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LA BLONDE ET LES NUS DE SOHO

Solo et Dinelli, deux patrons de boîtes se faisant face dans la même rue, se cherchent systématiquement des crosses. Dinelli monte alors un plan machiavélique pour faire couler son concurrent. Pendant ce temps-là, Robert Jouvel, un journaliste français, s'intéresse de près au Flamant rose, la boîte de Solo…

Réalisé par un Terence Young mollasson (et futur réalisateur de James Bond contre Dr No), La blonde et les nus de Soho (Too hot to handle) vaut bien plus par son visuel sexy et paillard que par son intrigue grandement nullissime. En fait, on n'est pas là pour suivre les fritages de gueule des gangsters, ni les déboires amoureux d'un héros trop propre sur lui, mais plutôt pour apprécier à sa juste valeur la titanesque plastique de Jayne Mansfield.

C'est donc avec un plaisir plein de bave aux lèvres que l'on plongera tout de go dans l'affriolant décolleté de la star au cours de somptueux et ringues numéros de cabaret dignes d'un Barnum cul-cul la praline.

Jayne, compressée dans une robe entièrement transparente directement cousue sur elle, y fait preuve d'un talent proportionnel à son tour de poitrine. On appréciera à leur juste valeur les dandinements de tugudu de la star ainsi que les bellâtres gominés s'émoustillant autour d'elle, les chansons déconcertantes de naïveté gargarisées par la déesse blonde, une lueur coquine dans ses yeux de Bambi trash (à signaler que toutes ces chansons et bien d'autres sont disponibles sur un C.D. rose flamant et charmant à souhait !), et l'on regrettera presque une époque (qu'on n'a pas connue) où le cinéma n'était que pur plaisir des sens. On se fendra la pêche sans retenue sur cette vieille trogne de Christopher Lee, qui, draculisé l'année précédente dans le beau Le cauchemar de Dracula (Terence Fisher), vient cachetonner sans vergogne dans un rôle de fourbe moustachu au sourire d'enflure (voir pour ça les irrésistibles présentations de numéros sur la scène du cabaret).
On se surprendra à découvrir le toujours mystérieux Karl Boehm, dont la carrière ne se limita pas à aller lécher les épaules de Romy Schneider dans la série des Sissi impératrice, puisqu'on le retrouvera dans le rôle-titre du magnifique Voyeur de Michael Powell, film qui fit scandale à sa sortie et brisa net la carrière du réalisateur de Colonel blimp et de Le narcisse noir. Enfin et pour finir, on ne résistera pas aux ribambelles de tétous, de fessiers et de gambettes qui parsèment le film et de nymphettes lascives à oilpé qui nous taquinent de l'śil au détour des plans.

Soupirs…

Trouvable en brocante et autres foires aux nichons.

Pierre-Henri de Castel Pouille

LA BLONDE ET LES NUS DE SOHO (TOO HOT TO HANDLE) | Angleterre | 1960 | couleur | 98 minutes | Réal : Terence Young | Int : Jayne Mansfied, Karl Boehm, Christopher Lee