TEMPS MORT Gilles Rochier

 



EXTRAIT de 6 pages au format pdf (2,2 Mo)



Collection monotrème
L'auteur > Gilles Rochier > Format 21x27,5 cm
Impression Bichrome sur offset 170 gr
Couverture souple quadri avec rabats
60 pages - 13,00 Euros
ISBN 978-2-35212-040-7 > EAN 9782352120407

L'histoire
"C'était pas prévu que je perde mon boulot et puis c'est peut-être mieux comme ça. je vais avoir 40 piges, je vais ou, je vais faire quoi ?" Parallèlement à sa passion pour le dessin et la bande dessinée, qui lui permis de publier pendant plusieurs années Envrac, un perso-zine retraçant le quotidien de son quartier, Gilles Rochier avait un autre boulot, stressant, qui l'occupait largement et à plus que plein temps.
Pas de temps à consacrer à soi, à ses amis, peu à sa famille. Et la passion du dessin, toujours présente qui venait compliquer la donne.
Un jour, sa boîte coule... Plus rien a quoi se raccrocher, l'impression que le sol se dérobe... la dépression l'engouffre.
Heureusement le dessin est là, il s'y raccroche, fait un break, le justifie auprès des autres par son "statut" de dessinateur, auprès de lui surtout.
Il est urgent de faire un temps mort.
Réapprendre à vivre sans s'oublier dans douze heures de travail quotidien, partager du temps avec sa famille, retrouver les amis perdus. "Un tempo de vie ralenti par les médocs, j'attends que ça passe", car l'arrêt est brutal.
Nous retrouvons ainsi l'auteur de Dernier Etage, Igor et moi, Dunk chicken and blood... faisant le point à l'aube de ses 40 ans, plus que jamais accro à la bande dessinée, issue quasi-rédemptrice à une vie qu'il a oublié de vivre. "Je raconte l'histoire de ma dépression, mon quartier, ma vie, les vieux copains. Cette vie qui m'entoure et que je ne voyais pas avant". L'observation est jouissive, l'attention aux autres chaleureuse mais corrosive et l'auteur ne s'épargne pas. Les rapports entres les êtres sont bruts, les conversations rapportées hilarantes ou tragiques, toujours précises.

Temps mort, pépite autobiographique indispensable, fait aimer la vie.
Gilles Rochier a trouvé son langage et 6 Pieds sous terre est très fier de le propager.

Parution : 19 juin 2008


Chronique sur le Zata
Temps mort’ débute sur les bancs d'une cité de Colombes (92) où discutent deux potes. L'un raconte qu'il vient de perdre son boulot après 12 ans de boîte et qu'il compte utiliser cette rupture de temps imposée pour assouvir sa passion du dessin. Il s'agit de Gilles Rochier, dans un exercice autobiographique. Il nous raconte son parcours dans ce nouveau chapitre de vie. On le voit construire sous nos yeux son projet autour de son quartier et de ses habitants.
Le lecteur est placé en vue subjective, Gilles Rochier se dessinant de dos, tout au plus de 3/4 arrière. Outre sa personne qu'il dévoile, il livre des portraits de ses potes, des jeunes occupant le temps au basket ou sur leur skate, des commerçants ou encore de sa famille. Il est aussi bien l'observateur aguerri de son quartier que de lui même. Il trouve le juste ton, la bonne distance ; loin des clichés ; proche des gens ; avec une grande sincérité. Ses carnets de travail, avec notamment une série de tags ‘Igor’, sont intégrés à son récit, hors cases et teintés brun clair. L'ouvrage entier, utilise d'ailleurs la bichromie, très réussie (bravo JP !), hors mis un passage de deuil resté en noir et blanc.
Le lecteur refermera ‘Temps mort’ tout aussi secoué que l'auteur dans sa dernière mésaventure. Ce temps n'a pas été vain, Gilles Rochier mérite ses galons (sa veste le permet !) de dessinateur humaniste.
[19 Juil. 08, Jean-Marc]

Chronique sur June Planetoïd
- Aaaah, la pléthore de trucs vécus/autobios/témoignages vibrants/autres trucs relous qui n'en finissent plus de ne plus en finir... Eh ben Gilles Rochier déboule là-dedans, et, mine de rien, pose non pas une brûlure, ni même un flop, et encore moins un top to bottom, non, rien de tout cela, rien qui ne dégouline, rien qui ne tâche : juste un putain de bon bouquin.
A Colombes, Rochier se met en scène sans vraiment se mettre en avant, laissant un point de vue à la manière d'une caméra filmant en suggestif ; le lecteur partagera donc un moment de la vie de cet auteur de 40 balais dont les exercices autobiographiques allaient davantage flirter avec une déconnade sensible, mais souvent plus "légère". Il y a parfois eu une certaine gravité dans ses bouquins, parce que Rochier observe et décortique malgré-lui ses semblables, et le constat peut être plus salé qu'il n'y paraît à première vue...
Ses potes, le tiequar, les commercants du coin, le basket, sa famille, le skate : Rochier dépose la Spaarvar ou la Krylon quelques instants, et prend le temps de regarder le malaise, la vacuité des choses, la sensation de vide autour de lui, le temps de s'approcher de la dépression qu'il traverse. L'auteur esquinte gentiment les acteurs de son quotidien, ne s'oublie pas lui-même, et font résonner bien des choses pour qui a passé un peu de temps, ou une vie, dans "un quartier". En fait, rarement on aura évoqué cet environnement de vie de manière aussi concise et touchante, marrante aussi.
Rochier renifle le mec sinçère, j'avais déjà évoqué son boulot notamment dans le cadre de ses "En vrac" ou de "Igor et moi", et là, paf ! Grosse surprise. "Temps mort" est une très bonne bande dessinée, tout en bichromie et en sinçérité. Big up, Gilles.