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chroniques #4 / |
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Kings
of convenience L’album
Quiet is the new loud des Norvégiens de Kings of convenience
nous avait plongé au début de cette année dans une
quiétude que seul les gens du Nord sont à même d’instaurer.
Des mélodies douces et légères, enrichies du lichen
de leurs pierres et du coltar de leurs maisons de pécheurs. La
désinvolture, la fraîcheur, le désintéressement,
une certaine naïveté forcée, de la candeur aussi, voilà
comment se présentait ce premier album : une succession de sentiments
purs, trop purs pour exprimer avec force et vigueur les bas-reliefs et
les zones d’ombres de notre humanité. Versus et sa légion
de remixeurs viennent avec bonheur assombrir et entacher la légèreté
du groupe, salir son horizon. |
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Aphex
Twin Richard
D. James manie le rythme avec dextérité, jouant à
un faux-semblant avec la mélodie, parsemant d’aspérités
la rythmique, évitant les faux-pas, comme d’autres le pratiquent
aux fleurets. On le disait aigri et en quête d’inspiration, flirtant
volontiers avec les chartes. Il n’en est rien. Aphex Twin revient sur
ce double album plus radical que jamais, maniant le glaive et l’épée
avec la folie douce des premiers jours. |
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Ochre
festival Gloucester guildhall festival Le label anglais Ochre rec et son mentor Talbot (que nous saluons amicalement) nous donne de ses nouvelles à l’occasion de la sortie d’une compilation regroupant une partie des artistes du label lors de concerts donnés (les morceaux sont ceux de studio) au festival de Gloucester guidhall, l’occasion pour nous de revenir sur quelques-uns des plus brillants activistes du son. De l’architecture classique que représente la musique rock-atmosphérique, chacun aura su servir les principes tout en ayant à coeur de lui donner " une qualité de lumière supplémentaire " mettant en évidence sa dimension rythmique et les aspects les plus confinés de son intériorité. L’espace intérieur de leur composition laisse une traînée diffuse et lumineuse, soulignant en les isolant les contours sombres des atmosphères. Dans cette quête de détails qui nous importe, on soulignera des singularités qui fondent le charme de ces groupes. Le tiraillement chillout de Stylus (digne d’un The Orb en verve), la mélodie intérieure de Skyray (splendide), l’apport de tradition d’Applecraft, les divagations fiévreuses et dansantes de Longstone, la soif de grand Nord pour Aarktica, les évocations oniriques de The Land Of Nod (dans le prolongement du vibrant et très pausé Translucent), les dérives indoues chez The Groceries, le road movie pluvieux d’Oobe etc. Chaque détail rythmant les variations d’un même thème ; la musique atmosphérique. Un moment radieux. JJ. |
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Vincent
Gallo Encrées
dans une mélancolie contemplative et une solitude sans frontière
fixe, à la fois racines de chêne centenaire et feuilles gouvernées
par le vent, les 10 histoires courtes, contées par Vincent Gallo
se déclinent dans un panel de couleurs enchâssées
entre les teintes sépias et les nuances de gris. |
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Brothomstates Difficile
de ne pas être admiratif devant cette jeune génération
de musiciens, d’Encre sur Clapping music à Gel : , bientôt
sur Fat Cat, en passant, justement par Lassi Nikko (Brothomstates) nouvelle
signature Warp, qui affiche sans trembler une maîtrise sans faille
de la technique et de la mélodie. Bercé par l’électronique
de longue date, adepte du bricolage et du collage sonore, soucieux d’harmonie
et de mélodie, voici donc le terreau constitutif de sa culture,
finlandaise et par extension européenne voire nord-américaine. |
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Gilles
Gobeil Gilles
Gobeil, né il y a 47 ans à Sorel, est de cette génération
qui a suivi les premiers tâtonnements de la musique concrète
en France, avec Ferrari, Schaeffer ou Henry, les premières expériences
à grande échelle de sleeping et de musique répétitive
(Riley, La Monte Young, Conrad) et d’acousmatie (Bayle). Ses expériences
