Le
parfum des olives
Par Hugues et Edmond Baudoin |
Du
même auteur, également disponible :
Corpus song Le petit train de la côte bleue | La mort du peintre | Chronique de l'éphémère | Roberto |
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Dans Le Parfum des olives, nous suivons le parcours d’un comédien qui rêve de faire se rencontrer, et jouer ensemble, des gens de théâtre, Palestiniens et Israéliens. Pour celà il part là-bas, entre Tel-Aviv et Jérusalem avec l’idée de faire également un documentaire autour de cette aventure. |
Entretien
avec MARINA BACHAM Avant,
les enfants venaient dans notre théâtre pour prendre des cours
d’art dramatique. Mais un jour où beaucoup d’enfants étaient présents, répartis dans divers cours de théâtre, nous avons été bombardé. On a cherché un moyen rapide d’évacuer tout le monde. C’était affreux. Une expérience que nous ne voulions pas revivre. Alors pour continuer de travailler avec les enfants, nous avions différents lieux de travail dans lesquels nous avons pu continuer certaines heures par semaine. En
février de l’année suivante, le théâtre a été sérieusement bombardé.
Il devenait dangereux d’y résider, pour nous aussi, alors nous
avons décidé d’abandonner le bâtiment définitivement. Maintenant,
nous montons une pièce qui s’appelle : « la vie sous les bombes».
Nous répétons au séminaire de Bijara. Ils nous ont prêté leur
salle de théâtre et nous l’utilisons tous les jours. Nous sommes allés dans ces classes de petites et moyennes sections de maternelle où on leur a montré un spectacle mêlant danse et chanson pour enfant. Un spectacle qui les incluait sur scène. Pour les rendre actifs. De cette manière, ils ont pu se débarrasser de leur peur.
Les enfants palestiniens sont tous effrayés, mais avec les interventions
ils se sentent moins isolés, comme un retour à la normale. Alors
nous avons approfondi notre travail. Nous avons fait plus de stages
pour eux et aussi des tables de discussions avec les enfants et
les parents qui ont donné lieu à des créations de spectacle. Puis
nous avons décidé de nous équiper pour êtres plus itinérants.
Les routes devenant de plus en plus dures à pratiquer, c’était
le seul moyen de toucher les enfants d’Hébron, Gaza ou Jérusalem.
Chaque fois que nous sommes arrivés quelque part, on s’attendait
à voir cinq cents enfants, mais en fait il y en avait plus de
mille. Au total, jusqu’en 2000 nous sommes intervenus auprès de
cent cinquante mille enfants. Pour satisfaire la demande, nous
avons produit cinq pièces pour cinq tranches d’age différentes.
Bien, quoi d’autre Chez Inad, ils sont très jeunes. Je suis la plus vieille avec mes trente six ans. Nous avons un metteur en scène, un régisseur et le reste sont des acteurs et actrices. Je m’occupe de l’administration et je suis comédienne. C’est beaucoup de travail et quand je rentre chez moi, j’ai la tête comme un ballon. Ecouter, penser et parler tout en même temps, c’est très difficile. Nous avons de nombreux projets en cours, notamment un échange avec l’Egypte où nous supportons huit organismes culturels. Nous y envoyons seize filles et garçons qui ont entre onze et seize ans.Ils y travaillent le théâtre et visite le pays. Propos recueillis par Hugues Baudoin |
Entretien
avec JACKY BACHAR Nous
nous débrouillons. Tu es allé en Palestine ? Alors tu vois qu’en
Israël, ça va. Nous
sommes comme une agence de Compagnie. Ici ce n’est pas comme en
Europe où il y a beaucoup de lieux où se produire et des agences
pour promouvoir les artistes. En Israël, je suis le seul à le faire
pour 80% des compagnies de théâtre de rue. En tout il y en a une
vingtaine. Ce n’est pas beaucoup mais cela suffit. Nous essayons
de développer une école des arts de la rue et je pense que nous
l’aurons dans les années à venir. Nous n’avons pas de tradition théâtrale issue de l’époque médiévale. Tout ce que nous avons, c’est la bible, mais nous ne nous en servant pas. Heureusement pour nous. Notre pays n’a que 50 ans et cela fait 20 ans que nous commençons à faire tomber les murs, mais les artistes sont de plus en plus nombreux à s’inscrire dans ce mouvement, et même si le public n’est pas toujours au rendez-vous, la fréquentation des festivals est en augmentation constante d’année en année. Propos recueillis par Hugues Baudoin |
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Hors-Collection |
> 64 pages - Noir & blanc |
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