SOMMAIRE |
ENTRETIENS
A
LA LOUPE
Le
label SOFTL
Le
label V/VM
Le
label Z & Zoé
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Chroniques
de
Julien Jaffré
[Contact]
Ce
mois ci
CHRONIQUES 16
COBRA
KILLER . TRAVAUX PUBLICS . V/a STAUBGOLD . KARATE . LALI
PUNA . KERRIER DISTRICT . STRATEGY . Pascal SCHÄFER
. V/a Antologia de musica electronica portuguesa . FIRE
WERE SHOT . SWOD . PATERAS/ BAXTER/BROWN . SCHURER . @C
. ADAM WILTZIE . RAN SLAVIN . THE ETERNALS . CHILDRENS
OF MU . MAX EASTLEY/ DAVID TOOP . CHARALAMBIDES . ANGIL .
BIP-HOP VOLUME 7 . EYVIND KANG . COCOON . VENETIANS SNARES
. LULLATONE . Corker Conboy . POST INDUSTIAL BOYS . STEPHAN
WITTWER . GROWING . ILIOS . YANNIS KYRIAKIDES/VEENFABRIEK
. MINIT . THE GO-FIND . MICHAEL J SCHUMACHER . MILOSCH
2004
CHRONIQUES
#15
BATHYSCAPHE
. TRAVAUX-PUBLICS . SPEKTRUM . LUNT . BAKA ! . V/a
MUSIK EXPERIENCE . LANGUAGE COMPUTER . AGF . Tô . TRICATEL
. MEN’S BEST FRIEND . MAX HAIVEN/JON VAUGHN . V/a List .
RYOICHI KUROKAWA . SKETCHES OF PAIN . MINOTAURE SCHOCK .
Z_E_L_L_E . V/a Rural Psychogeography . MARGO . FORMA.
2.03 . FAUST Vs DALEK . MANITOBA . COURTIS / MARHAUG
. LUCKY R’ . EXPLOSIONS IN THE SKY . REMARC . JOSH RITTER
. GROWING . CHRISTIAN RENOU/ANEMONE TUBE . BREEZY TEMPLE
. GUINEA PIG . V/A Kraakgeluiden doc1 1999-2003 . DIRGE
. ATONE . HARPAGES . DEPTH AFFECT . REBECCA . JONO EL GRANDE
. SKYPHONE . PUYO PUYO . MEAT BEAT MANIFESTO . WESCHEL GARLAND
AND WORLD STANDARD . BRAILLE . HAMLET . O.Lamm & Sutekh
. V/A HAUNTED WEATHER . MITCHELL AKIYAMA . ALEX GARRACOTCHE
& STEPHAN KRIEGER . FUNKSTORUNG . HELIOGABALE . THE
SIDE OF JORDAN . FROM:/TO: . RAUD & HOLLAND . EXCAVATION
SONORE . HYPO . THE LOOP ORCHESTRA . CLOUDHEAD . PAULO RAPOSO
& MARS BEHRENS . V/A Nothing but a Funk Thang
. Jorg PIRINGER . KID SPATULA . AIRPORT CITY EXPRESS . EPSYLUN
ZYGMA CLUB . SUGAR PLUM FAIRY . Jean Luc Guionnet &
Eric La Casa . CM VON HAUSSWOLFF . JOHN BUTCHER . YEYE .
Pierre BONDU . MINIMALISTIC SWEDEN . BABY FORD . DJ DAMAGE
. FLUNK . ALCAHA SOUNDSYSTEM . DAY &TAXI . PHI LIFE
CYPHER . NHX . 90 DAY MEN . Fort Laudendale . Le POP 2 .
PERLON . TBA . TANDY . WHOPPER . Villalobos . LUNGFISH .
TWERK . MICHAEL YONKERS BAND . Andrew Thomas . SERGEJ MOHNTAU
. The Limps Twins . ABSiNTHE (PROVISOIRE) . Gustavo Lamas
. SETH P BRUNDEL . The Sound Of Warhammer . BEXAR BEXAR
. Active Suspension at Vooruit, GENT . PLANETALDOL . FEIST
. THE SHINS . Arman MELIES . GREENBANK . ROSIE THOMAS .
V/A STEREO DELUXE . JASCH . KAMIDO . ARMAND-FLORIAND DIDIER
. TANTE HORTENSE . METAMATICS . HELLFIRE . Laurent PLESSIET
. ISO 68 . BMB Con . CARLO FASHION . JAS
CHRONIQUES
#14
EXTENSIONS . LEFT / MIDDLE / RIGHT . BERNARD FLEISCHMANN
. CHARALAMBIDES . KAFFE MATTEWS . TRIOSK MEETS JAN JELINEK
. NAO TOKUI . FANTOMAS . DEAN ROBERTS . CINELUX . FUTURE
PILOT AKA . KAT COSM . OLAF HUND & HIS ORCHESTRE TOUT JUSTE .
FORMANEX/AMM . PLURAMON . V/A LOST IN TRANSLATION . KID
606 . THOMAS MERY . PAUL WIRKUS . POLMO POLPO . NITRADA .
MELODIUM . DUDLEY . BIAS . HANS JOAQUIM IRMLER . ENCRE
. KHANATE . ADVENTURE TIMES . V/a CIRQUE . PIANO MAGIC .
THE HIGH LLAMAS . THE BOOKS . REFREE . XANOPTICON . GRIDLOCK
. WILLIAM ELLIOT WHITEMORE DIM MAK . PARADISE ISLAND . DANCE
DISASTER MOOVEMENT . EKKEHARD EHLERS / JOSEPH SUCHY / FRANZ
HAUTZINGER . OKKERVIL RIVER . ANTIFROST . THE PAPER CHASES .
