500 pages - n&b
Scenario et dessin: Lewis Trondheim
Editeur: Collection Eperluette, L'Association, 1992
(première édition co-éditée avec Le Lézard)
Histoire: Lapinot doit sauver le monde parallèlement à sa quête de carottes de Patagonie.
Personnages principaux:
- Lapinot: jeune lapin naïf et insouciant
- Scanlan: ancien maire de Mailess
- Monsieur Weird: assistant du mage
- Lemacheur: méchant devant tuer Lapinot
Mon avis:
Cette BD est pour Lapinot une immense quête de 500 pages. Cependant, si il est
le héros il n'en est pas moins sans cesse dépassé par les évènements: dès le
début de l'histoire, tout le monde l'acclame pour avoir tué Mezzo alors qu'il
ne sait même pas qui c'est. Et il en est ainsi pendant toute l'histoire:
Lapinot se laisse entrainer par l'action, même si il tente entre deux
rencontres de trouver l'ambassade de Patagonie. Un des points forts est le
nombre de personnages différents: un cinquentaine ! Ainsi, ces personnages
se croisent, formant parfois des histoires parallèles dans lesquelles Lapinot
vient interférer. Cette BD est également le croisement de genres que tout
semble pourtant opposer: science-fiction, policier, heroic-fantasy,
contemplations buccoliques et philosophiques... Le seul reproche que je
pourrais faire est le déséquilibre dans le rythme de l'action: vers le milieu
de l'histoire il est assez lent (Lapinot reste très longtemps dans le palais
royal) alors qu'a la fin il s'accélère pour finalement se finir par . . .
on sait pas ! Et oui, il n'y a pas de fin ! Alors, Lapinot sauve t-il le monde, oui
ou non !?! Bon, c'est pas que ça finisse en queue de poisson, mais
je trouve dommage que Lewis n'ait pas voulu continuer sous prétexte de ne
pas dépasser les 500 pages qu'il s'était fixé. Tant pis.
Note:
L'avis de Kikool:
Quand on lit la première page de cet album, on est partagé entre l'envie de retourner tout de suite se faire remboureser ou bien de lire quand même les 499 pages qui restent, histoire de pas trop avoir gaché sonargent. Alors du coup on lit. Et, un peu comme Lapinot lui même d'ailleurs, on se retrouve embarqué dans une histoire abracadabrante et on est très vite dépassé par le flot d'évènements et de personnages, tous sans forcéments de raports entre eux... Dès le début de l'histoire on ne comprend rien d'ailleurs : un meurtre, puis l'aclamation de Lapinot comme héros national pour avoir débarasé tout le monde du méchant de base, alors qu'on a aucune idée de qui c'est (on le voit juste dans une seule case sur 1100 !). Et dès ce moment, il est complètement dépassé par tout le monde, et serait pluôt du genre à suivre les autres pendant tout le récit. On remarque d'ailleurs qu'à chaque fois qu'il veut atteindre son but (aller à l'ambassade de patagonie pour obtenir des carottes permettant de voler), il en est empêché par quelquechose ou quelqu'un...
L'un des points forts de cette BD est son but premier : Trondheim dessinne une histoire sur 500 pages (chaque page étant constituée de 12 cases) pour apprendre à dessinner (quand on compare la première et la dernière planche, c'est assez hallucinant). il a donc improvisé totalement le scénario, et c'est pour cela qu'on peut noter quelques incohérences (des personnages comme Scanlan qui disparaissent puis réapparaissent sans raison) ou même des "trous" (on ne sait pas ce qu'il advient de certains personnages, et l'histoire est laissée en suspens au final). Mais malgré toutcela, je persiste à dire que "Lapinot et les carottes de Patagonie" est une excellente Bd.
Note:
--> Extrait : Lapinot va t-il retourner chez lui où diriger ses pas vers la grande ville ?
--> le marque page du bouquin (avec tous les personnages) est disponible rubrique dessins.