre angoisses tétanisantes des profondeurs et quiétude des horizons
marins, entre sérénités et vertiges des abysses ; voilà où semblent
avoir élu domicile les compositions de Propergol y Colargol
Outre le thème récurrent de l'abîme, cet album se démarque par la
sobriété des compositions, où les harmonies épurées de détails font
la part belle aux saturations discrètes, aux vibrations et ondulations
soniques de tous genres. Les rythmiques loin de peser par leur absence
viennent se poser, à la manière d'embruns iodés au gré des titres
et dictent l'ascendance ou le déclin de la mélodie. De Aunties
annies à benjamine's spasm , de 22 à hitchhicking
en passant par norstern , autant de soundfields qui semblent
prêter serments d'allégeance aux explorateurs de tout pédigrés :
de Bowery Electric à FSOL, d'un Vidna Obmana
saturé à des Bark Psychosis sous anxiolytique . Une entrée
en liste des plus intéressantes. De la musique ambiante pour amoureux
du bruit. Un appétit pour les profondeurs pas sans rappeler les
récentes plongées de Bathyscaphe. Téléchargeable directement
depuis le site du label, cet Album, le septième à ce jour dévoile
un nouvel aspect de l'esthétique musical du label. Très bon, hybride
et protéiforme.
|
>
VITOR JOAQUIM A rose is a rose
(Doc recordings/
Chronowax) |
La
sortie de cet album de Vitor Joaquim est intéressante à plus
d'un titre, dans la mesure où 1. Elle permet de découvrir ou de
redécouvrir cet artiste portugais, par ailleurs directeur du festival
EME et amateur patenté d'électroacoustique (il fait partie
intégrante du projet @CV3, dernier album sur Cronica)
; 2. elle vient compléter la pourtant presque exhaustive compilation
portugaise récemment sortie chez Tomlab autour des musiques électroniques
(et davantage) portugaises. 3. Enfin, elle offre une nouvelle facette
des goûts de PURE, et des intentions qu'il prête à son label
(Doc) . A rose is a rose, titre purement arbitraire et une
suite d'improvisations diffuses, ré-assemblées par la suite en studio.
Des sons intimes, semblant percoler des feuilles automnales d'une
forêt sertie de brume, pourrait être une première description. Profondément
apaisantes, les atmosphères que dégage ce disque n'en demeurent
pas moins étranges. Des paysages désertiques de sites industriels
en perdition, la quiétude d'un chemin de fer isolé. Le grain grossier
d'un super 8, une silhouette dissimulée par une vitre maculée de
gouttes d'eau La beauté sombre qui émane de ce disque tient pour
partie à cet audacieux assemblage de Landscapes brumeux, et de petites
scories de sons en perdition, lointaines à mesure qu'approche la
fin de l'album Il faut s'approprier le temps long de l'écoute, le
temps de l'apaisement et de la réflexion pour s'immerger véritablement
dans ce disque et espérer entrevoir ses prodigues floraisons, tapies
au fond de l'eau.
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PSYKICK LYRIKAH Des lumières sous la pluie
(IDWET/ LA BALEINE) |
Psykick
lyrikah n'a pas un passif ancien dans le domaine de la musique,
tant en terme de production discographique qu'en matière de concerts.
Malgré cela, en l'espace de 3 ans, quelques 1er Partie (Sage
Francis, AKA, Rubin Steiner, La Rumeur … ) et une démo tape
plus tard, le trio formé de Arm, Mr Teddybear et Robert
le Magnifique (en remplacement de DJ Remo) a su faire
montre d'une maturité impressionnante. Des lumières sous la pluie
tient de l'immersion urbaine, les textes, qu'on découvre d'un certain
second degré, traite majoritairement de l'esthétique carcérale des
villes, de littérature humaniste de l'après guerre, de tranches
de vies. Dans l'idée, Psykick Lyrikah est plus proche de
Language Computer sur Quatermass que des brassées
de Lex ou Anticon. On peut ainsi les positionner dans
cette frange hip-hop sans œillère aussi friandes de soundscape brumeux,
que d'attachement à la syntaxe. En parallèle, la richesse de leur
rythme et du flow (parfois un peu trop appuyé) rebondissent en échos
sur un travail soigné de nappes, de scratches, de formations diverses
de sources sonores, samples et extrait de films. On en ressort profondément
grandi et documenté. A noter les excellents Ma ville, l'homme
Errant. Lorsque la poésie entre en conflit avec le hip-hop.
