Sylvain Gauthier, de Alc Levora est un artiste électronique de Tours, qui monte qui monte... Un maxi avec Schneider TM sur Arbouse.



 



SYLVAIN GAUTHIER

 

JadeWeb : Quel est votre premier souvenir musical ou sonore ?
Je me souviens que mes parents avaient une drôle de bouteille – c’était de l’eau-de-vie, je crois – dont le socle en plastique marron cachait le mécanisme d’une boîte à musique. Il fallait tourner une minuscule manivelle sur le côté pour entendre la petite mélodie. J’adorais retourner la bouteille pour voir le petit dispositif égrener les notes de plus en plus lentement…

Quels artistes ou chansons ont marqué votre jeunesse ?
D’abord, la Danse des Canards et Thierry Le Luron et Les Ptits Lapins ! Ensuite, Elvis, Madonna, Dire Straits, Prince, Michael Jackson, jusqu’à 12/13 ans. Puis mon parisien de cousin a commencé à me refiler ses cassettes enregistrées des premières émissions de rap français sur Radio Nova. Ce que j’y entendais était tellement fascinant, pour l’époque. S’ensuivent logiquement Public Enemy, EricB&Rakim, RunDMC, pour ne citer qu’eux. Je n’ai pas décroché du hip-hop pendant quelques années, jusqu’aux Doors (années lycée) puis Pixies et Sonic Youth. J’ai dans la lancée allègrement pataugé dans ce qu’on nomme l’indie rock.

Pensiez-vous travailler dans la musique ? Que souhaitiez-vous devenir plus tard ?
Je n’ai jamais trop su. Aucune profession ne m’a jamais vraiment attiré. Je n’ai en tout cas jamais rêvé de faire carrière dans la musique…

Y a t’il des sons désagréables (ou agréables) qui ont marqué votre jeunesse ?
Quand j’étais adolescent, le dimanche matin, mon père faisait exprès d’ouvrir et de fermer bruyamment la porte du couloir juste à côté de ma chambre : je ne devais ainsi jamais me réveiller après 9 heures. Depuis, j’ai du mal avec les portes qui claquent. Il y avait la porte et la radio, aussi, qu’il écoutait à fond dans la cuisine. Des logorrhées chuintantes, crachotantes, irritantes. J’ai du mal aussi avec les radios écoutées trop fortes…

Est-ce que vos parents ont participé à votre éducation musicale ?
En négatif, oui ! Pléthore de vedettes de variétés et de vieille chanson française indigestes ont nourri mes oreilles pendant très longtemps. Il y avait cependant une cassette appartenant à ma mère que j’adorais : Bilitis, la B.O. d’un film érotique, dont je me souviens comme une musique synthétique ornée de voix féminines et éthérées.

Pouvez-vous raconter un souvenir d’enfance marquant, relatif à la musique (concert, spectacle…) ?
Vers 10 ans, je me rappelle qu’un mercredi après-midi, j’ai découvert, en fouillant dans un placard à vêtements du sous-sol, un vieux saxophone alto. Je me souviens être resté interloqué par cette découverte, car pour moi, la musique (en tant que discipline pratiquée et explorée) n’avait rien à faire dans ma maison, elle y était incongrue sous cette forme. Je ne voyais ni ma mère ni mon père souffler dans un tel outil. Quelque chose clochait. J’appris par la suite que c’était mon père qui en avait joué pas mal, dans sa jeunesse, ce qui ne manqua pas de me laisser songeur.


Votre Top 5 de l’enfance

Les génériques de dessins animés

Thierry Le Luron et Les Petits Lapins

La chanson de la marraine de Cendrillon, dans le Walt Disney (calakazou, la magicabou, la babidibabidibou…)

Billitis

La Danse des Canard

> Rédaction
© Julien Jaffré | Jadeweb 2003