Chronique
de Sbuoro sur
scenario.com
Après
The Band, BD dans laquelle l’auteur Mawil nous parlait de sa
jeunesse musicienne, Welcome home part sur un terrain différent
tout en restant dans l’autobiographie humoristique. Ce nouvel
album nous parle d’une période estivale très courte. L’auteur
y raconte des vacances qu’il a passées dans une ambiance communautaire
hippie ; vacances pour le moins originales puisque les journées
s’y déroulaient au rythme de la nature et avec interdiction
d’avoir recours à des facilités modernes comme l’électricité.
Vacances cependant très cool où chacun doit se sentir bien,
doit se sentir comme s'il était chez lui, "Welcome home !" étant
d'ailleurs lancé à tout nouvel arrivant. L’esprit « back to
nature », en quelques sortes. Génial, non ? C’est en tout cas
l’idée que Mawil s’était fait de ces expériences... avant de
les vivre ! Parce que forcément, beaucoup y trouvent leur compte.
Mais lorsque comme lui on est un hippie "pour l’occasion", lorsqu’on
est un petit malin croyant pouvoir profiter de la liesse générale
pour (euh, disons-le) "choper des gonzesses" fastoche, il n’est
pas impossible que le bon plan tourne à la déception... Héhé...
Surtout lorsque l’interdiction de boire de l’alcool annule les
chances de se lâcher complètement. M’enfin. Parfois, (et malgré
tout) les bad trips font les bons souvenirs.
Le ton est léger, et ça attaque très fort dès la première page
! Mawil ne se loupe pas, n’hésitant pas à se dépeindre comme
le mec de base avec une bite en érection à la place du cerveau.
On le verrait presque baver lorsqu’il se fait raconter, une
fois de plus, le coup du "triple ponton" !!! Son pote l’a gonflé
à bloc : il n’a pas longtemps hésité avant de se jeter dans
l’aventure !
C’est pour cela que cette histoire passe si bien : on est en
présence d’un personnage principal hyper motivé qui va découvrir
un univers de rêve ! Qu’est-ce qui pourrait mieux marcher ?
Hein ?! Je vous le demande ! Et comme le dessin est très sympa,
le rire naissant des déconvenues que rencontre Mawil chez les
hippies prend naturellement la suite du plaisir d’être entré
dans cette lecture avec le même engouement qu’avait l’auteur
pour ces vacances promesses de souvenirs inoubliables ! Oui,
le dessin est chouette. Il est moderne. Il peut faire penser
à du Sfar. A du Bourhis, aussi (Ingmar). A d’autres, encore,
mais c’est du Mawil. Il est simple mais n’est pas pour autant
avare en détails ou en originalités. Par exemple, j’ai beaucoup
aimé ce dessin tout en longueur où l’on voit Mawil au téléphone,
le fil de son appareil se tendant d’un bout à l’autre de la
pièce ! Et plein de petits trucs comme ça.
Et puis comme le mouron peut nous sauter dessus en fin d’été,
lorsqu’il s’agit de retourner au taf, la raison semble reprendre
ses droits sur les rêves qu’avait nourris Mawil. On a l’impression
que l’auteur redevient très rapidement adulte. Qu’il efface
d’un coup de main cette parenthèse de laisser-aller qu’il s’est
offerte. Oui, qu’il est bon, malgré tout, de retrouver son chez
soi... Aussi rigolotes fussent les vacances ! Home sweet home...
C’est d’ailleurs là, chez vous, que vous apprécierez le mieux
cette lecture qui vous donnera quand même peut-être des idées
pour vos prochains congés d’été ! Bé ouais, quoi. Le triple
ponton... Ça doit quand même vachement valoir le coup,
ça ! |
Chronique
de Jean-Philippe Martin sur citebd.org
Passé un peu inaperçu au milieu
de l’abondante production qui a marqué la fin de l’année 2009,
la traduction de Welcome home de Markus "Mawil" Witzel, celui
que la presse spécialisée outre-Rhin surnomme "le Woody Allen
de la bande dessinée allemande", tombe à point nommé dans cette
période de frimats.
Il fait très chaud en ce début de vacances et Mawil, qui ne
veut pas se morfondre à Berlin comme tous les étés, a trouvé
un bon "plan" riche en promesses de toutes natures : participer
à un festival hippie, en pleine nature. Ce n’est pas tellement
la perspective d’un retour à une vie plus primitive qui motive
notre dessinateur mais bien celle de connaitre de nouvelles
expériences plus ... sensuelles qui l’invite à prendre la route.
N’est-ce pas là, dit-on, que l’on trouve les filles les plus
jolies et les plus cools ? Las la vie en communauté ne se révèle
pas aussi exaltante qu’annoncée et Mawil peu chanceux au jeu
de l’amour libre essuiera quelques cuisantes et frustrantes
rebuffades avant de retrouver la ville et ses plaisirs plus
sophistiqués.
Cette plongée ethnographique au cœur d’une de ces tribus alter
mondialistes qui ont fleuri un peu partout dans le monde moderne
est foncièrement drôle sans pour autant jamais basculer dans
la caricature facile. Notre auteur témoigne même de la sympathie
voire de la tendresse pour ces groupes convaincus de la nécessité
de revenir à une vie sans afféteries et qui accueillent tout
nouvel arrivant dans la communauté par un enjoué "welcome
home".
avec ce quatrième ouvrage de Mawil 6 Pieds sous terre poursuit
l’édition en français de son œuvre, Welcome Home, faisant
suite à On peut toujours rester amis (2005), Safari
plage (2006) et The band (2007) |