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KAMMERFLIMMER KOLLEKTIEF Hysteria
( Staubgold/ La Baleine) |
Bien
plus qu'un album de Jazz, Hysteria est soit une nouvelle
étape dans le développement intérieur du collectif, soit une bifurcation
créatrice d'un savoir-faire mis au profit de l'électronique. Ici,
bien davantage que sur leur précédente contribution, KF s'ingénuent
à disloquer leur dernière certitude sur les structures post-rock-Jazz,
en investissant toute leur imagination dans le savoir-faire de l'improvisation.
Un album formé d'une longue pièce qui délite le temps, l'espace
et le rythme sur plus de ¾ d'heure. Les amateurs de leur précédent
opus risquent fort d'être surpris, pour ne pas dire déçus, tant
le collectif s'éloigne de ce qui faisait jusqu'alors son charme.
Pour autant, n'est-ce pas le gage des grands groupes et artistes
de savoir remettre en perspective leur certitude et de faire ciller
à l'occasion les choses établies. Un album surprenant et intuitif.
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HEIMIR BJÖRGULFSSON, PIMMON & HELGI THORSSON
Still Important Somekind Not Normally Seen (Always
Not Unfinished) (Cronica/ Import)
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Deux
Islandais et un Australien sont dans un studio, Ils se racontent
des histoires de nature, de compromis entre nature et culture, de
soundscape digitaux, d'imitation du réel. Staalplaat et les
Pays Bas semblent avoir joué un rôle prépondérant dans la genèse
de ce projet et dans l'entremêlement de ces 3 individualités. Heimir
Björgulfsson y a réalisé, dans le cadre des matérial séries
des pièces fort intéressantes alors même que Pimmon et Helgi
Thorsson (partie de Stilluppsteypa) réalisait des sessions
Mort aux vaches en collaboration avec la VPRO. Une base commune
d'intérêts rejoint par leur intérêt conjoint pour la créativité
expérimentale. Cette production, la 14 ème de Cronica dénote
dès le début par sa surprenante allégresse, déjà visible en promesse
sur cette pochette ornée de fleurs stylisées. Still Important
Somekind not Normally seen est une synthèse heureuse du savoir-faire
de ces 3 musiciens, Qu'on s'attache aux courants environnementaux
de Björgulfsson, à la dextérité rythmique et asymétrique
de Paul Gough (Pimmon) où aux nappes sombres , spécialités
de Thorsson. Et comme l'union de 3 talents donne souvent
davantage que la somme de ceux-ci, ce disque possède un surcroît
d'âme.