THE SILVER mt ZION MEMORIAL ORCHESTRA & TRA-LA-LA BAND WITH
CHOIR . RED SNAPPER . AUTODIGEST . SUMUGAN SIVANESAW / DURAN
VAZQUEZ .LEE VAN DOWSKI .WE GOT MONKEYS . RAINIER LERICOLAIS
. GRASSKIRT . ANABEL’S POPPY DAYS . FABRIQUE DE COULEURS
. METAXU . XIU XIU . NOVEL 23 . ERIK FRIEDLANDER . DICKY
BIRD . SANTA CRUZ . PW LONG . DO MAKE SAY THINK . CHICA
& THE FOLDER 42 . CLEAR HORIZON . TELEFON TEL AVIV . Ms
JOHN SODA . Phrênésie #2 . EINOMA . BRUNO DESCOUT . J XAVERRE
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chroniques
2003
chroniques
2002
chroniques
2001
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LA
DEMOTHEQUE #1
LA DEMOTHEQUE #2
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COBRA
KILLER 76-77
(Monika Enterprise/import) |
Cobra
Killer n’est pas de cette génération spontanée
de musiciens à s’être découvert un amour sans
faille pour l’électro-clash Eighties ; ces 2 filles
cultivent cette passion immodérée pour l’électronique
et l’esprit Punk avec un son 60’ depuis plus d’années que
beaucoup d’autres réunnis. L’histoire de Cobra Killer (Gina
V D’orio, Annika Line Trost) commence au milieu des années
90 sur la scène Berlinoise. Avant de se fixer sur Cobra Killer,
on a pu voire ces furieuses activistes dévisser les têtes
à grand coup de syncopes rythmiques et de décharges
d’énergie sur Shizuo Vs Shizuor, projet Noise digital à
division expérimentale en compagnie de Patric Catani et
sur des projets solo notamment. Un premier album sortie sur DHR
qui sera suivi de quelques maxis disséminés sur des
label Amis depuis Monika enterprises à Valve, , Dub Rec,
dualplover, etc…
Ainsi,
après un long silence, cet album fait figure de synthèse,
de conclusion logique de leur savoir faire rassemblé au cours
des 6 précédentes Années. Loin du phénomène
de mode d’il y a 2 ans (elles auront sans doute à en pâtir,
d’une manière ou d’une autre) elle présente ici un
album qui a pris soin de ménager , si l’on gratte un peu
la couche des apparences un savoir faire musical qui les places
bien au dessus de la meute. Des morceaux tels que Let’s have a problem,
Mund Auf, Tenthousand tissues, si il font volontiers battre la mesure
à notre pied obsède surtout par la saveur mélodique
qu’ils distillent.
Dans l’esprit,
Cobra Killer se rapproche bien davantage des artistes Eighties et
des projets Jazz Funk No wave d’A Certain Ration , The Slits ou
Ganf of Four.
Un album
où figure nombre de participants et d’amis puisqu’on y compte
Patric Catani, T. Raumschmiere, thomas Fehlmann, Tashad Becker,
rien de moins. Voici le grand paradoxe, il fallait attendre l’arrivée
de 2 néo-punkette pour mériter un vrai album à
la mesure du genre. Conseillé !
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TRAVAUX
PUBLICS V/a Chantier n° 7 Slow
(www.travaux-publics.org) |
Le
Slow, inventé en 1919 par John Slow avait pour fonction originelle
de libérer l’individu mâle, de type caucasien, de son
inclinaison à la timidité à l’encontre de la
gente féminine en arguant du rapprochement de 2 corps, et
ce en vue, comme le déclare son inventeur : " de
faciliter les accointances et la promiscuité et de créer
un substrat favorable à la promotion du couple "
( et accessoirement, de baiser, ndlr).
En simulant
l’acte de reproduction de manière verticale, le dessein de
cette danse semblait être la relance de la natalité,
dans un continent, l’Europe [ John Slow étant Anglais, ndlr]
alors meurtri par 4 longues années de guerre.
Prés
de 85 ans plus tard, TRAVAUX PUBLICS, label pas asexué
pour un sou, semble vouloir repeupler nos campagnes (et ses petits
bals populaires) à l’occasion de la sortie de ce chantier
Slow.
Un chantier
qui dès les premiers chaloupements du bassin se révèle
être un petit laboratoire expérimental du sexe en éprouvette..
En privilégiant le texte au sein de la construction des morceaux,
l’écurie TP semble avoir élu domicile à la
périphérie de l’école Française du slow
des années 60’ quelques correspondances vers l’Italie jusqu’à
l’Allemagne de Scorpion et Europe et plus si affinités.
La plupart
des artistes ne se privent donc pas pour tirer à boulets
rouges sur les écueils du genre…Permettant au passage de
nous remémorer le Top5 des slows les plus efficaces pour
emballer : Dream of my reality ( le thème de
la Boum), Still Loving you (Scorpion), Hotel Califormia (the
Eagles), One More Time (Georges Michael), l’été Indien
(Joe Dassin) guest : Destiny (Paul Anka). Chacun ayant
à loisir de nourrir de ses souvenirs la liste ci-avant.
Ainsi,
le slow est devenu une institution des boums, pour des générations
d’adolescents symbolisant L’éveil à la sexualité
où le contact , la proximité des cloisons buccales,
l’effleurement des parties érogènes provoquaient fréquemment
des érections chez les sujets mâles et le bâillement
chez les sujets du sexe opposé.
Cependant,
si ce chantier ne peut se prévaloir de vertus aphrodisiaques,
il invite fréquemment nos oreilles à se dresser (c’est
déjà ça !) à la cadence langoureuse
de ces petits hymnes à l’amour.
Même
si ici, tout n’est que tubes [règle n°3], on notera tout
de même quelques performances de tout premier ordre digne
de l’Eurovision 73, tels que con il gambe dangolo, having sex
in the city, i can’t live without your socks, zihens uns in las
vegas, le terrible The love song, the leigh song.
Au
palmarès, on retrouve la garde prétorienne du label,
les incontournables BOOGERS, CROQUE LOVE, POUIC-POUIC et
FLAIRS puis dans un ordre d’arrivée aléatoire
des artistes confirmés ou en devenir : DELI TESCO,
IOLOGIC, LEONARD DE LEONARD & MENINAMANDINE, MUTE FEAT DAVID
T, Nicolas ERRERA & Katy BRAITMAN, ROBERT LE MAGNIFIQUE et BIRDY
BEN, 8LPM, MONSIEUR DE FOURSAINGS…
Une fois
encore la TP team manifeste son goût pour la transversalité
entre courants indépendants et musiques populaires. Une bonne
brochette de Branleurs célestes, qui savent à l’occasion
aussi faire vibrer le romantique qui sommeille en eux.
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V/a STAUBGOLD TEMPO TECHNIK TEAMWORK
(Staubgold/La Baleine) |
Au-delà
du simple fait d’embrasser la quasi intégralité des
productions du label, couvrant en cela plusieurs années d’activisme
forcené, cet état des lieux se pare également
d’un nombre conséquent d’inédits, de compositions
à venir et d’unrealised sound.
Une manière
s’il en est de raviver la curiosité des plus fervents partisans
de la structure.
L’expertise
de cette compilation offre un très beau condensé de
ce qui existe au sein des scènes électronique / électroacoustique/
improvisée et de ses dérivés (Sound fields,
Bruit Blanc).
