SOMMAIRE |
ENTRETIENS
A
LA LOUPE
Le
label SOFTL
Le
label V/VM
Le
label Z & Zoé
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Chroniques
de
Julien Jaffré
[Contact]
CHRONIQUES
18
13 & GOD.WORLD STANDARD. TROY VON
BALTHAZAR. VLAD. L.PIERRE. THE REMOTE VIEWER. Robin FOX.
FS BLUMM. POPULOUS. THE GASMAN. SINISTRI. Keith FULLERTON
WHITMAN/ greg DAVIS. PXP. THE KONKI DUET. LAUTER. MARGO.
JASMIN01. Alexander PETERHAENSEL. Dino FELIPE. V/a RONDA.
TARAB. LOOPER. Masha QRELLA. COLEMAN/ HAUTZINGER/SACHIKO
M/YOSHIHIDE. Jon MUELLER. The CHOPSTICK SISTERS. The WILD
BUD. The DAYS. ELEKTROPHONVINTAGE. ROOM 204. OBADIA. Ben
GIBBARD/Andrew KENNY.Ronnie SUNDIN. Xabier ERKIZIA. PASTACAS.
LOUIS. ROOTS MANUVA. THEODORE. ENON. SETTLFISH. THE THING.
V/a TOYTRONIC . OCHRE. 3PCONCEPTS. ABRAXAS PROJECT. SHANE
COUGH. NAVEL. MLADA FRONTA. John CONVERTINO. AMON TOBIN.
STUNTMAN 5. SKUGGE & STRAVOSTRAND.FENIN. ECHO DEPTH
FINDERS. IGNATUS. COLLEEN. PERCEVAL MUSIC. SPRINGINT GUT.
SNA-FU. V/a TALES OF THE UNREST.Michael GALASSO.Johzn SKUGGE.
BUSDRIVER. INNOCENT X. SUPERCILIOUS. THE PREFECTS. RUBIN
STEINER.
CHRONIQUES
17
John ZORN . KAADA / PATTON . THE BERG
SANS NIPPLE . KILN . SOLVENT . PAN/TONE . Alexander RISHAUG
. BLACK EYES COUGH . Damien MINGUS . Stepahn MICUS. Q AND
NOT U . STYROFOAM . DANA HILLIOT . O.BLAAT . PROPERGOL Y
COLARGOL . Vitor JOAQUIM . PSYKICK LYRIKHAH . KAMMERFLIMMER
KOLLEKTIEF . BJORGULFSSON/ PIMMON /THORSSON . HANALEI .
TETRAULT/ OTOMO . THE PATRIOTIC SUNDAY . MORCEAUX DE MACHINES
. POLA . AUTODIGEST . DIE WELTTRAUMFORSCHER . GOO . PATRICK
WOLF . STATE RIVER WIDENING . WILLIT/ DEUPREE . MARCLAY
. MOUSE ON MARS . GRAILS . SUN PLEXUS . EPSYLON ZYGMA CLUB
. FRANCESCO ARENA . LUDMILA . Michaela MELIAN . FS BLUMM
. HENKE . ENCRE . V/a NOISE &THE CITY . V/a NEUROT . FORMANEX
. REUBER . TILIA . INFANT . ENABLERS . ILIOS . V/a MONIKA
FORCE . TREVOR DUNN S TRIO . SUSANNA & THE MAGICAL ORCHESTRA
. ISIS . MILGRAM. SKOLTZ KOLGEN . V/a PORC EPIC . ARMAND
MELIES . RD16 . KREIDLER . BLOOD AND TIME . MARSEN JULES
. AETHER . NIMP . SUPERCILIOUS . TOOG . RUBIN STEINER .
MATTIN/ WORKMAN . ICHLIEBELOVE . PRINCESSE ROTATIVE . STAFOENN
HAKON . CANCEL N. PARESSANT . THE SOFT RIDER. KAMIDO TU
. MALAUSSENE Vs BANGA . JAMES T COTTON . ANA . GREG HEADLEY
. NOWHERE . SOFUS FORSBERG. OBNY . LOSOUL . OHM EDITIONS/
AVATAR . KOTRA . BORISOB/ NIKKILA.
2004
CHRONIQUES 16
COBRA
KILLER . TRAVAUX PUBLICS . V/a STAUBGOLD . KARATE .. LALI
PUNA . KERRIER DISTRICT . STRATEGY . Pascal SCHÄFER
. V/a Antologia de musica electronica portuguesa . FIRE
WERE SHOT . SWOD . PATERAS/ BAXTER/BROWN . SCHURER .. @C
. ADAM WILTZIE . RAN SLAVIN . THE ETERNALS . CHILDRENS
OF MU . MAX EASTLEY/ DAVID TOOP . CHARALAMBIDES . ANGIL .
BIP-HOP VOLUME 7 . EYVIND KANG . COCOON . VENETIANS SNARES
. LULLATONE . Corker Conboy . POST INDUSTIAL BOYS .. STEPHAN
WITTWER . GROWING . ILIOS . YANNIS KYRIAKIDES/VEENFABRIEK
. MINIT . THE GO-FIND . MICHAEL J SCHUMACHER . MILOSCH
CHRONIQUES #15
BATHYSCAPHE
. TRAVAUX-PUBLICS . SPEKTRUM . LUNT . BAKA ! .. V/a
MUSIK EXPERIENCE . LANGUAGE COMPUTER . AGF . Tô .. TRICATEL
. MEN’S BEST FRIEND . MAX HAIVEN/JON VAUGHN . V/a List .
RYOICHI KUROKAWA . SKETCHES OF PAIN . MINOTAURE SCHOCK .
Z_E_L_L_E . V/a Rural Psychogeography . MARGO . FORMA.
2.03 . FAUST Vs DALEK . MANITOBA . COURTIS / MARHAUG
. LUCKY R’ . EXPLOSIONS IN THE SKY . REMARC . JOSH RITTER
. GROWING . CHRISTIAN RENOU/ANEMONE TUBE . BREEZY TEMPLE
. GUINEA PIG . V/A Kraakgeluiden doc1 1999-2003 . DIRGE
. ATONE . HARPAGES . DEPTH AFFECT . REBECCA . JONO EL GRANDE
. SKYPHONE . PUYO PUYO . MEAT BEAT MANIFESTO . WESCHEL GARLAND
AND WORLD STANDARD . BRAILLE . HAMLET . O.Lamm & Sutekh
. V/A HAUNTED WEATHER . MITCHELL AKIYAMA . ALEX GARRACOTCHE
& STEPHAN KRIEGER . FUNKSTORUNG . HELIOGABALE .. THE
SIDE OF JORDAN . FROM:/TO: . RAUD & HOLLAND .. EXCAVATION
SONORE . HYPO . THE LOOP ORCHESTRA . CLOUDHEAD . PAULO RAPOSO
& MARS BEHRENS . V/A Nothing but a Funk Thang
. Jorg PIRINGER . KID SPATULA . AIRPORT CITY EXPRESS . EPSYLUN
ZYGMA CLUB . SUGAR PLUM FAIRY . Jean Luc Guionnet &
Eric La Casa . CM VON HAUSSWOLFF . JOHN BUTCHER . YEYE .
Pierre BONDU . MINIMALISTIC SWEDEN . BABY FORD . DJ DAMAGE
. FLUNK . ALCAHA SOUNDSYSTEM . DAY &TAXI . PHI LIFE
CYPHER . NHX . 90 DAY MEN . Fort Laudendale . Le POP 2 .
PERLON . TBA . TANDY . WHOPPER . Villalobos . LUNGFISH .
TWERK . MICHAEL YONKERS BAND . Andrew Thomas . SERGEJ MOHNTAU
. The Limps Twins . ABSiNTHE (PROVISOIRE) . Gustavo Lamas
. SETH P BRUNDEL . The Sound Of Warhammer . BEXAR BEXAR
. Active Suspension at Vooruit, GENT . PLANETALDOL .. FEIST
. THE SHINS . Arman MELIES . GREENBANK . ROSIE THOMAS .
V/A STEREO DELUXE . JASCH . KAMIDO . ARMAND-FLORIAND DIDIER
. TANTE HORTENSE . METAMATICS . HELLFIRE . Laurent PLESSIET
. ISO 68 . BMB Con . CARLO FASHION . JAS
CHRONIQUES #14
EXTENSIONS . LEFT / MIDDLE / RIGHT . BERNARD FLEISCHMANN
. CHARALAMBIDES . KAFFE MATTEWS . TRIOSK MEETS JAN JELINEK
. NAO TOKUI . FANTOMAS . DEAN ROBERTS . CINELUX . FUTURE
PILOT AKA . KAT COSM . OLAF HUND & HIS ORCHESTRE TOUT JUSTE .
FORMANEX/AMM . PLURAMON . V/A LOST IN TRANSLATION .. KID
606 . THOMAS MERY . PAUL WIRKUS . POLMO POLPO . NITRADA .
MELODIUM . DUDLEY . BIAS . HANS JOAQUIM IRMLER . ENCRE
. KHANATE . ADVENTURE TIMES . V/a CIRQUE . PIANO MAGIC .
THE HIGH LLAMAS . THE BOOKS . REFREE . XANOPTICON . GRIDLOCK
. WILLIAM ELLIOT WHITEMORE DIM MAK . PARADISE ISLAND . DANCE
DISASTER MOOVEMENT . EKKEHARD EHLERS / JOSEPH SUCHY / FRANZ
HAUTZINGER . OKKERVIL RIVER . ANTIFROST . THE PAPER CHASES .