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HANALEI We're all natural disaster
(Thick/ Southern)
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La
tentation d'exprimer sa part d'ombres et de rêves intimes est une
récurrente chez tout leader de groupe. Brain Moss ne déroge pas
à la règle et vient même l'infirmer au détour de ce projet hautement
personnel, HANALEI bien loin, avouons le des circonvolutions
soniques et post-punk de The Ghost. Le jardin secret de Moss
est agrémenté de fleurs sauvages et d'herbes folles, qui du folk
à l'indie rock en passant par la pop figurent les membranes sensibles
de son univers. Les titres se succèdent et invitent la chaleur des
pubs irlandais, le réalisme social de l'Angleterre et le savoir-faire
américain en matière de perle lo-fi à notre table. La guitare sèche
et la voix légère et presque enfantine de Brain moss servent
d'ossature aux morceaux, sur lesquels de naïves constructions électroniques,
petite rythmique de toydrums viennent se greffer. Une gamme large
de sentiments s'exprime depuis la torpeur matinale, l'égarement,
la joie et l'ivresse jusqu'à la douce inquiétude du lendemain. We're
All natural disasters se veut une évocation sensible, une relecture
poétique d'un quotidien dont la monotonie est exsangue. Une pop
fraîche, pleine de jolis bourgeons mélodiques et d'étamines folk-électro
acoustique colorées
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Martin TETRAULT/ Yoshihide OTOMO Grrrrr
(Ambiances Magnétiques/ Metamkine)
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Lorsque
2 platinistes se rencontrent, ils évoquent des histoires de platines
et de diamants, de révolution par minutes et d'acétate et s'inventent
des lieux et des histoires imaginaires, des rencontres et des mises
en scènes innocentes ou fortuites. C'est sans doute ce goût du risque,
de la fracture et du bruit qui a conduit ces 2 hommes à se rencontrer.
Le Premier yoshihide OTOMO, fondateur de Ground Zero,
membre du collectif MIMEO et d'ISO en compagnie de
Sachiko M, et le second, Martin TETRAULT, québécois,
qui a acquis au fil d'une prolifique carrière ses gallons de terroriste
sonore en maltraitant à 2 mains ses platines. Voilà pour les présentations
succinctes. Le cadre de leur première rencontre sur support s'est
sans doute opérée vers la fin des 90' sur le label Ameobic
pour Four Focuses, album sur lequel on retrouvait déjà Sachiko
M et Yasuhiro OTANI.Leur dernière rencontre Studio analogique
numérique, fort d'un certain succès leur a donné l'envie de prolonger
l'aventure En soliste, les 2 hommes se sont démarqués sur des labels
heureux tels qu'Ambiances Magnétique, For4Ears, Sonic Factory,
Japan Overseas, FMN, Extrême ou encore RéR. Ce disque,
GRRR (le plus bruyant), premier de ce qui s'annonce une série,
suivi en février prochain de TOK ( + fragmenté) puis en mai
de AHHH (le plus calme) est un florilège d'enregistrements
live, répartis selon les thématiques sus-cités ; chaque morceau
portant le nom du lieu et de la salle, et donné dans un temps très
court en Europe fin avril 2003… Ces performances se sont ainsi tenues
entre Brest, Nijnegar, Orléans, Lyon et Grenoble, soit la France
et la hollande. 5 villes, 5 salles qui ont 5 soirs durant recueillis
l'intimité de créations de nos 2 duettistes, mais aussi leur complexité,
leur savoir-faire et savoir défaire, leur complicité, autant d'adjectifs
qui participent de l'audition de ce disque. GRRR propose
une architecture sonore conflictuelle où les grésillements, et les
perturbations hertziennes saturées recouvrent d'un halo gris la
membrane rythmique qu'on découvre par courts instant. Pourtant,
à l'occasion de fébriles harmonies-perce neige- trouent la calotte,
offrant alors quelques instants de grâce pure et délectable au creux
de ce capharnaüm saturé.
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THE PATRIOTIC SUNDAY Lay your soul bare
(Effervescence/ La Baleine) |
Toute
la simple beauté du monde semble se résumer dans la douce chaleur
immanente qui se dégage de cette jeune femme nue, à moitié dissimulée
dans un clair-obscur, la cigarette à la main, le regard abandonné
à la contemplation de ses pensées.. Comme si plus rien ne comptait
que ces quelques instants de plaisirs volés à l'éternité ? Eric
Pasquerreau, malgré son jeune âge, 20 ans, a la maturité et
le sens du discernement mélodique de ceux qui ont déjà usé leur
vie. Un nombre conséquent de concerts pour une carrière solo débutée
à 17 ans. Dans la simple logique des choses, il a choisi la voie
d'une folk touchante, émaillée de blues, de lo-fi et de fébrilation
bossa. Un jeune homme seul avec sa voix, devant une guitare pour
compter son monde, voici la proposition de The Patriotic Sunday.
