LA CLÔTURE Fabcaro

 

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Collection monotrème

L'auteur > Fabcaro

Format 21x27,5 cm
Impression noir et blanc sur munken offset 150 gr
Couverture souple quadri avec rabats
48 pages - 12,00 Euros
ISBN 978-2-35212-047-6 >
EAN 9782352120476

L'histoire
Cet album a failli être une poignante histoire d'amour née d'une petite annonce, une chronique familiale pleine de tendresse, une palpitante aventure de science-fiction, un pamphlet social sur la fulgurante ascension professionnelle d'un laissé pour compte, une grande fresque politique autour de deux dirigeants charismatiques, l'oeuvre ultime d'un auteur de bande dessinée au sommet de son inspiration.
Oui mais voilà : il y a la clôture à réparer et les courses à faire.

Sonia cherche le grand Amour, Pierre cherche un emploi, un auteur cherche un scenario pour sa bande dessinée... À moins que tout ceci ne soit le fruit de la confusion d'un auteur au bord de la dépression qui a du mal à se dépétrer de personnages aussi perdus que lui...

A travers une histoire complète, Fabcaro dresse sur un laps de temps très court (24 heures environ) les portraits croisés de représentants d'une génération en mal de repères, sur un mode humoristique expérimental, burlesque, plein de non-sens. On peut penser aux séquences des skètches des Monty Pythons tant le quotidien des multiples personnages s'entrechoquent avec un humour absurde qui fait mouche toutes les trois cases, moyenne du laps de temps accordé à chaque séquence.

Parution : 16 avril 2009





Chronique sur BDGest par A. Perroud, le 30/03/2009
C’est un peu compliqué à expliquer, voyez-vous il s’agit d’une histoire d’amour – ça fait toujours rêver l’amour – passionnée. Euh...enfin, ce n’est pas du Barbara Cartland non plus. C’est plus un récit d’aujourd’hui, une chronique sociale si vous voulez : le chômage des jeunes, le malaise des vieux, la crise... Ce n’est pas rébarbatif pour autant, c’est moderne et drôle aussi, il y a de la musique et ça bouge, le fun quoi ! Ne bougez pas, je m’occupe de la clôture et je vous raconte. Le début de la lecture de la Clôture a tendance à désarçonner tant la narration est dé-construite. Plusieurs petites scénettes sans rapport apparent s’entrecroisent de façon aléatoire, puis, peu à peu, une direction générale semble se mettre en place. Le plus étonnant étant l’apparition de l’auteur qui, de fort méchante humeur, sèche sur la page planche. Deux niveaux de lecture se révèlent : des tentatives de début d’histoires et une partie autobiographique. Rien n’est moins sûr, Fabcaro sort pour prendre un peu l’air et croise physiquement ses personnages. Le réel et la fiction s’entrecroisent. Quelle dose de réalité dans la fiction ? Quelle est la part de la fiction dans la réalité ? Que se passe-t-il quand la clôture qui sépare ces deux mondes est brisée ? Lewis Trondheim avait choisi la forme de l’essai dans Désoeuvré pour traiter des mystères de l’inspiration et de la peur, terrible pour un créateur, de se retrouver un jour « à sec ». Dans la Clôture, Fabcaro (Droit dans le mur) se met également en scène, mais il choisit une approche fictionnelle. Le récit est en lambeau comme peuvent l’être les pensées qui défilent quand on laisse aller son esprit. Des morceaux de réalité glanés ici et là qui se suivent, s’emboîtent, s’entrechoquent et finissent par former le tissu de nos vies. Élargissant son récit au-delà de ses angoisses personnelles, Fabcaro parvient, d’une façon très originale, à décrire la face absurde du monde qui nous entoure. Loin des canons classiques de la narration, le petit monde conçu par Fabcaro est néanmoins parfaitement huilé et logique. La lecture nécessite une attention soutenue, car chaque case possède un petit détail qui fera la différence à un moment du récit. La Clôture est une bande-dessinée originale et complexe, admirablement réalisée et chaudement recommandable à tous amateurs curieux du 9e art.