THE SILVER mt ZION MEMORIAL ORCHESTRA & TRA-LA-LA BAND WITH
CHOIR . RED SNAPPER . AUTODIGEST . SUMUGAN SIVANESAW / DURAN
VAZQUEZ .LEE VAN DOWSKI .WE GOT MONKEYS . RAINIER LERICOLAIS
. GRASSKIRT . ANABEL’S POPPY DAYS . FABRIQUE DE COULEURS
. METAXU . XIU XIU . NOVEL 23 . ERIK FRIEDLANDER .. DICKY
BIRD . SANTA CRUZ . PW LONG . DO MAKE SAY THINK . CHICA
& THE FOLDER 42 . CLEAR HORIZON . TELEFON TEL AVIV . Ms
JOHN SODA . Phrênésie #2 . EINOMA . BRUNO DESCOUT . J XAVERRE
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Chroniques
2004
chroniques archives
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LA
DEMOTHEQUE #1
LA DEMOTHEQUE #2
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LALI
PUNA
I
thought i was over that rare, remixed et B-sides
(Morr music/La Baleine)
A considérer la somme d'inédits, de remixes et de raretés ici collectés,
il semblait impérieux d'élever un autel à ces compositions confidentielles,
sous la forme d'une petite anthologie. Un exercice de style qui
aurait pu passer pour un fourre-tout désœuvré, s'il ne s'agissait
de Lali Puna. Cet album consiste en la réunion des divers maxis
sortis au fil des années ainsi que des remixes effectués par le
quatuor auprès de formations telles que Boom Bip, Two Lone Swordsmen,
To Rococo Rot, Thomas Leboeg… Comme au premier ep, la fragilité
et les incantations cristallines de leurs mélodies nous enveloppent
d'une douceur diffuse, d'une délicatesse diluée. Les quelques inédits
ont gardé cette fraîcheur pop insolente, qui sied si bien aux jeunes
femmes de caractère. Comme si personne n'osait troubler le sommeil
éveillé de leurs compositions, les remixes pourtant signé d'armateurs
du rythme anglo-saxon et américain (Dntel, Sixtoo, Boom Bip), sont
emprunt d'une recherche constante de sensibilité, d'un accompagnement
dans la douceur.. Des cadences corrodées, émoussées en leurs angles,
qui bercent la douce fragilité de la voix marneuse de Valérie. A
de rares exceptions ce pacte est brisé, sans pourtant froisser la
cohérence et l'intégrité du disque. Un album qui semble au départ
réservé au pré carré de fans mais qui au final est une très belle
parabole sur l'ouverture d'esprit spirituelle et musicale recherchée
par tout un chacun. Intéressant et envoûtant.
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BEYRENS/
HEYDUCK
Plastic Metal
(Antifrost/ Metamkine)
La rencontre de Marc Behrens et Nikolaus Heyduck était semble-t'il
inévitable ; les 2 artistes allemands, spécialisés dans les installations
vidéos et sonores ont à l'orée 2000 réalisé à quel point leurs démarches
artistiques se nourrissaient de similarités techniques, notamment
dans l'utilisation systématique de certains types de matériaux,
depuis les sacs plastiques aux bulles de conditionnements en passant
par les emballages aluminium ou plastiques de chocolats, médicaments
ou jouets, notamment.. Ainsi depuis 2000 les 2 musiciens confrontent
leurs points de vue au détour de rencontres ou de performances,
où l'un des musiciens était convié à envahir l'univers de l'autre.
Comme par exemple, ce carton rempli de plastique filmé de l'intérieur
par une caméra fixe, munie de micro-capteurs saisissant la mélodie
indicible du plastique ; Les compositions autour du métal étant
basées sur l'anecdote d'un cello en cours d'oxydation, émettant
des sonorités curieuses et singulières. Ces 2 compositions, dans
une pure démarche électro-acoustique stimulent selon les matériaux
employés notre imaginaire et nos affects. Le besoin de confronter
expériences plastiques et sonores (re)devient le lieu de nouvelles
attentions, dans lequel aiment à se perdre nombres d'artistes depuis
Moslang à Marclay Lericolais à Behrens ou Roden. Le tout étant de
savoir lequel des 2 arts est la réelle excroissance de l'autre.
Même si l'écoute de ce disque est ardue, elle attisera nécessairement
la curiosité des amateurs de transversalité artistique. Une exploration
en règle de la matière.
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VARIOUS
ARTIST -40
(Cocosolidcity/ Cargo UK)
Nous ne louerons jamais assez les initiatives de labels tels que
Cocosolid City qui viennent confronter avec bonheur des univers
et des mondes en apparences inconciliables, mais qui pourtant s'enchevêtrent
avec une délicatesse inouïe. Le projet paraît sur le papier un peu
fou, presque irréalisable. Composé d'un Cd et d'un DVD, le cocosolid
city team, en collaboration avec le National Film Board of Canada
(Centre national du film canadien) a convié dans un premier temps
un parterre de musiciens en provenance des sphères électroniques
à surimposer leurs compositions sur des séquences choisies de films
de propagande des années 40' de l'armée canadienne. Au-delà du témoignage
historique et politique de ces films en noir et blanc, l'intérêt
tient également à une réelle qualité esthétique sur laquelle viennent
se fondre intelligemment les compositions. Des musiciens, au nombre
desquels on compte, Akufen, Venetian Snares, Knifehandchop, Deadbeat,
Secret Mommy, DMC World Champion ou Lowfish qui distillent sur les
membranes fines des pellicules les harmonies dissonantes, les euphonies
rythmiques qu'on leur connaît, depuis les climats décérébrés et
sauvagement rythmiques de Venetians Snares aux ambiances horizontales
et limpides de Secret Mommy. Les films ici projetés traitent de
chars en position d'attaque, de batailles, des blessures de guerres,
de scènes surréalistes comme ses soldats totalement défigurés écoutant
sagement un concerto pour piano. La force du projet leur rend d'ailleurs
un profond hommage. Le second temps est la partie cachée de ce Volte
Face, apostrophe des artistes vidéastes à retravailler dans une
forme contemporaine et personnaliser ces images d'archives, à les
remixer ( à l'aide d'outils technologiques avancés) et ce, en conservant
les bandes sons d'époque. Le résultat est impressionnant, mélange
de cut-up digitaux, cadavres exquis optiques d'effets visuels divers.
D'un outil de propagande finement huilé, on glisse avec élégance
à un objet culturel, artistique, populaire et ludique (certains
morceaux sont de potentiels hits électro-dancefloor) à même, avec
le recul nécessaire de nous faire réfléchir aux manipulations economico-politiques,
et aux maniements sociaux et raciaux engendrés par cette propagande.
Excellent.
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PHON.O
burn down the town
(Shitkatapult/MdM
live/ La Baleine)
L'histoire a pour point de départ les early 90', Berlin ouest l'amour
des musiques électroniques, déviantes et dissonantes. Pendant quelques
années, il va patiemment tester, assembler, réarranger ses goûts,
au point de ne sortir qu'à l'orée 1998, sa première vraie production
(exception faite du maxi sur Mumu en 1998) sur le label californien
de Kid Clayton et DJ Jasper, Cytrax le bien nommé ; Un label où
noise ,tendance dub lourd et scratch déviant se conjuguent ; Phon.o
est donc la dernière progéniture à sortir du giron de Shitkatapult.
Pas à proprement parler breakcore, la production de l'allemand est
plus proche du panachage de genre, d'une esthétique Cross-Over où
se superposent en strates les courants chauds et ascendants Lignée
Prefuse 73/ Delasora et asora , énergie et fougue lignée Tigerbeat6
et amour de la déclinaison rythmique. Les références sont multiples
mais n'altèrent aucunement la belle intégrité de l'ensemble. Phon.o
semble bien maîtriser la structure d'ensemble, laissant de côté
les rêveries atmosphériques et autres tentations ambiantes qu'on
pouvait déceler chez ses compères de chambrée pour concentrer sa
démarche (au sens propre comme au sens figuré) sur la seule chose
qui compte visiblement à ses yeux (à nos oreilles) : l'action pure
! Totalement conseillé !
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SHIPPING
NEWS Flies the fields
(Touch
& go/ Chronowax)
Le trio emmené par Jeff Mueller (June of 44) ,Jason Noble (Rachel's)
et Kyle Crabtree (Eleven Eleven)a muté en quatuor avec l'arrivée
de Todd Cook [The for carnation, Parlour] à l'occasion de ce 4ème
album, Flies the fields. Une superbe pièce de rock contemporain
qui vient noircir nos platines de sa belle obscurité. La relation
qu'entretient le groupe avec sa musique et par effet d'écho avec
son public est un rapport de tension contenue, de dangers constants
qui embrasse un certain nombre de termes, depuis la dépendance,
l'émerveillement, l'admiration, la colère ou la [provocante] stupeur.
Nombres de lecteurs ont été séduit par cette vague Chicagoanne qui
toucha par le passé nos côtes (vers 1995) entraînant dans son flux,
reflux, et panache d'écume des entités telles que Tortoise, Isotope
217, Ganger, Pullman, The For Carnation, june of 44 . La lassitude
ou le manque d'étonnement ont peut être détérioré quelque peu la
curiosité de l'auditeur. Pourtant, ce serait crime de passer à côté
de ce Flies the field. La belle assiduité avec laquelle ce quatuor
dénature les poncifs mélodiques et rythmiques est jouissive, dégainant
ici un jeu de batterie complexe, amarrant là de belles envolées
d'arpèges. La voix est présente mais sait se voiler pour laisser
place à des mélodies entêtantes, quelquefois hypnotiques à la rythmique
ciselée. Dans le prolongement d'un June Of 44, Slint ou Karaté.
La Musique de Shipping New a beau ne pas être un long fleuve tranquille,
elle semble pourtant posséder la même structuration que l'eau, ondoyant
et se mouvant avec la même aisance et la même grâce.
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HITCHCOCKGOHOME
!
Yes, you're Dead
(Drunk
Dog/ Chronowax)
Sous cet étrange nom de scène se cachent 3 grenoblois qui ont heureusement
décidé de ne pas suivre les pas des artistes du cru ( Les Charts,
MichelFugain, CaloGero). Après un premier faux pas, et l'enterrement
d'une première formation, le trio, à présent parisien décide de
s'atteler à la création d'un nouvel album. Ça sera Yes, you're dead.
L'excellent label Drunkdog lui offre le gîte et le couvert, comme
par le passé il l'avait fait avec Whopper et Porcelain. Yes, you're
Dead est une succession de court métrages folk onirique et d'instantané
Post-rock. Il invoque au fil de ses neuf compositions, soutenues
par la voix sombre de Martin, la quintessence d'une folk nourrie
de country, de musique intimiste, d'amertume post-rock , de gestes
pop d'une grâce infinie et de soubresauts rock. C'est l'inventivité
et la finesse d'écriture qui gouvernent cet album, laissant volontiers
les écueils se briser sur sa proue. On navigue au large de l'Irlande
sur How to stop it now, on fait une halte dans la Bretagne de Tiersen
sur Blank, on flotte au-dessus des prairies de Silver Mt Zion/Rachel's
sur night falls, etc… Un grisant voyage en terre étrangère et pourtant
si familière. Cet album a la beauté du dépaysement.
