Cinématographie : Invasion of the saucer men par Edward L. Cahn

Le rialto

...

INVASION OF THE SAUCER MEN

Après une soirée bien arrosée, un fringant jeune homme découvre que des extraterrestres viennent d’atterrir sur notre planète. Essayant d’avertir son compagnon de beuverie, il se fait attraper par un des aliens qui lui inocule une forte dose d’alcool (?) grâce à ses mains seringues ! Pendant ce temps, deux jeunes amoureux qui batifolaient dans leur voiture, décident de rentrer gentiment chez eux, lorsque soudain un des envahisseurs se jette sous les roues du véhicule et se fait bêtement écraser ! Tentant d’avertir les autorités que l’invasion a déjà commencé, et se heurtant à un mur d’incompréhension, nos deux héros veulent donc contrer l’ennemi par leurs propres moyens. Mais nos amis extraterrestres à la tête en choux-fleurs ne se laissent pas aussi facilement détruire…

Tourné en pleine période de films hystérico-comiques pour les jeunes, Invasion of the saucer men est sans doute un des joyaux cinématographiques des films de drive-in.
Produit par la firme American International Picture (I was a teenage frankenstein, The amazing colossal man…), ce film est une sorte de carrefour absolu du film pour teenagers. Tout y est : de jeunes gens (filles et garçons) qui ne pensent qu’à se rouler des pelles, des flics et des militaires au Q.I. sous-développé, des extraterrestres nains et hideusement drôles, et même une vache alcoolique ! Seul un public de drive-in peut être totalement sensible aux nombreux charmes de cet amusant bestiaire, et c’est ce qui rend cette petite histoire aussi sympathique.

Que penser d’autre d’un film où les extraterrestres ressemblent à de gros choux-fleurs à pattes avec des yeux globuleux, où les autorités militaires sont suffisamment stupides pour attaquer la soucoupe volante de nos amis de l’espace à coups de chalumeau, avant que celle-ci ne leur explose à la figure, et où un nain spatial ressemblant à un légume fait un mémorable rodéo sur le dos d’une vache au taux d’alcoolémie élevé ! Le tout réalisé de main de maître par un Edward L. Cahn au mieux de sa forme, et accompagné d’une musique magistralement menée par Ronald Stein [ voir article ]. Les effets spéciaux sont dus à Paul Blaisdell, grand pourvoyeur de monstres en tous genres à qui l’on doit le Amazing colossal man de Bert I. Gordon, l’infâme chose de The she creature (une immonde créature avec des gros tétés), Monster from green hell (des guêpes géantes avec du poil sou le nez) et une bonne dizaine de films tous aussi jouissifs les uns que les autres. Fendage de gueule et lobotomie assurés.

Pierre-Henri de Castel Pouille (le vrai)

[ portrait de Edward L. Cahn ]