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chroniques #5 |
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Ultra
Red La economica nueva Si
certains avancent l’idée que la musique est d’essence politique
(dans un prolongement idéologique où tout serait politique…
Ce qui revient à affirmer que rien ne l’est…). Bref, d’autres,
pour leur part, s’en tiennent à l’idée plus simple que la
musique est un vecteur d’idéologie, dans le cas présent
social. Sans voir le procédé se généraliser,
j’avoue avoir un doux penchant pour les compositions qui se raccrochent
ou s’imprègnent de la réalité sociale de leur époque…
Une manière en soi d’offrir une relecture critique au delà
du traitement médiatique classique. |
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Massimo Hey
babe, let me see your USB & I’ll shox you my firewire À
ceux qui aiment les lieux communs sur l’Italie, son soleil, ses tagliatelles
et le charme de ses sulfureux représentants masculins, je déconseille
l’écoute et la vue de ce disque, objet à même de les
plonger dans le désarroi le plus total. Pour ma part, Massimiliano
Sapienza me plaît. En droite lignée d’un Sacco ou d’un Venzetti,
Massimo revendique un certain esprit anarchique comme art de vivre, où
les arguments politiques ont laissé place à une électronique
saturée (sur ce maxi, du moins) et primale. Une liberté
d’expression et de création virulente qu’il a pu épancher
à de nombreuses reprises sur Mego, avec deux précédents
albums, un autre sur MicroWave, label de Roel Melkops, où en adoptant
des tournures microtonales bellisimesques (sur la material serie de Staalplaat
et sur les bip-hop generation). Beaucoup de variations de style pour un
sens de la composition constamment à l’esprit. Réalisé
à partir de prises sur une trompette, et beaucoup de filtres informatiques,
d’effets de logiciels, ce mini-lp, au packaging (format minidisc) soigné,
fruit d’une Mego performance est évidemment fortement conseillé
(mais fait très mal aux oreilles dans le même temps). |
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André
Popp Popp musique André
Popp est un survivant. Survivant dans la mesure où il a traversé
toutes les époques, tous les styles et tous les genres sans faillir,
tout en donnant forme à ce qui, avec la mise en perspective qu’offre
cette compilation, ressemble à une œuvre. Une œuvre populaire,
certes, mais ouverte à la curiosité et aux figures de genres,
avec sa propre dynamique et sa propre beauté interne. |
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Money
Mark Change is coming Après
l’annonce du dépôt de bilan de Grand Royal, douche-froide
pour bon nombre de fans, on n’espérait plus avoir de sitôt
d’heureuses nouvelles en provenance de la fratrie Beastie Boys… Craintes
vite dissipées à l’écoute de ce Change is coming
quatrième véritable album de Mark Ramos-Nishita, après
Keyboard repair, Push the button et The in sound of way out
(et quelques poignées de maxis dont the Third ep). Si l’album de
Malcom Catto nous avait fait momentanément patienter, entretenant
le feu d’une funk historiquement datée et de parfums soul jazz
surannés, Change is coming remet les pendules à l’heure,
rappelant, si il le fallait combien la patine du maître des orgues
funky et plombés à mort ne subit pas la comparaison. Un
prolongement de thèmes précédemment abordés,
mais avec un glissement évident vers les barrios et autres favelas
sonores du continent sud-américain. Des constructions précaires,
bancales, mais dont le charme réside dans leur intégration
au panorama et dans une mise en œuvre d’astuces et de trouvailles techniques
estampillées personnelles aux marges des musiques populaires.(bossa
nova, funk, etc.) |
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Bovine
life Social electrics On
savait l’humour de Chris Dooks grinçant. Il nous donne une fois
de plus raison en nommant son projet musical électronique Bovine
life. Une vie de bovin, qui prend une dimension cynique et tragique lorsqu’on
considère les conditions de vie actuelle des vaches, et le lot
quotidien de Chris Dooks, paralysé à vie par une Myalgic
encephalomyelitis. |
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A.F.R.I.