Dans les actes, on retrouve l'état d'esprit de ceux qui auront brûlé
leur sincérité jusqu'à l'extrême, Nick Drake, bien sur, Syd Barrett,
également. Mais aussi Leonard Cohen, les Beach Boys ou le
Velvet, Smog, Robert Whyatt, ect… La magie de cette musique
réside dans ses faiblesses. Elle ne peut cacher ses failles, filtrer
ses sentiments, dissimuler ses faiblesses, contenir la sincérité
qui submerge son auteur. Lorsque la voix d'Eric Pasquerreau se met
en branle ; quand les arrangements lapidaires de Jonathan Seilman,
Carla Pallone, Arthur de la Grandière et Pierre Antoine Parois
lui embraye le pas, c'est toute la beauté sourde du monde qui bascule,
faisant resurgir nos actes manqués, nos histoires d'amours passées,
nos rêves de grandeur...Un album a conserver à portée de sa main
gauche, celle du cœur. Agréable comme un dimanche matin ensoleillé.
www.collectif-effervescence.fr.st
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MORCEAUX DE MACHINES Estrapade
(No Type/ Metamkine ) |
Morceaux
de machines, projet piloté par Erick Dorion et A Dontigny,
repart en guerre contre le conformisme et les clichés attenants
aux sphères des musiques improvisées en proposant un cross over,
une auberge espagnole ou Hip-hop , électro-acoustique et électronique
se tiennent la main. L'Estrapade était un supplice qui consistait
à faire tomber une personne au bout d'une corde, soit dans l'eau,
soit à quelques pieds du sol. En un sens, cette machine nous livre
des fractions de styles, portant notre curiosité à quelques pieds
au-dessus du vide, sans jamais réellement nous laisser prendre pied
dans un style en particulier. Ces segments de genre s'agrègent et
se décomposent au bon gré de leur auteur. Free-jazz, musique improvisée,
death metal, techno. MdM refuse les partis pris et compose
une musique spontanée et libre, en synthétisant son goût musical.
Ça en offusquera certains, laissera les autres dans l'expectative
à moins que ça ne stimule la curiosité de ces derniers. Le second
propos du disque est de ne pas faire allégeance au minimalisme,
mais de traduire dans une forme bruyante, " hideuse ", la masse
sonore accumulée. Mathias Richard, dans son essai sur les
musiques bruyantes en avait déjà fait l'éloge. L'idée défendue est
qu'il est des musiques qui ne peuvent subir d'être écoutées en salon,
mais qui réclament la violence des infrabass et des vibrations.
Ils réutilisent d'ailleurs un néologisme, le terme Maximalisme ;
sans parler de bruits blancs, on peut au moins reprendre leur terme
monuments de bruitisme, même si ce tsunami de sons, cette masse
sonore brute se conjugue quelquefois avec la fragilité de processeurs
électroniques. Ces 2 garçons ont su, comme rares d'entre eux conserver
la spontanéité de l'adolescence et s'émerveiller de ces aspects
qui rapprochent des marges de l'audible. Cet album permet également
la confrontation et l'échange puisque Morceaux de Machine
a invité 3 collaborateurs de luxe, en la présence de 2 turntablistes
de renoms, Martin Tétrault et Otomo Yoshihide ainsi que de
l'artiste sonore Diane Labrosse. Estrapade confond l'énergie du
désespoir à la folle embellie de la jeunesse. Exigeant et captivant.
