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Double agent 73

Double Agent 73 est la deuxième collaboration entre Doris Wishman (à défaut de voir ses autres réalisations, on peut saliver à la seule lecture de leurs titres : Bad girls go to hell, Blaze Starr goes nudist, Nude women on the moon… ! ! !) et l’incroyable, l’invraisemblable Chesty Morgan.

Chesty Morgan possède toutes les qualités qui ont fait de Loana l’idole de tout un pays mais décuplées : 170 -cent soixante dix ! ! !- de tour de poitrine, le regard doux et soumis d’un veau élevé en batterie, la démarche d’un zombie sous Prozac et un registre d’actrice de l’étendue de celui de Francis, la mule qui parle (sympathique quadrupède doté de la parole dont les aventures ont fait l’objet de sept longs métrages 50’s). Chesty Morgan était tellement mauvaise dans leur film précédent, Deadly Weapons (dans lequel elle liquide des criminels en les étouffant entre ses seins) que dans celui-ci sa voix est doublée !
Le scénario est en béton : Chesty, agent secret, doit enquêter sur un trafic de drogue, démasquer un agent double de son organisation, identifier les criminels et les photographier à l’aide d’un appareil implanté dans son sein droit (on se demande à quoi servent les photos puisqu’elle les tue ensuite), tout ça rapidement car cet appareil est programmé pour exploser après un certain laps de temps ! (pourquoi ? Mystère…). Elle parvient quand même à se ménager quelques instants de détente, prétextes à de très lents strip-teases, une séance de bronzette en chaise longue (elle garde ses collants et ses platform-shoes !) et une romance amoureuse avec l’Agent 73 (sorte de croisement improbable entre Burt Reynolds et Alain Barrière, moustache torve, costard en velours marron et chemise col pelle-à-tarte 100% tergal). Saluons au passage le distributeur français qui, pour sa sortie vidéo, re-titra le film Super nichons contre Mafia, titre bien plus accrocheur (je l’ai loué immédiatement !) et qui a, en plus, le mérite de maintenir le suspense (avec le titre original, dés que l’Agent 73 fait son apparition, on sait qu’il s’agit de l’agent double, c’est malin !).

La renommée du film est due pour l’essentiel à son inoubliable actrice principale (qui a ensuite posé dans d’innombrables magazines de charme et eu un petit rôle dans le Casanova de Fellini) mais aussi au style pour le moins original de sa réalisatrice. Une décontraction, un mépris des règles et contraintes établies en matière de rythme, cadrage, mouvements de caméra, jeu des acteurs… qui pourrait la rapprocher de la Nouvelle Vague et, en particulier de Godard, mais un Godard qui n’aurait jamais écrit dans les Cahiers et marcherait uniquement à l’instinct (ou à l’indifférence ? ou à la facilité ?). Un peu comparable aux sublimes intermèdes de certains films d’Ozu, des plans panoramiques autour de la pièce avec gros plans sur divers objets : plantes, cendrier, poignée de porte (que personne n’ouvre…), téléphone (que l’on s’attend évidemment à entendre sonner… et qui ne sonne pas !). Caractéristique aussi, sa manière, lors d’un dialogue entre deux personnages, de passer de l’un à l’autre pour toujours filmer… celui qui ne parle pas ! Trait de génie ou souci d’économies à la synchro ? Qu’importe ! Ce qui est indéniable, c’est que nous avons ici affaire à un véritable Auteur dont on reconnaît instantanément le style (au même titre qu’Orson Welles, Ed Wood, Russ Meyer ou Bergman).
Ce film présente de plus l’avantage d’être encore trouvable dans certains vidéo-clubs attardés, soit au rayon porno soit au rayon promo (entre La vengeance de Bruce Lee et Ilsa, louve des S.S), en tous cas pas dans la collection " Les films de ma vie " de Claude Berri.

Memphis Shock


1974, le traffic de drogue prenant de plus en plus d'importance, le FBI décide d'envoyer un agent démanteler le réseau des trafiquants. Jane, une superbe espionne à l'opulente poitrine accepte cette dangeureuse mission. Son travail consiste à photographier les membres du réseau grâce à un appareil photographique implanté dans son sein gauche. La sulfureuse Jane arrivera t-elle à se sortir vivante de cette périlleuse mission ?...

Bien sur Double agent 73 est un film laid, vulgaire, idiot et pourtant, rarement un film est allé aussi loin dans le génie et la bétise. Amateurs de films obscures et de poitrines débordantes, voici une pièce maîtresse du cinéma des années 70. Avec sa tronche d'infirmière triste, son regard bovin, sa perruque délavée en forme de choucroute et son énorme paire de doudounes fondant jusqu'aux genous, Chesty Morgan joue tellement mal que celà en devient pathétique. Tous les acteurs sont laids à mourir. Ce ne sont pas des monstres, juste des gens laids, vulgaires et banals. La réalisation est tellement absurde qu'elle en devient géniale et incompréhensible. Pour pouvoir prendre des photos grâce à son sein gauche, la pauvre Chesty Morgan doit se remonter le nichon de 15 bons centimètres, pendant que le spectateur, attéré par tant de stupididé, entend le déclic de l'appareil et voit un flash photographique baigner l'image d'une blancheur immaculée pendant quelques secondes... A voir absolument pour Chesty Morgan, la femme aux yeux de cocker triste, dont les tenues vestimentaires sont taillées dans des rideaux et qui peut mettre Knock-out n'importe qui grâce à un seul coup de ses seins...

Pierre-Henri de Castel Pouille

Jane au téléphone
(format .wav | 125 Ko)

Double agent 73 (Super-nichons contre mafia) | 1974 | couleur | 89 min. | Réal : Doris Wishman | Scénario : Judy J. Kushner & Richard J. Kushner | Int : Chesty Morgan (Jane), Franck Silvano (Toplar), Saul Meth, Jil Harris.