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Peter
REHBERG Fremdkoerper
( Mosz/ Metamkine/Wave)
L'apport de Peter Rheberg (Pita) aux courants électroniques/expérimentaux,
[même s'il s'inscrit dans une lente tradition], au travers de ses
performances, installations ou travaux sonores de studio est d'une
importance cruciale, équivalente à celle d'un Sonic Youth/ Glen
Branca pour la scène rock New-Yorkaise des débuts 80'. Bien qu'il
reste confiné à une sphère restreinte d'auditeur, il a contribué,
via ses différentes collaborations ( Pop avec Karkowski/ MIMEO/
en duo avec Bauer/ DACM) ; au sein du label MEGO qu'il co-dirige
ou plus prosaïquement au fil de ses rencontres (Yoshihide, O'Rourke,
Fennesz, Keith Rowe, General Magic, AMM, Sonic Youth, Tujiko Noriko,
Mika Vainio, Tina Franck, Marcus Schmilckler, Jerome Noetinger,
etc…) a façonner une image jusqu'au boutiste de l'électronique,
armateur d'un son (volontairement) crade et digital (et intelligent)
comme d'aucun savent le concevoir. Les labels sur lesquels il a
enregistré parlent d'eux-mêmes, au hasard ; Mego, Touch, Source,
Raft rec., Mosz, erstwhile, Asphodel, Alku, Grob, Serpentine Gallery,
Hapna… Ici, Peter Rehberg met en musique un ballet Chorégraphique
dirigé par Chris Haring. Loin d'être novice en la matière, il a
précédemment ordonné la bande originale d'une compagnie (sorti sur
DACM ) et ce, en 2001(Showroom Dummies) et 2003 (Stereotypie) en
collaboration avec Tujiko Nuriko (pour ce dernier) ainsi que divers
travaux pour Meg Stuart ou Gisèle Vienne. L'homme aime visiblement
ces collaborations croisées avec les médians de la danse, sa musique
semblant se prêter avec intelligence aux différentes distorsions
et contorsions du corps humain. Fremdkoeper est une lente désagrégation
qui commence dans le confinement des micros par des vagues successives
et discrètes de bourdonnements numériques puis dès le second morceaux
Scream, on retrouve, mêlé à des harmonies le travail sonore traditionnel
du musicien, malstrom urbains, disruptifs, quelquefois répétitifs
(à la Riley), violent et tellement humain. La suite de l'album alterne
entre ces deux postures (calme et intempérie) dans un jeu d'équilibriste.
Dans la pièce de Haring, il est question d'aliénation au sens physique
du terme. Une atmosphère idéale aux climats torturés, drones assourdissants
de l'autrichien. Une pièce unique, forcément amputée du fait de
l'absence d'un support visuel mais qui pourtant trouve dans ses
lentes modulations atmosphériques douloureuses une énergie interne
prompt à le mouvoir et à nous émouvoir (dans le sens déstabilisant
du terme). Sa pièce la plus mélodique, au demeurant…
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FINN
the Ayes will have it
(Sunday Service/ La Baleine)
La pochette sobrement naïve, illustre le regard d'un enfant aux
yeux disproportionnés, le visage environné d'obscurité. Voilà d'une
image résumée la musique de Finn, compositions simple et sombres.
La douce familiarité de cette musique est à porter au crédit de
Patrick Zimmer, membre unique de Finn. Une musique sobre et narrative,
rêveries douces et brumeuses dont le chant haut perché par effets
nous élève. The ayes will have it est son second album, faisant
suite a expose yourself to lower education. Ce disque trouve un
équilibre délicieux entre timbre charnel et éthéré, nappes fluctuantes
de mélodies folk entêtantes, esprit malade de synthétiseurs. En
apparence, ça a le goût et l'aspect du folk, mais ça n'en est pas
; il s'agit bien davantage d'une forme minimaliste, épurée ou "
romantique " d'improvisation en solitaire. Une introspection expérimentale
sur le mode doux. Les affinités avec Sébastien Shuller (et pas que
la pochette), Sigur Ros, Radiohead, voire the Notwist sont perceptibles..
Un très beau moment.
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STEAMBOAT
SWITZERLAND
Wertmüller
(GROB/
Metamkine/Jussieu Musique)
Constitué dans un équilibre hautement biblique d'un trio où figure,
Dominik Blum (Organiste) Marion Pliakas (basse électronique) et
Lucas Niggli (Batterie), cette formation Helvétique (comme leur
nom l'indique) est affiliée à une scène Post Progressive rock /
Post Death Metal, (Alboth !, es-tu là ?) même si ça ne signifie
pas grand chose, puisque ici, il est davantage question de curiosité,
d'inventivité et d'expérimentations in fine. Faisant suite à Budapest
etac/dB [Hayden] sortie 4 ans auparavant et après plus d'une centaine
de concerts, le Steamboat Switzerland a posé ses valises, concluant
à nouveau, sans doute par fidélité plus que par patriotisme avec
le label suisse et exigeant GROB.( et non pas 12K, comme pourrait
le laisser croire la pochette) Beaucoup d'évolutions et de variations
ponctuent ce troisième volet, Wertmüller , une guitare sèche a remplacé
la basse, le piano surgissant là où on attendait des orgues…bref,
Steamboat Switzerland n'est pas venu pour dormir sur ses lauriers.
Venons en au thème du disque. Construit comme une succession de
cycles à venir, où un artiste se plie à la composition, c'est, pour
ce premier volume, Michael Wertmüller, batteur de son état (GROB
545) qui dirige l'écriture.A cela viennent s'adjoindre 5 poèmes
du poète Michael Lenz, récités pour l'occasion par Daniel Lieder,
du combo Alboth ! (tiens donc…) Une musique rêche et vivante, lumineuse
et lourde, sans parure ni décoration pour des compositions en mouvement
perpétuel, dynamiques, aléatoires. Difficile de cibler le genre,
étonnante lave en constante mutation, renouvellement, changeant
de peau, de directions. On pense à des formations free rock des
années 70', à Alboth, justement, à Ron Anderson et ses Ruins, à
Blind Idiot God, à Fantômas On est pris dans les tonnerres et grondements
des fûts, dans la belle clarté des lignes de guitares. Une ère post-
Einsturzenden Neubaten / Borbotemagus A découvrir !
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IMAGHO
someone
controls electric guitar
Hitomi/
www.hitomirecordings
Une belle rencontre que voilà, celle de la jeune structure Hitomi
à la ligne graphique, esthétique et musicale irréprochable, et Jean
Louis Prades, sans doute un des guitaristes français les plus talentueux
(et donc mésestimé) de sa génération. Jean louis Prades a mené bien
des batailles sur les champs de guerre de la noise et de l'expérimental
(Baka !), de l'émo-core (Sketches of Pain), sur les ruines fumantes
de la manipulation informatique (Laptop/frzz) ou encore en duo en
compagnie de Fragile (un Ombres hombres magnifique) L'attachement
qu'on lui porte, ce qui fait la grandeur de ses compositions et
de son phrasé musical n'est pas à rechercher dans une technique
savante ou dans l'examen et la pratique de structures alambiquées
; bien au contraire, ce qui fonde l'estime et l'intérêt de son jeu
relève bien davantage de ce souci d'économie, de sobriété dans les
accords et harmonies. La frugalité des notes dispensées, la pondération
des effets laissent alors les fils du silence et de la mélodie s'entrelacer,
se frôler, quelque part entre contact véritable et effleurement
contenu. Someone control electric guitar en est le phénomène sonore,
le magnifique fruit. Plus encore que sur Image des mondes flottants,
Jean Louis Prades se reclue volontairement dans cette posture monacale,
loin des bouleversements et des modes, préférant fermer les yeux
sur le monde en ouvrant son esprit. L'emploi du laptop et des traitements
associés vient ici approfondir la texture et les détails en filigrane
du jeu de guitare semi directif- semi-improvisé d'Imagho, pointant,
à la manière d'un stéthoscope le fleuve endormi des micros textures
sous-jacentes. Finalement, lorsqu'on plonge dans ses compositions,
nul besoin d'autres rythmes que ceux de nos tempes et de notre cœur.
On pense dès les premier temps du disque à Brian Eno, dont la présence
auréole les nappes synthétiques puis on chemine aux côtés de Bill
Frisell, à Christian Fennesz , aux premiers temps de Taku Sugimoto,
à Rafael Toral également, pour la sobriété et la limpidité , l'érudition,
peut-être aussi. Un grand monsieur pour un très grand album.
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PEDRO
early Pedro
(Melodic/La
Baleine)
A tous ceux qui auront découvert sur le tard l'œuvre de PEDRO, nous
est offert l'opportunité d'un mea culpa. Une rétrospective (déjà)
des premiers ep et des raretés disséminées sur une foisonnante et
passionnante quantité de labels. Malgré les disparités de façade
(certains titres ayant plusieurs années d'écart), il faut bien admettre
que la musique de Pedro est une source prodigue d'où jaillissent
des compositions personnelles et contenues. A la manière d'un Tommy
Guerrero, avec lequel les points de concordances sont nombreux,
ses mélodies ont une chaleur immanente, une douceur intrinsèque
diffusant inlassablement ses accords et harmonies de guitare (pour
l'essentiel) dans un crescendo très pondéré, envoûtant, économe
en frasque musical. Ce qui fonde le charme de cette musique, c'est
cette alliance un peu imparfaite mais hautement humaine de Blues,
de folk pastorale, de beat down tempo façon Mo Wax et d'une certaine
forme de soul urbaine contemporaine. Un très bel album, une nouvelle
fois l'œuvre de mélodic !Et que cela vous intime d'aller jeter une
oreille curieuse du coté des micro-labels et autres structures qui
défendent depuis toujours le pluralisme créatif (allez, je vous
aide, Meridians ).
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ROTHKO
AND CAROLINE ROSS
a place between
(Lo
rec/ La Baleine)
Voila bientôt quatre années que Rothko avait adopté un silence monastique,
une longue retraite [exception faite de titres épars sur Arbouse
] qui adoptait l'apparence d'un exil. Pourtant, de même que dans
toute absence il y a une déchirure, l'émotion de retrouver cette
formation aura balayée d'un revers cette période de quiétude. Issu
d'une époque où l'électronica prenait tout juste son envol où l'émergence
de groupes tels que To Roccoco Rot, snd. ou Isan marquait les esprits
par le détachement Pop qui émaillait leur format électronique.,
Rothko avait à l'époque su se montrer à la hauteur du peintre dont
ils pervertissaient le nom, appliquant dans une déclinaison musicale,
les effets d'ondes, de transition, la chaleur des teintes et des
éléments chromatiques sur fond d'électronique apaisée. A place between,
marque un retour, une renaissance sous la forme d'un duo avec Caroline
Ross. L'horizon est totalement dégagé, les climats sont limpides,
opalescents, l'emploi des guitares n'y est pas étranger, exposant
leurs arpèges avec une parcimonie somptueuse, laissant les silences
et les lentes ondes synthétiques sertir leurs pensées. Dans cette
atmosphère éthérée, la voix de Caroline Ross vient appuyer sans
marquer les ambiances ; elle accompagne, suggère de nouvelles hypothèses,
laissant osciller son timbre au long des flux et reflux de la mélodie.
