Notre approche du mythe puise son inspiration principale dans le premier Faust de Goethe, tragédie qui restera assurément et pour longtemps encore, la plus éclatante adaptation tirée de la légende. D'un point de vue graphique cependant, nous avons tenté de nous défaire le mieux qu'il nous était permis des réussites plastiques antérieures.
Notre Faust, s'il s'inscrit bien dans une tradition populaire, n'a certainement pas la prétention de rapporter le texte goethéen dans un nouvel environnement philosophique, même si, de-ci de-là, nous avons glissé, sans trop de politesses pour l'œuvre, quelques idées propres à notre époque pour qui le récent retour à la question des Lumières demeure un sujet de plus en plus apparent. Aussi notre travail de bande dessinée ne prétend-t-il être autre chose qu'une introduction à l'œuvre, la tentative plastique d'une poésie riche de signes et de sens.

David Vandermeulen & Ambre

        Our approach of the myth of Faust draws its inspiration in the first Goethe' Faust , a tragedy which will definitely remain — and for long — the brightest adaptation of the legend. From a graphical point of view however, we have done our utmost to get rid of the precedent plastical achievements.

        Our Faust , still anchored in the popular tradition, doesn't intend to refer to the original Goethe' text in a new philosophical environment, even though, we have dropped, here and there, some ideas from our own time ; among which the recent return to the question of the “siècle des lumières” remains a more and more visible subject.

        So our graphic work is nothing but an introduction to the masterpiece, and a plastical attempt of poetry full of signs and meanings.

David Vandermeulen & Ambre
(Translation : Bastien Le Gouis)

L'ouvrage / the book :

FAUST
D'après Goethe
Adaptation : David Vandermeulen, dessins : Ambre
Éditions 6 Pieds Sous Terre, quadrichromie, octobre 2006
88 pages, 24/30 cm, 24,50 €
ISBN 2-35212-005-5

Synopsis :

Pages :
Storyboard :

Faust est le héros d'un grand nombre d'ouvrages, que l'on peut classer en trois catégories selon l'époque qui les ont vus naître : la première catégorie met en avant le pacte diabolique et l'aspect légendaire (Marlowe). La seconde époque privilégie les miracles accomplis par Faust, transformé en amuseur public, le pacte diabolique ne devenant qu'un accessoire dramatique. Goethe, enfin, fait subir au mythe de Faust un troisième changement, à travers une approche plus dramatique et l'apparition du personnage de Marguerite. Le Faust de Goethe a été composé en deux parties à des époques distantes : 1790 et 1831, et embrasse ainsi toute la carrière de l'écrivain. Faust, en qui l'homme contemporain se reconnait volontiers, est sans doute la figure mythique la plus souvent reprise dans la littérature moderne.

Le docteur Faust découvre amèrement qu'il a brûlé les plus belles années de sa vie à la recherche du savoir. Tenté par le suicide, il voit apparaître Méphistophélès qui lui propose un pacte : son âme en échange de la jeunesse et des plaisirs qui vont avec. Faust accepte sans illusion. Ce pacte est en réalité un pari entre Méphistophélès et Dieu. Méphistophélès emmène Faust pour un grand voyage, jusque dans une taverne dédiée aux plaisirs paillards. Faust, répugnant à de telles bassesses, résiste et reste froid, jusqu'au moment où il est subjugué par l'apparition de Marguerite au sortir de l'église. Modeste, pudique, Marguerite est l'innocence-même. Faust la vénère comme son contraire. Faust et Marguerite finissent par se rencontrer dans un jardin ; la jeune fille est subjuguée, malgré des signes néfastes scellant son destin. Faust lui jure un amour éternel. Marguerite voit disparaître son insouciance, et découvre l'angoisse et la passion. Dans le jardin de Marthe, Faust rejoint la jeune fille et se lance dans un hymne panthéiste grandiose. Au moment de se séparer, Faust lui laisse un somnifère qui lui servira à endormir sa mère afin de pouvoir jouir de leurs rendez-vous amoureux. Marguerite, séduite, accepte. Apprenant cette liaison, le frère de Marguerite provoque Faust en duel qui, aidé de Méphistophélès en personne, le blesse mortellement. Devenue mère et abandonnée de tous, Marguerite est délaissée par Faust qui, lui, s'adonne à tous les plaisirs orgiaques possibles et imaginables au milieu des démons et des sorcières. Faust, pressentant la fin tragique de la jeune femme, se déchaîne contre Méphistophélès. La mère de Marguerite, sous l'action du somnifère, meurt, et sa fille se retrouve en prison. Hébétée, elle reçoit la visite de Faust. Ne le reconnaissant tout d'abord pas, elle se réveille de son hébétude au moment où Faust retrouve le ton de son amour passé. Elle refuse néanmoins de le suivre et veut expier sa faute. Dieu la ramène à Lui. Faust quitte la prison en compagnie de Méphistophélès. Il a tout perdu.

Croquis / Sketches :