ont accompagné sa scolarité et ses études universitaires
(tout autant que les Beach Boys, d’ailleurs...). Sa réussite auprès
de ses pairs (prix aux Arts électroniques, diverses récompenses),
ses participations à de nombreux collectifs (GRM, groupe de musique
électroacoustique de Bourges) ont construit la personnalité
de sa musique et son style. Un voyage onirique en quatre étapes
qui puise ici son inspiration largement dans la littérature contemporaine
(de Proust à Jules Verne, de Thomas Moore à HG Wells). Des
visions dépressives ou nostalgiques, oniriques ou anticipatives
de voyages, qu’ils soient intérieurs ou géographiques. L’atmosphère
générale de l’album ne prête pas à rire, climat
de tension permanente où l’on pense par moment à l’album
de Faust et sa B.O. du Nosferatu de Murnau où aux ambiances de
Morcook ou Lovecraft... l’utilisation d’ondes Martenot et de rupture violente
comme sur un de ces précédents albums " la mécanique
des ruptures " n’y étant pas étrangère. Une
belle invitation au pays des rêves sombres (en un mot, ça
fout les boules). Site
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Yoshi
Machida L’illusion
et la suggestion sont souvent sous-exploitées dans la création
contemporaine. Le monde de l’indicible, l’ensemble des petits éléments
concomitants à la trame musicale, pour discrets qu’ils soient font
partie de l’oeuvre. Yoshi Machida, travaille sur ces sources (cliquetis
d’eau sur le galet ? Froissement de feuilles ?), qu’elles soient
radiations sonores, échos ou vibrations. Le thème de la
fragilité de l’environnement est ici traité avec une profonde
délicatesse, et un sens du juste qui dépasse l’intuition.
Les titres (Radiant wind, Malaria, Valley, Deep sound Channel) viennent
surligner l’atmosphère. Quelques propositions sonores de ce que
devrait être le monde, de ce qu’il serait peut-être, dénué
de toutes présences humaines (l’idée de traces sonores paléontologiques
est prononcée) ou simplement une interprétation de ce que
l’auteur en retient ! Personne ne peut vraiment le savoir. |
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CRABE Crabe
est une incantation joliment maîtrisée d’errances familières
(De Ride à Tortoise), de rigueur technique et de compositions post
rock à fleur de peau. Les climats des morceaux, baignés
d’images vivantes du cinéma populaire (le magnifique Orca et son
sample des dents de la mer) prennent ici une dimension intimiste et poétique,
le tout mêlé à de lentes vibrations noisy évanescentes,
des effets légers mais judicieux sur la voix (solustres) et des
sons de theremine ( ?) belmondo, tristes et mélancoliques.
Un mini album, premier jet, qui doit autant à l’intuition qu’à
un travail d’écoute assidu de belles références (Mogwai,
entre autres). Un vrai beau petit album qui ne restera pas, on l’espère
sans suite, malgré l’éclatement géographique des
membres du groupe et leur humilité (absence de carriérisme ?)
affichée, quitte à nous laisser orphelin de si éclatants
moments de plaisirs. |
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Aphex
twin Le
pragmatisme rythmique et la clairvoyance mélodique de ces deux
remixes, fruits d’une réflexion de Delco et d’un acolyte se révèlent
à nos oreilles avec d’autant plus de prégnance que le patrimoine
de Richard D James, sa touche de couleur inimitable sont difficiles à
assumer. |
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LUNT Utilisant
les détours complexes de la guitare, ses chemins de traverses,
le champ de ses possibles, Lunt -Gilles Deles tapisse les recoins de nos
désirs de vibrations saines, propices à l’évasion
: une exégèse de ses travaux les plus aboutis, des partitions
intimistes, qui se jouent à la clarté dispendieuse de la
lune ou se superposent en strates référencées, filtres,
samples de voix lointaines, et tournures de style, vocabulaire rythmique
emprunté à la musique classique jamais éloigné
de Bästard (the black butterlfy) ou des expérimentateur de
Rune Grammophon (Loretta is dreaming), mais dans une approche plus personnelle,
solitaire, pourrait-on dire. Un talent qui se confirme notamment dans
sa quête de source, où Albert Ayler, Hal Hartley, Bästard
et Michel Portal se croisent au détour de samples ciselés.