On est conqui dès le premier titre, passant d'un champ d'émotion
à l'autre, d'une belle quiétude à de fragiles angoisses. Sans doute
pas totalement en communion avec la période estivale qui se profile
à l'horizon, A place between n'en demeure pas moins un sublime plaidoyer
à l'ivresse nocturne et aux firmaments étoilés.
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GALAKTLAN
Constance
(Kohvirecords/
Meridians)
www.kohvirecords.ee
Nous n'attendrons pas la lointaine intégration à la communauté européenne
d'un des 3 anciens satellites baltes de l'ex-URSS, l'Estonie, pour
ne pas la nommer pour s'intéresser au sort de son activisme culturel.
Kohvirecords, dont nous vous avions précédemment fait l'article
au détour de la sortie de Pastacas revient au devant de la scène
internationale (indépendante) avec Constance, émanation électronique
de l'artiste Taavi Laatsit/ Galaktan. Ce dernier œuvre depuis 1997
à faire émerger sa vision intime de la musique électronique, en
appliquant avec intelligence ses particularismes culturels et ses
représentations de l'enfance un peu décalée. Constance, c'est Constance
Bonacieux, le d'Artagnan des 3 mousquetaires. Un héros littéraire
né de la main d'Alexandre Dumas et qui trouve une seconde vie dans
cet album, souvenir heureux de l'enfance de Laatsit, où le film,
tiré du roman fit rêver une génération de jeunes russes sur fond
de combats héroïques à l'épée. A la révérence à ce film vient s'adjoindre
celle de Robin des bois (avec Olivia de Havilland et Erold Flynn
)et le dessin animé soviétique Zolnushka dont on retrouve des samples
épars au fil de l'écoute. Il faut sans doute écouter ce disque avec
le regard nostalgique d'un enfant en quête des moments heureux de
sa jeunesse, une madeleine de Proust sonore, en quelque sorte. Rien
d'étonnant, en fait, à voir tant de séquences extraites du 7ème
Art, lorsqu'on connaît l'attachement de taavi Laatsit pour le cinéma,
puisqu'il a par le passé réalisé 7 bandes originales à destination
de courts-métrages. L'album, pour " électronique " qu'il soit, reste
chargé d'une texture légère de sonorités distordues, de climats
étonnants, une multitude de détails et de samples filmographiques
qui ajoute un décorum unique à cette trame électronique hypnotique.
Quelque part entre Hans Happleqvist pour l'amour du 7ème art et
plus proche de nous, Motion ou M83 pour la chatoyante beauté des
textures et des climats. Un splendide voyage onirique
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FREIBAND/
BOCA RATON
Product
(Cronica/ Import)
Heimir BJORGULFSSON/ Jonas OHLSSON
King Glitch (Cronica/ Import)
www.cronicaelectronica.org 2 nouveaux albums viennent enrichir le
panorama électro-acoustique du label Cronica qui consomme une nouvelle
fois son appétit pour les collaborations croisées. 5ème production
au banc d'essai des Product series, le duo Freiband/ Boca Raton
est constitué pour sa partie droite de Frans De Waard qui présente
ici la dernière émanation en date de son esprit Schizophrène, FREIBAND.
Débuté en 2001, ce side project aux travaux de GOEM, ou de MIMEO
a déjà sorti 3 albums et plus récemment une contribution pour le
label Cocosolid city. Enregistré pour partie en session live au
Muziekcentrum et à l'Errational courant 2004, Replay, est une extrapolation
de l'album Microbes sans en être une réinterprétation. Texture,
Volume, Flux et reflux et espace temps,voici la marque de fabrique
du sieur de Waard où la sensation prend fréquemment le pas sur la
réflexion. Une esthétique coincée quelque part entre une hypothèse
post-industrielle et environnementale où de lentes nappes de grésillements
submergent peu à peu l'auditeur. Une profonde et paisible apnée,
totalement envoûtante. Martin Tellinga /Boca Raton pour sa part,
a débuté son projet 16 ans auparavant, disséquant et ré-assemblant
depuis cette époque sons concrets/acoustiques et éléments synthétiques
pour une réflexion mêlant sons naturels et créations artificielles
plus abruptes que son co-listier (dans l'esprit d'un Björgfulsson).
Bien moins porté sur les ciselures sonores et autres détails fragiles
du tympan, King Glitch est l'hérétique progéniture du duo Islando-Suédois
composé de Björgulfsson et Ohlsson. Hérétique dans la mesure, où
il donne, au détour de ce projet une forme " structurée et mélodique
" à leurs pulsions sonores ( dansantes !) , un essor à leur tendance
hédoniste, un appétit certain pour la destruction qui prend ici
les atours d'une sorte de minimale techno claudicante, ponctué de
sonorités annexes. Pourtant, loin de cette frange techno, le propos
est principalement à l'excentricité, à la débauche surréaliste,
comme un pendant musical de l'univers Gonzo d'un (Feu) Hunter S
Thompson. La dérive free n'est jamais loin est nous entraîne dans
des climats versatiles, tendus ou apaisés, virevoltants ou horizontaux…
On ne s'attendait pas à moins d'éclectisme de la part de Heimir
Björgulfsson, plongé depuis nombre d'années dans une réflexion autour
de la dichotomie sons naturels/ sons digitaux, tiers de Stilluppsteypa
(près de 20 albums) , Vacuum boys ou en solo (7 albums) et accessoirement
boss du très pointu label FIRE INC. Jonas Ohlsson, quand à lui à
un parcours plus discret, avec quelques enregistrements de ci-delà
pour Staalplaat et ReR. Fans de Whitehouse, residents, Zoviet France
ou Smersh, il a su pervertir son amour de la musique post-industrielle
à ses goûts plus récents. Les 2 hommes ont par le passé déjà collaboré,
en 2001 sur Staalplaat (Unspoken Word Tour) et en 2003 sur Botrop
Boy ( Fur Your bears only) Un vrai grand moment d'hallucination
rythmique pour 2 musiciens qui nous avaient pourtant par le passé
habitués à un certain ascétisme dans la création.
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BOY
ROBOT rotten cocktails
(Boy
robots/city Centre Offices/ La Baleine)
La fronde rythmico électronique est ici à l'honneur de cette nouvelle
production CCO ; le label fidèle à son esthétique et à sa sensibilité
ouverte, laisse fréquemment son instinct guider ses choix, privilégiant
une vision large de la sphère électronique, depuis ses atermoiements
mélodiques, jazzy ou comme c'est le cas ici rythmico-hédoniste.
Boy Robot pratique le rythme, le manipule, le transforme, lui inflige
maints supplices en vue de l'acclimater à sa conception personnelle.
Rotten cocktails est ainsi une belle épreuve de force, un exercice
de style autour du dancefloor. Pourtant, loin d'une revue de détails
des éléments spécifiques du genre (couches de nappes, fragmentation
de rythmes) Boy Robot adopte une certaine tempérance au long de
ces 9 titres aux noms évocateurs ( Magic toys for girls and boys/
bass & booze/asthmatic detroit car/bonjour Frisur/ invaders of vanity
clubland/ we accept all our parents Credit cards…) . Bien sur, l'originalité
n'est pas la première des vertus de ce disque, mais il recèle bien
d'autres trésors… on se surprend d'ailleurs à monter le volume et
à taper du pied à de fréquentes reprises. Let's dance !!!
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BURN
TO SHINE WASHINGTON DC 01.14.2004
(TRIXIES
DVD/ SOUTHERN)
Dans une pure logique de beauté et d'éphémère, Burn To shine vient
illuminer le temps de quelques heures nos iris et nos tympans. Initié
par Brendan Canty, un des quatres cavaliers de l'apocalypse FUGAZI,
ce projet, un DVD de lives, a pour lieu la proche périphérie de
Washington, et pour cadre une maison destinée à la démolition dans
laquelle durant quelques heures, une poignée de groupe vont se livrer
à une performance, seuls, livrés à eux même, sans audience, avec
comme seul spectateur, l'œil inquisiteur d'une caméra. Plus qu'un
emplacement, la maison tient un rôle essentiel, donnant l'ambiance
et l'atmosphère au lieu. Des prises live, sans fioriture ni overdubs,
ni pré-enregistrement qui donne un tour sincère et unique à ces
performances. Ce sont prêtés à l'exercice pour ce premier volet,
The Evens (Ian Mc Kay/ ------- ) Garland of Hours, le très sincère
Ted Leo armé de sa voix et d'une guitare, le chanteur loufoque de
Weird War et leur No wave-p(f)unk géniale, les excellents Q and
not U, French Toast, les mélancoliques Medication et le grand Bob
Mould dont la voix n'a pas perdu une once de sa fébrilité depuis
Sugar pour clore cette session où l'épilogue nous laisse entrevoir
une dernière fois la maison en prise avec les flammes. Ce DVD est
le premier d'une série à venir, ayant pour objectif de documenter
les scènes locales, immortaliser à jamais les groupes et collectifs,
souligner ou stigmatiser l'activisme et la ferveur d'une époque,
et rendre un hommage vibrant au squat. C'est un chantier titanesque,
qui s'apparente au mythe de Sisyphe, mais qui a et aura sans aucun
doute une valeur historique et culturelle inestimable à terme. En
attendant retournons nous noyer dans les limbes de ce hard-core-Pop
rock indie irrévérencieux, intelligent et versatile. Excellente
initiative, mais pouvait-on en attendre moins de monsieur Brendon
Canty….
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DOMOTIC
Ask for the Tiger
(Active
Suspension/ chronowax)
Georges Clemenceau n'aura pas attendu Domotic pour sortir les griffes.
Dans ce prolongement très indien de son dernier petit maxi 3 pouces
(Smile Again), Domotic nous immerge une fois encore dans sa grande
chevauchée éclectique. Une ruée vers l'Ouest où sont traversés à
vive allure toute la palette des paysages musicaux, depuis l'électro
débridée/bricolée, aux parties de folk énervée ou au rock pugnace.
Visiblement, Stéphane Laporte n'a résolument pas choisi son camp,
préférant une forme de bohème sonore, papillonnant de chapelle en
chapelle depuis Bye Bye. Pourtant dans cet étrange circuit, il semble
avoir mis dans chacun des ces genres beaucoup de lui-même et bien
davantage de pop que sur son prédécent album, plus électronica.