Cette
double missive nous rappelle que l’univers de Staubgold est un kaléidoscope
d’inventivité de genre et de sensibilités qui , malgré
un manque certain de cohérence apparent cohabitent intelligemment;
Chaque pièce, chaque artiste semblant finalement trouver
sa place ainsi que sa juste mesure au sein du groupe.
Qu’il
soit ici question des univers éthérés de Minit,
du dub minimal de Mapstation, de la folk indie de The
Kat Cosm, des limpides atmosphères de Dean Roberts
des envolées dépaysantes de Thilges 3 (Avec
Asim al Chalabi) ; du rap urbain de Faust/Dalek aux
partitions acoustiques de Weshel Garland/ World Standard
jusqu’aux tourments cérébraux de Oren Ambarchi/Keith
Row, Ekkehard Ehlers, etc…Tous participent de l’édification
d’une forme nouvelle de pluralité, déjà présente
au sein du magazine Wire où tous les clivages et étiquettes
s’effondrent pour laisser enfin place à la seule chose qui
compte réellement : la musique.
On sort
de cette double compilation à la fois repu de bonheur et
soulagé, empli d’une surcharge d’émotions et délesté
du superflu. Splendide et hautement conseillé.
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KARATE pockets
(Southern/Southern) |
Pocket
associe à nouveau les éléments qui ont fait
par le passé le charme de ses 6 prédécesseurs
et plus particulièrement de Unsolved …une alternance heureuse
et insolente de folk du terroir, de Soul veloutée mêlés
à des agencement rock de pur style. Mais au delà du
genre, c’est bien cette énergie pure et vindicative, gansée
ici et là d’instants de contemplation béate qui stigmatise
au plus près les émotions procurées par ce
trio.
8 courtes
histoires, huit chroniques de la vie ordinaire qui viennent à
la manière du sac et du ressac, émousser nos convictions,
éroder nos certitudes.
Gavin
Mc Carthy, Jeff Godard et Geoff, vu en d’autres
temps et d’autres lieux aux côtés de Mary Timony, The
Lune, Luther Gray, Dan Littleton, Come ou Victory at sea ne creuse
jamais autant la part sombre et caché de leur âme que
lorsqu’ils se réunissent sous la gouverne de Karate.
Karaté
traverse les spectres de la musique américaine de ces 40
dernières années, laissant dans la traînée
de leur comète les spectres de Jerry Lee Lewis, Salomon Burke,
The O’jays, Jon Spencer, Mule et tant d’autres….Où quand
évolution et progression communient d’une même voix.
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LALI PUNA micronomic (Morr/La Baleine)
www.morrmusic.com
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Dans
la mesure où Lali Puna reste une facette parmi d’autres des
multiples activités de ses membres, le groupe n’a pas le
loisir de multiplier les incidences discographiques autant qu’il
le souhaiterait.
Ce maxi
est alors une belle occasion d’approfondir notre connaissance du
monde si féminin et sensitif de Lali Puna. Des remixes qui
convient des univers différents à leur table et offrent
une relecture en décalé de la sensibilité du
groupe.
La douce
fragilité de Valérie a une emprise sur la sensibilité
tactile de Lali Puna ; par effet d’osmose, capillarité,
elle inonde les ornières et les nids de poule de la mélodie.
On retrouve cette douceur sur le morceau original Micronomic en
ouverture.
En confiant
à des artistes issus du courant Hip-hop (on connaît
l’attachement de Markus Acher à des artistes tels que Harmony’s
Basement sur Lex) le soin de gouverner à nouveau les morceaux
de Faking the book, Lali Puna a intimement choisi la voie
d’une relecture rythmique et…finement mélodique comme le
prouve la refonte folk et instrumentale de Boom Bip ; Alias
d’Anticon arpentant pour sa part les rives d’Alienation ;
ce maxi 5 titres nous donne également l’occasion de découvrir
2 inédits ( The Daily Match et Harrison Reverse) d’une très
belle trempe.
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KERRIER
DISTRICT (Luke Vibert) s/t
(Rephlex/La Baleine) |
Luke
Vibert, vieil hédoniste aux poils rebelles a choisi à
l’annonce de l’été de remettre les pendules de la
House à l’heure.
Exit les
éléments superflus, les décorums baroques,
les apparats stupreux qui banalisent et dépersonalisent l’idée
même de groove et d’épicurisme qui caractérise
ce genre musical dans ses premières années.
Laissant
de côté, pour l’heure son alter ego Wagon Christ et
ses arrière-faits plus cérébraux, il affranchit
la cadence et la mélodie et livre onze petites pièces
house galvanisées de disco totalement salutaire et excitante.
Conçus
sur le modèle de sa pochette (3 couleurs primaires s’enchevêtrant),
ses compositions s’attachent à une lecture première
et basique du genre, et ce malgré les gimmicks présents
(petits riff de piano, voix, Hand clap) et ce, qu’on s’attarde sur
le génial et chaloupé Illogan, le deep disclix,ou
encore le groovy disco bus.
Un
album qui s’adresse au cortex de tous les déçus de
l’évolution de la House dont je fais partie et qui trouveront
dans cet album, une bonne raison de reprendre le chemin des pistes.
www.rephlex.com
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STRATEGY drumsolo’s delight
(Kranky/Southern ) www.kranky.net
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En
invitant Paul Dickow, l’homme derrière Strategy, à
investir les étagères de l’écurie, Kranky
semble s’être octroyé une petite entorse à sa
ligne musicale.
Le processus
qui a mené Dickow jusqu’à drumsolo’s delight
est tortueux et complexe ; l’homme est un multi-instrumentiste
qui aura su faire fructifier son appétit de découverte
au détours de multiples projets : batteur Punk chez
Emergency, harmoniste au sein de Fontanelle et accesoirement
Dj des clubs rock/ dance et des galeries d’art les plus en vue de
la côte Ouest, il a insufflé dans Strategy son goût
pour la découverte, propulsant quelques maxis sur Tigerbeat
6 et sur Outward, label de Portland.
Ce nouvel
album est une chimère de musique post atmosphérique,
d’ambient et de Dub translucide.Les compositions font la part belle
aux harmonies épurées de détails, aux saturations
discrètes, aux rythmes soufflés, aux vibrations et
aux ondulations impénétrables.
On pense
pour partie aux climats traversés d’éthers du radio
amor de tim Hecker, mais aussi aux environnements ambigües
de FSOL où surgissent à l’occasion quelques
complaintes dub issues des fournaux de Soul JAZZ ou Basic
Channel. Apaisant et fluide.
