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JadeWeb chroniques #1 |
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Chroniques
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Goradze Après
le remarquable Palestine, une nation occupée, on pouvait se demander
si Joe Sacco, précurseur d’une approche de la bande dessinée de
reportage, n’allait pas s’enfermer dans le système qu’il s’était lui-même
créé. Sacco nous rassure avec Gorazde. Enfin, façon de parler...
Gorazde, chronique de son séjour dans une enclave bosniaque en pleine
guerre des Balkans est surtout terrifiant. L’auteur met en images les
témoignages de la population décrivant les massacres dont elle a été victime,
puis leur vie dans l’enclave sous un fragile contrôle onusien et désespérément
isolée du monde. Au-delà de l’horreur qui émane de ce quotidien de survie,
Joe Sacco se met lui-même en abîme, lui le journaliste occidental, privilégié
par un chez soi lointain et stable, par une liberté de circulation (grâce
au corridor humanitaire reliant, certes dangereusement, Sarajevo à Gorazde),
modifiant inéluctablement le regard que les habitants lui portent. D’observateur,
de témoin, Joe Sacco devient sujet, endosse le rôle d’attraction aux yeux
des enclavés. Il s‘érige, presque à son insu, en symbole d’un occident
rêvé, celui où convergent les espoirs des victimes de la guerre, mais
également leurs frustrations.
Gorazde |
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Persepolis Persepolis
(tome 1) |
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Frankenstein
encore et toujours - Cosmique tralala - Froncée Alex
Baladi |
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Jeux d'influences " Quel livre
vous a donné envie de faire de la bande dessinée ? Quel est celui qui
vous donne envie de continuer ?" Ce sont les deux questions posées
à 30 auteurs de bande dessinée, de Baru à David B., de Goossens à Veyron,
en passant par Trondheim, Rabaté ou Vanoli. Les réponses, souvent longues
et argumentés, agrémentées d’anecdotes et de bribes biographiques en font
un livre passionnant, incarnant davantage les auteurs interrogés dont
chacun cherchera ensuite les corrélations dans leurs œuvres respectives.
Quant aux réponses, Pratt, Franquin, Moëbius ou Muñoz semblent être les
plus cités. Un ouvrage à côté de la Bande dessinée, presque un dérivé,
comme on aimerait en revoir plus souvent, selon la formule consacrée.
Jeux d’influences |
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Isaac le pirate Blain
Si le quatuor Blain, Guibert, David B. et Sfar tend à renouer avec la
bande dessinée d’aventure « grand public » là où Franquin, Tillieux et
Wasterlain l’ont laissée, on peut se demander s’ils ne vont pas réussir
à ressusciter un certain âge d’or zigouillé par le racolage pseudo « adulte
» des années 80. Des Poupées de Jérusalem (Sfarr/Delcourt) aux Ogres (Blain
& David B./Dargaud) en passant par Le Capitaine écarlate (Guibert et David
B./Dupuis), on voit percer le regain d’intérêt des gros éditeurs pour
« l’aventure » décomplexée (mais pas ignorante) des créatives années 70
(de Pratt à Moëbius) et de la tourmente que fut Les Passagers du vent.
Ainsi le magicien Christophe Blain : après le formidable Le réducteur
de vitesse, son nouvel ouvrage, Issac le pirate laisse présager de bien
belles choses. Le trait élégant, la narration efficace, les couleurs raffinées,
on embarque pour les mers du sud aux côtés d’Isaac, jeune peintre idéaliste
et de pirates éclairés, en route pour un monde épique ou l’intelligence
du récit se marie à merveille à la naïveté du conte. On ne croyait plus
que le traditionnel format « 48 pages – cartonnée – couleur » puisse encore
se prêter à ce genre de réussite, cependant on reste un peu sur sa faim
après cette mise en bouche, car 48 pages c’est peu et on se prend à rêver
du jour où l’on pourra en lire l’intégrale.
Isaac le pirate (tome 1) |
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Villégiature Peu
connu en France, le jeune auteur québécois Leif Tande, passe enfin
les frontières avec Villégiature, opuscule regroupant trois de
ses histoires, édité par le petit éditeur, québécois également, Zone convective.
Habitué de l’auto- édition, avec son propre label Mano Blanco, Leif Tande
(que les curieux auront également pu apercevoir dans la revue Spoutnik),
sous un dessin rondouillard et charbonneux, sait raconter des histoires
avec la précision d’un vrai coucou suisse. Regroupant trois récits, dont
deux repris de ses auto-éditions, Villégiature est un recueil savoureux
qui part de situations anodines pour élaborer des suspens redoutables
: un vétérinaire à la retraite en voyage, un rendez-vous matinal pour
trouver un job ou une rêverie matinale devant un pack de lait… des petits
riens que l’auteur remplit avec finesse et qui s’avalent goulûment. Villégiature |
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