Le propos, loin d'être académique, invite l'auditeur à se libérer,
à exprimer toutes les singularités de son caractère depuis la joie,
le doute, la tristesse ou l'atermoiement, à la saudade [tristesse]
(Animals are ugly and so am i/ there may be a tiger/ captain Forest
word of advice, I hate you for ever, Tonsil/ not the movie you expected)
Mélange de jeux vidéos, d'histoires doucement hallucinées (un raton
laveur sataniste, un groupuscule anti 31 décembre) du rock FM, Donovan,
le kraut-rock la noise..En somme un disque pop au sens large. La
ferveur du jeune homme et la naïveté recherchée de sa musique finissent
par avoir raison de notre torpeur. Dernier représentant d'une forme
d'épicurisme et de joie de composer qui ne se prend pas au sérieux
au sein du label Active Suspension, Domotic, avec Ask The Tiger
est un vivier de bonheur et de ravissement mélodique. Parfait pour
pérenniser l'été/ PLAY THIS RECORD LOUD !!!
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KEITH
BERRY
The Ear That sould To a Fish
(Crouton/Metamkine)
Véritablement noyé dans la sphère littéraire, à l'image du poisson
qui orne sa pochette, Keith Berry à nourri sa culture et sa musique
aux captivants écrits d'Aldous Huxley, Carlos Castenada, Lao Tzu
ou Nietzsche , sustentant aussi sa démarche musicale de l'esthétique
des poèmes Sufi de Shams-ud-din Muhammad Hafiz, Jala Al-din Rumi
ou de la philosophie Wabi Sabi, Zen, Compositeur électronique Anglais,
Keith Berry a forgé son habilité, sa sensibilité et son savoir -faire
sur des labels tels que trente Oiseaux, Authorized Version ou Twenty
Hertz. C'est ici Crouton , label qui a contribué à l'essor d'artistes
et collectifs tels que Collection of colonies of bees, ou Jon Mueller
qui met ici l'accent sur ce jeune musicien d'outre-manche S'appuyant
sur des softwares similaires à certains musiciens contemporains
(Akira Rabelais) Il développe une musique planante, atmosphérique
et ambiante….. De cet amour pour la littérature, il aura transposé
cet appétit pour la perception profonde de chaque chose, où l'ordonnancement
des sons, comme celui des mots répond à une logique de sens. Une
musique intelligente et subtile, réfléchie et spontanée de laquelle
émane une belle fragilité extrême-orientale. L'usage d'instruments
japonais n'étant sans doute pas étranger à l'affaire… Relaxant et
posé.
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WHY
?
Sanddollars, the EP
(Anticon/ Southern)
Why? Issu de Cloudhead/ reaching Quiet Reprend le joyeux chemin
de croix (du moins pour les amateurs de Hip-hop d'Anticon) de son
précédent opus Oaklandazulasylum, oubliant quelque peu les bricolages
folk baroques à la Beck qui le maillaient pour voltiger dans les
sphères d'un rock-folk éclairé et éminemment ciselé. Une gymnastique
acrobatique, qui n'est pas sans rappeler les voltiges maîtrisées
de Granddaddy, Beach Boys (Sanddollars), voire Belle & Sébastien
Hymne's basement sur son confrère de Lex. Un essai lo-fi / indie
mystifiant qui sur ce court format, revisite merveilleusement la
musique pop-folk cote ouest de ces 30 dernières années. Excellent
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KAMIDO
TU L'envol
(Dadbees)
www.deadbees.com
Le titre rappelle indistinctement un court métrage inédit de Godard,
une oeuvre oubliée de Kundera ou que sais-je encore.. Pourtant cet
Envol est bien l'objet d'un jeune homme, féru de design, de graphisme
et de photographie (son site en témoigne)qui nous avait déjà charmé
par l'élégance raffinée de ses sonorités électroniques précédentes
(Naegi/ relevated) Pour électronique que soit ce projet dans sa
forme, le fond semble cette fois bien davantage puiser dans les
sphères acoustiques. A la façon d'une photo retravaillée, Kamido
: Tu réassemble selon une esthétique sonore aux contours extrême
orientale ses compositions, laissant ici une flûte, là une ritournelle
de guitare assurer l'ossature du morceau. Des climats subtils, en
proie à une dialectique Modernité/ tradition qui donnent un caractère
tantôt rythmique (petite aspérités), tantôt limpide à ses mélodies
légères et dépaysantes rappelant en cela les goûts certains d'artistes
de chez Mezig. Les titres seront bientôt intégralement en ligne
sur le site http://kamidotu.com . Dans l'expectative de cet heureux
jour, savourons sans attendre ce très captivant envol.
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GOUZY/
BLEFARI/ BERIDZE/ PRATTER 4
women No cry Vol.1
(MonikaEnterprise/La baleine)
Monika Enterprise a choisi depuis presque 40 albums de se faire
l'étendard de la cause féminine, en privilégiant sans intégrisme
particulier leur vision. Cependant, cette volonté affichée d'offrir
une tribune aux femmes, bien que légitime, reste quelque peu dérangeante,
ou tout au moins intrigante, tant les musiques électroniques/ électroacoustiques/
expérimentales ont depuis longtemps fait tomber ce carcan machiste.
Toujours est-il, pour cette nouvelle production, Monika entreprise
nous propose une excursion suave et douce au pays d'une musique
électronique/ acoustique/féerique, ponctuée de doux passage de guitares,
de disruptions, de petits contes du grand Nord, de sonorités urbaines
et d'un malstrom de petits effets pervers ou joyeux qui donnent
reliefs et textures aux compositions. 4 artistes, en provenance
des 4 coins du monde (Buenos aires, Vienne, Tblisi (georgie) et
Paris) qu'il convient de présenter : Eglantine Gouzy, la Française
de l'étape, développe de petits courts métrages sonores, cartes
postales mélodiques pleines de couleurs et d'exubérance rythmique.
Dj résident au Pulp, elle a également joué à l'Aquaplanning, au
nouveau Casino ou encore au Batofar. Catarina Pratter, investie
dans les collaborations théâtrales/ sessions radio qui ici impose
un minimalisme de rigueur. Tussia Beridze plus connue sous son étiquette
tba (sur Max.Ernst, notamment) s'attribue la partie visuelle ( et
sonore) de ce projet. Elle contribue à ce disque en déroulant une
lente litanie hypnotisante, un lent travelling avant ensommeillé,
où quelques effets (hand clap) héritage de ses amours pour le techno
old style viennent agrémenter ces lents flux catatoniques. Très
beau. Rosario Blefari, enfin, membre de Suarez, actrice et poète.
Elle a précédemment enregistré Cara et Estaciones, elle dirige son
label depuis l'Argentine. La réunion de ces 4 musiciennes donne
au final une étrange mixtion d'électro, de worldsound ( musique
balinaise/chant argentin) de phases folk post rock et de petites
mélodies cristallines, qui envoûtent fréquemment nos tympans, et
d'où émerge nombre de titres poignants (Gorod, Nunca, Cuet, Nuse
song, Eglantine lounge) Une rencontre étonnante qui mérite une attention
particulière.
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ROSE
FOR LULA
file under a blunt stone ep
(Autoprod/
walott@free.fr)
L'attachement qu'on peut porter à un musicien comme Jean-Louis Prades
n'est pas feint ; il s'inscrit dans une longue lignée de respect
et d'intégrité qui entoure les travaux d'autres artistes parmi desquels,
bill Frissel, Eno et consorts. Un guitariste éclairé qui délaisse
un temps son instrument pour s'attacher à produire et à défendre
l'idée qu'il se fait de la musique et d'une certaine forme de démarche
artistique. Rose For lula sont au nombre de 3 (Gordon, Jérémie et
Xavier) qui jouent dans une confrontation rythmo-mélodique des plus
classique, guitare/basse/batterie. Pourtant, il émane de leurs compositions
et au-delà de leurs sons, une alchimie envoûtante, semblant provenir
de cette mise en tension des climats mélodiques, toujours à la limite
de surchauffer. C'est sans doute cette voix éraillée et magnifique
qui tient le plus en haleine notre attention. On retrouve quelques
ruptures de rythmes, petites failles séismiques de la cadence qui
oblige l'auditeur à se raccrocher, mais la falaise est corrodée
et la pierre est chaude. La ligne claire de la guitare, la tenue
spartiate de la batterie, la chaleur sombre de la basse rappellent
de manière sensible Q and Not U. Un excellent premier 5 titres.
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VIRUS
SYNDICATE
the
work related Illness
(Planet Mu/La Baleine)
Le Hip-hop anglais, longtemps passé pour moribond malgré les tentatives
originales de Roots Manuva semblent retrouver une vigueur, qui si
elle ne s'exprime dans la quantité, le fait du moins dans la qualité.
Issu du Grime Crew de Mandchester, le quatuor Virus Syndicate aborde
avec une désinvolture crâne et un talent honteux cet album. Conçu
comme un Synopsis, l'album, hautement narratif laisse défiler ses
petites historiettes, anecdotes et autres contes urbains sur le
mode d'un humour corrosif et communicatif. Il y est question de
misogynie, de femmes, d'attitude, de pauses, de MCs qui se la pètent,
de petits moments du quotidien d'une banlieue parmi tant d'autres
de l'Angleterre , en somme. Dans cet esprit second degré, prompt
à désamorcer les idées reçues sur le hip-hop, on pense évidemment
aux Beasties Boys, même si la musique de Virus Syndicate semble
résolument plus proche de collectifs/ artistes tels que Gunshot
(entre autres). Planet Mu , assez avare à distiller le hip hop sur
son catalogue, vient d'opérer une sévère remontée. Un virus qu'il
ne tient qu'à vous d'attraper (je sais, ça fait un peu ampoulé comme
fin, mais je n'avais pas de chute).
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BATTERY
OPERATED
re.cord
(Cocosolidciti/Cargo UK)
www.cocosolidciti.com
Encore un projet extravagant et unique à porter au crédit du label
Cocosolidciti, orchestré ici par Battery Operated. Projet multimédia,
au croisement de l'image, de l'écrit et du son, répartis sur un
livret, un cd et un DVD, " re.cord " est une synthèse du trajet
oblique d'une boîte noire issue d'un crash aérien (une réplique,
en fait), envoyée à 10 musiciens à travers le monde. A chacun a
été demandé d'enregistrer, de filmer et d'écrire leur propre vision
de l'accident mélodique et rythmique. Une incursion heureuse dans
l'univers d'artistes, parmi lesquels quelques incontournables, à
qui l'on doit quelques magnifiques heures de sculpture du matériau
sonore. L'ensemble a ensuite été remixé, remis en forme par Battery
Operated, qui a acclimaté l'une à l'autre chaque source, agençant
dans un patient travail d'archivage cette banque de données de sons,
d'images et d'écrits. Les intervenants, à présent. En commençant
par les barons, depuis Richard H Kirk, monsieur Cabaret Voltaire,
Michael Morley (The Dead C/ Gate), Freiband (Frans de Waard de Goem/
Kapotte Muzik) et Kurt Ralske (Ultra vivid scene, 242 pilots) auxquels
viennent s'adjoindre la sémillante Sachiko M, Mathias Delplanque
qu'on a vu traîner sur Lena et Quatermass ainsi que Pretty Boy Crossover
et Identification, transfuge du label Cocosolid. Au final, on est
face à une mosaïque compacte, ode à la musique électronique depuis
ses tournures mélodiques et (a)rythmiques jusqu'à ses sombres penchants
expérimentaux. L'auditeur devient au fil de l'écoute captif de cette
armature souple, fruit du changement, de la bifurcation et des mutations
texturelles des profondeurs ; une écoute attentive, qui à la façon
d'un crash annoncé, lui accorde une position de spectateur/voyeur.
