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STEREOSCOMIC
Gigantic
Il
y a eu le Comix 2000 de l'Association, voici le Stereoscomic
gigantic, quatrième opus du fanzine d'Alban Rautenstrauch qui,
tout au long de ses 324 pages, compile quelques travaux de plus de soixante-dix
jeunes auteurs internationaux. Si le Comix 2000 proposait une certaine
photographie de la scène de la bande dessinée actuelle,
Stereoscomic Gigantic se veut plus prospectif et dessine les contours
d'une possible scène de la bande dessinée alternative de
demain, poursuivant ainsi le travail commencé dans les trois premiers
numéros de cette revue protéiforme. Le résultat est
d'autant plus impressionnant que l'ouvrage résulte du travail éditorial
d'une toute petite structure. Plusieurs récits ont déjà
été publiés dans les propres fanzines des auteurs
présents mais leur réunion au sein d'un même volume
est une grande réussite. La majorité des auteurs sont anglo-saxons,
français ou belges et privilégient l'introspection et l'aventure
au quotidien. Mais la fiction, souvent contemplative, est aussi bien représentée.
Les approches graphiques sont très variées et parfois inégales
mais l'ensemble reste redoutable de cohérence et l'une des constantes
de l'ensemble de ces travaux est que tous ces auteurs ne cèdent
pas à l'attrait d'histoires pré-mâchées et
piochées dans les poncifs de la culture bande dessinée traditionnelle.
Difficile de mettre tel ou tel auteur en avant tant la cohésion
est grande.
JP.
mèl
| STEREOSCOMIC Gigantic | collectif
324 pages | 19 EU | eds Stereoscomic | ISSN
(c/o Alban Rautenstrauch - 98-100, avenue de la Liberté - 77340
Pontault-Combault)
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SUPER
CAPITALISTE #1
Camarade,
tu n'es pas encore sevré de l'univers des super-héros ?
Tu cherches à tout prix un moyen d'arrêter mais ne sais comment
t'y prendre ? Lis Super Capitaliste comix, la revue d'Aristide
est le seul patch réellement efficace. Tu y retrouveras Supercapitaliste
cassant une grève -dans l'usine de cotons-tiges où il travaille
sous une identité secrète- et combattant "Captain R.T.T.".
Il ira après casser du clochard puis faire la chasse à un
groupe anti-consommation et croisera "L'homme sandwich". Comment ça,
tout ceci est abominable ??? Mais c'est le quotidien du monde des
super-héros ma bonne dame, non ? Vous pensiez quoi ?
Que ces combats cosmiques s'apparentaient au charity business ? Que
Clark Kent n'était pas un journaliste docile vendu à ses
annonceurs ? Halala, encore une illusion qui tombe. En tout cas,
dans Super-capitaliste comix on rigole jaune, mais bien. Aristide,
qui fait tout lui-même, sans respecter les horaires légaux,
a un bien beau coup de crayon, un peu référencé cartoon.
C'est acerbe, les critiques sont toujours bien vues et ce petit zine pousse
le vice jusqu'à l'enrobage décalé intégral
avec des fausses pubs et un hilarant courrier des lecteurs. À ne
pas manquer et en espérant la suite pour très bientôt.
JP.
SUPER
CAPITALISTE #1| Aristide
24 pages | 2 EU + port 0,64 EU | éditions Rigolotes | ISBN
(21, rue de la Chasse, 93130 Noisy-le-Sec)
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SUPER BARRIOS
Rétrospective des performances BD Organic Comix 1990/2000
Je
me souviens encore de ma première rencontre avec Reed comme
si c’était hier. C’était à la fin des années
80. Un fou de Jack Kirby et des super héros avait fait irruption
dans la boutique et s’était mis presque aussitôt à
pousser des hurlements en découvrant les comics américains
en version originale. Ça m’amusait. Les clients qui étaient
là le regardaient avec des regards en coin tout en serrant leurs
comics de peur que ce fou les leur arrache des mains.
À l’époque Reed publiait déjà, avec la complicité
de quelques potes, des fanzines de BD : Anus, Worlds from the
coffin... Il y avait Citron, Ambre, Ludovic Adam, rejoints par la
suite par Yvan Brun et quelques autres. Tout ce petit monde constituait
une entité que personne ne cernait vraiment à l’époque,
si ce n’est à travers un nom obscur : Organic Comix.
Un microcosme bouillonnant qui s’exprimait aussi bien sur le papier qu’à
la radio, avec l’émission auto-produite : Les cochons sont
toujours marrons, ou sur les murs avec des tags réalisés
avec des pochoirs de fortune.
À partir de 1990 les "Organic" élargissent le
cadre de leurs activités en réalisant des BD géantes
lors d’expositions, de fêtes ou de concerts. Ainsi, en 11 ans, vont
naître 233 strips géants, auxquels collaboreront de nombreuses
personnes. Outre les gens précités, dans l’ordre d’entrée
en scène : Ant, Jean-Marie Arnon, Marie-Claire Cordat, Stéphane
Bary, Lionel Tran, Charlotte, Jean-Pierre Davila, Gilles, plus quelques
invités comme Moëbius ou Les Requins Marteaux. Des pentes
de la Croix-Rousse aux bas-fonds de Jakarta, en Indonésie, en passant
par le Musée d’Art Contemporain de Lyon ou le festival BD d’Angoulême,
les "Organic" ont présenté leur travail un peu
partout. Fidèle à l’esprit des super-héros chers
à Reed, le groupe est souvent masqué ou cagoulé pour
produire ces œuvres géantes.
Les histoires en quelques cases (entre 4 et 8 en moyenne) relèvent
de la performance mais, dans leur brièveté, font souvent
preuve d’efficacité : invasions extra-terrestres ou de monstres
en tous genres, histoires d’horreurs, fin du monde, récits surréalistes.
L’ensemble nous donne une succession de BD à chute avec parfois
un petit côté social en arrière plan ou une pointe
d’humour…
Mis bout à bout, ces strips représentent une fresque de
deux kilomètres.
Super
Barrios, petit recueil à l’italienne tout en longueur, présente
une sélection de ces bandes. Non pas un choix des meilleures, mais
une présentation de celles qui ont échappé à
la destruction, souvent via la photographie. Un survol de onze ans d’une
étrange aventure qui se poursuit toujours.
ML.
PS
: On trouvera également un aperçu du travail du groupe,
au sein de la compagnie Elixir, dans une autre publication d’Organic :
La machine, chronique d’une rue en émoi (7,65
EU + 1,22 EU de port).
SUPER
BARRIOS
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Collectif
7,65
EU + 1,22 EU de port
| Editions
Organic Comix
(Plasse - 42 670 Belmont de la Loire)
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