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DIMITRI SHOSTAKOVICH | V/VM [V/a] | V/VM TEST |
 
 
 
 

James Kirby ( mentor de V /Vm) et ses troupes pillent le patrimoine musical le moins honorable de la culture occidentale ; Ils défénestrent, le sourire aux lèvres les standards éculés d’une pop mondialisée, les erzatses médiatiques de cette culture mainstream avilissante.
A défaut de connaître les affres de la bouteille, ils accusent un penchant certains pour l’autodestruction, l’esprit contestataire et une forme artistique poussée de Nihilisme. V/Vm n’ont de considération pour rien, ils contestent et infligent sévices et corrections manu militari sans autre forme de procès que leurs brûlots musicaux vindicatifs. Pour préciser un peu le propos, le style de la maison oscille entre Electronique, noise, dark-ambient, Plunderphonic, Glitch, Bootlegs, Acid, manipulation audio, vieilleries et pop ringarde et digital punk !!!!
Revue de troupes en compagnie des 3 nouvelles sorties du label.

V/VM  DIMITRI SHOSTAKOVICH  The missing Symphony 
(V/VM/ Metamkine)

Sous couvert d’un processus technique complexe se dissimule un simple et beau cheminement poétique : rendre acte, non pas de la quintessence des travaux de Shostakovich, mais bien de l’intégralité de son œuvre sur une seule et même longue plage divisée en 5 variations. Soit le lègue à l’humanité de l’exhaustivité de son œuvre autant que l’impossible équation d’un concert humainement injouable (à moins d’avoir 800 violons sous la main), et pourtant cohérent à nos oreilles. V/ VM dynamite la réflexion musicale, musèle la conceptualisation conchiée et livre ici, un disque fabuleux, étourdissant, dont les ressorts techniques méritent à eux seuls un paragraphe.
Les 15 symphonies de Dimitri Shostakovich ont été converties en sources digitales en transfusion directe vers un lap-top. Chacune a été réduie à 6, 66% de son volume sonore, le total représentant 100% de ces symphonies perdues. Les 15 pièces ont été jouées par le même orchestre, "  l’USSR Ministry of culture Symphony Orchestra " conduit par Gennady Rohzdestvensky. Le résultat étant cette splendide chimère musicale physiquement injouable !!
Pas d’affront au compositeur Russe mais une mise à plat de son patrimoine, sa substantifique moelle….Unique !!!

V/VM [V/a]  Present It’s Fan Dabi-Dozi 
(V/VM double CD/ Metamkine)

V/ VM est la dernière zone franche de liberté, le point de non-retour de la musicalité et de l’humour Punk British réunis. Un esprit libre, l’énergie et l’impulsion de 76 comme moteur, Ni droit de propriété, ni Royalties, V/ Vm détourne, triture recalibre, fait bifurquer, extrait et tranche de son contexte les canons de la culture populaire.
V/VM est tout ce que l’on attendait et tout ce qu’on ne souhaitait pas voir figurer sur un disque dans le même temps. Pour les nostalgiques, imaginez vous une K7 audio à la main, le regard hagard, le sourire aux lèvres, l’oreille attentive, modulant la fréquence d’une radio, chevauchant sans hiérarchie établie, le meilleur de la musique indépendante, les pires expérimentations de bruits blancs, de l’ambient folk transparente et de vieux standards ringards à faire passer Stone et Charden pour Alejandra & Aeron. On passe de titres à la dansante permissivité (Skip Foundation, Toecutter, Isnasakenai Douji, Kevin Blechdom) à des compositions transversales ou belles… (Preston + spartante Madame Chao, Dsico, Suicidal Rap Orgie, etc….) sans oublier The Krankies duo Anglais absolument ringard des 70’ qui ont l’honneur de la pochette. Ceux qui veulent vraiment torturer l’intégrité esthétique de leur discothèque sans trahir leur goût pour l’éclectisme n’ont plus qu’à se jeter sans réflexion dans la discographie de V/VM.

V/VM TEST HelpAphexTwin 
(V/VM/ Metamkine)

Il est parfois plus salutaire d’entendre les critiques qu’ont à cracher nos ennemis que les pommades prodiguées par son entourage d’amis proches.
Certes, V/ Vm n’est pas exactement spécialisé dans la porcelaine de Limoges, encore moins la dentelle de Lisieux…l’attaque se veut, disons plus frontale…..en fait, sur ce Help Aphextxwin, on assiste à un déluge absolu d’actions terroristes acides et (quelquefois) gratuites contre l’intégrité de la célébrité attaquée.
Une mise à mort en règle qui s’opère à tous les degrés, depuis la duplication quasi parfaite du graphisme et de l’iconographie du musicien , en passant par les mauvais calembours ou jeux de mots avec le nom de l’auteur et ses œuvres (Come to big daddy / Winduckyquacker / hentolyn goose fat / If i were a rickyham, etc….) jusqu’aux reproches et critiques de fond sur l’utilisation mercantile de l’imagerie Aphex Twinnienne et le glissement commercial des compositions du britannique (A mesure que le prix des disques augmente, la qualité et la hargne baissent ) . Là ou le bas blesse, c’est que lorsqu’on apprécie Aphex Twin, comme c’est mon cas, on est au regret de reconnaître que les sales punks de V/VM ont raison. Que ça ne nous empêche pas d’apprécier les détournements d’ABBA( It’s a richJams Worlds) et le " coup de jeune " digital punk donné au standard du musicien. Rire gratuitement ou non des gens, c’est méchant, mais ça fait tellement de bien…. évidemment conseillé !
JJ.

 
 
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