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JadeWeb
presse #13
Nous vous rappelons que certaines de ces revues ne se
trouvent pas forcément en librairies et que le meilleur moyen de
se les procurer reste la VPC en contactant directement leurs auteurs/éditeurs
(qui ne mordent pas). |
presse
#12
L'HORREUR
EST HUMAINE #7 .
FERRAILLE #21 . CYCLOPS,
AIM FOR THE EYE . L'ENFANCE DU CYCLOPE
.
PEACE WARRIOR #19
.
LE
JOURNAL DE JUDITH & MARINETTE #10 .
PLG #37
presse
#11
LES DESSOUS DE TERMINAL BEACH #1 > Jampur Fraize
. EN MONTANT GODOT
(AGRUM COMIX #5) > David Vandermeulen .
FLIPPER LE FLIPPÉ > Morgan Navarro
. D.T. COMIX #3 > Pierre Druilhe
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LAPIN #33
. VERTIGE #1
. À LA BELLE ÉTOILE > Nicolas Filloque
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LE
FEUILLETON DE L'ETE
Après
avoir largement réintroduit la revue en librairie et en kiosque
depuis -déjà- une dizaine d’année, les petits éditeurs
ont du faire face aux difficultés de sa pérennisation face
à un public toujours avide de nouveautés et facilement las.
Tous ont tenté d’apporter des solutions afin de préserver
cet espace de création indispensable à l’émergence
de jeunes auteurs et lieu idéal d’exposition de leur politique
éditoriale. Trois formule en onze ans pour Lapin, une nouvelle
formule qui fait grand bruit pour Ferraille -mais qui se heurte
à l’arithmétique violente des kiosques-, une noyade prévisible
et effective pour un Jade hétéroclite et sans projet
éditorial, un Flblbl luxueux et sympathique qui avance à
la rame, une remise en question bienvenue, voire salutaire pour Ego
Comme X... et l’apparition de petits nouveaux : Patate douce
dont le troisième numéro se hisse -enfin- à un niveau
correspondant à ses ambitions. On pourra ajouter La lunette,
dont la bande dessinée n’est que l’un des composants, ce qui ne
facilitera pas son accessibilité tant le mélange des genres
semble susciter la défiance des lecteurs. Citons encore le tabloïd
Vertige qui donne la part belle aux graphistes tout en s’attaquant
exclusivement aux kiosques ou l’underground et liégeois Mycose
qui, du fond de sa Belgique natale, poursuit un chemin d’une belle constance.
De
leur côté, les gros éditeurs trempent le pied dans
l’eau pour sentir la température (Y z’ont vu des gens qui se baignaient,
alors y viennent), mais le temps reste couvert : hydrocution estivale
pour Pavillon rouge ; un Calliope qui, en choisissant
le giron de Sémic, semble apprécier la plongée hasardeuse
tant cet éditeur est le roi de la série interrompue ;
Casterman s’essaye à faire des bulles dans l’eau avec Bang !,
privilégiant le créneau 9e Art mais s’y
jetant sans bouée institutionnelle. Du côté des mammouths,
Fluide glacial continue sa plongée en apnée dans
les grands fonds coelacanthiques où rien ne bouge ; en creusant
un peu, on déterre un Pilote plein de goudron juste pour
la journée... Bref, rien de bien réjouissant semble-t-il.
EGO
COMME X #9
Une très
belle réussite que ce neuvième numéro d’Ego comme
x où tout a été repensé, de la maquette
au contenu, pour donner un nouveau souffle à la revue de l’éditeur
éponyme. Tout d’abord une nouvelle maquette -dans la lignée
des ouvrages modelés par Frédéric Poincelet- et mis
en forme sur un papier lorgnant vers le manga. Plus de pages et donc plus
d’auteurs, pas moins de dix-huit, tous inédits chez cet éditeur.