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Pascal SCHÄFER
Dawn
(Karaoke Kalk/La Baleine) www.karaokekalk.com |
En
guise de préambule, on pourrait noter le fatalisme (heureux)
qui lie les SCHÄFER (avec un ou deux F) à la musique,
qu’il soit question de Pierre et son legs de théorie concrète
sur la musique ou de Murray et ses réflexions sur l’environnementalisme
des sons sans oublier Janek et ses suppliques dark ambiente . En
un sens, si Pascal Schäfer n’avait cette soif à décomplexer
ses compositions par des mélodies fragiles ou facilement
assimilables, certains détails de sa musique laisserait à
penser qu’il a pris la relève de ses illustres pairs.
L’album
débute sur un morceau qui rappelle immanquablement le Ennio
Morricone du début des années 80 et sa musique récursive
et belle ; puis Pascal Schäfer, s’amuse alors,
sautant d’un titre à l’autre à créer des atmosphères
aussi complémentaires que déphasées, qu’elles
aient les aspects de l’exotica , de troublante antichambre easy
listening, pièces ambiantes, partitions de Muzak soignées
et discrètes.
Puis l’orchestration
bifurque à nouveau, rappellant les instrumentations 60’ de
Gainsbourg, ou plus proche de nous, les climats envoutant du Cinematic
Orchestra, mélange de sonorités numériques,
et de passage de bandonéon d’Amérique latine ou d’accent
Amon Tobien en plus épuré. Des phases d’ambiances
désinvoltes et d’univers chauds façon Tommy guerrero.
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V/a
Antologia de musica electronica portuguesa (Tomlab/La Baleine) |
Cette
anthologie, malgré le caractère éminemment
personnel et subjectif de ses choix et orientations (Rafael Toral
en est l’instigateur) a su conserver une dimension exhaustive, plurielle
et achevés dans son " dénombrement ".
Sans visée
historique, cette compilation présente ici une large frange
des artistes portugais a avoir construit une démarche artistique
autour de la chose électronique ( depuis l’ambiente à
l’électro-acoustique au sens large) ; la devançant
dans certains cas ou accompagnant son évolution dans d’autres
. Mais au delà de cette seule grille de lecture, ce sont
bien les racines musicales que porte en lui Rafael Toral,
ingénieux et sensible guitariste portugais , qui viennent
émerger de ce terreau fertile de musiciens.
Des compositions
surprenantes, pour des compositeurs ,qu’il soit question de Candido
Lima, Nuno Rebelo, Filipe Pires, Jorge Peixinho, Carlos Zingaro
ouJoao Pedro Oliveira pour n’en citer que peu, qui donnent une vision
beaucoup plus ouverte et nuancée de l’héritage et
du patrimoine musical portugais.
Une démarche
unique pour une compilation, bien que difficile d’accès,
indispensable, et qui semble alors vouloir mêler ses précieux
sons au non moins précieuses pensées du poète Fernando
Pessoa.
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>
FIRE
WERE SHOT Solace
(Asphodel/Venus work) Asphodel ASP 2022
|
Le
Texas et ses entités paysagères épurées
semblent propices au jeu contemplatif et dissolu des arrangements
éthérés de guitares. Asphodel signe ici
un troublant duo de guitares, enclin aux pratiques expérimentales,
constitué de John Wilkins et Clay Walton.
Les intonations
trompeuses, les dissonances étirées, les vortex abyssaux
de brouillards analogiques, les arpèges de mélodies
offrent un panel de sensations variées, de nuances complexes
à cette musique préoccupée et songeuse dans
la même intervalle.
Ni totalement
ambient, ni même Dronnienne, leur approche est davantage caractéristique
des artistes qui pratiquent à loisir un Space Rock brumeux
à la manière de Roy Montgomery, Windy & Carl,
chris heaphy, voir Stars Of the Lid, accessoirement voisin de palier
de Fire Were Shot. Autant dire que les amateurs transits
de KranKy, Space Age recording ou Drunken Fish trouveront dans la
musique de ce duo un refuge apaisant aux atermoiements de leur vie.
Une musique purificatrice et pastorale.
www.asphodel.net
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SWOD
gehen (City centreoffices / La Baleine) |
Composé
de Oliver Doerell et de Stephan Wörhrmann, SWOD
(abréviation de leur initiales) est une délicate psychanalyse
autant qu’une belle introspection sur les relations raffinées
que devraient toujours entretenir l’analogique et le numérique.
Ici, ce sont bien les instruments, à savoir le piano, la
guitare et la batterie acoustique qui gouvernent le registre des
compositions. L’électronique ne venant qu’enrichir la trame
de fond des harmonies.
La douce
ondulation des mélodies, le caractère instrumental
de leur destinée, donnent un caractère éminement
humain à leur construction. Les tournures musicales entêtantes
du piano, les légers bruits organiques, d’eau, de frisonnements
d’insectes, de chants de grenouilles, mêlés à
de lents flux jazzy enivrent notre esprit et nous laissent lentement
érrer le long de ces 10 compositions. Touchant et pur. Un
régal !!!
www.city-centre-offices.de
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PATERAS/
BAXTER/BROWN Ataxia
(Synaesthesia/Chronowax) |
Le
rituel et l’esthétique qui entourent la préparation
d’un piano valent à elles seules quelques strophes de poésie,
comme le souligne si justement la photo qui orne cette nouvelle
production du label Synaesthesia.
Un poème
de Prévert ne pourrait pas mieux suggérer cet enchevêtrement
singulier de pièces, de vis, de petits objets non-inventoriés,
de bouts de journaux pliés, tendus tels du linge sur les
cordes à piano, au parallélisme et à la géométrie
parfaites.
Les compositions,
puisqu’il est ici question de musique sont l’œuvre d’un trio issu
de Melbourne, composé du pianiste et compositeur Antony
Pateras accompagné ici du percussionniste Sean Baxter
et du guitariste (guitare préparée) David Brown.
Sur Ataxia
qui signifie en grec, la perte de co-ordination musculaire , on
sent évidemment le spectre de John Cage, pair d’entre les
pairs, mais une fois cette impression dépassée, l’album
se livre corps et âme à l’écoute.
Un album
flexible, retord à la complaisance, qui comme un animal sauvage
est traversé de phases d’accalmies et d’explosions de brutalité.
Des boutures mutantes de musiques savantes et acoustiques, d’expérimentation
et de musique in progress.
