Chroniques
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hell - Petit manège - Attends
L'usine électrique - Caricature - Le feuilleton du siècle
Chroniques
#1 Gorazde
- Persepolis - Frankenstein encore et toujours - Cosmique tralala -
Froncée - Jeux d'influences - Isaac le pirate - Villégiature
chroniques
#2
Le
val des ânes - La
poursuite - Le
roi de la piste - La
boîte à chimères - Black
hole
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Hicksville
La traduction était
depuis longtemps attendue, une nouvelle fois, c’est L’association qui
s’y colle : le Hicksville de Dylan Horrocks est maintenant disponible
en français. Gros pavé ayant pour thème central le
monde des comics, l’ouvrage se révèle à la fois complexe
dans sa structure, limpide dans son propos et réconfortant pour
les âmes sensibles des amateurs de bande dessinée, perplexes
devant le succès de tant d’ouvrages minables. Plusieurs récits
s’entrelacent, reconstruisant un puzzle à la fois nostalgique et
acerbe. Hicksville est un bled perdu au fin fond de la Nouvelle Zélande
dont est issu Dick Burger, récent magnat du comics américain
de super-héros. Un journaliste de la revue Comics-world
(alias Le Comics journal) du nom de Leonard Batts y part en repérages,
tout juste auréolé du succès de son dernier livre
sur Jack Kirby. Son nouveau projet porte sur le nouvel homme fort du comics.
Persuadé d’être accueilli royalement par les péquenots
du coin, il déchantera vite en constatant que Dick Burger est considéré
dans ce petit microcosme comme un traître ayant commis un acte impardonnable
dont personne ne veut lui révéler la teneur. Autre fait
curieux, tout les habitants de ce " trou du cul du monde "
semblent être hyper-pointus en bande dessinée et collectionnent
des comics et fanzines obscurs des quatre coins du monde. La bibliothécaire
locale possède même en plusieurs exemplaires d’anciens comics
devenus mythiques dont lui, le journaliste professionnel, a tout juste
entendu parler. En parallèle, Sam Zabel, auteur de comics local
et ami d’enfance de Dick Burger fait son retour au village après
s’être fait virer du principal magazine humoristique de la région.
Quel secret sur Dick Burger cachent les habitants d’Hicksville ?
D’ou tiennent-ils leur savoir et leurs collections sur le monde du comics
? Pourquoi Dick Burger qui va recevoir une prestigieuse distinction dans
sa profession fait-il un pont d’or à Sam Zabel ? Et ce ne sont
là que les premières questions.
Critique impitoyable et définitive de l’industrie du comics aux
États-Unis, Hicksville regorge d’allusions à la réalité,
dont la principale se focalise sur la rapide montée en puissance
du groupe Image aux USA (Spawn, Wild-cats, ...), par le biais du personnage
de Dick Burger. Ironie du sort et tel un running-gag, un certain Todd
(Mc Farlane, l’un des fondateurs d’Image avec Liefield, Valentino, Lee,
Portacio et Silverstri) n’arrête pas d’appeler Dick sur son portable
pour se plaindre de son sort d’employé mal-aimé et ruminant
sa gloire passée. Il finira par se faire virer. L’univers du comics
mainstream y est décrit avec un réalisme confondant de milieu
de chacals courant après les dollars et manipulant à tour
de bras les nombreux prétendants à l’accession à
un monde de la BD totalement fantasmé. À l’opposé,
Dylan Horrocks tisse des trames nostalgiques sur ses lectures d’enfances,
opposant les constructions narratives des pockets d’antan et l’agilité
graphique de leurs auteurs aux statismes pompeux des comics actuels, stériles
de nouveaux mondes. Sam Zabel, alter-ego de Dylan Horrocks croise les
auteurs de son enfance, relégués au rang de potiches antiques
dans la grand messe médiatique des nouveaux maîtres ; flirte
avec des actrices improbables reprenant les rôles des personnages
des comics, accréditant par là l’imbrication des médias
couvrant la chaîne de production du divertissement à laquelle
la bande dessinée n’échappe plus. Il cherche ainsi son chemin
en tant qu’auteur (ayant réellement quelque chose à dire
?) et homme (la bande dessinée peut-elle dépasser son image
d'art de l’enfance ?). Le rapport entre ces lectures nostalgiques, naïves,
viennent se heurter à la production à la chaine du comics,
froide, fondatrice d’illusions et dresse un mur d’incompréhension
qui nous re-projette dans la réalité.
L’ouvrage est riche, très riche, le graphisme simple et limpide
et les récits s’entrecroisent, construisant une œuvre imparable,
démystifiante, bien plus riche que les traités sur-évalués
de Scott Mc Cloud. Dylan Horrocks ne propose pas d’issue, au mieux l’abordage
d’une nouvelle terra incognita. Un potentiel...
