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L’histoire
La brigade criminelle est sur la trace d’un dangereux maniaque.
Il semblerait que ce soit un jeune étudiant boutonneux, binoclard
et introverti.
Pendant ce temps là, un jeune étudiant boutonneux, binoclard et
introverti raconte dans son journal sa vie misérable et abstinente
sur un petit campus universitaire peuplé de pulpeuses et peu farouches
étudiantes et, hélas, aussi de jeunes mâles totalement obsédés...
Sur ce, débarque sur le campus une jeune étudiante boutonneuse,
binoclarde et introvertie... Et que croyez-vous qu’il se passa ?
Difficile de résumer ce qu’il advint mais l’amour frappe à la porte
d’à peu près tout le monde, sauf que pour certains le chemin semble
nettement plus long et semé d'embûches. La plume ultra cynique de
Juaco dresse ainsi le portrait des enfants de la movida : excessifs,
assoiffés d’expériences nouvelles et totalement obsédés. Le
Frustré (El Resentido) est apparu pour la première fois
en 1997 dans la désormais mythique collection “Brut comix“ de La
Cúpula, une série de fascicules qui héberge depuis bientôt dix ans
une certaine crème de la bande dessinée internationale en Espagne
(Daniel Clowes, Chester Brown, Thomas Ott, Jaime et Beto Hernandez,
Robert Crumb, Mezzo et Pirus, Peter Bagge ou encore Charles Burn,
et quelques rares jeunes auteurs ibériques comme les sulfureux Miguel
Angel Martin et Enrique).
S’inspirant d’une histoire courte de six pages réalisée en 1993
-et qui ouvre cet ouvrage-, Juaco développa dans une série de quatre
comics extravagants, le personnage d’El Resentido, figure du jeune
Espagnol plutôt coincé, perdu dans la joyeuse modernité movidesque
qui suivit les années post-franquistes. Fortement inspiré des auteurs
américains des années 80/90, le livre s’ouvre dans une ambiance
préfigurant les teen-movies (sexe, horreur et franche rigolade),
pour finalement dévié vers une forme d’intimisme à fleur de peau.
Au fil du récit, les éléments autobiographiques prennent le dessus,
renversent le climat et rompent la distance créée par l’humour :
l’auteur donne finalement à voir tout son désarroi et le personnage
principal, qu’il voulait emblématique de ses contemporains, s’avère
n’être que lui-même, en pleine confusion des sentiments.
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