Le
mort dans le filet
Après
que leur avion ce soit crashé en pleine mer, un producteur
de cabaret et une joyeuse équipe de strip-teaseuses dodues
s’échouent sur une petite île pleine de buissons.
Que ne découvrent-ils pas alors : un cabanon ou
se trouve le cadavre d’un homme collé dans une toile d’araignée
géante !
Seul
film du réalisateur Fritz Böttger, Le mort
dans le filet (aussi connu sous les nombreux titres de :
It’s hot in paradise / Body in the web / Horrors
of spider island / Girls of spider island / L’île
du sadique ou encore Dans le filet du sadique !)
soutient aisément la comparaison avec tout les Plan
9 from outer space et autres Robot monster du monde.
En fait, ce solide nanar n’a pour seul et unique but que de nous
montrer un maximum de filles ! Et bon sang quelle filles !
Un troupeau de plantureuses germano-yougoslaves dandinant du popotin,
dont les jupes se relèvent largement au-dessus du genoux,
données en pâture à une paire de monstres
hilarants à six et deux pattes. C’est donc avec un plaisir,
certes un peu désuet, que l’on reluquera comme des malades
le gros tugudu de la boudeuse Barbara Valentin, trop belle
et trop vulgaire pour être vrai, ainsi que la grappe de
donzelles érotiques à souhait se crêpant le
chignon et s’arrachant leurs corsages, se baignant à poil
(on est en 1959 !) dans la mer si bleu, prenant des douches
en culottes pour se faire ensuite sécher au soleil la nuit
(?) et se frottant d’un air coquin aux jeans des garçons
avant de faire cougni-cougna dans les bosquets d’orchidées.
On pourra aussi bien sur dévoiler qu’avant de méchamment
cachtonner dans des séries B, Alex d’Arcy joua dans
des productions carrément avouable comme La prisonnière
du désert. Et c’est avec prudence, un œil sur les seins
de la Valentin et l’autre sur la bobine foireuse du monstre, que
l’on suivra l’insoutenable suspens de savoir qui va se faire grignoter
par la grosse araignée à pattes de poulet et à
lunettes de ski, ou encore pourquoi que celui qui sert de héros,
y se transforme en gros ourson poilu à trois ratounes et
aux doigts pointus !
Soyons
clair et précis, Le mort dans le filet est le film
le plus bizarre, décousu, érotique et génial
de toute l’histoire du cinéma. La preuve ? Facile.
Pour fêter leurs sauvetages de l’île maudite et se
remonter le moral (le producteur s’est déjà transformé
en créature pas vraiment de cauchemar mais quand même
un peu, trois d’entre elles se sont fait trucider par des monstres
!), nos diablesses organisent une grande fête Hawaïenne
kitch à mort pleine de drague en bikinis et de nombrils
tout ronds. Si ça c’est pas une preuve !
Pierre
Henri de Castel-Pouille
Le
mort dans le filet / 1959 / Allemagne / noir et blanc / 77 minutes
/ Réal : Fritz Böttger (Jamie Nolan) / Int : Alexandre
d’Arcy, Helga Franck, Haral Maresh, Barbara Valentin.