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>
POLA Même
(Plop / Mochi mochi ) |
A
l'heure où triomphent la musique digitale et le support numérique
de jeunes artistes préfèrent écouter leur cœur et composer à la
mesure de leur moyen. Pola, jeune artiste Japonais, loin de vouloir
être de son temps a su se satisfaire de son appareillage analogique,
un MPC2000 pour mettre en forme son premier album. Loin également
d'une course effrénée après le temps, il aura mis 2 ans pour finaliser
et mettre au point les derniers détails de cet album. Ce temps n'a
pourtant pas été perdu, puisque ce souci presque anachronique de
l'exactitude et de la beauté des textures est ici subtilement résumé
au long de ces 13 plages, dont les noms, en français, renvoient
à une sorte d'intrigue surréaliste : abeille, cidre, dimanche, huître,
iris, jeu, lycée, merle, pastiche, sommeil… Des sonorités et des
climats, constitués de glitchs, de clicks, de climats mélodiques
fébriles, de points d'orgue rythmique changeant, de parts de compositions
atmosphériques pures et transparentes, presque cristallines qui
au final retranscrivent bien la passion et la dévotion que le jeune
japonais entretient pour des artistes tels qu'OVAL, .SND , FXRandomiz
ou Microstoria. Un très joli album qui nous replonge à la
genèse d'une électronica fraîche et vierge de toutes scories médiatiques.
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>AUTODIGEST
A compressed History of everything ever recorded Vol2 : Ubiquitous
eternal live
(Cronica/ Ash/ Import)
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Le
label portugais cronica continue à explorer avec une curiosité et
une intuition rare la matière sonore pour en extraire des axes de
recherches didactiques et philosophiques inaccoutumés. Depuis Ash
int, on n'avait pas eu vent d'aussi originaux pivots de réflexions.
En un sens, l'ombre de MC Harding, boss du label Ash
n'est pas loin puisqu'il co-signe ce second volume d'Autodigest.
Le premier volume s'était évertué à stigmatiser les affects et les
syndromes inhérents à la compression digitale ; Abandon de la haute
fidélité au profit de la rapidité, la vitesse plutot que la subtilité.
Ce deuxième volume est l'occasion de creuser une nouvelle frange,
une autre entrée sur la production de sons. Il s'attache ainsi,
en s'appuyant sur la diffusion actuelle via les nouveaux supports,
à critiquer sous un angle cynique cet état de fait, l'illogisme
absolu qui veut qu'on puisse avec une simplicité toujours plus grande
avoir accès à la production mondiale sonore alors que le temps (non
élastique) ne permet pas d'en apprécier le contenu, ni d'en découvrir
le charme réel lors de lives Cela se traduit sur disque en une superposition
jubilatoire et crescendo d'audiences et de publics en fin de concerts,
standing ovation, applaudissements renouvelés, qui au fil du disque
se stratifient les uns aux autres pour donner au final un malstrom
sonore (peut-on encore parler de sonorités ?) absolu. Des bruits
de mains, des cris de joie pour nous rappeler cette phrase en pochette
intérieure " Somewhere along the way, we seem to have forgotten
what exactly we were cheering for… " Une démarche jouissive
dans ces vues, proches des théories de Toffler, Baudrillard et
Debord et enthousiasmante dans ses fins même si on écoutera
pas le cd en boucle. Drôle et profond.
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>
DIE WELTTRAUMFORSCHER 21
weltraum -Standards
(Staubgold/ La Baleine) |
La
pochette est une conjugaison graphique de néo-psychédélisme beat
et de fragile conception papier à la Hundertwasser. Une illustration
qui enchante notre œil par sa juste et simple malice. Pour autant,
on ne sait réellement où va nous entraîner Die Welltraumforscher.
Le groupe, fondé en 1978 par Christian Pfluger est culte
outre-Rhin. Il a très tôt su s'inscrire dans les mouvances créatrices
de l'époque et s'immiscer/ s'inspirer aux côtés d'autres (The
Residents, Cabaret Voltaire, Der Plan) dans ces sphères musicales
parallèles de l'époque. Mais avec un goût prononcé pour le Folk
néanmoins. A ces groupes pré cités, Die Welttraumforscher
aura emprunté cet amour pour les miniatures sonores et une forme
étrange d'agencement des sons et de positionnement des atmosphères.