Un voyage au cœur du son et de l'imprévu que ne renierait pas Virilio
et sa philosophie de l'accident. Eminemment conseillé !
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SHITMAT
the lesser Spotted burberry
(Planet
Mu/ La Baleine)
4 courtes et épileptiques compositions, mélange de beat agressifs
de raga old school, break beat, musique récursive. Henri Collins,
l'homme derrière es machines derrière Shitmat n'a visiblement rien
perdu de son ardeur et de sa passion. Pas de trêve des confiseurs
pour SHITMAT qui après Kilababylonkutz et full english breakfast,
ne donne aucun signe de faiblesse. Un Prédicateur du rythme et des
mélodies chaotiques ou ravageuses, c'est selon, qui donne un bon
coup d'adrénaline à nos enceintes.
www.planet-mu.com
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Behfa
Helsinky Kahem Vs Wimp
(Lo
fi electronic musique sur papier cramé)
Lo-fi electronic musique sur papier cramé renvoie dans les cordes
10 années d'élucubrations et de perditions de la musique électronique,
occupée qu'elle était à se perdre dans des divagations de productions
soignées, de calculs mercantiles ou de mise à plat intellectuelle
pompeuse. Sous couvert d'une pochette photocopiée à l'arrache au
format carte postale, et d'un concept simple ; se diffuser par le
bouche à oreille hors des circuits commerciaux, ce petit label,
qui tient davantage de la communauté d'esprit et de l'émulation
créatrice, diffuse ses CD'r vierges à qui veut bien lui en envoyer.
La production ici entre nos mains est l'œuvre de Bhefa Helsinky,
pseudonyme, semble t'il, qui distribue ici un mixe vigoureux, échevelé
de ses goûts en matière de sons électroniques. Une synthèse de genres
qui englobe avec énergie la didactique de Schematic à l'esthétique
radicale d'un Warp ou l'esprit Foutraque d'un Rephlex/ Planet Mu
. Viennent s'adjoindre à ses mixes quelques créations personnelles
signées Behfa Helsinky. La forme est Lo-fi, un son sale et inavouable
et pour Fond, une économie de moyen mis au service de la création.
Sans foudroyer d'allégresse, les compositions éclairent pourtant
d'une belle luminosité notre attention.
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V/a
MUSIC FOR HEROES
(Hydrogen
Dukebox/ La Baleine)
Hydrogen Dukebox nous envoie régulièrement ses nouvelles depuis
plusieurs années, laissant nos oreilles se familiariser avec les
artistes variés qui composent sa sphère. C'est ici sous la forme
d'un Low Priced Sampler, qu'on découvre ou redécouvre l'univers
joyeux et enchanté du label. Celui-ci cultive un goût large pour
les musiques électroniques, depuis les formats electro minimale
de A1 people aux ambiances désœuvrées de Metamatics, pour les deux
fleurons du label. On aura plaisir à découvrir certains nouveaux
venus…dont les performances les plus marquantes restent The Experiment,
Lithium Project, Pentatonik, Plumbline, Chamber, Technova, Slab.
Une très concluante entrée en matière, pas d'une originalité débordante
mais qui a valeur de témoin d'une époque.
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TISOLE
We Are Monster (Playhouse/ La baleine)
CAPTAIN COMATOS Up in Flames (Playhouse/La baleine)
Playhouse contribue depuis presque 15 ans à dépoussiérer le linoléum
étincelant de la musique électronique dans ses divisions House/
Deep House / Ambiant. A mon sens, voici l'exemple type de ce que
ces genres et ce label peuvent produire de mieux et de plus tragique.
Isolé, Rajko Muller en premier lieu, qui mérite autant qu'au premier
jour les louanges qu'on avait pu faire à la sortie de son précédent
album, Rest et surtout son maxi taillé pour les pistes " Beau mot
plage "une house raffinée et intelligente, savamment rythmée, toujours
prompte à changer de directions, modifier le schéma de sa logique
interne, pour surprendre et fuir les conventions. Une certaine idée
de la house à découvrir dans l'urgence. A l'opposé Captain Comatos,
qui sans conteste continue à considérer ce genre comme une membrane
molle, un corps décérébré dans lequel on peut y fourrer toutes sortes
d'ingrédients et de clichés dans des dosages divers avec l'assurance
d'y voir des compositions prospérer. Pourtant, c'est loin d'être
le cas. A ce demander si Captain Comatos n'a pas un penchant masochiste
et fini par ne donner des coups (Beat) qu'à lui-même.
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DAMON
AARON
Ballast
(Plug
Research/ La Baleine)
Il est rare de trouver une telle simplicité au détour d'un album.
Au croisé du folk et d'une certaine forme de soul intimiste, Damon
Aaron assume ici un album mature et d'une sérénité chaude. A l'instar
du titre, Ballast, chaque son, chaque sonorité est un appel suave
à la légèreté, une clameur à l'apesanteur et la liberté qui prend
diverses formes et appellations… my way home, Roadmaps, Freedom,
over and done with, theme from the ballast. Damon Aaron libère au
fil de ses compositions, ses angoisses et ses doutes, gagnant peu
à peu les couches supérieures de l'atmosphère pour ne plus les quitter.
Les morceaux sont (cal)feutrés, embaumant les fragrances de feux
de bois nocturne et estival. Qu'on prenne pour exemple cet Intro
à la teneur soul 70', roadmaps et sa ligne de basse chaude et rotonde
ou encore Freedom et ses arpèges calleux, rappelant en cela sa participation
au dernier album de Telefon Tel Aviv (I lied). Plug Research continue
à phosphorer dans les méandres d'un genre déjà creusé par Daedalus
, Sofa Surfar, Build an ark, entre autres. Certains trouveront les
compositions par trop limpides ou produites (à quelques moments),
c'est selon l'avis de chacun ; Toujours est-il qu'il plane sur cet
album quelque chose d'un Gil Scott Heron, Tommy Guerrero (lui aussi
originaire de LA) , d'un Donny Hathaway ou d'un Nick Drake qui aurait
enfin trouvé la sérénité. Un bel exemple de complémentarité. Très
beau.
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THEE
SILVER MT ZION MEMORIAL ORCHESTRA & TRA-LA-LA BAND
horses on the sky
(Constellation / Southern)
Tout semble avoir à peu prés été dit sur Constellation et les
artistes que le label abrite. Chaque mot, chaque image évoquée a
été jetée en pâture au lecteur/ auditeur avide de nouvelles sonorités.
La plus belle louange comme les moins affables critiques ont tenté
de percer à jour l'alchimie surréaliste / magique /étrange qui compose
l'univers du label et de ses auteurs, parmi lequel, The Silver Mt
Zion, étendard malgré eux à l'instar de GSYBE d'un courant pastoral
médiatisé. Certes, les temps ont changé, certes la surprise est
l'engouement ont sans doute baissé un peu l'échine, mais, à bien
écouter notre cœur, on sait que chaque nouvelle sortie du groupe
est un petit émerveillement en soi. En premier lieu, c'est l'évidence
de ces pochettes… magnifiques, subtiles, inondant de beauté nos
iris qui viennent caresser notre âme, frapper notre esprit. Constance
dans la foi en le digipack et ses splendides alternances de calques,
de papiers gaufrés, de collages surréels et envoûtants. La musique
ensuite, qui loin de tout immobilisme, n'a jamais cessé de se recréer,
d'évoluer [à la manière du nom du groupe qui se réinvente sans cesse],
préférant le risque de la chute à l'assurance de la stabilité. Horses
in the sky dépeint à nouveau des champs immenses, pastoraux, où
l'air, laissé à lui-même semble impossible à contraindre, les nuages
ondulant et fluctuant semblant singer pour l'heure ces chevaux dans
le ciel. Pourtant les paysages ont changé, on entend ici et là des
rires d'enfants, des rythmes issus des profondeurs du continent
noir, des chants de la genèse du monde, en provenance d'Asie, d'Amérique
latine ou d'Afrique. Une musique contemporaine et intime, qui embrasse
la simple beauté du monde, sans fioriture ni détails pompiers. Encore
quelques moments uniques à porter au crédit de ce groupe canadien,
incontestablement irremplaçable.
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BOOGERS
in your heads
(Travaux Publics/ www.travaux-publics.org)
Tout à commencé, comme bien souvent par des cassettes, quelques
démos échangées sous le manteau, des pochettes reproduites à l'arrache,
sans fioritures, des morceaux pour lesquels le terme lo-fi signifiaient
quelque chose ; Des compositions pleines d'énergie, d'humanité,
plutôt orientées Pop-folk dans le prolongement d'un Lou Barlow,
Voilà pour la genèse de Boogers. BOOGERs, de son vrai patronyme
Stéphane Charasse, est le spectateur -acteur privilégié de 15 années
d'activisme musical sur la scène tourangelle. Musicien au sein de
groupe Hardcore mélodique (Concrete Idea), de collectifs punk ska
(Booby Hatch), de projet parallèle groovy (Les Playboy/ The anilenoxx)
il a intégré depuis bientôt 2 ans le Neue Band du sieur STEINER.
Après diverses apparitions scéniques remarquées (avec ses alter
égo Olive'Yeah et Alain " Hosson ") 2 maxis (Moustache/ Rock me
babe), des morceaux épars pour Travaux Publics, Heafy, les Inrocks
…Boogers voit enfin se formaliser en un disque plusieurs années
d'excursions internes, de réflexions mélodiques dansantes et drôles.