On retrouve des têtes connues de la petite édition, comme
Pierre Druilhe (Requins Marteaux), Jimmy Baulieu (Mécanique générale),
Gregory Jarry (Flblb) ou Jean-Yves Duhoo ainsi qu’une belle brochette
de très jeunes auteurs, moins connus, issus de L’atelier Pacôme
ou de collectifs belges comme L’employé du moi et Mycose. La revue
pioche vraiment du côté de la jeune génération
et met en avant quelques auteurs épatants comme Frédi Aster
(Cf. Les feuilles mortes > Top Vain livres #14), Lucas Méthé
(Cf. Des haricots > Top Vain presse #10) ou encore Stéphane
Rey (dont on peut suivre par ailleurs la série Les bums
dans Jade comics). Avec Accumulation de neige au sol, Jimmy Baulieu
retravaille une nouvelle version, plus aboutie, de son récit publié
en janvier dans l’anthologie québécoise L’enfance du
Cyclope ; Pierre Druilhe livre quelques pages de son projet autobiographique
Welcome to America ; Bert et Nathalie proposent Photomaton,
formidable récit -qui fait l’ouverture et donne le ton du numéro-
décrivant une relation père-fille tout en pudeur et magnifiquement
servie par un graphisme classieux. La cité des flaques,
de Cathy Del Magro permet une variante du Dormir de Simon Hureau
paru dans le numéro précédent de la revue, tandis
que Bosley, délaissant son comix Cerveau Brouillant nous
raconte son souvenir d’enfance du drame du Heysel. Bref, 180 pages très
bien remplies, bercées de souvenirs d’enfances et d’intime pour
un Ego comme x rempli de jeunes auteurs à découvrir
absolument. Très certainement la revue du moment.
JP.
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Collectif | EGO COMME X #9
184 pages | 15,00 Eu | éditions Ego comme x
ISSN1165-9491 | ISBN 2-910946-36-3
[site]
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LA
LUNETTE #2
Un concept osé
comme on dit. Nourri de récits de voyages et de reportages, La
lunette se veut un journal de réflexion et d’information en
prise sur le réel, par la lunette -justement- d’auteurs maniant
la bande dessinée, la photographie ou le récit. On pensera
évidement à L’œil électrique, qui navigue
dans des eaux voisines mais l’importance accordée à la bande
dessinée et à la photographie semble au cœur de La lunette.
Il faut dire que la bande dessinée est en train de s’ouvrir largement
au témoignage, comme au récit de voyage ou au reportage.
Des ouvrages de Joe Sacco, Art Spiegelman, Guy Delisle, Emmanuel Guibert
ou encore Philippe Squarzoni ont fait une entrée remarquée
dans le domaine. Ce numéro 2 explore toutes ces voies, proposant
un entretien avec Emmanuel Guibert ou présentant des travaux d’auteurs
issus des Balkans (dont Aleksandar Zograf reste la référence
-discutable parfois-). Un long reportage, assez éprouvant, sur
le tourisme sexuel au Burkina Faso, de Christophe Dabitch et Jean-Denis
Pendanx reste la pièce maîtresse de ce numéro -par
ailleurs largement consacré à des visions de guerre- et
qui se complète d’un témoignage photo dans la bande de Gaza.
Une approche particulièrement intéressante à développer
même si parfois on touche les limites du " cliché objectif "
avec, par exemple, un reportage en bande dessinée dans le quotidien
d’un commissariat bordelais pas plus pertinent -ni moins- qu’un reportage
télé basique et qui laisse dans l’expectative sur ce que
l’on a voulu nous dire. Quoi qu’il en soit, voilà une revue à
soutenir grandement.
JP.
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Collectif | LA LUNETTE #2
64 pages | 7,50 EU | édition Némo
5, rue Tombe L’Oly - BP 61 - 33036 Bordeaux cédex
[mèl] |
[site]
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THE
DEATH OF A CYCLIST
Nous profitons
de la réédition (la troisième nous semble-t-il) du
petit livret photocopié The death of a cyclist, pour confirmer
en ces colonnes toute la foi que nous portons au jeune et nouvel auteur,
Ilan Manouach. De cet Athénien on sait peu, juste quelques
dispositions – que l’on nous souffle heureuses – pour la musique de jazz.