Puisqu'il est question de Pop-culture, le groupe nous entraîne définitivement
vers les barons du genre, ceux qui n'ont jamais transigé, Nick
Drake, Syd Barrett, également. Pour autant, en ajoutant
des lignes de basse no-wave et des ajouts de bandes, cette voix
en allemand, Christian Pfluger et ses acolytes créaient alors,
pour l'époque des atmosphères sobrement modernes à cheval entre
un folk-pop à la Busy Signal / Labrador rec. 21 standards
qui sortent du fond de la nuit des petits chefs d'œuvres jusqu'alors
ignorés (en ce qui me concerne) 21 façons de mesurer l'influence
majeure d'un groupe, de se faire une mince idée du caractère avant-gardiste
de leur composition. Pour montrer le caractère de legs, et l'ascendance
que ses compositions ont eu sur les jeunes générations, Staubgold,
sous l'égide de Pfluger a fait appel à un parterre de remixeurs,
parmi les plus talentueux de la " jeune " génération. Celle ci ne
s'y trompe d'ailleurs pas et leur rend un vibrant et digital hommage
au long de ce disque de remixes. Parmi eux, Barbara Morgenstern,
Neoangin, Mouse On Mars, Schlammpeitziger, Minitcher, Kiss kiss
bango bango (Excellent) , Harold Zigler (Sack) (Excellent)
, FX Randomiz, felix Kubin, joe Tabu (Excellent) , etc. .entre
autres… On apprend jamais autant à construire l'avenir qu'en s'inspirant
du passé. Très bon
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>
GOO Grand
Orchestre d'Ordinateurs. Tableaux
(Fibrr/ metamkine)
|
Issu
d'une recherche collective portée au public en 2002 (au musée des
beaux-arts) ce projet réunissant 6 artistes met en relief la complexité
d'une orchestration commune via l'ordinateur. Le computeur, stigmatise
le caractère indépendant/ affranchi du social, du musicien qui peut
créer sa musique sans aide externe.(Si ce n'est les bases de données).
La réflexion porte également sur la volonté de concevoir un orchestre
d'ordinateur, de composer ensemble alors qu'en soit, l'ordinateur
est déjà un méta instrument, capable de singer les variations d'un
orchestre. Au-delà des possibilités techniques, c'est certainement
l'inspiration, nourri par l'échange et l'expérience mutuelle qui
motive la réunion de musiciens. L'imagination musicale a ainsi besoin
de l'épaisseur du social, de la rencontre pour vivre, se développer
et faire éclore ses idées et projets. L'idée d'expérimentation,
d'improvisation est aussi au cœur de leur réflexion, même si c'est
dans l'action qu'on la juge. Le résultat, sans être révolutionnaire,
est cependant relativement troublant.
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>
PATRICK WOLF
Wind in the Wire
(Tomlab/ La Baleine) |
L'enfant
loup revient hanter nos platines après son premier succès critique
Lycanthropy paru en 2003 à seulement 19 ans. Sans parler de jeune
enfant prodige, on peut au moins évoquer la passion dévorante et
le travail incessant dont il aura su faire montre depuis sa tendre
enfance pour acquérir ce sens innée de la dramaturgie mélodique,
de la mise en scène musicale. C'est à l'âge de onze ans qu'il se
forge la conviction profonde que sa vie sera intimement liée à la
musique. Ces jeunes années d'enfant de cœur, puis d'élève assidu
au violon lui apporte les fondements et la rigueur techniques ;
sa voix et ses bidouillages home made via son orgue, puis son theremin
lui donnent ce goût pour l'innovation et l'imaginaire mélodique.
(l'amour porté par sa mère à Joni Mitchell finira d'asseoir son
désir de devenir Songwriter) Sa pratique va s'épanouir au sein de
Minty, puis Maison Crimineaux, son premier groupe
où il goûte à la scène. Fat Cat, encombré et charmé par la
tonne de démos qu'il lui envoie, lui paye une table de mixage qui
lui permet d'enregistrer Lycanthropie, cahier des doléances et des
joies troubles et fugaces de l'adolescence. Winds in the wire
est le continuum évident de cette courte vie d'expériences, chargé
au demeurant par son année d'étude au Trinity College. Sa voix,
tout d'abord, qui dans une étude sensible de vocalise sur Meredith
Monk a gagné en amplitude émotionnelle autant qu'en constance.