Un bémol : Love is wasted time avec ses accents pop fait un
peu tâche dans le beau développement de l’album. |
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Saïan
Supa Crew Si
leur vilain tube sirupeux Angela avait quelque peu calmé
mes ardeurs et mes attentes quant à ce genre, Saïan Supa Crew
recentre avec intelligence son sujet et ses propos, travaillant plus en
profondeur leur copie et le jeu de leur syntaxe, le flot (ininterrompu),
la tessiture et le timbre de leurs voix (complémentaires). |
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Fredy
Studer/ DJM. Singe On
envisage idiotement et on prend pour acquis l’idée conventionnelle
selon laquelle un(e) Turntablist doit forcément invoquer le rythme,
la déstructuration pour justifier de son talent et de son savoir-faire. |
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Louie
Austen Cheap
rec, label autrichien affilié à Mego et à Sabotage
rec s’est fait l’heureux acteur d’un constat alarmant : les crooners
se meurent : Mort Schuman, Frank Sinatra, Dean Martin ! combien d’autres
encore ??? |
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Column
One Columne
One est un reliquat de formations éparses vouées au culte
du bruit urbain et industriel au début des années 90. C’est
armé de ce précieux et lourd passif (augurant d’une grande
maîtrise) qu’ils reviennent à nouveau au devant de l’actualité
avec cet album, finalisé à l’occasion du lancement du nouveau
label européen 90% Wasser... |
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Robert
Normandeau On
a souvent perçu en certains astrophysiciens des poètes qui
s’ignoraient. Robert Normandeau crée ici des structures cinématiques
fortes, acousmatiques par essence dont la puissance narrative matérialise
des images fortes dans notre esprit. |
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Ralf
Wehowsky/Kevin Drumm Faire
comparaître deux éléments aussi brillants qu’incontournables
de la scène internationale est un plaisir dont ne se prive pas
le label Selektion qui nous avait déjà habitués à
pareille fête par le passé. C’est dans le cadre d’expérimentations
concrètes, réalisées entre Chicago et Mainz que ce
projet a pu se faire. |
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Audioroom On
a beau essayer de préserver sa spontanéité, un peu
de la foi qui nous anime, de parfaire secrètement notre charte
intime où chaque groupe et artistes à le droit de cité,
sans distinction de genre (c’est à voir ! ), de distributeur ou
de notoriété, il arrive un moment où la lassitude
guète, où parmi la pléthore d’artistes décidés
à tenter en acte ce qu’ils ont écouté quelques mois
plutôt avec assiduité (ici, l’électronica), on finit
par ne plus distinguer à quelle silhouette appartiennent ces ombres
portées au sol (visualiser la scène du restaurant dans la
peau de John Malkovich...). |
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TMRX Arnaud
Jacobs décompose les sensations qui l’environnent depuis maintenant
quelques années. Son parcours singulier et son perfectionnisme
n’ont pas favorisé la production de cet album, fruit d’un travail
conséquent, regroupement d’idées disparates étalées
sur quatre années nous permet de partager un peu de l’onirisme
de son univers l’espace de 48 minutes. |
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Brandon
Labelle Brandon
Labelle est une figure du milieu indépendant. On l’a vu traîner
sa silhouette au sein d’autres structures contingentes de selektion, Unique
ancient tavern, par exemple... Avec Maps of tenderness, il a appris
à maîtriser les matières sonores (acoustiques), les
guider, en contrôler le flux. Sur Shadow of a Shadow, revenant
à ses premiers amours (prima materia), il oeuvre à
explorer une source sonore unique qu’il dissèque, analyse, réorganise,
une forme sonore de taxidermie. Cependant, ce qui charme le plus dans
sa démarche, c’est sa volonté d’éclairer son geste
d’explications, de ne pas considérer la manoeuvre artistique à
laquelle il se prête comme gratuite, dénuée de sens.
Un investissement total dans son art, qui l’amène quelquefois à
des constructions intellectuelles un peu alambiquées. |
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