D’autres sources nous confient qu’il serait sujet à d’enflammés
appétits pour les plus élégantes Grâces de
l’Art, élans passionnels aux pouvoirs hautains, qui se manifesteraient
chez l’atypique par une indocile conduite que de sèches et vindicatives
sentences soigneraient ; c’est que l’animal ose insulter l’indigne
et le laid, une excentricité que notre lecteur daignera bien pardonner
à l’inconnu, parce que si juvénile.
Que l’on ne
s’y trompe pourtant : les 48 pages à l’italienne du
premier ouvrage d’Ilan Manouach constituent un livre d’une redoutable
maturité. Récit muet, conduit par un dessin au noir et blanc
âpre, jamais, nous a-t-il semblé, un fanzine photocopié
aussi médiocrement broché de deux pauvres pointes fer –
car oui, c’est de cela qu’il s’agit ! –, eût pu laisser échapper
un tel souffle lyrique. Poésie déstructurée, l’enquête
mélodique et improvisée menée sur la mort de l’écliptique
cycliste de Manouach ne saurait se laisser raconter avec des mots, ni
des notes d’ailleurs, tant il nous manque ici les airs qui ont dû
résonner dans le cerveau de l’auteur. Il apparaîtra néanmoins
à l’amateur, sa lecture accomplie, le plaisir d’entendre à
son tour, tel un écho qui s’affaiblit au lointain, la discrète
perception d’une mélodie inédite. Jamais, depuis Aristophane
et Frédéric Coché on ne s’était autant fait
surprendre ; Ilan Malouach, nous en faisons le pari, saura bientôt
s’imposer comme l’un des plus indispensables.
Monsieur
Vandermeulen
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[extrait]
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Ilan Manouach | THE DEATH OF A CYCLIST
48 pages | 4 EU| Auto-édition
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VACHES
À VOIR
Dans l’innombrable
production d’Olivier Texier (’tain, il a que ça à foutre,
plus de dix bouquins par an, c’est pas du jeu), notons son Vaches à
voir, vingt-quatre déclinaisons tortueuses d’une vache passée
à toutes les sauces et compte rendu de son travail exposé
à l’occasion de l’exposition collective "Peaux de vaches et autres
artistes" organisé par un centre culturel belge. Les représentations
bovines absurdes frôlent un surréalisme goguenard, un tout
petit ouvrage sans prétention où l’on s’amuse bien.
JP.
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Olivier Texier | VACHES À VOIR
28 pages | 2,50 EU | Auto-édition
23, rue de Chateaubriand - 44000 Nantes
[mèl]
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MYCOSE
#15
À fond
underground bien que toujours à l’heure, revoici Mycose,
spécialité liégeoise à base de graphistes
forts
et servie frappée
bien que le cosmopolitisme guette : avec la couverture de Mezzo et
quelques pages de Gilles Rochier (oui, notre Gilles national à
nous), les extra-Suisses Ben et Ibn Al Rabin, le batave Marcel Ruijters
ou encore l’ineffable Mike Diana qu’on ne présente plus (c’est
l’auteur qui est toujours publié en V.O., ce qui quelque part est
très chic). Hormis ces clandestins, on retrouve la bande habituelle,
de Bosley à Benjamin Monti en passant par P’tit Marc ou Fifi, de
jeunes auteurs fort charmants mais qui mordent sur le papier, mélangent
les genres -du souvenir d’enfance au récit de voyage en passant
par toutes les fictions- et tracent lentement mais avec sincérité
leur chemin graphique et leurs voix discordantes dans la production belge,
fut-elle alternative. Déjà quinze numéros, une flopée
de petits titres (sur lesquels nous reviendrons) et d’expos, à
coup sur quelques auteurs dont on entendra parler dans les années
qui viennent.
