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SAG #1. SAG #2 . SAG #3 .
éd. Le dernier cri.
Monstrueux
! Quand les éditions Le dernier cri se mettent au polar, c'est
d'entrée une grande baffe pour tous les justiciers sur papier.
Déjà connu pour quelques forfaits graphiques étonnants
au sein de Gotoproduction, Léo éclate la tête
au genre avec SAG, vaste saga glauque et totalement disjonctée
se déroulant au cœur des Vosges. La mystérieuse société
Oilda dirige un labo secret dans la non moins mystérieuse zone
12, protégée par une arme hallucinatoire baptisée
Sonar. Politiciens véreux, clones, ninjas, tueurs à gages
et gangs rivaux
s'entretuent
allègrement dans une série d'alliances et de mésalliances
dévastatrices. L'étrange Kathia Bockel et son armée
de mutants parviendra-t-elle à faire la peau au maire de Mulhausen
? Hubert Wagner, scientifique dément saura-t-il faire réélire
ce maire véreux grâce au clonage ? Où s'arrêteront
les déambulations cauchemardesque de Bernard Munch, victime du
terrible sonar ? Ce ne sont que quelques-unes des folles et foules de
questions -pour une tripotée de personnages tous plus bizarres
les uns que les autres- qui traversent SAG au fil des numéros
et ce n'est pas l'apparition d'anges gardiens bavards ou de sirènes
qui va éclaircir les choses.
Les images
de Léo, à la croisée de celles de Pierre la Police,
El Chico Solo, Thierry Guitard ou encore Jampur Fraize ne sont guère
rassurantes et présentent un monde suffoquant d'incongruité.
Pour passer la dernière couche, Le dernier cri multiplie les
effets colorés et à la quadrichromie traditionnelle, se
substituent parfois des ambiances bichromes et trichromes dans la pure
lignée des pockets populaires. Les couvertures avec cinq ou six
passages sérigraphiés achèvent de classer SAG dans
la catégorie des ovnis de la bande dessinée. Comme toujours
avec le Dernier cri, les ouvrages ne sont pas retirés et le petit
1000 exemplaires pour chaque volume de la série fera bientôt
se mordre les doigts aux hésitants.
JP.
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