Le
résultat est à l'image du personnage, sans attaches particulières,
sans prédilections pour un genre. La musique de Boogers est un miscellanées
foutraque de hip-hop, de bossa, d'électro-punk (le tube Treat me
like a dog !), de folk lo-fi, ,de hardcore mélodique, de Dub,de
big-beat, de gros rock lascif Stoogien ! In Your Heads cultive un
caractère pour la schizophrénique, développant un appétit sans limite
pour l'énergie sale du punk et en parallèle un amour sans pareil
pour les belles mélodies, le groove et les rythmiques souples. L'album
à l'image de son auteur possède ses 2 facettes. Sur les premiers
morceaux, on sent une proximité d'esprit avec Rubin Steiner, on
le retrouve au mixage) ou des artistes de l'acabit de Beck ; Le
traitement de sons,les sonorités absurdes, les riffs de guitares,
des bruits non inventoriés d'harmonica, de petits samples d'annonces
désuètes et de bribes d'émissions radio, de jouets pour enfant,
tout ce qui fait la marque de fabrique des live de Boogers. D'apparences
désordonnées, In Your head, est une synthèse, un assemblage cohérent
avec la voix de son maître comme fil conducteur, dans un registre
tantôt vindicatif, tantôt posé. Il faut laisser pénétrer cet album
pour s'en approprier toutes les subtilités et la richesse jubilatoire.
Des tubes à la pelle, aux premiers titres desquels You/you, End
of the Summer, Jacomo, Treat me like a dog…. Un esprit libre, sans
œillères, qui ne se prend pas au sérieux et un album, qui maintenant,
nous obligera à le prendre au sérieux. Très bon.
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DAC CROWELL 04-83 (SUILVEN recordings/www.matamore.net/meridians)
DAC CROWELL/ KURT DOLES Mercury (SUILVEN recordings/www.matamore.net/meridians)
DANIEL PATRICK QUINN & BEANO JAMESON s/t (SUILVEN recordings/www.matamore.net
/meridians)
L'intérêt de structures telles que Meridians (distributeur VPC),
n'est plus à démontrer. Elle s'inscrit dans cette longue lignée
de pionniers et autres curieux du son, qui loin de simplement découvrir
des pans oubliés des chapelles contemporaines, oeuvrent à leur redécouverte,
et ce, dans le cadre exigu de leurs possibilités (financière, technique,
horaire). Pour être franc, le label Suilven rec et les artistes
affiliés à cette scène m'étaient inconnus. Un lacune culturelle
vite oubliée à l'écoute de ces 3 disques 2 albums et un maxi, en
fait, attachés à transcrire la vibrante beauté d'une ambiante atmosphérique
minimale, partie prenante dans les sphères noisy éthérées de labels
tels que Circa rec (bark Psychosis) Soleilmoon, Drunkenfish ou encore
Kranky (Star Of the lid, entre autre) Un amour pour la brume, l'horizontalité
et les ondes qui ne se dément pas au fil de la discographie de Dac
Crowell. Le parcours de Dac Crowell est des plus intéressants puisqu'il
met en lumière une charnière ombrée de la musique contemporaine
perdue quelque part entre musique d'Avant-garde, minimalisme, Krautrock
, ambiant et Punk. Son parcours musical quoique aiguisé semble assez
logique. Né à Nashville, son instinct naturel pour la belle chose
lui intime de négliger le blues et son impérissable guitare pour
consacrer son attention à l'étude du piano, de la clarinette et
du chant. Très tôt, il porte une attention aux musiques nouvelles,
notamment en assistant à un concert en 1969 du multi-instrumentiste
David Rosenboom, pionnier de la musique expérimentale. De proche
en proche, il accède à un monde insoupçonné et merveilleux qui le
mène des musiques d'avant garde ( Stockhausen, John Cage, Pauline
Oliveros, , Robert Ashley, Alvin Lucier, gyorgi Ligeti ) à la musique
minimale (John Adams, Gavin Bryars, La monte Young, terry Riley)
puis quelques années suivantes au Krautrock (Cluster, Neu ! Can
Ash Ra Temple, Krafwerk) Harmonia, pour finir sur l'ambiante, Tangerine
Dream , Klaus Shultz, et Eno. En 1976, il a 15 ans et s'éprend des
musiques punk dans leur optique la plus industrielle, (Throbbing
Gristle, Cabaret Voltaire, SPK) et le jazz.. Vous l'aurez compris,
DacCrowell est un auditeur averti mais qui à la différence de beaucoup
d'autres, a très tôt su opérer un tri sélectif et écouter le sourd
penchant de son cœur. . A retrospective of works by Dac Crowell
04-83 est une splendide introduction, une prémisse de présentation
pour ce qui pourrait bien se révéler à terme une formidable anthologie
Même si depuis 1984, certains de ses champs d'investigations sonores
ont connu quelques modèlements , Dac Crowell, en près de 25 années
d'études est pourtant resté fidèle à ses préceptes, explorant la
texture d'une musique électroacoustique/ minimale/ Ambiente dans
toutes les étendues de sa géométrie (profondeur, hauteur, longueur).
D'une approche ambiante Dark Minimale (rising invocations) à ses
débuts, il laisse pesamment, au fil des années dériver ses travaux
vers des berges où crescendo extatique et nappes oniriques submergent
l'écoute. Ce sera Ahnomia, en 1989. 15 ans plus tard, il livre un
album d'une épure parfaite, sonar acoustique, occasionnant de sourdes
pulsations immergées en profondeurs. Sans doute pour fuir le statisme
ou la renommée, il va inscrire ses productions dans une trajectoire
sans fin, laissant des bribes de ses enregistrements sur divers
labels à travers le monde, depuis l'Espagne (The Last Frontier/dominio
dos deus), la Finlande ( Avaruusromua), Zagrehb (Inner space), le
Canada (feedback monitor) ou les Etats Unis (Wrek). Sur 04-83, Crowell
tisse sur un tempo sourd et lancinant qui enivre l'auditeur dans
une sorte de mélopée méditative/ un vertigo anesthésiant. La profonde
marche qu'engendre ce disque est à porter au crédit des infra bass
qui se développent patiemment au fil des morceaux. Des basses qui
infiltrent chaque portion de l'espace et du territoire qu'elle traverse
littéralement. Une vibration diffuse, implacable qui semble entrer
en écho avec notre rythme biologique à mesure qu'elle progresse.
Un trouble étonnant et passionnant. Lorsque Dac Crowell s'affiche
avec son acolyte Kurt Doles, la stratégie ambiante dévie un peu
de son axe. Elle adopte un tournure plus liturgique, voire biologique
(microcosme, sonorité moléculaire) qui tient pour beaucoup de sa
paternité avec Kurt Doles. Une imbrication de sons cristallins,
lumineux, transparents qui loin de tailler, corrode et émousse notre
esprit, le laissant divaguer à quelques espaces surréalistes et
infinis. Les amateurs de Vidma Ob mana, James Johnson Brian Eno
ou Thorn Brennan apprécieront sans nul doute Daniel Patrick Quinn
& Beano Jameson clôt cette première approche du label . DP Quinn
est le maître d'œuvre du label Suilven. Il a à son actif 3 albums
(The Winter Hills/ Jura/ Severed from the Land) ainsi que cet éponyme
dernier album en collaboration. Travaillant à partir de synthétiseur,
trompette, violon cello, basse, harp, percussion et d'éléments concrets
( cloche d'église ) sa musique évoque à la fois d'immense étendues
pastorales où la quiétude et le souffle du vent se susurrent quelques
frêles paroles doublé d'un univers profondément environnemental.
Une musique d'une limpidité absolue, comme si les plus beaux arrangements
de l'altra et de hood, évidé de toutes fioritures avaient étaient
dilués dans l'eau d'un lac. Un album qui rend ses lettres de noblesse
au terme, souvent galvaudé, d'ambiante. Splendide.
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ELECTRONIC
MUSIC COMPOSER
Abandon Music
(Planet Mu/ La Baleine)
www.planet-mu.com
La rencontre de Ian Read et Eight Frozen Modules (Ken
Gibson) n'est évidemment pas une sinécure [ce dernier a déjà inondé
les plates-bandes de Kompakt, Orthlorng Musork ou Tigerbeat6] Abandon
Music est une lente plongée névrotique au pays des cut-up, de mix,
de booty émoussés, de délires numériques, de flow majestueux, de
groove et de beat chauds, une certaine idée du chaos sonore en plus.
Electronic Music Composer , ou la lente litanie de compositions
qui déroulent à une cadence surréelle leurs flots de Glitchs bleep,
click'n break, heavy sound et d'attaques acides sur fond de compositions
Dance-hall. Un joli bordel sonore orchestré, une saleté de réussite
qui tombe à propos avec le retour des beaux jours ! Un feu d'artifice
dans une nuit étoilée. Très conseillé.
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STEEPLE
REMOVE
deput ep
(Thirs side rec/ Chronowax)
Il est de ces groupes qui semblent avoir toujours été là, auréolé
d'une présence atemporelle. Sans doute la lecture assidue de fanzines
(Peace Warrior, Octopus, R&C) aura été une prémisse heureuse à la
connaissance de ce groupe, basé à Rouen. Après une première expérience
ayant eu valeur de référence sur Sordide Sentimental ( Joy Division,
Throbbing Gristle, Genesis P Orridge) en 1998, nos français se dissipent
un peu , parcourent l'Europe, œuvrent à ne pas se laisser enfermer
dans une appellation No Wave- experimentale leurs travaux et travaillent
avec Burgalat, Syd Matters,etc… Pour autant , ils n'ont pas renié
les fleurons de leur amours de jeunesses, citant à loisir dans les
interviews Faust, Kraftwerk, Joy Division, My Bloody Valentines,
Can, Gainsbourg) etc.. Ce court ep, sorti sur 3rd Side Records développe
sur ces amours immodérés, nous plongeant le temps de 5 morceaux
concis dans des exhalaisons noisy, atmosphériques voir ambiantes
où les superpositions de guitares en strates et les Fuzz sont à
l'honneur; Ça sonne étrangement ancien, donnant parfois à la tournure
des morceaux un air de reprises. Des titres pourtant ensorcellant
tel ce Dans la solitude des grands rayons lumineux magnifique. Les
5 de Steeple Remove gardent le flambeau bien haut et assurent une
passation hautement intéressante.
