DE
L'AUTRE CÔTÉ à Montréal par Émilie
Plateau
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L'histoire Après avoir dépeint les vicissitudes de la colocation en Belgique dans son premier livre Comme un plateau (paru dans la collection Arthropode en septembre 2012), Émilie Plateau livre son expérience de quelques mois passés au Québec. C’est toujours avec humour et tendresse qu’elle nous conte son quotidien à Montréal, de la difficulté à revivre en colocation et à s’adapter à la vie outre-Atlantique à ses escapades plus ou moins réussies à Minneapolis puis New York jusqu’à l’arrivée de l’hiver rude et glacial. Son graphisme est immédiatement reconnaissable par son approche minimaliste et la minutie de son style très original, son travail du motif et de la composition, qu’elle prolonge souvent lors d’expositions de dessins découpés et en trois dimensions. Son travail évoque aussi visuellement la miniature et rejoint les recherches d’artistes comme les photographies de Slinkachu ou les travaux de maquettes des duo Walter Martin et Paloma Muñoz ainsi que d’Anne et Patrick Poirier. Narrativement, au-delà d’un journal intime, ces empilements de courts récits d’où émerge une certaine douceur forment une cartographie riche d’enseignements des modes de vie contemporains de nos contrées occidentales. De la Belgique au Canada, on y suit les jeunes adultes nomades d’aujourd’hui, pas toujours matures, confrontés aux problématiques du monde actuel. C’est en creux qu’il faut souvent comprendre les personnages qui peuplent ses récits et dont elle retranscrit avec une grande précision les attitudes et les propos. « Je tends l’oreille. J’écoute. J’observe. Je note. J’enregistre. Je retranscris. Je dessine. » Issue des Beaux-Arts de Montpellier, Émilie Plateau ne quitte jamais son carnet des mains. Elle note ce qu’elle entend du quotidien, de son entourage, puis le retranscrit dans une sorte de vaste travail autobiographique, nous mettant témoins de ces morceaux volés, bouts de dialogues incongrus, réparties surré-alistes, situations tout autant étranges que normales. Douée d’une pointe d’humour à la Glen Baxter, on se délectera de ses portraits du monde, approches aussi bien acerbes que naïves, petite sociologie de ses contemporains.
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