LALI
PUNA
Comment
est né le projet LALI PUNA ? Quelles ont été les motivations
premières à la création du groupe ? Quelle est la genèse de
sa création ?
Valérie
:
le groupe n’était au départ constitué que de moi, j’ai monté ce
projet solo suite à la dissolution de mon premier groupe L.B. Page.
J’ai alors souhaité continuer par mes propres moyens. Le premier
single, un 4 titres a été réalisé en 1998.
Markus
était alors déjà impliqué. Nous avons ensuite demandé à Christoph
et à Florian de nous rejoindre. Nous avons sorti Tridecoder
puis Scary Word Theory. Un peu plus tard, Florian a quitté
le groupe, le nouveau Clavier, Christian a fait son arrivée.
Comment
envisagez-vous la création des morceaux ? Comment vous partagez-vous
le processus créatif ?
Markus
: Nous (Valérie, moi ou tous les deux) composons les morceaux
et travaillons sur l’armature et la structure de ceux-ci, les agencements
électroniques/numériques en particulier, via nos ordinateurs de
maison ; Ensuite, on emmène nos maquettes au studio, pour enregistrer
en compagnie de Christophe et Christian. Nous introduisons alors
davantage d’instruments, Christoph conçoit et réfléchit sur les
arrangements rythmiques, Christian sur les parties plus électroniques
et Mario Thaler, notre producteur, s’interroge sur la façon de les
enregistrer, de soigner les arrangements, etc. Néanmoins, l’assise
principale et le fondement central des idées et du son de Lali Puna
provient généralement de Valérie.
Y-a-t’il
un esprit de famille au sein du label Morr ?
M
: Oui, beaucoup. Thomas (Morr) souhaite exclusivement travailler
avec des musiciens qu’il apprécie et aime, musicalement et personnellement.
Et d’une certaine façon, c’est vrai que Morr Music s’apparente à
une grande famille, chaque personne se connaissant l’une l’autre
et prenant plaisir à jouer en compagnie de l’autre. C’est un état
d’esprit assez rare.
Quelles
sont les pistes que vous aimeriez approfondir à l’avenir ?
V
: c’est difficile à dire, alors que nous venons de finir cet
album (Faking the Book) et je sais dés à présent que le prochain
prendra un certain temps… Parce que, comme tu dois le savoir, Lali
Puna est constitué de musicien comme Markus ou Christoph qui sont
déjà investi dans d’autres groupes, Notwist et Console. C’est une
sorte de cercle : à présent Notwist et Console vont travailler
sur leur nouvel album et Lali Puna va s'accorder un peu de repos
après avoir, évidemment, beaucoup tourné.
Est-ce
que vos précédentes expériences au sein de The Notwist, Tied &
Tickled Trio, Village of Savoonga ou ISO 68 vous ont permis de travailler
de façon plus rapide, plus pragmatique… D’éviter certaines
erreurs ?
M
: Oui, bien sur. Néanmoins, chaque Groupe a sa logique et son
alchimie propre… ce sont différentes voies de travail, et dans un
sens la comparaison n’est pas facile. Ce qui peut être considéré
comme une erreur pour un groupe peut-être exactement ce que recherche
un autre groupe.
De
cette façon, tu dois toujours réfléchir différemment. C’est ce qui
permet de maintenir constamment notre intérêt et de nous protéger
de la routine.
Vous
avez remixé à plusieurs reprises Two Lone Swordmen, Valérie a chanté
récemment sur un morceau (Fed ex to München) de Radioactive man
(side project de 2lone Swordmen) à paraître sur Rotters Golf Club.
Quels sont vos liens avec le groupe ? Avec la scène musicale
électronique plus généralement ?
M
: nous avons fait la connaissance de Keith Tenniswood à un festival,
à Bratislava, puis lors de plusieurs rencontres ensuite. C’est un
type adorable et nous aimons tous deux énormément la musique.
Excepté
le ep Clear Cut avec Bomb the bass et de nombreux remixes ou 7’,
vous n’avez réalisé que 2 Albums en 6 ans d’existence. Pourquoi
autant de temps entre les albums ?
M : Nous avons tant d’autres activités (musical et professionnel)
à côté… Mais c’est vrai aussi qu’on a besoin de temps pour être
satisfait de notre travail, ne jamais refaire ce que nous avons
fait précédemment.
Vous avez participé à un Tribute to Human
League, à un split ep avec Bomb The Bass ? Votre n’hésitez
pas à mettre en avant votre patrimoine ? De qui vous sentez-vous
les héritiers ?
V : en vérité, nous avons participé au tribut de Human
League davantage parce qu’on nous l’a demandé que parce que nous
sommes fans du groupe. Cependant, on aime généralement travailler
avec des personnes qui ont une culture musicale différente de la
nôtre, simplement parce que c’est plus intéressant et très enrichissant.
Qu’y a-t’il de plus personnel chez LALI
PUNA qu’on ne retrouve pas dans vos autres projets (The Notwist,
Tied & Tickled trio, Village of Savoonga, ISO 68) ?
M : La voix de Valérie, son timbre, ses textes, sa manière
de composer… le son du clavier, l’aspect minimal du rythme, cette
façon abstraite d’arranger les instruments, d’employer les guitares.
Et beaucoup d’autres choses encore…
Votre
nouvel album (Faking the Book) semble plus énergique, incisif
et plus marqué par l’urgence. Est-ce une manière de montrer
de nouvelles facettes de votre personnalité ?
M : C’est quelque chose que nous avons découvert en jouant
en concert. Il y a évidemment bien d’autres possibilités et alternatives,
d’autres voies à explorer dans Lali Puna que celle que nous avons
tenté sur cet album. C’est quelques chose que nous avons tenté de
réaliser sur ce disque.
Mais,
au fond, je pense que Lali Puna reste néanmoins très loin du format
d’un Indie rock-band. À mon sens, c’est davantage un groupe pop
disciple de l’électronique qui utilise des éléments rock.
Votre
musique navigue avec beaucoup de finesse entre électronique, folk
et pop-rock ? Quels sont les apports de chacun de ces styles
selon vous ? (Questionnement et incertitude du folk /détermination
et hédonisme de la musique électronique).
V
: Lali Puna a des influences qui pointent dans de nombreuses
directions, depuis Young Marble Giants, My Bloody Valentine, Laurie
Anderson, Stereolab en passant par Kraftwerk, Mouse on Mars et Aphex
Twin jusqu’à Team Dresch, Le Tigre sans oublier les songwriters
de la trempe de Smog, Bonnie Prince billie ou Johnny Cash.
Vos
sources d’inspirations sont-elles uniquement musicales ? Cinématographiques ?
Plastiques ? Qui vous influence ?
M
: Nos inspirations proviennent de multiples sources et domaines :
depuis des films comme Dogville en passant par les comics d’Adrian
Tomine ou encore le design de Neasden Control Center…
V
: … Pipilotti Rist, Mike Kelley, Sophie Calle. L’idée pour
certains que nos photos de presse sont basées sur les vidéos de
Cindy Sherman, par exemple.
Quels
albums récents écoutez-vous fréquemment ? Quels disques fondent
les bases de votre culture musicale ?
M
: Hymnie’s Basement , The Books, Themselves, Cloudhead, toute
sorte de vieux disques.
V
: La B.O de Lost in Translation, le nouvel Isan, Hank Williams.
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