Les parties
les plus denses, proches de Hecker, Merzbow et les partitions libres
façon AMM sont constamment contrebalancées par l’écriture
réfléchie, héritage de Morton Feldman et Xenakis…
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>
SCHURER
Vexations
(Domizil/Metamkine) www.domizil.ch |
Même
si son nom ne vous dit rien, Bernd Schurer n’est pas un inconnu
puisque sous son pseudonyme Teleform, il a déjà contribué
de sa petite œuvre à la grande histoire de la musique.
Il est
sans doute à jamais impossible d’évaluer la portée
qu’auront eu des compositeurs tels que Erik Satie et John Cage,
(à quelques décennies d’écart près)
sur la pratique de l’instrument Piano. Un apport et un legs à
ce point pesants que la majeur partie des approches et des postures
postérieures se résument bien souvent à de
simples fax similés.
Il s’agit
bien évidemment d’un hommage à Satie comme l’indique
l’intitulé du disque
Pourtant
Schurer, au long de ses 28 pièces, réinvente
quelque peu l’histoire de l’instrument.
L’idée
n’est pas tant de transcrire dans une forme contemporaine le leg
du maître mais de traduire la pensée sous-jacente de
celui-ci, la psychologie intestine et les affects qu’elle
succite. Une approche à double tranchant, tour à tour
délicate, quasi poétique où les douces vibrations
de cordes frappées viennent troubler la sérenité
nocturne de l’air , le silence devenant observateur de ce monologue
entre l’auteur et son instrument ; et des phases saturées
de grésillements, de petites infractuosités générées
via ordinateur, qui donnent un goût définitivement
contemporain à cette œuvre.
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>
@C
V3 (Cronica/ Import/ www.cronicaelectronica.org
) |
Ce
disque célèbre la double collaboration du trio @c
avec le label Cronica, ainsi que l’apport mutuel entre le groupe
et les visuels de Lia, qui, si ils ne sont que suggérés
sur la pochette, tiennent pourtant une place importante dans l’esthétique
du groupe.
Ce disque
est en fait l’état des lieux à un instant T des pratiques
et des environnements musicaux performés par @c, mais également
des collaborations, des échanges qu’ils peuvent entretenir
avec l’international des musiques improvisées.
Composé
de 3 performances délivrées en live lors de festival
tenus entre le Portugal et l’Angleterre, le trio s’est adjoint au
cœurs de ses périgrinations, outre la présence de
Lia au visuel, celles de Manuel Mota, Joao Hora, (Guitares)
Andy Gangadeen (Batterie) ou encore Vitor Joaquim,
quatrième émanation du groupe.
Des créations
qui s’appuient pour une large part sur un travail de texture du
sons, de tramages des atmosphères, souvent fluides, une approche
tactile du son, où alternent phases abrasives, instants soyeux,
événements corrodants, climats filandreux..
Les visuels
de Lia, à base d’éléments géométriques,
pixelisés, ne suivent pas de schémes narratifs, et
comme pour mieux épouser les courbes de la musique de @c
livrent par bribes diffuses, à la manière d’une trame,
des éléments éparses, sans relations apparentes.
Ambitieux
et élevé.
|
>
ADAM
WILTZIE THE DEAD TEXAN
(KRANKY/ Southern) |
Pour
beaucoup (dont votre serviteur), Adam Wiltzie représente
une forme discrète et bien humaine de légende vivante.
ses nombreuses collaborations et ses projets ont exalté ce
qui se fait de mieux dans le domaine rock atmosphérique de
ces dernières décennies. Membre imminent de Star of
the Lid, Aix Em Klemm (avec Bobby Donne de Labradford), mais aussi
ancien membre de Windsor for the Derby, The dead Texan représente
son réel premier projet soliste.
Wiltzie
magnifie ici le désert en insinuant des violons aux chevets
de la nuit, en laissant la complainte du vent et les aspérités
du sable s’en faire les discrets confidents. Proche des travaux
de George Delerue (Truffaut), de Zbigniew Preisner, sa musique est
une lente plongée nocturne, un travelling avant une once
au dessus de l’asphalte qui se joue de nombreux emprunt et clin
d’œil au cinéma, laissant une continuité symbolique
au travers des titres (La ballade d’Alain Georges) ou encore A chronicle
of early Failures .
Il apparaît
clair que cet album, solemnel, liturgique, replié sur lui
même , mature, réfléchi est un petit chef-d’œuvre
de contemplation nocturne et d’agilité mélodique.
Hors des
styles, il impose le même respect que le premier projet d’un
autre artiste solo du nom de Mark Hollis Sublime. Une musique qui
si elle n’était pas accompagnée des splendides images
de Christina Vantzos (DVD associé au CD), ornerait magnifiquement
les courts métrages de Jonas Mekas.
Onze sonates
sublimes en attendant l’aurore.
|
>
RAN SLAVIN Product 02
(Cronica/ Import/www.cronicaelectronica.org
) |
Deuxième
épreuve de la série Product du label Cronica, série
dédiée à la confrontation de genres au sein
d’un même album et où sont généralement
associés un graphiste/ Illustrateur/ Plasticien/ Designer
qui a à sa charge la couverture de l’album et de l’autre,
un musicien qui est pour sa part dépositaire des créations
sonores.
Evidemment,
l’interaction est extrêmement ténue, marquée.
Elle oppose un graphisme haché, piéces et parties
d’images recomposées, surajouté de caractères
monochrome, fruit d’un univers à la fois extrêmement
doux et violent à une musique qui par analogie ou mimétisme
se caractèrise des même adjectifs.
Sorte
de superposition constante de sons, de mécanismes cinématiques,
de strates recursives, de mélodies de sous-sol rayées,
Cronica 009 donne l’impression d’être en présence d’une
mécanique immergée, qui malgré les points de
rouille et les algues continue à faire tourner ses rouages,
se laissant à l’occasion transpercer de rayons de lumière,
venus troubler sa tranquilité.
Ran Slavin
livre ici un album empli de subtilité et de nuances, ni tout
à fait ambiante, ni proprement Post –industriel, d’une grâce
et d’une profondeur infinies. L’immersion absolue.
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THE ETERNALS rawar style
(Aesthetics/La Baleine) |
Alors
que le groupe vient d’assurer la tournée américaine
en compagnie de Tortoise et de Beans (Warp), Aesthetics nous fait
parvenir sa nouvelle production.
Pas franchement
enclin à se laisser apposer une étiquette sur le coin
du col, The Eternals, un peu dans l’esprit " auberge
espagnole " de Motherhead Bug, est composé de 3
musiciens de Chicago : Damon Locks, Wayne Montana, Tim Mulvenna
qu’on a vu traîner auparavant chez Trenchmouth, vandermark
5, Smog, etc… auxquels s’adjoignent fréquemment John Herndon
(Tortoise, isotope 217, Agrape drope) et Dan Fliegal. Ils ont déjà
commis un album sur le label Desoto.
