Après quelques années passées à arpenter les sentiers herbeux et fleuris des musiques nouvelles à filiation post-rock, pop-électronica-atmosphérique, Yannick Martin (Ursa fanzine) et ses acolytes se sont décidés à passer le pas et à délaisser la plume pour l’instrument. Un album, life for dead space, qui porte judicieusement son nom, reclus dans les brumosités chères à Bark Psychosis et Labradford, et un peu de magie personnelle, surtout. Celui-ci est sorti sur Roisin rec (label sur lequel figurent les somptueux Ma chéri for Painting, Portal, Schengen). Il propose un comblement en règle du silence par de douces vibrations familières. Outre cet album, on s’attardera sur le passif d’Osaka, riche d’expériences multiples au sein de structures variées et internationales (Mikedroner, Diesel combustible, Norman rec, Textile rec, Active Suspension, dernièrement) , et au sein de collaborations diverses (Color Und Climax, notamment). Une ouverture sur le monde, suffisamment rare, pour nous donner envie de nous attarder un moment sur le leur. |
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Osaka |
Yannick (Y) | Sébastien (S) JadeWeb :
Pourriez-vous-nous
rappeler vos parcours respectifs ? Comment vous partagez-vous
la tache au sein d'Osaka ? Certaines
de vos productions ont été éditées par
des labels étrangers, (notamment votre dernier album Life for
dead space sur Roisin rec.) Doit-on voir là une volonté
claire de votre part ou n'est-ce le fruit que des coïncidences
et des rencontres ? Les
groupes français évoluant dans une frange électro-pop
expérimentale (Dat Politics, Gel :,Ultra Milkmaids), voire
atmosphérique ont acquis une certaine crédibilité
hors des frontières. Le ressentez-vous dans vos diverses tractations ? Doit-on
voir Color Und Climax comme un projet à part entière
ou un moyen d'expérimenter entre amis ? Votre
musique m'évoque des passages du Hex de Bark Psychosis,
entre autres jolies choses ; je crois que c'est une de vos références…
Dans cette idée quels albums "mythiques" auriez-vous rêvé
de réaliser ? Quelle
curiosité ressent-on à voir des morceaux que l'on a
conçu se faire remixer par des musiciens si éminent
que B. Fleischmann ou State River
Widening. N'auriez-vous pas préférés directement
collaborer avec ces formations ? Puisez-vous
votre inspiration dans la littérature, le cinéma expérimental… Une
mouvance générale se dessine : de nombreux groupes
cherchent à recréer des ambiances cinématiques
(avec en ligne de mire Godspeed you..& co. (groupe Canadien à
géométrie variable exploitant les atmosphères
d’Ennio Morricone dans leurs compositions) La force de l'image tend
à diluer l'impact de la musique. Doit-on y voir un parasitisme
du son par l'image dans une société contrôlée
par le tout image ? Yannick,
tu es sensible aux graphismes. Quels sentiments portes-tu sur ces
magazines - style Crash, Tecknikart, Jalouse…- qui clament
une certaine vision du design, d'un art de vivre un peu stéréotypé.
Quels travaux apprécies-tu en particulier ? Pour
tes anciens lecteurs (URSA fanzine), qu'écoutes-tu en ce moment,
qu'est-ce qui t'exaspère ? Osaka | c/o Yannick Martin - 20, rue Amiral Linois 29200 Brest - France | mèl |
Entretien et photo © Julien Jaffré pour le JadeWeb 2001 |