Interview sur Scenario.com par Sburo, le 24/03/2009

Chronique sur Scenario.com par Sburo, le 24/03/2009
C’est à un exercice périlleux que s’est livré Fabcaro avec cette bande dessinée La clôture. Périlleux parce que donner dans l’absurde ne garantit pas toujours l’adhésion d’un lectorat hyper large, et cela surtout lorsque le côté loufoque n’est pas que ponctuel. Mais c’est aussi un plaisir qu’il a pu s’accorder en sachant sûrement quelque part que ses fans le suivront dans ses observations, dans ses réflexions et dans ses délires. Comme toujours gentiment moqueur, Fabcaro met en scène dans La clôture de nombreux personnages tous un peu plus azimutés les uns que les autres. Un jeune chercheur d’emploi tombé de la dernière pluie et super optimiste malgré ses prestations navrantes... Une femme à la recherche de l’âme sœur qui va se faire draguer par un mec top-funky... Un serveur, un présentateur télé, une jeune danseuse, un D.R.H... Bref, tout un petit monde qui n’a pas forcément à faire ensemble mais que le fil conducteur du récit va faire se rencontrer, se côtoyer ou se séparer... Il fait ainsi de sa bande dessinée un essai à fort potentiel : ça aurait pu tourner à la comédie, ça aurait pu tourner à l’histoire romantique, ça aurait pu virer à l’intimiste ou à la chronique sociale... Ca aurait même pu tourner à la SF ! Si !!! Au final, ça part assez en vrille, hein, on ne va pas le nier... mais tout en restant focalisé sur la condition de "Monsieur tout-le-monde" et, intrinsèquement, sur la réalité du travail de création des auteurs de bandes dessinées. On n’en attendait pas moins de Fabcaro qui participe régulièrement au collectif JADE, une publication qui aime aborder avec humour la condition de l’homo-bandessinus. Déjantée, donc, et dessinée dans le plus pur style Fabcaro, cette BD La clôture est un récit choral dont les situations et les dialogues vous soutireront des rires qui ne demandaient qu’à sortir. C’est donc une lecture vivement conseillée ! A découvrir dans la collection Monotrème des éditions 6 pieds sous terre.

Chronique sur L'avis de bulles # 116 par Sophie de Lestang, le 15/04/2009
Deux acteurs jouent une scène d’amour. Un sympathique looser à la logique bien particulière tente de réussir sa vie amoureuse et professionnelle. Une jeune femme célibataire cherche l’âme soeur mais semble inéluctablement attirer tous les crétins de la création. Le rapport entre tous ces individus ? Ils sont tous des personnages potentiels du dernier album de FABCARO. Sauf que ce dernier peine à trouver l’inspiration et n’arrive pas à “scénariser”. Normal, lorsque l’on a une femme, deux filles et une clôture à réparer… Après deux albums autobiographiques, deux oeuvres d’humour noir et une parodie de catalogue, FABCARO nous livre une excellente mise en abyme qui, à l’image de films tels que The player (ALTMAN) ou Ça tourne à Manhattan (ALLEN), se penche sur les aléas du processus de création ainsi que sur la condition des personnages, leurs rôles, leurs droits et surtout leurs limites. Conformément à la théorie de Stephen KING sur le libre arbitre hypothétique des protagonistes de romans, FABCARO conçoit des personnages qui n’en sont pas vraiment et qui finissent même par mettre leur grain de sel dans une intrigue qui n’existe pas encore, le tout en se plaçant lui-même au même niveau que les acteurs de son scénario en gestation. Ce n’est pas très clair ? Vous n’avez qu’à lire l’album et ainsi savourer par vous-mêmes son ironie profonde ainsi que sa transparence absolue au moyen de laquelle les tripes de l’auteur nous apparaissent encore plus clairement que lors de ses oeuvres autobiographiques. Une exposition sincère et émouvante doublée d’une pirouette narrative d’une finesse remarquable.
ZOO #19 par Wayne, mai 2009
Un auteur dépressif en panne d’inspiration décide de squatter son album et de prendre en otages ses personnages. Déstructurant la BD chorale à l’extrême, Fabcaro enchaîne les situations absurdes et les répliques nonsensiques dans un joyeux bazar. Mais derrière cette déroutante mise en abyme se cache le thème très actuel du manque de communication. Après les très biographiques Le steak haché de Damoclès et Droit dans le mur, cet OVNI périlleux, ce pétage de plombs perplexe, se révèle finalement comme son livre le plus personnel.