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Dupuis (collection humour libre), 1997
ISBN
2-8001-2481-4
L'amour
a ses raisons que la raison ignore... Liliane Bowell, charmante écervelée
londonienne est la fille du professeur Bowell, "le plus grand archéologue
anglais". Elle s'est éprise d'Imhotep IV, propriété du british muséum
et surtout, momie trois fois millénaires.
Cet amour est réciproque, quoiqu'un peu ambigü car Liliane ressemble à
s'y méprendre à la femme d'Imhotep lorsque celui-ci régnait sur le Nil.
Pour éviter des ennuis à l'homme qu'elle aime, Liliane verse un produit
soporifique dans la tasse de thé d'un policier et d'un grincheux. Horreur,
le produit en question était du poison et les deux hommes décèdent.
Commence alors une cavale qui amènera nos héros à rencontrer Imothep III,
le père d'Imothep IV. Le fils a toute la distinction de son titre, mais
le père est un aventurier aux manières frustres et à l'honnêteté contestable.
Notre curieux couple survivra à la justice, à la prison et aux pressions
familiales :
- "J'aime Liliane professeur, et nous allons nous marier".
- "Vous êtes la propriété du British Muséum, vous êtes mort. Restez
en dehors de tout ça !"
Le lecteur n'a pas vraiment droit à des explications scientifiques ou
historiques, mais il s'en moque dès la première page.
Les auteurs
nous éblouissent avec un humour léger, très british, des dialogues enlevés
et des images sublimes. Au delà de l'humour, une certaine émotion naît
(lorsque Imothep revoit ses enfants, par exemple).
Quelques
dialogues choisis :
-
"Des gens du muséum vont venir vous prendre pour une exposition"
- "ça me changer les idées"
- "Vous ne comprenez pas ! C'est vous qu'ils veulent exposer. Derrière
une vitrine ! Vous ne pourrez plus bouger !"
- "Etrange coutume. Remarquez, dans mon pays aussi on traitait mal
les étrangers."
-
"Les seuls coupables dans cette affaire, messieurs, se nomment amour
et précipitation. C'est l'amour qui a poussé le pharaon Imhotep IV à traverser
les siècles pour s'en prendre au mur ouest du commissariat central, et
c'est la précipitation qui amené miss Bowell à confondre de l'arsenic
et de la camomille".
-
"Hep ! Mc Intosh ! Viens par ici. Regarde dans la direction de mon
doigt".
- "C'est sombre."
- "Il ne te semble pas que la reine est en train de traverser la
Tamise en nageant sur le dos ?"
- "Ah, peut-être."
La
fille du professeur est une petite perle toute en finesse, impeccable
jusque dans ses moindres détails. Il y a là un peu de Charlie Chaplin,
quelques touches des meilleures comédies noires anglaises et beaucoup
de l'humour visuel des carricaturistes de la fin du dix-neuvième.
On sent une grande jubilation de la part des auteurs. Un régal.
à voir : le site officiel de Joann Sfar.
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N'ayant
pas bu ni mangé quoi que ce soit pendant trente-deux siècles, Imhotep
est rendu ivre par une simple tasse de thé.
Dans son sommeil, Imhotep IV revoit ses enfants.
"Voici comment je vois les choses : je rencontre la reine, je la
séduis, je l'épouse et j'obtiens la grâce de nos enfants. Qu'en pensez-vous
?". Devant le royal refus de sa gracieuse majesté, Imhotep III est
contraint d'enlever Victoria.
Imhotep IV tente de tirer Liliane de sa prison. Raté.
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