Le rialto

 

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The green slime

Suite à l’exploration et à la destruction d’un astéroïde devant s’écraser sur la Terre, une poignée de soldats de l’espace, menés par le commandant Rankin, ramène à leur insu une forme de vie extraterrestre à bord de la station spatiale Gamma 3. Bien au chaud dans le vaisseau, la vilaine bêbête grossit et fout un bordel monstre chez nos amis humains...

Sorti dans nos contrées aux débuts des années 70 sous le titre Bataille au-delà des étoiles, The green slime est un des pires ratages du cinéma de SF des années soixante. Mêlant allègrement acteurs américains de seconde zone et effets spéciaux japonais même pas digne d’un mauvais Godzilla, ce joyeux nanar est une perle de niaiserie ringarde rarement égalée sur un écran de cinéma ! Les acteurs, en particulier Robert Horton, mélange d’un James Bond constipé et d’un héros lifté pour pub de dentifrice, sont tous atteint de lyophilisation cérébrale, les maquettes semblent avoir été construites avec les pieds par des hydrocéphales myopathes, et la réalisation semble assurée par une amibe grabataire. Toute les conditions sont donc réunies pour s’éclater comme des bêtes pendant 90 minutes d’hallucinations et de délires non-stop ! Pour notre plus grand plaisir, les séquences s’enchaînent sans aucun répit : la surprise-party pour fêter la destruction de l’astéroïde où danses niaises pseudo-futuristes, coupes de cheveux choucroutées, et collants violets font bon ménage mais aussi les combats dans l’espace autour de la station spatiale contre des dizaines d’aliens sous acide et puis, surtout, ces fameuses créatures extraterrestres, juste mélange entre un figurant et un costume en caoutchouc ! Comment les décrire autrement ? Imaginez un pauvre gars entièrement recouvert de latex, avec un oeil cyclopéen à la place de la tronche, deux petits bras qui bougent pas, deux tentacules partant des épaules terminés par des pinces de crabe, des papattes griffues, et des grappes de raisins scotchées sur le nombril, et vous aurez une idée assez juste de nos copains martiens, facilement repérable d’ailleurs, puisqu’ils émettent un bruit de petite voiture électrique ! On pourra aussi s’attarder sur la rousse et belle Luciana Paluzzi, les casques de moto peints en argenté faisant office de casques de soldat, les décors quasi-psychédéliques de l’infirmerie, et surtout sur le geste récurrent de l’abruti commandant Rankin, qui chaque fois qu’il se passe quelque chose, lève la main, point fermé, pouce tendu, en faisant un petit signe de la tête, style super, j’a niqué les itis... Bon sang, mais pourquoi y’repassent jamais ce genre de truc à la tévé.
Pour les nantis, la chose repasse parfois sur le câble...

Pierre Henri de Castel-Pouille

The green slime (Bataille au-delà les étoiles) / USA-Japon / 1968 / couleur / 90 mn / Réal : Kinji Fugasaku / Scén : Charles Sinclair, Tom Rowe & Willam Finger / Int : Richard Jaeckel (Vincent Aillen), Robert Horton (Jack Rankin), Luciana Paluzzi (Lisa)