Leur
musique est un assemblage foutraque de blues sale à la Jon
Spencer, de rock Progressif façon Salaryman , de posture
post-rock, de délires folk-acoustique et d’un travail d’harmoniste
que n’aurait pas renié Money Mark ! les textes sont
tour à tour chantés, rapés, modulés,
lents, accélérés.
Des références
qui explosent les cadres et qui se résument magnifiquement
dans les artistes qu’ils ont accompagnés en tournée :
Tortoise, Isotope 217, Brokeback, Stereolab, Fugazi, Hood, Antipopconsortium
Dans l’idée,
ça pourrait ressembler à la confrontation de Ui, The
Books,Tortoise, Fourtet, Boom Bip, fugazi et Money Mark !!!!!…
C’est vraiment excellent et plein de trouvailles. Fortement conseillé !
www.aesthetics.com
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CHILDRENS
OF MU V / a
(Planet Mu/La Baleine ) |
Non,
Childrens of Mu n’est pas un nouvel avatar de secte, ni une nouvelle
escalade dans la pratique religieuse si tant est que pratique il
y ait.
Les fils
de Mu ne sont rien d’autres que notre génération,
celle qui a su croître en ayant un pavillon porté sur
les fondamentaux de la musique (depuis Schaeffer, Gang of 4, Can,
Faust et Kraftwerk ) tout en laissant l’autre bivouaquer aux aléas
de ses instincts de découverte et de second degré.
(du heavy metal à l’électronica en passant par le
folk, le post-rock et l’Harsh noise…).
Une trash
Culture qui a su faire le tri sélectif ( bien que subjectif)
dans ses références et qui s’amuse de cette approche
polymorphe et un peu foutraque des genres.
Ce double
Album du label Planet Mu nous offre une réelle occasion de
faire notre le patrimoine ouvert du label de Mike Paradinas et de
saisir, avec le recul que le temps offre, la richesse et la soif
de diversité qui l’animent.
C’est
flagrant dès les premières manœuvres The Gasman
et ses chants religieux, Chevron et ses riff de guitares…tant
et si bien qu’on perçoit à certaines occasions ce
disque comme un chaînon manquant entre le folklore déjanté
de V/vm et l’impétueuse virulence de Rephlex.
L’architecture
de cette compilation, extrêmement bien conçue ne laisse
jamais l’attention de l’auditeur divaguer et assène à
une cadence régulière de très beaux moments
de métissage entre rythmes et sens aïgu de l’harmonie.
C’est le cas pour Lexaunculp qui confirme tout le bien qu’on
pensait de lui, julian Fane, luke Vibert mais aussi
le blues cajun de John Leafcutter, Patrick Wolf, Frog Pocket,
Shitmat, Divin !!!
Avec Datach’i,
Jega, 000, Chevron, Fluoroscopic, L.Vibert, Sujex, Lexaunculpt,
Patrick Wolf, Joseph Nothing, Shitmat, Nautilis, ambulance, Local,
Phthalocyanine, Urban myth, Venetian Snare, hrvatski, etc…
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MAX EASTLEY/ DAVID TOOP doll creature
(Bip-hop/La baleine) |
Max
EASTLEY est un musicien accompli de la scène indépendante
qui après avoir accompagné Nico, entre autres c’est
surtout fait apprécier aux côtés d’Andy Diagram
et Richard Harrison pour son travail au sein de SPACEHEADS.
David
TOOP, pour sa part, malgré assez peu d’albums à
son actif, parce que journaliste et écrivain avant tout,
est une des grandes sommités des courants indépendants,
notamment dans le domaine des musiques nouvelles, tous courants
confondus. On lui doit un album référencé sur
SubRosa et un travail de compilation pour Staubgold en marge de
la sortie de son nouveau livre Haunted Weather.
Comme
le suggère la photo intérieure, le respect des mucisiens,
fondé sur la connivence, leur permet de se soustraire au
regard de l’autre, se tournant fréquemment le dos lors des
sessions d’improvisation.
Les apports
de chacun sont facilement perceptibles, Toop privilégiant
la matérialisation sonore d’atmosphères micro-organiques,
mouvantes, monde du début du monde, climats imperceptibles
et environnements pré-humains. Max Heastley, intégrant
plus volontiers ses parties d’improvisations libres, à base
de frottements, de manipulations d’objets non sonores en périphérie
de micro, de préparation d’instrumentaux.
Il y a
un moment dans le disque, aux alentours de nights où
les 2 hommes et leur savoir se rencontrent pour ne plus se séparer.
C’est
à une leçon de biologie moléculaire, de scrutation
au microscope à balayage que nous convient ces 2 scientifiques
du son. Et comme bien souvent, l’infiniment technique rejoint l’infiniment
philosophique et donne une petite leçon de vie, pas nécessairement
musicale, d’ailleurs.
www.bip-hop.com
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CHARALAMBIDES
joy shapes
(Kranky/Southern) |
On
trouve dans les tournures musicales que privilégie aujourd’hui
(depuis toujours) Charalambides des résonances et des réflexions
diffuses avec les travaux de Michel Snow, où, ralentissant
à l’extrème ses films, chaque geste semble contenir
en substance un univers tout entier. Christina et son frère
Tom Carter, Heather Leigh n’ont de cesse d’épurer
, de développer et d’amplifier tant et plus leurs harmonies
fragiles, suggestions vaporeuses de folk, de blues, de post atmosphérique
et d’une certaine approche ésotérique. Les incantations
vocales rappellent le timbre perché et fluctuant de Meredith
Monk sur ECM, alors que la musique témoigne et vénère
à la même mesure, les univers désenchantés
de Paris-Texas, les mélodies désapointées de
John Fahey et les climats atomisés et désertiques
de Tomorrowland
Joy
Shapes, du haut de ses 75 minutes se révèle être
une quête initiatique, une lente introspection nocturne au
cœur de sa propre humanité.
Here,
not here, Stoke, Joy Shapes, natural Light puis Voice for
you réinvente la ligne d’horizon, la plaçant toujours
au delà du champs de vision, infléchissant alors nos
paupières à se clore et à laisser nos oreilles
prendre le relais.