studio Goodbye if you call that gone Le
label Lucky kitchen a le souhait d’incarner, au travers de son Composers
series la générosité radieuse, l’investissement
et la rage créatrice de compositeurs méconnus, en retrait
des courants et des modes. Pas de lignes claires quant aux genres ou aux
techniques employées, simplement leur laisser l’opportunité
de faire acte de création musicale, qu’elle prenne la forme d’improvisation,
d’échanges électroacoustiques ou de monologues atmosphériques. |
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Si-Cut.db Enthusiast On
pensait que les travaux entrepris par North sur le matériau bois
(Touch) avaient fait le tour de la question quant à l’extraction
sonore et aux agencements possibles des sons relatifs à l’arbre
(des feuilles aux racines). Or, comme en toute chose, tout reste une question
de point de vue. |
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Bip-Hop
V.4 V/a Alors
que la quasi globalité des compilations cède à un
bête instinct grégaire de promotion interne, où la
rencontre d’artistes différents perd de son sens, et donne un objet
dénué de sensibilité musicale et de recherche, Bip-hop
installe une réelle cohérence, fatras de liaisons et d’interdépendances
(un peu à l’image de son icône qui donne à voir et
à penser) en nous rendant dépendant des précédents
volumes et des futurs. Une cohérence qui ne se dénonce pas
dans le graphisme (les tranches accolées formant le logo au final)
et où les choix musicaux opèrent à merveille, mélanges
de musiques électroniques avec comme vecteurs l’expérimentation,
les glitchs, les samples, la photosynthèse digitale, ou encore
les alambics analogiques. |
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Don
Nino Real seasons make reasons C’est
souvent dans l’univers cadré d’un groupe, ici prohibition (même
si ledit univers supporte une variété de courants et de
styles) que naît quelquefois l’envie de voir émerger une
approche plus personnelle de la composition, des thèmes abordés…
Pour parler sans détour, Don Nino, ce pourrait être des interstices
de Prohibition, les poignées d’heures séparant un concert
d’un autre, des ébauches d’écriture, des bribes de constructions
échafaudées, délicatement suggérées,
puis reprises aux derniers instants par humilité ou trop plein
d’intimité… C’est sans doute dans ces territoires imaginaires,
quelque part entre les marges ouvertes du groupe et des espaces plus confinés
que se trouve la réalité de ce projet, son intime attraction. |
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Beulah The
coast is never clear Porté
au devant de la scène Lo-fi à la sortie de son premier album
Handsome western states, petit hymne aux quatre-pistes et aux prises
de son directes dans le salon maternel, puis avec When your heartstrings
break en 1999 Beulah, alias Miles Kurosky et Bill Swan avait, depuis
lors donné peu de nouvelles, si ce n’est au gré de diverses
apparitions sur des compilations réussies de labels émérites
(Elephant 6 rec, entre autres). |
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Aerospace
Soundwise Monologue with accompaniment Ce
monologue planétaire contient une somme d’éléments
sonores qui pourrait couvrir une vie entière et une gamme importante
de sentiments, de l’éveil à la mort .Tintement de cloches,
chants lointains d’oiseaux, roulement sourd de la mer, vibrations spatiales,
monologue robotique, etc. Un maelström étrange et très
éclaté, sans rapport apparent, mélange de musique
atmosphérique et d’électroacoustisme (un peu) savant, mais
avec de la sensibilité et de l’intensité à revendre.
Aerospace soundwise structure un univers rêvé, où
l’on se prend à flotter à la manière de Peter Pan
au milieu des toitures londonienne… Une manière bien singulière
de capter l’espace et le temps déjà évoqués
sur les compilations Diskono. |
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Bertrand
Burgalat meets A.S. Dragon Décliné
sur le thème de la rencontre footbalistique, la confrontation Burgalat/AS
Dragon est une retransmission fidèle de concerts donnés,
qui a lieu sur le stade Tricatel. L’échange a de quoi être
prometteur même si les rapports de force sont déséquilibrés.
Pas moins de cinq musiciens (sept au total sur l’album), tous en provenance
de contrées variées (de la Suède à la Suisse,
en s’attardant sur la banlieue parisienne) contre un chanteur (qui a néanmoins
l’avantage d’être le patron des sus-nommés). Peter Von Poehl,
Fred Jimenez, Stéphane Salvi, Michel Garçon (élève
du grand Henri Ciriani et doublure corps de Burgalat, comme quoi l’architecture
mène à tout !) et Hervé Bouétard n’ont
d’inconnu que leur identité. C’est bien eux qui tenaient la mesure
et traînaient leur dégaine de popeux dandy derrière
Michel Houellbecq lors de la tournée des plages et des MJC de provinces.