JP.
Hicksville
- Dylan Horrocks
256 pages - 159 FF - éd. L’association
le site de
Dylan Horrocks
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O
pesadelo de Gustavo Ninguém
La
collection Bichro luxe prend corps avec O pesadelo de Gustavo
Ninguém, plongée muette et fascinante de Matthias
Lehmann dans des légendes à la lisière de
l’inconscient. La quarantaine de peintures et de cartes à gratter
qui en constituent les tableaux sont les pages les plus abouties de son
auteur. Parue dans la même collection, la réédition
couleur de Die puppe est une balade à l’intérieur
de l’univers mental à l’hypersensibilité acérée
et aiguë de Nuvish. Tandis que War sex est un guide
des relations homme/femme revues par l’esprit corrodé de l’hystérique
Mike Diana.
LT.
Collection Bichro luxe
30-40 pages offset-sérigraphie
86 FF /13,10 €
Le
dernier cri - 41, rue Jobin 13003
Marseille
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Le
petit garçon qui n'existait pas
L'enclos
Chez
Cornélius, les collections se suivent, belles, bien pensées,
impeccables. La récente collection Louise ne déroge pas
: de petit format (11,5 x 16 cm), dévolu à
des graphismes forts dont l’ambiance colorée rappelle les principes
de la sérigraphie (sans trame apparente). C’est Anna Rozen, Dupuy
et Berbérian qui l’inaugurent avec le fantasmatique Le petit
garçon qui n’existait pas. Sur les traces d’un enfant auquel
personne ne fait attention, Dupuy et Berbérian fignolent dans une
veine très graphique (ce qui fait plaisir) des images superbes
dont on ne se lasse pas. Avec
L’enclos, Blex Bolex, habitué des graph’zines, bricole un
conte horrifique où un géant des bois terrorise un curieux
personnage, fermier en habit de ville, qui construit des totems afin de
conjurer sa peur. L’ambiance, qui lorgne vers les anciens comics américains
par ces poncifs stylistiques et narratifs naïfs, renforce encore
la magie du récit en images tel qu’il se grave dans l’esprit. Un
vrai chef-d’œuvre.
JP.
Le petit Garçon qui n’existait pas
- Anna Rozen, Dupuy et Berbérian 32 pages - 40 FF
L’enclos - Blex Bolex
64 pages - 60 FF
éd. Cornélius
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Cadavre
exquis
" Je
m’infiltre dans l’orifice et arrivai dans la salle de bain de ma voisine...
Chantal n’eut pas le temps de crier, je l’avais déjà écrasée
contre le mur "...
Quand Nicolas Robel (aimable instigateur du très classe label Suisse
B.ü.L.b. comix) et Christophe Lambert (funeste homonyme pour l’auteur
du tordant Invaçion del Mar) décident de collaborer
à un projet de livre, on peut s’attendre au meilleur. Chose faite
avec Cadavre exquis, course poursuite entre un chasseur de mouches
et lesdites drosophiles, somptueux livre-objet à deux mains, sérigraphié
en couleurs pop (rose, vert pomme, bleu-vert) où les graphismes
d’apparences naïves explosent à chaque pages. Du grand art.
JP.
Cadavre
exquis - Nicolas Robel & Christophe
Lambert - 20 pages sérigraphiées 3 couleurs
éd.
Bülb comix (P.O.box 2033 1211
Genève 1 / Suisse)
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Parrondo
poche #1
Nostalgique
des Pifou-poches ou des enquêtes à Ludo, sachez que vous
n’êtes pas seul : José Parrondo est avec vous. Avec le Parrondo
poche N°1, vous aurez droit à 100 jeux et à une histoire
palpitante de 100 pages. Dans les principaux rôles -dans les pages
de droite-, Oreillu, Brouillu, Chignognue, Moustachu poilu, Chevelu touffu,
Barbu velu, Grolu ou encore les policiers... et en route pour l’aventure.
Frais, non-sensique, irrésistible. Du côté des pages
de gauche, on ne résistera pas longtemps pour tenter de résoudre
les jeux des 7 erreurs, aider escargot 1 à rejoindre escargot 2,
colorer les points et les traits pour savoir quel monstre poursuit Chevelu
touffu, résoudre les rébus, démêler les ballons,
etc. Le livre en lui même respecte le format et les papiers de l’époque.
Bref, on est en pleine sucrerie, ça pique sur la langue, ça
caoutchoute sous la dent et ça marche ! Vivement la suite.
JP.
Parrondo
poche N°1 - José Parrondo
200 pages format 12x12 cm - 55FF - éd.
L’Association
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