JP.
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Collectif | MYCOSE #15
68 pages | 4 Eu + port | éditions Mycose
rue Naimette 35 - 4000 Liège - Belgique
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LE
PETIT GUIDE NATUREL ET MORAL DU GRAPHISTE EN PROIE AU DOUTE
Alors ça, c’est une bonne surprise et ça fait plaisir, saluons
le retour d’un des activistes de Sortez la chienne, label graphique qui
fit les beaux jours de nos jeunes années de lecteurs énervés.
Avec Le petit guide naturel & moral du graphiste en proie au doute,
Jean-Jacques Tachdjian (alias El Rotringo) décline en typographies
allumées et vectorisations sauvages une vingtaine de maximes à
l’usage du graphiste, sacré nouveau démiurge économique.
De "Le graphiste doit inventer sans cesse de nouveaux emballages afin
d’assurer la vente continuelle des mêmes produits" à
"Le graphiste doit donner à ses clients un contrôle total
sur l’encadrement de la création et la possibilité de coloniser
l’espace mental des consommateurs" en passant par le créneau
du street marketting : " Le graphiste se doit de recycler
des idées neuves pour les banaliser et les transformer en arguments
de vente de produits branchés". Que du bon sens, celui-là
même qui s’est évaporé des esprits hype qui, adolescents,
s’usaient l’idéal sur les bancs des écoles d’art. Ça
doit être le temps qui veut ça, on a pu lire dernièrement
dans une jeune revue d’art terriblement fashion une définition
parfaite de la compromission librement consentie et formidablement dans
l’air cynique du temps. Ce petit guide jaune permettra au jeune graphiste
égaré et harassé de travaux alimentaires de s’organiser
quelques pauses salutaires.
JP.
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Jean-Jacques
Tachdjian
LE PETIT GUIDE NATUREL ET MORAL DU GRAPHISTE EN PROIE AU DOUTE
40 pages | 10 EU PC | éditions La chienne
48, rue Léon Gambetta - 59000 Lille
[mèl]
- [site]
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VERTIGE
#3
Formidable ! Vertige
sort un troisième numéro et, été oblige dans
la jungle des kiosques, la thématique du numéro ne manquera
pas de se situer au dessous de la ceinture. Mais voilà, Vertige
cultive des auteurs en marge et les sujets dérangeants, on ne verra
donc pas de culs manararisés façon Calliope ni de
tests illustrés sur les amours de vacances, non, Vertige
à préféré disserter sur le texte de référence
des perversions sexuelles dans le monde psychiatrique, à savoir
le Psychopathia sexualis du docteur Richard Von Krafft-Ebing. Les
fougueux graphistes habituels sont comme des poissons dans l’eau, de Fredox
[interview] à
Mike Diana en passant par Jonathan Rosen, avec des guest stars comme Stumead
ou Mirka Lugosi [interview],
excusez du peu. Comment ne pas jubiler sur cette façon de savoir
mettre soigneusement les pieds dans le plat, de reléguer aux poubelles
l’hypocrite imagerie médiatique qui vend du yahourt grâce
à des paires de fesses. Vertige, à la manière
d’un Russ Meyer, sait abonder dans le sens du média et pousser
le bouchon juste au-delà de la fausse image de transgression qui
suinte des hebdos pluri-culs. Un numéro épatant qui se lit
le cœur bien accroché -Frédox sait nous le rappeler à
chacune de ses images- et met en exergue toute l’ambiguïté
du propos médiatique mou car on ne s’encanaille pas avec des édulcorants,
sauf chez les chiffes-molles.
