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DRACULA
VS FRANKENSTEIN
Par
une nuit de plein lune, le comte Dracula vole le cadavre du monstre
de Frankenstein puis s'enfuit. Non loin de là, une jeune
fille se fait sauvagement trancher la tête ! Quelques
jours plus tard, la chanteuse de cabaret Judith Fontaine part à
la recherche de sa sœur disparue. Elle découvre alors, aux
abords d’une fête foraine l’antre du docteur Frankenstein !
Judith retrouve aussi sa sœur, mais morte et portant une énorme
cicatrice autour du cou. Le comte Dracula demande au savant de redonner
vie à sa créature, afin que tous deux dominent le
monde main dans la main. Mais dès son réveil, le monstre
et le fameux comte se foutent lamentablement sur la gueule comme
deux délinquants juvéniles…
Aussi
connu sous le titre de Blood of Frankenstein, Dracula
vs. Frankenstein est un monument cinématographique conçu
par les cerveaux malades d’Al Adamson et Sam Sherman, respectivement
réalisateur et producteur de cette aberration. Après
un premier film narrant l’épopée d’une horde de Hell’s
angels en rut (Satan’s sadist), nos deux hommes décident
de mettre en route une énième version de Dracula.
C’est ainsi qu’ils décident d’engager à peu de frais
de vieilles stars du fantastique sur le retour.
Mais
l’engagement tourne vite au cauchemar surréaliste. En fait,
les deux stars sont de vieux messieurs malades et très, très
fatigués. Carrol J. Naish, interprète de House
of Frankenstein (1945), se déplace lentement sur un fauteuil
roulant, et garde difficilement son dentier dans sa bouche lors
des longues scènes de dialogue. Il en va de même pour
Lon Chanet jr, star incontestée du cinéma fantastique,
qui ressemble plus à un gorille imberbe et accro à
l’opium qu’à un acteur. Ce sera d’ailleurs le dernier film
de Chaney et de Naish qui mourront peu après. Un certain
Roger Engel, dont le jeu d’acteur est aussi vivant que celui d’une
amibe flottant dans du formol, décroche le rôle de
Dracula, et décide que son nom de scène sera dorénavant
Zandor Vorkov ! Le film sera distribué trois fois sous
des titres différents, mais jamais il n’obtiendra le moindre
succès. Pourtant, comment rester de glace devant tant d’efforts :
les décors du laboratoire sont ceux du magnifique Bride
of Frankenstein de 1935, les éclairs lancés par
la bague magique du comte sont dignes de ceux de la masse de Mightor,
et les maquillages plus qu’approximatifs sont franchement touchants.
Une heure trente de bonheur non-stop où génie et bêtise
s’entrecroisent pour le plus grand plaisir du spectateur. À
voir absolument pour la séquence du cabaret, où Judith
Fontaine chante et danse entre deux bellâtres aux charmes
irrésistibles en costumes aux cols en pelle à gâteau.
Pierre-Henri
de Castel Pouille
(doublure
lumière de Rita Fenlabrise dans Urg, the surfer monster)
DRACULA
VS FRANKENSTEIN | U.S.A. | 1969 / 71 | 86 minutes | couleurs | Prod :
John van Horn & Al Adamson | Scén : Samuel M. Sherman
& William Pugsley | Réal : Al Adamson | Int :
J. Carrol Naish (Dr. Durea), Regina Carrol (Judith Fontaine), Lon
Chaney jr (Groton), Zandor Vorkor (le comte Dracula)
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