Le temps
ne suspend plus son vol, il l’a simplement arrêté sur
Joy Shapes.
www.kranky.net
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ANGIL :
teaser for : matter (Unique records/ La Baleine) |
Le
timbre endolori et désenchanté de sa voix, mêlée
à ses orchestrations tamisées et comblées d’amertume
et de vie nous avaient conquis 2 ans plus tôt sur Bedestanding.
La maturité
était alors déjà présente..manquait
simplement une production plus ample et un petit coup de pouce de
la destinée. Unique records, label à l’instinct heureux
aura fait de notre intime souhait une réalité en produisant
ce teaser for : matter.
L’album
commence avec no more guitars, belle ballade qui fait se
croiser Radar Bros et Marc Hollis avant de laisser
les guitares reprendre leur droit.
Beginning
of the fall est une mélopée divine et non-chalante
où la flute traversière et la guitare se meuvent d’un
même élan pour soutenir la voix d’Angil.
Alternent
ensuite parties orchestrés, moments de noisy controlée
, torpeurs de fin de soirée.. et petits instants de grâce
qui chavirent toujours avec la même justesse nos âmes.
UNIQUE, comme son label du même nom
www.uniquerecords.org
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BIP-HOP
VOLUME 7
(bip-hop/La Baleine) |
Beaucoup
seraient tentés de voir dans les séries Bip-hop l’évolution
probable des musiques électroniques à courte ou moyenne
échéance alors même qu’elles ne font que refléter
la contemporeinéité d’une musique qui tient autant
des pratiques électroniques actuelles, néo-industielles
que des musiques improvisées d’aujourd’hui.
La dernière
venue du genre, Volume 7 annonce déjà dans sa couleur
(un blanc lumineux) la fin d’un cycle et le début d’un nouveau.
Loin s’en faut, il paraît évident que l’entreprise
d’inventoriage et de recensement n’est pas close et ne le sera sans
doute jamais totalement.
Ici, le
minimalisme électronique domine les premiers arpents de la
compilation sous les traits de Taylor Deupree, boss du label
New-Yorkais 12K et co-fondateur de Line avec Richard Chartier .Des
compositions fines et translucides, constamment en mouvement, qui
s’évertuent à donner une définition toujours
plus subtile du terme minimalisme .Trois titres comme un inventaire
songeur de textures fragmentées, de sons de cristaux, d’ambient
arctique. Slow
semblant
faire glisser dans des abîmes toujours plus conséquents
la mélodie. Une BO idéale pour le Solaris de
Tarkowsky
L’Argentin
Leonardo Ramella et son projet EMISOR saisit le relais dans
le cadre de sa première partition internationale, avec 4
morceaux qui enrichissent les marges d’un Dub blanc sourd et dynamique
aux relents d’électronica façon Pan American . Très
bon.
FONICA
(Keiichi Sugimoto & Cheason) après leur excellent album
ripple paru sur Tomlab en 2003 viennent nourrir notre curiosité
d’un morceau translucide, saturé d’hélium et d’altitude,
très apaisant. FM3 , projet chinois dans lequel on
retrouve Christiaan Virant et Zhang Jian et qui s’évertue
à disséquer les folklores traditionnels Chinois et
à en restituer l’essence au détour de titres méditatifs
et obsédant. Superbe.
Ghislain
Poirier, déjà entendu sur Intr_version pour ses
travaux dub-atmosphériques ciselés et plus récemment
sur Chocolate Industries pour une exploration hip-hop, revient ici
à ses premiers amours ; une évocation sensible,
presque féminine des espaces vierges.
Janek
Schaefer, clot cette session décidément très
riche en colorations et teintes avec un avant-gout de ses soundscapes
si eidétiques.
Une volume
7 qui trouve une osmose parfaite avec la blancheur de sa pochette.
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EYVIND
KANG virginal Co-ordinates
(IPECAC/SOUTHERN ) |
La
somme des années passées dans l’ombre d’artistes de
renoms tels que John Zorn, Wayne Horvitz ou Bill Frisell ou au flanc
de formations aussi originales que Mr Bungle, We ou Sun City Girl
n’aura pas été vaine et aura procuré à
Eyvind Kang la saveur de la note juste et une certaine forme de
détermination artistique.
Son jeu,
traversé par les rayonnements et les réflexions des
musiques minimalistes répétitives de Riley, Conrad,
La Monte Young ou Gorecky autant que par certains instincts rémanents
de musique traditionnelle d’Asie Centrale ,est constituée
de passages d’écriture narrative et de purs moments d’abstraction
portée à la faveur d’une improvisation libre.
Les harmonies
de son violon, capturé live ont un caractère profondément
affecté, renforcé par les quelques 20 musiciens qui
encadrent Eyvind Kang,
Virginal
Co-ordinates, 5ème album à son actif,
met aussi le doigt sur une amitié étroite avec Mike
Patton, satellite géostationnaire de la galaxie Ipecac/ Tzadik
qui concoure et ponctue de plusieurs contributions électroniques/
chants les environnements vierges de ce bel et brillant album. L'exil
des grand espaces dans sa plus simple expression.
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COCOON
(OPTICAL SOUND/ www.optical-sound.com
) |
Optical
Sound continue à tisser d’incessantes relations entre les
arts graphiques, plastiques et musicaux. Faisant suite à
Renier Lericolais, Cocoon paraît en apparence moins porté
sur les arts graphiques. Il place d’emblée une certain état
de mal-être en présentant une femme gansée de
plastique, icône contemporain du " tout sous vide "
Les atmosphères
du disque, prolongent le dessein de malaise du graphisme en exposant
à nos oreilles des environnements soufrés aux eaux
saumâtres, des milieux phtisiques où la lumière
perce difficilement le brouillard Des Urban fields entrecoupés
de sonorités fulgurantes, d’échos travestis, de rythmiques
distordues par l’éther. Jamais éloignées d’Elektroplasma
sur (Ytterbium) ou de Bathyscape (sur Monopsone), les propositions
de Cocoon (Christophe Demarthe) mènent la conscience
toujours un peu plus loin, l’élevant par la même, gardant
l’esprit dans un état de léthargie contenue.
Etonnement,
on se sent lavé, pur comme après une longue fièvre,
ou les accès de températures et les délires
associés aurait purgé notre corps et notre esprit
de tout ce trop plein d’impuretés.
Organique
et captivant.
Le disque
est accompagné d’un CD-rom conçu à six mains
par Rachid Boukrim, Vincent Tirmarche et Christophe Demarthe.
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VENETIANS
SNARES huge chrome cylinder box unfolding
(Planet Mu/La Baleine) |
Pur
produit de la culture Planet Mu et par extension des sphères
Skam/Rephlex/Vertical Form, Venetians Snares a mesure qu’il publie
et édite, accède au fil du temps à un statut
de Hérault du label et de cette forme ludique et complexe
d’électronique.