JP. |
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Collectif | VERTIGE #3
(disponible en kiosques)
20 pages | 3,50 EU | éd. Publia
[mèl]
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SUSHI
BONDAGE # 2
Le retour des sales
garnements de la planète fanzine : toujours aussi beau ce
Sushi bondage qui se plait à jouer, masqué, la partition
de l’iconoclaste de base. De base mais avec quelle poigne, le Tintin
au tarterets de Dutreix -transposition actuelle du Tintin au Congo
de vous savez qui- est à se taper le bide par terre, une version
trash du TNT en Amérique de Jochen Gerner, tout à
la fois moins ambitieuse et moins prétentieuse. On retrouve également
au sommaire un roman photo toujours impeccable de Duveau (qui signe la
couverture), des pages délicatement nécro-porno, d’un Witko
à peine déguisé, Baladi, l’épatant Syl, un
Bertrand Molle si proche du style de Jean-Christophe Menu qu’on se demande
même si... et bien d’autres dans un capharnaüm comique et trash
toujours bien vu et cleanement emballé. Beaucoup pourraient en
prendre de la graine.
JP. |
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Collectif | SUSHI BONDAGE # 2
48 pages | 3,14 EU | Sushi bondage prod.
[mèl]
Ne demandez pas d’adresse, y’en a pas.
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FERRAILLE
#22
Encore
plus épatant que Ferraille #21, il y a Ferraille #22.
Sous sa somptueuse couverture de l’inimitable Stéphane Blanquet,
on retrouve tout ce que le "nouveau" Pilote n’a pas, à savoir
une alchimie parfaite entre une poignée de jeunes auteurs sans
complexes et parfaitement maîtres de la grammaire de la bande dessinée
dans ce qu’il a de plus intéressant : une force créative
qui épouse l’air du temps. Et s’il y a bien une chose dont a besoin
la bande dessinée, c’est bien de cela : une heureuse rencontre
graphique, narrative, inventive et prospective avec le monde d’aujourd’hui.
On peut faire confiance à Ferraille pour ça. La bande
à Winshluss pose les bonnes questions et on se régalera,
par exemple d’un Imius tâtant de la S.F. contemplative et totalement
exempte d’évènement (qu’attendre du futur semble
t-il nous dire) ou d’un Morvandiau, nouveau roi de bande dessinée/réalité
qui fait la nique à tous les "nice people" du monde. Mais condamné
à ne pas faire appel à la publicité pour cause de
bon goût (Prosper Partouche ne sachant pas dessiner aux dernières
nouvelles), cette nouvelle formule se heurte -bien évidemment-
au piège des kiosques.
Les rumeurs vont bon train sur le possible arrêt, voire le passage
en anthologie annuelle, de Ferraille et tout le monde y va de sa
petite larme mais autant mettre les choses au point tout de suite :
Ferraille existe dans les kiosques depuis août 1996 dans
l’indifférence générale ou presque et les meuglements
habituels de dernière minute, on a déjà vu ça
(comme dirait le commandant Turbo). Le problème de fond demeure
toujours le même, les jeunes revues audacieuses et sans grands moyens
n’ont que peu d’espoirs face au public traditionnel (et le mot est judicieux)
de la bande dessinée qui ne jure que par fanisme et souvenance
pré-pubère. La frange très minoritaire qui constitua
le public des petits éditeurs ces dernières années
semble aujourd’hui se contenter d’héroïc fantasy (quel retournement)
et de Canada dry.
Mais cessons
là ces atermoiements, ce numéro 22 est vachte chouette et
on retrouvera aussi avec grand plaisir le totalement frappé Morgan
Navarro, Guillaume Bouzard qui rêvait depuis toujours de pouvoir
parler de foot -c’est chose faite-, ainsi que Monsieur Vandermeulen en
pleine explication de choses et faisant des infidélités
à Jadeweb, à la recherche de ce jeune public qu’il
affectionne tant.
JP.
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Collectif | FERRAILLE #22
(disponible en kiosques)
96 pages | 5,50 Eu | éditions Les requins marteaux
ISSN1279-1970
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