C’est encore eux qu’on retrouve sur nombre d’enregistrements avérés
ou à venir du label Tricatel et sur la tournée du boss,
du Japon à l’Allemagne en passant par l’Ex-Urss… En un sens, Bertrand
Burgalat a voulu sédimenter leur implication dans le collectif
Tricatel en les mettant, une fois n’est pas coutume au devant de la scène…
Déclinaison apparente de l’album studio The Sssound of Mmmusic
dans son format live, l’écoute comparative des deux révèle
pourtant bien des nuances, sujet de discussions enflammées pour
les fans du genre, prétextes à des blind-test enjoués
pour les autres. |
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Pulp
Fusion Magnum La
réédition reste un exercice périlleux, où
se côtoient fréquemment le bon grain et l’ivraie… Pour autant,
à de rares exceptions, des labels attentifs et passionnés
mettent toute leur générosité dans la balance pour
offrir un objet unique. C’était déjà le cas avec
les Funky People Vol 1 & 2. parus sur People rec (A.A.B.B fait d’ailleurs
partie des JB’s acting) ou sur les I’m a good woman. C’est le cas
aujourd’hui d’ Harmless. |
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Alc
Levora/ Schneider TM Normes et déviances L’idée
ambitieuse de faire découvrir au travers d’un acteur installé
de la scène électronique (en l’occurrence Schneider Tm),un
artiste qui exécute ses premiers pas sur la scène musicale
(le tourangeau Alc Levora) rejoint le propos des éditoriaux de
fanzines entreprenants. À l’heure où la scène électronique
en plein développement commence à laisser sur le bas côté
son lot d’insatisfaits et de déçus… Ce parrainage apparaît
comme un éclairage providentiel pour les formations débutantes…
Et bien que célébrité ne soit pas mère de
maturité… C’est un tremplin qui ne se refuse pas facilement… Schneider
TM, déjà rencontré sous To Rococo Rot, pensionnaire
de City Slang diffuse toujours ses particules électriques dans
l’atmosphère, ici de manière douce, comme une fine pluie
d’automne sur la toiture d’un chalet… Saturations ciselées et évocatrices…
Qui prolongent des titres comme Ray Nox ou Onnanoko sur l’ album réalisé
en compagnie de KPT Michigan sur City Slang l’an dernier. Alc Levera,
lui, évolue plus singulièrement dans les marges d’une électro-atmosphérique
fouillée, très acoustique dans ses sonorités, bribes
de saturations de guitare, reliquats de batterie accélérée
qui se greffent progressivement à une mélodie obscure et
profonde. Une belle relation qui se termine en un remixage respectif,
presque plus beau et planant que les originaux. Une série de Split
qui pourrait ressembler à la longue aux series 500 de Fat Cat…
Entre éclectisme musical et vigueur intellectuelle. Un très
grand moment de musique. |
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Tom
Sweetlove 4% Issu
du collectif liégeois Jaune-Orange, Tom Sweetlove essaye de recentrer
l’attention de l’Europe sur ce petit coin de terre qu’est la Belgique.
On est à la fois heureux de voir que de nombreux collectifs existent
dans ces zones, et surpris de constater que ces chapelles n’ont semble-t-il
pas de relations directes avec des structures qui gravitent pourtant depuis
quelques années dans ces créneaux, je pense à (Kraak3)
notamment. N’en déplaise, Tom Sweetlove fait de la musique post-rock
chargée d’influences atmosphériques et d’instrumentations
déployées en catimini. Un univers qui le rapproche incontestablement
des fratries Constellation ou Aesthetics… Une jeune carrière déjà
auréolée de premières parties racées, de portables
(sur (kraak 3)) à Rroselicoeur (partyculsystem) en passant par
l’Altra (Ken Dyber & aesthetics crew…) ou Calla (les apartés
pop atmosphérique de Quatermass). |
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Eastern
Conference All stars II Rapster
est une alternative véloce et convaincante d’un rap US, qui n’en
peut plus d’endurer les productions formatées et insipides du Docteur
"Charlatan" DRE, spécialiste en musicologie qui pratique sa drôle
de médecine aux bazooka. |
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Keep
Punching Joe Even rebels go to the supermarket Après
une démo remarquée par la presse indé et spécialisée
(forever Ernest), les Keep Punching Joe réhabilitent la formation
guitare-basse-batterie à laquelle viennet s’additionner d’heureux
instruments inusités tels que le xylophone ou la flûte. Le
résultat est loin de laisser perplexe, puisqu’on se prend d’affection
pour des titres audacieux (Dumb days), prétextes aux bons moments
de Bob Mould / Sugar ou par certains aspects du Superchunk sous analgésique…
Petites chansons calmes qui crucifient la mélancolie sur fond de
pop-amer. Sans augurer de l’avenir, la patine de leur musique devrait
encore gagner en gallon et en spontanéité dans les prochains
mois. Nous serons là pour les supporter. |
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