Henri, le lapin à grosses couilles
Cartonné couleur -
32 pages
[dossier
de l'ouvrage]
Nous sommes en 1999, mon fils Elie a trois ans et
pense encore que son caca est une personne. Dieu que
les livres pour enfants que je vois passer sont timides,
tartes, peu drôles. Même les plus jolis d'entre eux
sont narrativement timorés.
Comme mon premier conte pour lardons est trop compliqué
pour lui (Fleur) et qu'il y a trop de texte
dans Rank Xerox, je décide de lui en écrire
un. Comme je sais que l'école s'appliquera à lui faire
croire que le bonheur est dans l'intégration sociale
et l'identité avec le groupe, je vais donc lui raconter
le contraire et l'initier à la confusion morale punk
: si ça peut pas lui faire de bien, ça peut pas lui
faire de mal...
Il y a le mot "couilles" sur la couverture et deux
ou trois petits trucs dans le livre, ça a peut être
une incidence sur le fait que je n'ai toujours pas
trouvé d'éditeur pour enfants qui en veuillent quatre
ans après. Comme il fait toujours marrer mon fils
trois ans après alors que moi pas, j'en déduis qu'il
s'agit pourtant bien d'un livre pour enfant, et d'ailleurs
les animaux y sourient, c'est un signe qui ne trompe
pas.
Entre temps, j'ai écrit pour lui Le mauvais papa
qui raconte l'histoire d'un sale bonhomme qui pourrait
bien écrire des trucs comme Henri, le lapin à grosses
couilles à son fils. Quel sale bonhomme .
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