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Robinson
Crusoe on Mars
Après
avoir évité une collision avec un planétoïde,
deux capsules contenant des astronautes américains s’échouent
sur la planète Mars. Commence alors pour le lieutenant Christopher
Draper, seul survivant du crash, une aventure martienne remplie
de découvertes...
Le moins que
l’on puisse dire, c’est que Robinson Crusoe on Mars ne trahit
pas la filmographie du besogneux Byron Haskin. Réalisateur
de De la terre à la lune (1958), une adaptation incroyablement
barbante du roman de Jules Vernes, La guerre des cerveaux
(1968), un Scanners avant l’heure, et surtout de La guerre
des mondes (1953), film magnifique dont la beauté plastique
est entièrement à mettre au crédit du producteur
George Pal, Haskin est un brave technicien de cinéma américain
pur jus ! Tous ses films, y compris son chef-d’œuvre La
guerre des mondes, sont on ne peut plus révélateur
de la personnalité quelque peu simpliste de ce monsieur :
discours pro-américain, vénération du drapeau
étoilé, héros touchés par le pouvoir
divin et morale implacable (les vilains sont toujours punis) sont
le lot quotidien du père Byron, et malheureusement, sa version
de Robinson Crusoe (l'affiche)ne
faillit pas à la règle. Dès son installation
sur Mars, l’astronaute plante un beau drapeau américain devant
sa caverne, et se conduit en esclavagiste avec Vendredi, un pseudo-martien
en pagne interprété par un acteur qui joue mal !
Grâce au ciel, le talent visuel du réalisateur rattrape
la sauce : la terre de Mars est jaune, le ciel orangé,
d’incroyables aurores boréales spatiales enjolivent l’horizon,
et les vaisseaux extraterrestres ressemblent à de gros boomerangs
blancs ! Et puis quel plaisir de voir le copilote du lieutenant
Draper, un petit singe énervant en tenue de cosmonaute répondant
au doux nom de Mona, faire l’andouille en apesanteur. Car ce film
n’est pas non plus sans humour. Du héros manquant de se faire
brûler la tronche par une gerbe de feu géante sur laquelle
il se réchauffait les mains, au manuel de survie vidéo
présenté par un abominable professeur idiot avec de
grosses lunettes, tout est prétexte à rire, que cela
soit volontaire ou pas d’ailleurs. On signalera donc que, sur la
planète Mars, des cailloux jaunes produisent de l’oxygène
lorsqu’on les brûle, il neige dans le désert et la
bouffe martienne a goût de paprika ! On pourra aussi
noter la présence au générique d’Adam West,
futur Batman dans la série télé sixties
déjantée, dans le rôle de l’astronaute qui va
mourir, ainsi que d’Ib Melchior (réalisateur des excellents
The angry red planet en 1960 et The times travellers
en 1964) à l’écriture du scénario.
Pas
vraiment disponible en version française...
Pierre
Henri de Castel-Pouille
Robinson
Crusoe on Mars / USA / 1964 / couleur / 105 mn / Réal :
Byron Haskin / Scén : Ib Melchior & John Higgins
/ Int : Paul Mantee (Christopher Draper), Adam West (Dan Mac
Ready), Friday (Victor Lundin), The wooly monkey (Mona)
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