Toujours
porté aux avants-gardes des sons, Aaron Funk privilégie
une fois encore l’efficacité rythmique sous couvert d’une
certaine dramaturgie pour insuffler jusqu’à nos tympans ses
rythmes concassés, dans la plus pure tradition de ce qui
se pratique du côté de chez Richard D James.
Cette
volonté très affirmée d’approfondir et d’excaver
toujours davantage les arabesques sonores de son style, cette obstination,
cette persévérance à ne pas dévier vers
d’autres courants est une vraie qualité qui donne une cohérence
et offre un attachement particulier à son œuvre.
Même
si la réalité de sa musique flirte fatalement avec
celle d’Aphex Twin, elle arrive à l’occasion à s’en
extirper au détour d’intros soyeuses comme c’est le cas sur
Vida .
Les amis
du rythme et des click’n cut sauvages en auront pour leur frais.
Qu’on prenne ici à parti les lignes de basses fulgurantes
ou les mesures binaires primesautières de cadmium lungjacket
. Tout converge et nous rappelle que notre corps avant d’être
composé d’eau et de tissu et aussi le réseau central
de forces électriques en irruption !
www.planet-mu.com
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LULLATONE "
little Songs about raindrops" (PLOP /Moshi-moshi) |
Popularisée
par des artistes et structures aussi variés que Takagi Masakatsu,
Klimperei, Fonica, Childisc Recordings, voire Tomlab, la musique
" naïve ", fruit d’une étude appliquée
de formats empruntés à l’enfance et à ses comptines
ne se révèle jamais un sous-genre et mérite
une attention toute particulière.
Derrière
Lullatone se dissimule Shawn James Seymour, dissident américain
résident au Japon ( Nagoya.) Le jeune homme a déjà
entrepris sa quête de l’infiniment candide au détour
d’une première production réalisée sur le label
Audio Dregs Recordings (d’E*rock et d’E*vax) en 2003. Computer
recital s’appliquait alors à souligner à la
fois l’importance de ses inspirations (Steve Reich et Satie pour
l’essentiel) sous couvert d’une forme minimale et abstraite.
L’abstraction
est ici toujours de mise mais elle est à présent étayée
par une panoplie de petites sonorités numériques et
analogiques, en provenance de petits jouets pour enfants, pour partie
et d’ambiances électronica fébriles façon Tujiko
Noriko.
Plus proche
de l’aquarelle que de la peinture, du pointillisme que du réalisme,
Little songs about raindrops s’exerce à circonscrire
les moments intimes, les petites allégories de l’enfance.
Lullatones
nous laisse ainsi entrevoir la part de candeur qu’on souhaite de
toutes nos forces garder au creux de nos paumes, tous ces sentiments
confus, ces analyses abstraites qui font de l’enfance cet énorme
terrain de jeux à ciel ouvert.
www.inpartmaint.com/plop
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Corker Conboy
Six for five
(Vertical Form/La Baleine) |
Tout
est ici question de perception, à la manière de ces
formes abstraites bleu de méthylène et noire qui ornent
la couverture et qui à mesure qu’on les observe prennent
la figure d’une panthère.
Corker
Conboy est converti aux sphères d’un post-rock instrumental
et d’une noisy névralgique. La musique est ondulante et cahotante.
Elle emprunte des chemins de traverses , s’inscrivant tantôt
dans la répétition, tantôt dans une accumulation
de sons amples et harmoniques (le remix de Xela).
Ce maxi
offre la particularité de voir David Grubbs revisiter l’artiste
sur Get 1 over avec un Tornado Green remix très cinématique
et proche de l’esprit de salaryman. Derailer (John Mathias and David
Prior) privilégiant la nostalgie aux detours de sons brimbalants
de boites à musique. Fort réussi.
On attend
l’album avec impatience qui ornera merveilleusement l’hiver.
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POST
INDUSTIAL BOYS
(Max Ernst/La baleine) |
Label
du sémillant Thomas Brinkmann, Max E. , au départ
conçu pour exposer les productions minimales techno de ce
dernier s’est au fil du temps élargie, par philanthropie
sans doute à une frange large des vertueux armateurs d’une
électronique sans frontière.
La mise
en avant de ce projet atypique relève d’un certain panache.Si
le leader-titre du nom du groupe à des relents d’house matinés
de No wave, et malgré le charme et les intonations étranges
de la voix de gogi et quelques emprunts à Burrough (naked
lunch) la dynamique de vie de l’album est absente et traîne
des pieds dés le 3ème titre
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STEPHAN WITTWER
Sicht 04 etc.
(DOMIZIL/Metamkine ) |
L’analogie
entre ce double album Sicht 04 etc. et l’installation visuelle
Sichtbare Welt des artistes Peter Fischli et David Weiss
n’est pas fortuite puisqu’ elle découle d’une même
gamme de sensations qui s’expriment simplement sur 2 médiums
différents, l’un visuel, l’autre sonore.Ainsi, cet album
est le prolongement de cette expo et son développement exacerbé.
Sicht
04 etc. est le fruit de la pratique expérimentale du musicien
Stephan Wittwer, qui après un album salué chez
Grob (Stream en 2002) s’attache ici à développer
et croiser différents thèmes et différentes
approches qui lui sont chères.
D’un point
de vue technique tout d’abord, où auront été
privilégiés la logique algorythmique et les méthodes
de probabilité via la programmation (Supercollider)…démarche
cartésienne et pragmatique s’il en est.
De l’autre
côté, nous étreint sa musique, fluide, harmonieuse,
disruptive, micro-organique, méditative à l’extrême
qui paradoxalement semble se jouer des conventions, des raisonnements
et se soustraire aux processus dialectiques pour n’écouter
que son intime logique, l’instinct naturel qui la gouverne.Un instinct
de la nature qui trouve des points d’ancrage dans le caractère
environnemental de certaines compositions.
Ce paradoxe,
pour étrange qu’il soit, n’enlève rien à la
richesse narative intérieure des morceaux, à leur
beauté abstraite ni à l’inconfort qu’ils procurent
(!!!)
Une musique
qui se teinte selon son orientation des couleurs de l’ambient, des
coloris de la drone music, de pigmentations de glitchs, de disruptions
analogiques ou de passages atmosphériques et légèrement
expérimentaux des plus fins (notamment Sicht 04, longue
plage de 51 min 31). Le repos des Dieux au jardin d’Eden.
www.domizil.ch
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