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KONONO
N°1
Lubuaku
(Live in Vera, Groningen, Holland)
(TERP/ Socadisc)
The Ex a toujours fait montre d'une redoutable détermination
à briser les écueils, dévisser les idées reçues. En offrant à Mingiedi
Mawangu et son projet Konono N°1 l'opportunité de tourner en Europe,
rencontrer un public plus large, issu des musiques alternatives,
The Ex, aidé en cela de Tony Vander eecken, offre une ouverture
de pensée relativement rare, même dans le milieu indé. Enregistré
hors de leur terre natale de Kinshasa (Congo) ce disque est la retranscription
de leur live donné à Groningen en Hollande sous la houlette de The
Ex. Loin d'être spécialisé dans les musiques africaines, traité
de Konono n°1 revient à un exercice délicat duquel on peut tout
au moins se sortir en évoquant les aspects techniques. Des instruments,
Likembe (piano à tube acoustique ou électrique), bricolé de toutes
pièces que n'aurait pas renié Harry Partch, à partir d'éléments
de récupération pots d'échappements, tuyaux, gouttières ; des micro-capteurs
sont faits de parties de démarreurs de voitures martelées et de
fil de cuivres enroulés à la main..Ect.… A cela viennent s'ajouter
3 percussionnistes, deux chanteurs, trois danseuses et le " président
" maître de cérémonie Mawangu. KONONO n°1, orchestre tout puissant
Likembe synthétise au fil de ses compositions une musique festive,
vibrante, pleine d'une vibrante humanité, rapide et puissante comme
peuvent l'être ces musiques d'urgences que sont le rock ou le punk
.. Pour autant, leur musique se veut aussi plus introspective, plus
inclassable, privilégiant, au chant ou aux instruments, c'est selon,
des expérimentations, ajoutant à leurs compositions des détails
d'ornementations punk. Au départ sceptique, on est rapidement emporté
par cette musique dont on ne sait réellement la provenance ni l'époque
à laquelle elle a bien pu être écrite. Quelque part entre Fela,
l'improvisation, le free et l'énergie du punk façon Dog Faced Herman/
The Ex. D'une humanité rare.
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OKKERVIL
RIVER
Black Sheep boy
(Jagjaguwar/Chronowax)
Le folk Pastoral d'Okkervil River se nourrit de la mythologie
du Grand ouest Américain pour alimenter en anecdotes ses petites
allégories contemporaines. Le prestigieux Label Jagjaguwar a d'ailleurs
planté sa ligne éditoriale tel un Hérault dans le désert de Mojave,
au carrefour des alizés des musiques progressives minimalistes (Richard
Youngs, Spokane) Psyche pop (Manishevitz, Black Moutain) , Rock
Aérien (Bevel) et folk pastoral (Julie Doiron, Skygreen Leopards,
Simon Joyner), etc. Rapprochant pour beaucoup l'esthétique du label
de confrères tels que Drunken Fish ou Dexter Cigars Loin d'être
des inconnus dans la prairie, le groupe nous avait par le passé
retourné le cœur à l'occasion d'un split album en compagnie de la
fragile voix de Julie Doiron. L'esprit d'Okkervil River, porté par
la voix éraillée et le timbre tanné de Will Sheff se révélait d'une
poignante beauté sauvage qui nous faisait déjà à l'époque méditer
sur les possibles séquelles de cette country Musique hantée Black
Sheep Boy, bien que différent dans sa forme se révèle aussi porteur
de cet esprit sauvage que le médiateur d'une certaine forme de poésie
ou de bucolisme. L'état de grâce est bien présent, dès les premiers
arrangements. La douce mélancolie qui émane est bien évidemment
à porter dans une large part au crédit de son chanteur. Pourtant,
la beauté sobre de leur country folk amène aussi son cortège de
belles révérences. Après Don't fall in love with eveyone see, down
the river of golden dreams, Sleep and wake-up songs et for Real,
Black Sheep boys entérine définitivement Okkervil River dans un
trio de tête aux côtés de Will Oldham, The Palace Brothers, Nicolas
Dunger et autres artistes de cette classe.
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SUPERSYSTEM
Always never Again
(Touch and GO/ Chronowax)
Quartet furieux en provenance des Etats Unis, SUPERSYSTEM (anciennement
El GUAPO - à ne pas confondre avec Guapo) s'était fait connaître
au détour de ses 2 précédents albums sur Dischord. Ils resurgissent
sur Touch and Go avec un album Always never again combine plus qu'avant
encore un genre transversal où hargne viscérale du punk, débauche
du free jazz, chaleur incandescente du Dance Hall se côtoient. ça
paraît assez peu évident à réaliser sur le papier, mais pourtant
à bien y regarder, ça fonctionne merveilleusement donnant à écouter
une synthèse improbable entre Pixies, B ad Brains, Suicide, les
Beasties Boys et Kraftwerk/ LCD sound system Le chant est assuré
par Justin Moyer (il s'occupe des parties de Bass également) Pete
Cafarella est au clavier (il bosse avec les Raptures, tiens donc…)
SUPERSYSTEM est un groupe dont la musique est ancrée dans l'air
du temps, tiraillé par sa droite par l'hédoniste enjoué, la légèreté
ou la froideur calculée des musiques Dancefloor/ électronique/ synthétique/postindustrielle
et par sa gauche par la folle embellie d'un rock vivace. Un peu
trop produit par moments, (le synthé sonne vraiment vieille techno
par instants ) on retrouve pourtant l'esprit de la no-wave, de the
raptured ou du LCD sound system Une musique de compromis sans (trop
de) compromis, en somme. Assez bon
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TEAMFOREST
Let's get away from here ep
(Starving But Happy/ meridians)
Philipp Bückle, à à peine 26 ans, a déjà derrière lui une belle
production, qui comme chez beaucoup de musiciens de sa génération
est disséminée sur autant de labels et sous autant de formes que
son talent le lui permet. Ainsi, outre un parterre intéressant de
remixes réalisés pour des artistes tels que Laudanum, Missouri,
Margo, Kinderzimmer Porductions, Transistor six Surgarcane, Nq,
ect…il a également forfaité un album concept autour de thématiques
universelles (la peur, l'amour) et divers ep sur une kyrielle de
labels qu'il soit question de Morr music, Vanishing Vanity Music,
Standad Sjöbuse Rec Sa musique, quant à elle est une entente entre
des combinaisons d'instruments acoustiques emportant dans un flot
d'arpèges de percussions douces des atmosphères mélancoliques et
une électronica instinctive qui distille un nappage de beat synthétique
comme une pluie douce de pixels. Outre le morceau Alison, reprise
de Slowdive réalisé pour la compile Blue Skied an 'clear, on retrouve
2 titres dont l'originalité tient beaucoup au caractère Ill Pop
vaporeux qui s'en dégage, sustenté par les voix heureuses d'invités
illustres ( depuis Phonem, Ckid à Jessica Bailiff) rappelant à des
degrés divers, The Notwist, Fourtet ,Isan ou plus largement l'esprit
d'un 13 & God ou les remixes récents de Lali Puna (Dntel, Sixtoo,..)
Cold (et ses jolies sonorités lancinantes) et Grounded for the week
end s'inscrivant dans le joli savoir-faire d'électronica subtilement
désœuvrées dans lequel le jeune allemand a élu domicile. Très bon.
5 titres à télécharger sur le site du Jeune et prometteur Web label
Starving But Happy.. www.starvingbuthappy.tk
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CHRISTIAN
WALLUMROD ENSEMBLE
A year from Easter
(ECM/ UNIVERSAL)
L'univers de Christian Wallumrod est à la croisée des expériences
humaines, musicales, géographiques. Malgré son jeune âge, la pratique
assidue du piano lui aura permis de s'émanciper tôt des contraintes
et des discours académiques pour utiliser ce talent de pianiste
et d'harmoniste aux seules fins de son univers. L'album est versatile,
changeant, transitoire… il livre certaines pistes puis les efface
d'un revers de clavier. Pour en synthétiser l'essence, on pourrait
imaginer les gymnopédies d'Erik Satie mâtinées de musique de chambre,
heurtées par les lentes digressions harmoniques d'un Nils Peter
Moldvaert ou d'un Anouar Brahem. A cela viennent s'adjoindre quelques
incursions jazzy/expériences sonores bâties en grande part autour
des tentatives de l'intéressé via ses Toy piano et d'autres part
avec la fructueuse émulation avec ses musiciens ; Arve Henriksen
(trumpette), Nils Okland (Violon) et Per Oddvar Johansen (Batteries).
Une musique tour à tour enfantine, apaisante, solennelle, profonde
et légère, traditionnel. Christian Wallumrod maîtrise les sons et
la diffusion de ceux ci dans l'espace. Un album admirable qui s'écoute
à toute heure du jour ou de la nuit, dans les moments les plus beaux
ou les circonstances les plus accablantes, sans doute parce qu'il
magnifie à chaque instant les sentiments et sensations qu'il rencontre
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THE
EVENS s/t
(Dischord/ Southern)
C'est la statue bonhommique d'un éléphant empaillé, gardien
des clefs de cet Evens qui tient ici lieu de prologue visuel. Orchestré
par Ian Mc Kay et Amy Farina (Don Zietana à la production), The
EVENS est une petite intrigue pour qui aime à laisser flâner ses
oreilles du côté de Washington DC. Ainsi le projet, renferme en
lui beaucoup d'intimité et de sensibilité. Un side project du sieur
Mc Kay( Minor Threat/ Fugazi) qui se livre ici sur le mode acoustique.
Une version unplugged électrifiée où la sensibilité Pop effleure
fréquemment le derme de la mélodie. De surcroît, les sonorités de
guitares si particulières, et les rythmiques typiquement Dischordienne
donnent caractère et profondeur à cette petite entreprise de salubrité
publique. Mention spéciale aux morceaux Crude Bomb, Sara Lee, Mt
Pleasant, It's matter… Touchant, intime et juste.
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Tô
elaeis Guineensis
(Fissur 4/ auto)
Prises de sons bruts orchestrées en novembre 2003 en Guinée,
localisées en divers lieux du pays avec comme acteur central la
forêt guinéenne, ce disque est décomposé en trois phases, trois
étapes où s'entrecroisent et se sur impressionnent des thématiques
mêlant en un tout éléments naturels, rites, mythes, quotidien, politique.
Ainsi l'auteur, Thomas, au détour de ces intitulés ; refugees, Animism,
Pan, Devils, Insects, Spirits, sacred places, etc. explore à nouveau,
en se renouvelant les points de frictions, d'achoppement entre nature
et culture. Un travail ethnologique sur le fond, environnemental
dans son expression formelle où, armé de son micro, à la façon d'un
Francisco Lopez, il part capter l'esprit d'un lieu, d'un peuple,
d'un pays. Rires et chants, bruits et pluies nocturnes, agitations
biologique, fantasmes en filigrane de la forêt.. voici un pur moment
de compositions environnementales, à la hauteur des principaux artistes
du genre. Un audio reportage finement ciselé, qui retranscrit avec
force et expression les aspects les plus complexes comme les détails
les plus fugaces de ce bout de terre d'Afrique.
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