Une voix définitivement unique osant assumer et sensibilité et affectif
comme seul Mark Hollis sait le faire. Sa musique, ensuite nourrie
des travaux de recherche de Stockhausen, du cool jazz de Baker,
de folk embrumé et d'indie pop américaine. L'association des deux
se révèle un bonheur sans nom, portant bien au-delà des attentes
qu'on avait à son égard. Les titres s'enchaînent et libèrent avec
la même précision et sensibilité des histoires, qui bien que singulières,
touchent fréquemment à l'universel. A l'écoute du disque, on pense
à des choses diamétralement opposée, depuis des formations 80' tel
que Frankie goes to Hollywood (la meilleur période) à la
noisy de My bloody ou aux allures harmonique somptueuse d'un
Talk Talk. Stupéfiant de maturité. Génial
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>
STATE RIVER WIDENING Cotton head
(Vertical Form/ La Baleine)
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De
la même façon qu'un médecin s'instruit de la convalescence de ses
patients ; l'amateur de musique consulte d'album en album la bonne
santé d'un groupe. Etrangement, dans le cas de SRW, le vocabulaire
s'inverse. On s'émerveille ainsi de la fébrilité des arrangements,
de la sobre pâleur des mélodies. Lyrisme, simplicité, acoustique
soignée et limpidité gouvernent et guident le navire Cotton Head
au long de ces 10 titres. Le mouvement figé de ces éoliennes se
livrant à un ballet absurde et Ubuesque, symbole contrasté de puissance
et d'une fragilité indicible participe du climat de ce Cotton
Head. Le vent comme passeur de sons, confident malgré lui de
mélodies aériennes, voire célestes. Beau et apaisant
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>
CHRISTOPHE
WILLIT/ TAYLOR DEUPREE Mujo
(Plop/ mochi mochi) |
Il
existe un temps pour l'agitation et la fièvre, un temps pour l'euphorie
et la gaieté et un temps pour l'apaisement et la quiétude. C'est
dans cette dernière étendue temporelle que semble avoir élu domicile
le duo Willit/ Deupree, réunis à l'occasion de ce disque. Deupree,
praticien des sphères minimalistes, boss des labels 12 K et Line
enfreint sa doctrine intime et dans une belle inconstance, devise
les idées toutes faites. Ici, la donne est différente. Christophe
Willit vient prêter appui au New-Yorkais en insinuant une dose
substantielle d'humanité folk, une mesure de bienveillance électroacoustique.
C'est leur seconde réalisation commune après le superbe projet réalisé
sur AUDIOSPHERE en 2003 (packaging remarquable format DVD
édité par Sub Rosa ) La première partie du disque est un
appel à la mémoire, une immersion dans les fibres cotonneuses d'un
tissu atmosphérique complexe. Les petits cut-up mélodiques, superpositions
de micro-harmonies douces et opaques sont perverties par les accidents
de tonalités, les ratés et les dysfonctionnements microscopiques.
Il s 'agit en fait de loop de guitares improvisés et reconstruits
ensuite en studio. Le savoir-faire de Willit s'exprime dans
une gamme assez large de sonorités Pop, vibrantes et répétitives.
Les touches qu'ils apportent aux constructions peuvent s'apparenter
à des jalons, qui bordent la mélodie, en circonscrivent les limites.
Cela permet justement de mettre en relief les sublimes lignes altimétriques,
les micro-dénivelés, les infra-modelés composés par Deupree.
Mujo signifie changement constant en japonais. Une vraie amitié
de travail qui colle à merveille avec cette définition de sophocle
: " une âme dans 2 corps distincts ".
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